Cover 22, v’là ma liste!

22, v’là ma liste!

Et 23, me revoilà ;)

Pas mal de bouquins ne sont pas référencés ici, tant pis.

Liste de

50 livres

créée il y a presque 3 ans · modifiée il y a 11 mois
Morts sur la Sambre

Morts sur la Sambre (2019)

Sortie : 2 mai 2019 (Belgique). Roman

livre de Francis Groff

No_Hell a mis 7/10.

Annotation :

Au terme d’une carrière de journaliste, Francis Groff se lance dans l’écriture de polars, dont la plupart ont pour personnage principal Stanislas Barberian, libraire originaire de la région de Charleroi établi à Paris, spécialisé dans les livres anciens. Au cours de ses nombreux séjours en Belgique où il vient retrouver sa petite amie bruxelloise, libraire elle aussi, il aura l’occasion de jouer au détective amateur. Sa première enquête a pour cadre la région de son enfance, qui est aussi la mienne. C’est donc avec plaisir et curiosité que j’ai suivi les péripéties de cette aventure qui se déroule dans des endroits que je connais bien. Si l’intrigue est assez classique, le petit plus vient de l’aspect régional de ce polar: descriptions précises du cadre de l’histoire, informations fournies par le narrateur sur l’histoire de la région.

Mont-Oriol
7.3

Mont-Oriol (1887)

Sortie : 6 février 1887. Roman

livre de Guy de Maupassant

No_Hell a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« C’est incroyable, ces villes d’eaux. Ce sont les seuls pays de féerie qui subsistent sur la terre ! En deux mois il s’y passe plus de choses que dans le reste de l’univers durant le reste de l’année. On dirait vraiment que les sources ne sont pas minéralisées, mais ensorcelées. »
Effectivement, il s’en passe des choses dans ce microcosme constitué par cette ville d’eau auvergnate et on y croise des personnages représentant toutes les catégories sociales et tous les types humains: le paysan avare et roublard, le capitaliste investisseur à qui tout réussit, le jeune aristocrate superficiel et fauché en quête d’un beau mariage avec une riche héritière, le médecin vaniteux qui prend ombrage du succès de ses confrères, la jeune femme épousée par intérêt qui découvre les plaisirs et les affres de l’amour, le séducteur qui se laisse prendre à son propre piège … Comme toujours, Maupassant livre un portrait sans complaisance de la société de son époque, situant l’intrigue dans des décors « pittoresques, remplis de sites grandioses ou de paysages d’une gracieuse intimité.  »

Anéantir
6.7

Anéantir (2022)

Sortie : 7 janvier 2022. Roman

livre de Michel Houellebecq

No_Hell a mis 6/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Une ascension
7.6

Une ascension (2020)

De Opgang

Sortie : 13 janvier 2022 (France). Roman

livre de Stefan Hertmans

No_Hell a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Le cri
6.6

Le cri

Sortie : 8 septembre 2016 (France).

livre de Nicolas Beuglet

No_Hell a mis 5/10.

Annotation :

Une déception. Pourtant, l’intrigue paraissait pleine de promesses, avec ce patient amnésique oublié depuis des décennies dans un hôpital psychiatrique d’Oslo et retrouvé mort de peur dans sa cellule, dont on apprend en outre qu’il était soumis à un traitement effroyable et top secret. Si on ajoute à cela une enquêtrice rongée par les problèmes personnels, on se dit qu’on a tous les ingrédients pour faire un bon polar scandinave. Après une centaine de pages il faut cependant déchanter : alors oui, si vous aimez l’action et rien que l’action, vous serez servi mais ne vous attendez pas à l’atmosphère si particulière des polars nordiques, dites-vous que la psychologie des personnages est plus que rudimentaire et le style proche du degré zéro. Si, comme c’est mon cas, ces défauts vous paraissent rédhibitoires et que malgré tout vous vous êtes embarqués dans cette galère, passez allègrement la partie centrale et reprenez une centaine de pages avant la fin, du vraiment si vous souhaitez obtenir la clé de l’énigme. Mais là encore, il y a gros à parier que vous serez déçu : les derniers rebondissements sont vraiment lourdingues et la révélation finale, même si en soi elle ne manque pas d’intérêt, semble plaquée à l’histoire pour lui assurer une fin.

Le Bathory

Le Bathory (2018)

Sortie : 16 avril 2018. Roman

livre de Benoit Herbet

No_Hell a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Deuxième polar carolo dans mes lectures de l’année et celui-ci, je n’ai pas pu le lâcher avant la fin, ce qui ne m’arrive plus souvent ! Alors bien sûr, les esprits chafouins pourraient ergoter à propos de l’image sordide que l’auteur donne de la capitale du Pays Noir et pour la surabondance de détails qui donnent parfois envie de gerber, pour ma part j’ai adoré me replonger dans ce Charleroi des années 80, même si mes souvenirs sont heureusement bien plus joyeux. Et puis, quel thriller diablement efficace, quelle atmosphère glauque, quel style percutant autant qu’imagé! Je ne dirais pas, comme le prétend le personnage principal, que le Prince des Ténèbres est bien à l’œuvre dans cette ville qui est la mienne et qu’on prétend la plus moche du monde, mais ce qui est sûr, c’est que Benoit Herbet possède un sacré talent, tant pour raconter des histoires qui font se dresser les cheveux sur la tête que pour croquer les laissés-pour-compte, les pervers, les marginaux, les invisibles et leur long cortège de misères et de vices.

