Sorti en 1991 sur Megadrive, soit deux ans après sa version originale sur borne d'arcade, Zero Wing vient s'ajouter au répertoire déja bien fourni de shmups de la machine. On doit ce soft à Toaplan, déjà connu pour HellFire — un autre jeu de vaisseau d'arcade plutôt chouette quoique bien difficile dans lequel on pouvait à tout moment changer la direction de tir des canons — qui s'était également fait une place sur MegaDrive, en 1990. Le lien de parenté entre les deux jeux est évident: les graphismes d'un style identique, simple, sans tour-de-force ni grande prétention, ainsi qu'un game system modeste sont trouvables dans les deux cartouches. Mais, en 1991, Zero Wing fait-il le poids face à la concurrence ?
La réalisation est simple et tranche avec les efforts de Technosoft et de ses ThunderForce. Sur Super Nintendo, Super Aleste et Gradius III sont également plus vivants que ce pauvre Zero Wing qui assure le service minimum, mais qui a comme excuse d'être un portage venant de 1989. En cela il est très fidèle à son original, et il est même supérieur sur le plan musical. Les arrangements de cette version SEGA sont plus punchy, avec une caisse claire samplée violente, une basse qui envoi du lourd et de manière générale un usage de la synthèse FM particulièrement maîtrisé.
Concernant le gameplay, on est bien plus proche d'un R-Type que d'un ThunderForce. Le scrolling, horizontal, est lent, voire un peu mou; les ennemis arrivent par vagues, séparées par des moments de ... rien, où on attend juste le prochain essaim d'adversaires. Le level-design est plutôt sage également, et se complique qu'a partir du stage 6 (sur 8 stages au total). Trois upgrades différents sont possibles pour le tir, upgradres qu'on acquiert détruisant certains vaisseaux. Dans tous les cas, dès le premier upgrade, on est accompagné de 'satellites' au dessus et au dessous du vaisseau. En plus de nous assister lorsque qu'on dézingue à tout va, ils servent de bouclier; si jamais une bullet arrive droit sur vous par le haut ou le bas, elle sera absorbée par vos p'tits compagnons. Mieux, vous pouvez détruire des ennemis qui se trouvent au dessus ou au dessous de vous simplement en les "écrasant" avec un de vos satellites, ce qui peut se révéler très utile dans des situations périlleuses. La proue et le cul de votre vaisseau sont toujours exposés au grand air — il y a néanmoins une petite trouvaille pour se couvrir: on peut, à l'aide du bouton B, attirer vers notre engin un ennemi et s'en servir de bouclier (très ponctuel, car il ne résiste qu'à une bullet), ou, en ré-appuyant sur B, d'un projectile à l'efficacité ma foi quasi nulle. C'est la seule réelle originalité du gameplay, mais malheureusement on ne trouve pratiquement jamais d'occasion d'en faire un bon usage; le plus efficace restant de toujours pilonner et de dodger, à l'ancienne. Notons à ce propos que sur les trois types de tir possibles, seul un est vraiment intéressant: le tir à tête chercheuse ( le tir vert ). Une fois que vous l'obtenez, ne changez PLUS de tir; contentez vous de power-up verts.
Zero Wing propose trois modes de difficulté, Easy étant configuré par défaut. C'est un mode effectivement plutôt facile, où tout ce complique dans les deux derniers stages. Toutefois, le gameplay a, à mon sens, un problème, partagé avec Hellfire: la vitesse de déplacement du vaisseau. Je ne sais pas vraiment s'il s'agit d'un défaut, ou de quelque chose de voulu, mais c'est clairement ce qui fait la difficulté du jeu: de base, notre vaisseau va lentement, mais dès le premier item pour booster la vitesse, on se déplace trop vite! Impossible de contrôler très précisément notre appareil. Heureusement, les patterns des ennemis ne sont jamais traîtres, mais pour les deux derniers niveaux — les seuls vraiment difficiles — notre capacité à dodger avec précision est mise à l'épreuve assez intensément, et on se retrouve à avoir peur d'aller trop en haut ou trop à gauche à chaque pression sur le D-pad. C'est mon seul grief envers ce shmup autrement très sympathique.
Oui, Zero Wing est sympathique, c'est comme ça. C'n'est certes ni Gradius ni R-Type mais on lui pardonne volontiers son design générique et son gameplay minimal, ses moments un peu mous... pour on ne sait trop quelle raison. Juste qu'il n'y a pas de quoi être méchant avec Zero Wing. Il est accessible, pas moche ni mal fini, l'univers sonore est agréable... Moi, je l'aime.