2022, v'la les flics (livres)

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22 novembre

Un premier tome assez moyen, malgré le buzz, notamment avec une écriture simpliste et une narration excessivement dirigiste imputable au choix d'un narrateur omniscient. L'histoire dispose toutefois d'une saveur particulière due à son contexte historique et géographique et l'intrigue appelle insidieusement la poursuite de la lecture.

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28 septembre

D'abord un immense plaisir de découvrir un récit au souffle épique qui me rappelle mes lectures de jeunesse les plus intenses et un univers particulièrement soigné et captivant. Ensuite, une déconcertante et régulière surprise quant au rythme d'un roman qui, contrairement à mes habitudes, n'hésite pas à s'appuyer sur de longues ellipses et des scènes clés pour faire avancer son intrigue.

J'ai beaucoup aimé la mythologie autour de la Horde, sa constitution, sa raison d'être, le lien que son aventure entretient avec les éléments et leur âpreté sincère, leur innocente violence. Damasio a créé des personnages qui cultivent à bon droit une fascination complice avec leur environnement et savent reconnaître et faire partager ses richesses. Ma fibre environnementale a résonné mille fois devant la description d'un paysage, la description d'une guilde de plantes ou l'émerveillement fugace que provoque l’évocation de méduses volantes. Le travail d'écriture de l'auteur est assez formidable, à la fois par sa qualité manifeste et par son efficacité à restituer la narration chorale et subjective des évènements par ses personnages.

Je ne regretterai qu'une chose, malheureusement pas anodine même si le lecteur fasciné saura trouver des éléments dans le dispositif narratif pour en nuancer la portée, c'est la place des femmes dans ce récit malgré des personnages forts : part minimale des interventions, prises de parole ou descriptions parfois stéréotypées, violence verbale très dure du personnage de Golgoth à leur égard. Cela marque beaucoup la lecture par moment, d'autant que mes figures tutélaires en matière d'Heroïc fantasy ou de littérature jeunesse (Robin Hobb, Philip Pullman pour ne citer qu'elleux) m'avaient épargné ce genre d'écueil, mais cela ne m'a pas gâché le plaisir d'un roman proprement incroyable.

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2 septembre

Pas le meilleur cru de Laurent Gaudé, mais j'ai trouvé la narration du deuxième personnage très belle (moins celle du héros). Un récit qui se reboucle de jolie manière.

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15 août

Longtemps habité par l'idée que ce roman était destiné aux enfants, j'ai tardivement compris que sa simplicité apparente relevait plus d'un choix stylistique, sinon d'une culture littéraire plus poétique, que d'une intention dans le choix d'un public cible.

"L'enfant et l'oiseau" se révèle être un beau roman sur le deuil et la différence, qu'embrasse une critique nourrie et subtile des liens que tissent le capitalisme et ses logiques d'exploitation des individus et des "ressources", le spécisme et le patriarcat. C'est la plus grande surprise que réserve cette fable amère lorsqu'elle dresse avec une feinte naïveté un parallèle entre un enfant et un corbeau : dénoncer avec une force inattendue les pulsions dominatrices des hommes. La prose de Sukegawa, déjà auteur des "Délices de Tokyo" dont j'ai entendu parler de l'adaptation cinématographique très réussie, ou du moins sa traduction, sert le roman avec beaucoup de délicatesse, usant d'un arrangement simple et imagé de mots. Rien à voir avec un Nobokov.

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12 juin

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4 mai

Monographie intéressante mais que j'ai trouvée assez superficielle et décevante.

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27 mars

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9 février

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4 janvier

Élargir la pensée, ouvrir le champs des possibles, décloisonner les hypothèses scientifiques. C'est ce travail de déconstruction salutaire que se propose d'engager Vinciane Despret dans cet essai sur le territoire des oiseaux. Son idée : remettre de la complexité et de la variabilité dans le monde, faire valoir une manière différente de penser le rapport des oiseaux à leurs territoires, souligner leur intelligence pratique, leur adaptabilité, loin des conjecture économiques longtemps admises pour vraies qui consistent à considérer le territoire comme un lieu de combat pour les meilleures ressources et les femelles. Ce classique biais de la pensée scientifique lorsqu'elle oublie de prendre en compte le biais d'observation (en l'occurrence le bagage culturel de l'observateur et ses hypothèses biaisées car anthropocentrées) est ici battu en brèche avec un rigueur intellectuelle et une subtilité rares.

Bien sûr il faut s'accrocher : "Habiter en oiseau" est un essai épistémologique sur l'éthologie aviaire. Ayez les reins solides. Mais même quand on ne comprend pas tout, le doux sens du verbe de l'autrice, sa manière de convoquer un rapport égalitaire et émerveillé au vivant, la richesse de ses sources, l'ingéniosité mutine des oiseaux qu'elle donne à voir est tout simplement fascinante. Pour qui aime la nature, un voyage déconcertant et enrichissant.