La Trépassée des monts d'Arrée

La Trépassée des monts d'Arrée (2020)

Sortie : 6 novembre 2020 (France). Roman

livre de Hélène du Gouezou

No_Hell a mis 5/10.

Annotation :

Amatrice de polars bretons, j’étais impatiente de découvrir ce roman dont l’auteure est à la fois conteuse et “collecteuse”d’histoires et de légendes. J’espérais que le récit fasse la part belle aux légendes et aux traditions des monts d’Arrée, que les descriptions entraînent le lecteur dans les landes sauvages et mystérieuses de l’arrière-pays breton. Hélas, ces descriptions sont en général tellement sommaires qu’aucune image ou presque ne me vient à l’esprit (à part pour quelques lieux que j’avais moi-même visités) et nous en apprenons bien peu sur l’histoire et les coutumes locales, les maigres détails (crêpes, confiture et kig-ha-farz et hortensias) faisant un peu cliché et si les dernières pages contiennent plus de précisions, celles-ci arrivent trop tard pour vraiment s’intégrer au récit. Quant à l’intrigue proprement dite, elle reste assez sommaire, l’enquête se révélant plutôt poussive et peu intéressante, malgré un twist final peu plausible. Un passage vers la fin m’a semblé manquer singulièrement de logique : alors que l’action se passe en pleine pandémie et donc à notre époque, le narrateur nous explique ce qui s’est passé des années plus tard, il y a là comme un léger problème de temporalité… Si on ajoute à cela le manque d’épaisseur et de charisme de la plupart des personnages, vous comprendrez que je sois plutôt déçue par ce roman.

Tendre Jeudi
7.9

Tendre Jeudi (1954)

Sweet Thursday

Sortie : 1956 (France). Roman

livre de John Steinbeck

No_Hell a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Retour rue de la Sardine, après la guerre. Certains, partis combattre, ont trouvé la mort, d’autres sont allés ailleurs réaliser leur rêve, d’autres encore arrivent en ville comme Suzy, la nouvelle pensionnaire de l’Ours, le bordel chic du coin. Et puis il y a ceux qui reviennent au pays, comme Doc, qui n’arrive pas à reprendre le cours de sa vie où il l’avaient laissée. L’épreuve qu’il a traversée comme tant d’autres a laissé des traces, son labo n’est plus qu’une ruine, son étude sur les pieuvres est au point mort. Doc doute de lui-même et se sent seul, enfermé dans son pessimisme. C’est alors que Mark et ses amis, aidés par Fauna, la nouvelle directrice de l’Ours vont imaginer un plan pour lui venir en aide, avec leur bonne volonté et leur maladresse habituelles.
Un roman plein de tendresse qui une fois de plus, célèbre la solidarité des petites gens (bien loin de ce foutoir étatique générateur d’impôts qui déresponsabilisent) leur sens de la fête, leur cœur grand comme ça, égratignant au passage avec des accents parfois prophétiques une Amérique dans laquelle la course au profit broie les vies et détruit la nature.

Le Mur des silences
6.9

Le Mur des silences (2022)

Bagnarmúr

Sortie : 4 février 2022 (France). Roman, Policier

livre de Arnaldur Indridason

No_Hell a mis 6/10.

Annotation :

Suite des aventures de l’ex inspecteur Konrad, policier à la retraite qui cherche encore et toujours à élucider le meurtre de son père. Parallèlement à son enquête, la police cherche à identifier un cadavre emmuré dans une cave plus de 50 ans auparavant. Alors certes, tout n’est pas inintéressant dans ce roman très sombre qui nous fait toucher encore un peu plus la noirceur de certains êtres, sur fond de pédophilie et de violences conjugales. Mais rien à faire, j’ai de plus en plus de mal à éprouver la moindre empathie pour Konrad, dont le sens moral n’est guère développé et qui sans beaucoup de scrupules manipule son entourage pour arriver à ses fins, sans jamais apporter quoi que ce soit de positif à qui que ce soit. On est bien loin de l’humanité d’Erlendur, que je regrette un peu plus à chaque nouveau roman d’Indridason.

Le Roi qui voulait voir la mer

Le Roi qui voulait voir la mer (2021)

Sortie : 29 septembre 2021. Roman

livre de Gérard de Cortanze

No_Hell a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Parmi les morts

Parmi les morts (2020)

Sortie : 27 janvier 2020. Roman

livre de Benoit Herbet

No_Hell a mis 7/10.

