ZERO Sievert est une combinaison intéressante de plusieurs jeux (et types de jeux), arrivant à produire du neuf avec du vieux.
Niveau gameplay, c'est un "extraction shooter", un genre devenu récemment assez populaire. Dans ce type de jeu, généralement en ligne, les joueurs sont placés sur une carte (généralement partiellement générée procéduralement), et ont un temps limité pour remplir leur besace de ressources et s'échapper de la carte avant que les danger naturels de la carte ou d'autre joueurs ne les interceptent. Le cœur du gameplay repose donc sur la gestion risque/récompense : estimer le bénéfice potentiel de rester un peu plus longtemps ou d'entrer dans une zone un peu plus dangereuse pour obtenir du meilleur loot, au risque d'y passer et de tout perdre.
Le jeu le plus connu de ce type est sans doute Hunt: Showdown, mais l'exemple qui vient en tête plus naturellement ici est Escape from Tarkov, qui est similaire thématiquement. En effet, ZERO prend place dans le même type d'environnement : une région d'un pays russophone sans nom où différentes factions s'affrontent pour le contrôle de territoire et d'artefacts apparus à la suite d'un accident nucléaire. Là on ressent la très forte influence de S.T.A.L.K.E.R dans le lore : un mix d'environnement naturels et de zone urbaines à l'abandon, les même factions (bandits, soldats, scientifiques, et stalkers indépendants (ici appelés "hunters"), mêmes armes et équipement... on est à la frontière de l'inspiration et du plagiat.
Néanmoins, le jeu possède deux changements qui le différencient de Tarkov : c'est un jeu solo et offline, et c'est un jeu 2D en vue de dessus. Combinés, ça crée un gameplay très rafraichissant et bien moins stressants que les équivalents en ligne.
Le cœur du type extraction shooters reste là : il faut toujours savoir doser son risque, faire des décisions sur ce qu'on doit ramener et laisser derrière, en plus de gérer les aspects habituels de la survie (faim, soif, énergie, radiation). Mais le fait que ce soit 100% PVE rend la difficulté beaucoup plus linéaire et prévisible : c'est toujours dur (surtout au début), mais on a que soit à blamer quand on meurt.
À l'heure de cette review, le jeu vient juste de sortir en Early Access. C'est assez solide niveau bugs, pas mal de petits pépins mais rien de majeur. Niveau contenu, il y'a un peu plus de boulot à faire. J'ai pu jouer 26h avant d'essentiellement 100% le jeu, ce qui est très honnête pour un jeu à 20€, mais l'histoire tient sur un post-it, le world building demande à être approfondi, et l'écriture (en anglais au moins, je sais pas si le jeu a une version française) doit être revue. Le combat et l'exploration sont déjà très cools cela dit, et c'est surtout ce qu'on demande de ce genre de jeu.
Recommandé même dans son état actuel, et à suivre de près pour voir l'évolution du jeu au fil des mises à jour !