Annotation :

Deuxième roman de Benoît Herbet que je lis cette année, Parmi les morts situe son action dans l’Italie de 1969, année érotique qui cadre bien avec des personnages très délurés pour ne pas dire plus. Le sujet du récit fait inévitablement penser aux romans photos de l’époque, sorte de mélodrame dans lequel une petite oie blanche, française, naïve malgré sa médiumnité connaîtra les pires tourments physiques et moraux. Racontée de la sorte, l’histoire semble d’une affligeante platitude, mais c’est sans compter sur l’intelligence de l’auteur, capable de dresser en arrière-plan un portrait plutôt acide de l’époque, notamment du machisme ambiant. Si on ajoute à cela un style bien au-dessus de ce qu’on trouve habituellement dans ce genre de romans et un sens redoutable du suspense, on comprend que je ne puisse que recommander cette lecture qui devrait vous faire passer un bon moment.

Légendes et contes du pays de Charleroi

Légendes et contes du pays de Charleroi (1989)

Sortie : 1989 (France). Recueil de contes

livre de Michel Carly et Emile Lempereur

No_Hell a mis 7/10.

Annotation :

Il reste hélas trop peu de choses des contes et légendes de nos campagnes wallonnes, en particulier du Pays de Charleroi : malheureusement, il s’est trouvé peu de collecteurs et de folkloristes pour recueillir ces histoires à l’époque où elles étaient encore vivaces, contrairement à ce qui s’est passé par exemple en Bretagne. La faute, sans doute, à une industrialisation précoce qui laissa peu de place au merveilleux. C’est dire tout l’intérêt de cet ouvrage signé par l’écrivain wallon Émile Lempereur et par Michel Carly, ancien professeur surtout connu par ses ouvrages sur Simenon. Au total, un recueil tout entier issu de la tradition orale, certaines légendes remontant au Moyen Âge, d’autres flirtant carrément avec notre époque, tant il est vrai qu’au début du XXe siècle nombreux étaient ceux qui croyaient encore aux envoûtements, aux mauvais sorts jetés par les sorcières. On pourra s’étonner de voir se mêler aux vampires et aux loups-garous des récits ayant trait à de célèbres affaires judiciaires comme celle de la Bande Noire ou de la Bande à Bonnot, même si je ne doute pas qu’elles ont dû, à l’époque, être maintes et maintes fois relatées lors des veillées traditionnelles. Reste que l’ouvrage ne manque pas d’intérêt : il ne faut évidemment pas lire ces histoires pour leur qualité littéraire (dont l’absence est plutôt un gage d’authenticité) mais comme un témoignage patrimonial plus riche qu’on ne le pense parfois et dont il est important de garder la trace.

Notre coeur
8.1

Notre coeur (1890)

Sortie : 1890 (France). Roman

livre de Guy de Maupassant

No_Hell a mis 9/10.

Annotation :

Après la mort d’un époux tyrannique et brutal qui l’a dégoûtée à tout jamais du mariage, la belle Michèle de Burne est devenue depuis lors une des femmes les plus en vue de Paris, chez qui se pressent artistes, aristocrates ou tout simplement mondains pour peu qu’ils aient du goût et de l’esprit. Si ses amis les plus intimes ont tous, à un moment ou un autre, succombé à son charme ensorcelant, jusqu’ici la jeune femme a réussi à tenir à distance chacun de ses admirateurs, tant par souci de sa réputation que par une incapacité à aimer vraiment quelqu’un d’autre qu’elle-même. L’un d’eux, André Mariolle, arrivera pourtant à toucher son cœur par l’intensité de l’amour qu’il lui porte et même si elle est incapable de l’aimer d’un pareil amour, elle acceptera de se donner à lui. Mais André dont l’amour pour la jeune femme tourne à l’obsession peut-il se contenter d’une relation faite de rendez-vous furtifs et sans passion, aux termes desquels sa maitresse retourne à son existence factice vouée aux mondanités ?
Ce qui fait la force de ce roman, c’est la confrontation de deux désirs inconciliables. D’un côté, celui d’une jeune femme moderne, certes narcissique, mais en même temps sincère et fidèle, surtout bien décidée à ne laisser aucun homme lui dicter sa conduite. De l’autre, celui d’un amoureux déçu de n’être pas tout pour l’être aimé et qui regrette le temps où les femmes se perdaient tout entière dans la passion amoureuse alors que lui-même éprouve envers sa maîtresse des réactions de mâle dominant et jaloux. Comme toujours, Maupassant, maître de l’analyse, nous offre des portraits psychologiques d’une grande finesse et s’y entend comme personne pour croquer l’esprit d’une époque encore bien misogyne : les femmes, on les admire, on les adore, on les méprise ou elles font pitié, mais, chiennes ou déesses, on ne les considère jamais comme les égales des hommes.

Les Gaulois
7.8

Les Gaulois

Sortie : 2008 (France). Histoire

livre de Jean-Louis Brunaux

No_Hell a mis 8/10.

Annotation :

L’ouvrage examine de nombreuses idées reçues sur nos ancêtres, tâchant de démêler vérité et légendes. Pour ce faire, l’auteur confronte celles-ci aux témoignages de première main, ceux des auteurs grecs et romains contemporains des Gaulois ainsi qu’aux découvertes archéologiques récentes. Il en résulte un portrait qui authentifie certains lieux communs (la cueillette du gui par exemple, ou le fait que certaines peuplades combattaient entièrement nus) et tord le cou aux images fausses (eh non, les Gaulois ne sont pas les derniers spécimens nationaux des hommes de la préhistoire, ils excellaient dans de nombreux domaines et nous leur devons pas mal d’inventions). De fait, le mode de vie, les préoccupations des Gaulois ressemblaient fort à ceux de leurs voisins. Leurs druides pouvaient rivaliser avec les meilleurs philosophes et s’ils n’ont pas laissé de trace écrite c’est par méfiance et non par incapacité. Loin de n’être que des guerriers à la bravoure avérée, ils étaient passionnés par la politique et par l’art de l’éloquence, tout autant que les Grecs et les Romains de l’époque. Et si Jules César peut s’enorgueillir d’avoir “conquis” la Gaule (il l’a dans les faits plutôt annexée) c’est plutôt aux Phocéens que revient le mérite d’avoir contribué à unifier ce peuple, par des échanges culturels et commerciaux : oh peuchère !

Les Celtes
7.5

Les Celtes (2014)

Histoire d'un mythe

Sortie : 21 septembre 2014. Essai, Histoire

livre de Jean-Louis Brunaux

No_Hell a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Si à vos yeux votre celtitude ne fait aucun doute, cet ouvrage aura de quoi vous désarçonner et pourtant il est passionnant. Jean-Louis Brunaux y déconstruit ce qu’il faut bien appeler un mythe, nourri au cours de l’Histoire par divers nationalismes, construit sur des approximations si pas des affabulations, une méthodologie douteuse, ce qui pose d’ailleurs la question du sérieux de certaines sciences humaines. En fait, ni l’Histoire, ni la linguistique (encore moins les supercheries littéraires) ni l’archéologie ne peuvent permettre d’affirmer qu’une identité celte a pu exister comme on le dit souvent du Danube à l’Atlantique. Si de nos jours, nombreux sont les peuples qui mettent en avant leur identité celte, ce sentiment repose bien plus sur des bases idéologiques que scientifiques. Et donc, les Celtes n’auraient jamais existé ? Que nenni, mais au risque d’en chagriner plus d’un, on les trouvait plutôt dans le delta du Rhône où ils nouèrent d’ailleurs des liens assez étroits avec les Phocéens qui fondèrent Marseille, c’est du moins ce qu’affirmèrent les auteurs grecs qui les qualifièrent de « philhellènes ». Mais il faut se rendre à l’évidence : de l’Antiquité à nos jours, la notion de Celtes a toujours été entachée de subjectivité, l’image de ceux-ci étant à chaque fois prisonnière
de l’idéologie de ceux qui l’utilisent ou la mentionnent dans leurs écrits. Alors, maintenant que vous êtes avertis, à vous de voir si vous voulez continuer à vous cramponner à des des certitudes hasardeuses ou si comme le chantent les Tri Yann, vous préférerez la découverte à l’ignorance.

Lumière d'été, puis vient la nuit
7.2

Lumière d'été, puis vient la nuit (2005)

Sumarljós og svo kemur nóttin

Sortie : 28 août 2020 (France). Roman

livre de Jón Kalman Stefánsson

No_Hell a mis 8/10 et le lit actuellement.

Annotation :

Un village islandais de quelques centaines d’âmes dans les fjords de l’Ouest. Un village comme il doit y avoir pas mal d’autres, avec sa coopérative agricole, ses séances de cinéma une fois la semaine, sa postière qui sait tout sur tout le monde, le cycle éternel des saisons, du vêlage à l’abattoir, sauf qu’ici les étés sont particulièrement courts. Un village en dehors du monde mais rattrapé par celui-ci et qui sûrement disparaîtra dans l’apocalypse provoquée par les hommes et ce qu’ils nomment le progrès. En attendant cette longue nuit dans laquelle tout pourrait bien sombrer, quelques personnages poursuivent leurs rêves, ils désirent, ils se vengent, ils meurent, ici comme ailleurs et leur vulnérabilité tragique ne peut que nous toucher. Une chronique douce-amère certes un peu monotone mais magnifiée par la poésie qui se dégage du texte, en rapport étroit avec la nature qui l’inspire. L’humour n’est pas absent non plus, avec notamment ce directeur de l’atelier de tricot qui se met à rêver en latin et se mue en astronome. Sans oublier les nombreuses digressions à propos de notre rapport au temps et du sens à donner à nos brèves existences.

Cercueils sur mesure
7.1

Cercueils sur mesure (1980)

Handcarved coffins

Sortie : 1980 (France). Recueil de nouvelles

livre de Truman Capote

No_Hell a mis 7/10.

Annotation :

Un petit peu déçue par ce roman, le premier que je lis de l’auteur. Alors oui, on sent bien la totale maîtrise de l’écriture, la restitution de l’Amérique profonde des seventies est particulièrement réussie et comme dans tout bon roman américain on est toujours surpris de voir à quel point malgré une apparente économie de mayens les personnages saisis sur le vif acquièrent une telle densité. L’intrigue en elle-même est prenante (des meurtres précédés par l’envoi d’un petit cercueil aux futures victimes) mais à mes yeux pas suffisamment développée (120 pages, c’est peu). Ce qui ne m’empêchera certainement pas de lire d’autres romans de Truman Capote.

Le bruit de la lumière

Le bruit de la lumière (2018)

Sortie : 31 août 2018. Roman

livre de Katarina Hagena

No_Hell a mis 7/10 et le lit actuellement.

Annotation :

Je ne dirais pas que ce roman m’a vraiment séduite, mais il m’a décontenancée et, ce qui est plutôt rare, il me donne envie de le relire prochainement. Le pitch : une jeune femme super angoissée de découvrir les résultats de ses tests chez le neurologue patiente dans la salle d’attente et imagine l’histoire de chacune des personnes qui la précèdent. Ces récits ne se complètent pas vraiment, même si certains points communs entre eux invitent à esquisser les grandes lignes d’une histoire plus générale, bien que les pièces du puzzle ne s’emboîtent pas vraiment. Quel rapport entre la narratrice et les histoires qu’elle invente? Que disent-elles sur elle-même? Une relecture plus attentive me permettrait-elle de répondre à ces questions? Ou l’énigme n’est-elle que de façade et derrière la pédanterie de ce roman, n’y aurait-il qu’une histoire creuse, ce qui expliquerait sa note plutôt médiocre? J’avoue ne pas avoir tranché, si bien que sans vous conseiller la lecture de ce récit déconcertant, je comprendrais que vous tentiez l’expérience pour vous faire votre propre idée.

Guerre
7.7

Guerre (2022)

Sortie : 5 mai 2022. Roman

livre de Louis-Ferdinand Céline

No_Hell a mis 7/10.

Annotation :

Guerre 7
Épisode plus ou moins autobiographique qui correspond à un moment charnière dans la vie de Céline, aussi capital pour expliquer la genèse de ses chefs d’œuvre que pour comprendre ses engagements. Gravement blessé au front, souffrant de séquelles irréversibles livré aux fantasmes d’une infirmière chef nymphomane et quasi nécrophile, Ferdinand n’a plus qu’une idée en tête : sauver sa peau, coûte que coûte. La chance sera de son côté : décoré presque par hasard pour bravoure au front, il échappe à la suspicion des gendarmes prompts à faire fusiller les mutilés volontaires. Et une combine proche de l’escroquerie lui permettra de fuir en Angleterre. Même si l’édition du récit a été établie à partir d’un premier jet, et qu’on puisse à juste titre douter que son auteur y ait vu un roman
à part entière, nous y retrouvons toute la gouaille de l’auteur, son humour noir, sa dénonciation d’une guerre où de pauvres gars se font butter pour satisfaire les délires d’officiers sans scrupules ni compassion. Nul héroïsme dans cette ignoble boucherie, juste la misère, la souffrance de pauvres types qui vont mourir pour rien les tripes à l’air, la peur lâche et sournoise qui transforme les êtres dits civilisés en pauvres loques ou en infâmes crapules.

Le Calvaire
8.1

Le Calvaire

Sortie : 1886 (France). Roman

livre de Octave Mirbeau

No_Hell a mis 7/10.

Annotation :

Un jeune provincial à l’enfance malheureuse monte à Paris, décidé de s’y faire un nom grâce à ses talents littéraires. Il commet un roman qui rencontre un succès d’estime et se lie au peintre Lirat
chez qui il rencontre Juliette Roux, une demi-mondaine au regard d’ange. Commence alors une liaison qui le mènera à la ruine et à la déchéance morale ainsi qu’au mépris de ses anciens amis. Ce roman d’apprentissage aux accents autobiographiques restitue admirablement la trajectoire d’un jeune homme candide qui, aveuglé par sa passion pour une femme vénale et corrompue, en vient à commettre des actes d’une grande bassesse et à accepter un rôle qui l’avilit. Certes cette peinture sociale décrit un monde qui n’est plus vraiment le nôtre mais l’analyse psychologique y est d’une finesse et d’une profondeur incontestables.

Civilizations
6.4

Civilizations (2019)

Sortie : 14 août 2019. Roman, Histoire

livre de Laurent Binet

No_Hell a mis 7/10.

Annotation :

Si Cléopâtre avait eu le nez plus court, toute la face du monde en aurait été changée, affirmait Pascal. Et si Christophe Colomb avait échoué dans son entreprise, que se serait-il passé ? Une uchronie dont l’élément fondateur est la conquête du Nouveau Monde, sauf que celui-ci est l’Europe et les conquistadors sont Incas puis Mexicains. Ils y découvrent des pays en guerre perpétuelle, ravagés par les conflits religieux et assoiffés d’or. On imagine aisément à quel point la géopolitique de ce que les Incas nomment désormais le Cinquième Quartier va être bouleversée : nouvel empereur, nouvelle religion, nouvelles alliances, nouvelle organisation sociale qui n’a pas que des désavantages, loin s’en faut. L’auteur éprouve un malin plaisir à confronter à l’impensable des personnages historiques comme Charles Quint ou François 1re, à inventer des destinées alternatives à d’autres tels Montaigne ou Cervantes, tout en y mêlant certains éléments véridiques. Il en résulte un récit qui ne manque ni de virtuosité narrative ni de rebondissements et qui pourrait ravir les férus d’Histoire. Il reste qu’on peut regretter que ce récit adopte le ton de la chronique, j’aurais préféré un rythme moins soutenu et des personnes avec plus d’épaisseur psychologique.

L’outrage fait à Sarah Ikker 6
Premier roman que je lis de l’auteur et une certaine déception. L’histoire est assez light, les personnages caricaturaux et pas du tout sympathiques (mention spéciale au flic à l’honneur bafoué par le viol de sa femme et qu’on retrouve au début du roman parti noyer sa honte chez les putes), l’intrigue vraiment prévisible (on devine assez facilement le fin mot de l’histoire). Entre corruption, beuveries et passe-droits, mépris de classe, la haute société marocaine dépeinte ici en prend vraiment pour son grade. Si les crimes d’honneur y semblent un peu passés de mode et si les femmes ne sont pas confinées à la maison, elles ne semblent avoir d’autre rôle que celui d’honnêtes potiches qui se consolent en faisant chauffer la carte de crédit de leur époux bienveillant, certes, mais pas au point d’essayer de les comprendre voire de les écouter. Enfin, j’avoue que si je peux comprendre la quête de vérité du personnage principal, son machisme me le rend carrément insupportable.

Le maître du haut château 8+
Une uchronie fascinante dans laquelle l’auteur interroge sur notre rapport à la réalité et entre la réalité et la fiction. On crée toujours à partir de ce qu’on connaît : ainsi l’histoire pr

L'outrage fait à Sarah Ikker
6.6

L'outrage fait à Sarah Ikker (2019)

Sortie : 2 mai 2019. Roman

livre de Yasmina Khadra

No_Hell a mis 6/10.

Annotation :

Premier roman que je lis de l’auteur et une certaine déception. L’histoire est assez light, les personnages caricaturaux et pas du tout sympathiques (mention spéciale au flic à l’honneur bafoué par le viol de sa femme et qu’on retrouve au début du roman parti noyer sa honte chez les putes), l’intrigue vraiment prévisible (on devine assez facilement le fin mot de l’histoire). Entre corruption, beuveries et passe-droits, mépris de classe, la haute société marocaine dépeinte ici en prend vraiment pour son grade. Si les crimes d’honneur y semblent un peu passés de mode et si les femmes ne sont pas confinées à la maison, elles ne semblent avoir d’autre rôle que celui d’honnêtes potiches qui se consolent en faisant chauffer la carte de crédit de leur époux bienveillant, certes, mais pas au point d’essayer de les comprendre voire de les écouter. Enfin, j’avoue que si je peux admettre la quête de vérité du personnage principal, son machisme me le rend carrément insupportable.

Le Maître du haut château
7.1

Le Maître du haut château (1962)

The Man in the High Castle

Sortie : 1970 (France). Roman, Science-fiction

livre de Philip K. Dick

No_Hell a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Une uchronie fascinante dans laquelle l’auteur interroge sur notre rapport à la réalité et entre la réalité et la fiction. On crée toujours à partir de ce qu’on connaît : ainsi l’histoire principale est un calque de la nôtre reproduisant la guerre froide de la seconde moitié du siècle dernier. Quant au récit dans le récit, il fonctionne de la même manière, les vainqueurs de la guerre adoptant la politique d’extermination des nazis. Dans les deux cas, le racisme est présent, ainsi que l’extermination des populations jugées inférieures. Mais peut-être bien que ce qui est présenté comme réel ne serait au fond qu’une fiction: un des personnages suite à une expérience autant mystique qu’hypnotique se retrouve dans un tout autre monde qui s’apparente à notre réalité. Ces trois univers ont quelque chose de dysphorique: volonté de puissance, totalitarisme dans un décor machiniste et laid. L’ensemble produit un sentiment de vertige: notre perception du monde ne serait-elle pas aussi le fruit d’une illusion?

L'Abbé Jules
7.9

L'Abbé Jules (1888)

Sortie : 1888 (France). Roman

livre de Octave Mirbeau

No_Hell a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Dans son petit village de campagne, le narrateur, alors enfant, s’ennuie ferme, entre un père médecin qui ne s’anime que lorsqu’il relate par le menu les actes techniques de ses consultations et une mère dont la bigoterie et la peur du qu’en-dira-t-on n’ont d’égales que son manque total de compassion pour autrui. C’est dire que le retour au bercail de l’abbé Jules, son parrain, constitue pour lui une nouvelle formidable, d’autant plus que le frère de son père a toujours été l’enfant terrible, si pas la brebis galeuse de la famille. Ses fonctions de secrétaire de l’évêque, puis de curé de village ont fait de lui un objet de scandale, non pas tant pour sa lubricité qu’il est jusque-là parvenu à dissimuler qu’à cause de de ses attitudes irrévérencieuses et d’un mépris à peine voilé des institutions religieuses. En particulier, ce qui fait fantasmer sa famille, ce dont les six années qu’il a passées à Paris et dont on ne sait rien. De retour au pays, le voici qui achète au comptant une maison, se constitue une formidable bibliothèque et se coupe de ses proches, à l’exception notable de son filleul à qui il enseigne une philosophie de la nature teintée d’animisme ainsi que le dégoût de la bourgeoisie et de la religion. Être révolté, tourmenté, écartelé entre ses désirs charnels et sa quête spirituelle, tel se découvre l’oncle Jules à son neveu ébahi. Octave Mirabeau signe ici un implacable réquisitoire contre la morale étouffante de cette fin de XIXe siècle et contre l’emprise du catholicisme tout-puissant, en
même temps qu’il dépeint les tourments par lesquels l’inconscient refoulé tente de se frayer un chemin pour faire admettre à une âme perdue son indicible vérité.

Une enquête à Locmaria
6.5

Une enquête à Locmaria (2021)

Bretzel & beurre salé, tome 1

Sortie : 31 mars 2021. Policier

livre de Margot le Moal et Jean le Moal

No_Hell a mis 6/10.

Annotation :

Cathie Wald, Alsacienne nouvellement divorcée et la petite cinquantaine séduisante, est la nouvelle propriétaire d’un manoir breton. Ses projets: oublier les déboires de sa vie personnelle et faire découvrir la cuisine alsacienne au pays des crêpes et du beurre salé. Le problème, c’est qu’elle n’était pas la seule à convoiter la superbe bâtisse et que l’un des candidats éconduits ferait tout pour qu’elle prenne illico un billet retour pour Strasbourg. Sans compter que la pin-up du coin à la mauvaise langue bien acérée, craignant que la nouvelle venue ne lui ravisse l’attention des mâles en mal de compagnie, ne recule devant aucune calomnie pour dénigrer la nouvelle venue. Aussi, quand un de ses convives décède d’un empoisonnement après avoir ingurgité sa célèbre choucroute royale, les plus acharnés de ses détracteurs se frottent les mains, imaginant déjà la fermeture prochaine du nouveau restaurant. C’est sans compter l’acharnement de Cathie à découvrir la vérité sur cette mort suspecte, avec l’aide de ses amis. Mais ces derniers sont-ils tous ce qu’ils prétendent être ? Un roman qui mêle romance et intrigue policière, pas mal pour la plage, accompagné d’une bolée de cidre et d’une tarte flambée.

La facture

La facture

Sortie : 7 février 2018 (France). Jeunesse

livre de Jonas Karlsson

No_Hell a mis 8/10.

Annotation :

Imaginez un monde dans lequel le bonheur individuel est considéré comme un capital susceptible d’être taxé, où sous couvert de justice et d’équité, chaque moment heureux de votre existence vienne augmenter votre IBV, jusqu’au jour où vous recevez votre facture. C’est ainsi que le héros se voit un jour réclamer une somme exorbitante. A première vue pourtant, le sort
de ce personnage banal, solitaire, aux revenus plus que modestes, à l’existence étriquée et routinière paraît peu enviable. Notre homme, sûr de son bon droit, se met donc à récriminer, à contester le montant astronomique qu’on lui réclame. Mais chaque nouvelle requête introduite ne fait qu’alourdir la facture, qui à la longue devient impayable.
J’ai découvert Jonas Karlsson dans la série Stockholm Requiem dont il est le personnage emblématique. Acteur de théâtre et de cinéma, Karlsson est également l’auteur d’une dizaine d’œuvres littéraires, pièces et récits. Il y a dans ce récit satirique un aspect un peu kafkaïen par la description d’une administration toute-puissante aux rouages incompréhensibles voire absurdes mais on peut également le rapprocher de l’univers d’Orwell, l’ombre de Big Brother planant sur les pratiques contestables des institutions. Avec, en filigrane, un questionnement sur ce qui rend les hommes véritablement heureux et une réponse aux antipodes de la course effrénée au bonheur qui caractérise nos sociétés contemporaines.

L'Ange déchu de Brocéliande, tome 1

L'Ange déchu de Brocéliande, tome 1 (2022)

Sortie : 8 avril 2022 (France). Roman, Policier

livre de Jean Failler

No_Hell a mis 6/10.

Annotation :

Je suis toujours mitigée à l’annonce d’un nouveau Mary Lester, les derniers opus s’étant avérés plutôt décevants. Et ça n’a pas loupé, ce demi-roman (le second tome paraîtra plus tard, me laissant sur ma faim) ne démarre véritablement qu’après une centaine de pages, c’est-à-dire au tiers de sa longueur. Je plains donc le lecteur néophyte qui doit être vraiment déconcerté par le rythme d’une lenteur quasi désespérante, peu en rapport avec une intrigue policière rondement menée. Mais voilà : découvrir une nouvelle aventure de mon enquêtrice bretonne favorite, c’est comme déguster un morceau de far ou de kouign amann ou encore une des madeleines de Proust, en prenant le temps de savourer chaque bouchée, en se remémorant d’anciennes intrigues, en replongeant une fois encore dans l’atmosphère de la Venelle du Pain Cuit, du café de l’Epée, de ce commissariat de Basse Bretagne à l’ambiance familiale et bon enfant. Et on ne peut s’empêcher de ressentir une pointe d’inquiétude car si Mary Lester restera à jamais une espiègle trentenaire, son auteur, lui, a dépassé les quatre-vingt printemps…

Le fanatisme ou Mahomet le prophète
6.5

Le fanatisme ou Mahomet le prophète (1741)

Sortie : mai 2006 (France). Théâtre

livre de Voltaire

No_Hell a mis 5/10.

Annotation :

Plutôt déçue par la lecture de cette pièce. Non que dans sa dénonciation du fanatisme, le propos manque d’intérêt ou même d’actualité (les récents attentats en sont hélas la preuve) mais les protagonistes sont bien en-deçà de l’enjeu qu’ils sont censés illustrer. Pour tout dire, ils ne sont pas assez complexes pour mériter d’être assimilés à des personnages tragiques. Mahomet se contente d’être un vil criminel, un tyran odieux et machiavélique dont le point faible (son amour pour Palmire) n’est pas suffisamment exploité, les deux jeunes gens dont ils se sert pour assouvir sa vengeance ont certes subi un lavage de cerveau mais ne sont pas pour autant animés d’un zèle fanatique et sont bien loin d’être devenus des machines à tuer. Ni véritable tragédie, ni drame historique (le personnage de Mahomet, de l’aveu même de Voltaire, est totalement fantaisiste), cette pièce n’est même pas un bon mélodrame car elle ne suscite que peu d’émotions. Enfin, certains passages ont un air de déjà-vu, comme la tirade de Palmire à la fin de la pièce qui singe un peu trop celle de Camille dans Horace.

Voix d'extinction
6.5

Voix d'extinction (2021)

Sortie : 3 février 2021. Roman

livre de Sophie Hénaff

No_Hell a mis 6/10.

Annotation :

2031. Les coccinelles ont disparu, les ours blancs aussi. Le sort des girafes, éléphants et gorilles semble scellé. Devant l’anéantissement inéluctable d’un grand nombre d’espèces si rien n’est entrepris pour assurer leur survie, Martin Bénétant, brillant généticien et prix Nobel, alerte la communauté internationale. Réunis en conclave dans le sud de la France, les chefs d’Etats de la planète doivent décider s’ils valident ou non un traité qui garantirait la sauvegarde de la nature. Si nombre de pays sont bien conscients du danger que représenterait pour l’humanité la disparition de nombreuses espèces animales, d’autres peinent à se laisser convaincre, d’autant plus que les lobbyistes présents sur place ne reculent devant rien pour
empêcher la ratification du traité : promesses, mensonges, intimidations et pis encore. Et puis, il faut bien avouer que si Martin est un génie de la génétique, il s’avère un très mauvais négociateur : sa première intervention est si désastreuse qu’elle compromet l’issue des débats. A moins d’une intervention divine, c’est un scénario catastrophe qui semble se dessiner. Mais heureusement pour la survie des espèces, il est décidé en Très Haut Lieu d’envoyer à la rescousse quatre négociateurs hors pair particulièrement intéressés à la cause, quatre animaux dotés pour la circonstance d’une enveloppe humaine.
Le roman surfe sur une thématique très actuelle puisqu’avec le réchauffement climatique, la préservation des espèces et des écosystèmes fait partie des grands défis auxquels notre époque est confrontée. On l’aura compris, le ton est résolument humoristique (même si l’urgence de la situation et la gravité des enjeux amènent une certaine tension) tant nos envoyés du Ciel enchaînent les péripéties cocasses. Au final, un roman certes un peu gentillet mais pas désagréable à lire et qui peut provoquer chez ceux qui en auraient encore besoin une réflexion à propos des désastres environnementaux causés par l’égoïsme, l’indifférence et l’appât du gain.

Entremonde
6.1

Entremonde

Interworld

Sortie : 28 octobre 2010 (France). Roman

livre de Neil Gaiman et Michael Reaves

No_Hell a mis 5/10.

Annotation :

A priori, je ne suis pas fan de SF ni de fantasy et j’ai du mal à me rappeler comment ce bouquin a atterri dans ma PAL, d’autant plus que la saga Sandman (signée par un des deux coauteurs de ce roman) ne m’a jamais vraiment intéressée. J’ai donc un peu de mal à donner un avis éclairé sur cette œuvre, si vous tombez sur ces quelques lignes vous le prendrez pour ce qu’il vaut. Et donc, à moins d’être un ado pas trop regardant et à la recherche d’une histoire plus ou moins bien ficelée qui se lit assez vite, il me semble que vous risquez d’être déçu. Pourtant, le roman fourmille d’éléments intéressants : univers multiples, jeune (anti)héros se révèle aux autres et à lui-même, lutte entre des forces éternellement antagonistes, dépassement de soi, éloge de la différence et de la solidarité… Il y a là matière à produire un excellent bouquin. Mais voilà, à part la description minutieuse du multivers dans lequel évolue le héros, rien n’est précis dans cette histoire: personnages peu approfondis, histoire indigente, aucune réflexion philosophique à propos de cette lutte entre des forces antagonistes qui se déchirent. Et c’est dommage, car on imagine aisément à quel point le roman aurait pu être bien meilleur vu la qualité ingrédients qu’il contient.

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