30 derniers (très) mauvais films vus
Liste mouvante des 30 derniers films qui m'ont déçu, révolté et/ou attristé, pour des raisons extrêmement différentes. Autant d'avertissements...
↑ "Pollice Verso" (extrait), Jean-Léon Gérôme, 1872 ↑
La "bonne" liste, pour équilibrer ...
30 films
créée il y a presque 11 ans · modifiée il y a environ 8 heuresSous la Seine (2024)
1 h 41 min. Sortie : 5 juin 2024. Action, Drame, Épouvante-Horreur
Film de Xavier Gens
Morrinson a mis 1/10.
Annotation :
Gros nanar de compétition qui se suit avec plaisir, grâce à la distribution métronomique des inepties. C'est idiot, c'est moche, c'est mal joué, c'est ridicule, c'est bourré de clichés, c'est caricatural au possible, c'est putassier dans toutes les directions. Non vraiment, j'ai du mal à comprendre comment Bérénice Bejo a pu se dire que ça ferait bien sur son CV. Le niveau de sérieux de Xavier Gens est juste incroyable, à grand renfort de personnages de flic (Nassim Lyes est très drôle avec son premier degré du début à la fin) qui quadrillent tout l'espace — ils sont même ultra cools avec les clodos de bord de Seine. Il y a la brillante scientifique traumatisée mais combattante, le flic sérieux qui fait son taf (la palme du meilleur acteur lorsqu'il découvre le passé de Bejo), il y a même Yves Calvi dans son propre rôle et Monsieur Poulpe qui traîne au milieu des nageurs, mais surtout il y a Anne Marivin dans une caricature outrancière d'Hidalgo, ce niveau de grotesque non-maîtrisé devient franchement drôle. Ah, et les militants écolos dépeints comme des geeks demeurés à bonnets péruviens. Bon après, l'effort est minimal pour faire remonter le maxi requin dans l'eau douce de la Seine, il est devenu docteur en parthénogenèse et enfante de milliers de petits requins du haut de ses 7-8 mètres de long. Je peux avoir du respect pour de la série B qui suit son cap fidèlement, mais là c'est d'une mocheté sans nom qui échappe à la grille de lecture bienveillante sur la bisserie.
Gouttes d'eau sur pierres brûlantes (2000)
1 h 30 min. Sortie : 15 mars 2000. Comédie dramatique
Film de François Ozon
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Je n'aime pas le théâtre filmé (que la démarche soit frontale ou déguisée), et je n'aime pas le registre comique chez Ozon de manière générale : avec "Gouttes d'eau sur pierres brûlantes", j'ai donc droit à un cocktail indigeste au dernier degré. Pourtant issu d'une pièce de théâtre de Rainer Werner Fassbinder écrite à 19 ans et jamais mise en scène, on pouvait se dire que le résultat serait a minima curieux. Mais absolument pas : dans ce huis clos préfabriqué tout transpire l'artificiel, les décors, les personnages, les dialogues, les réflexions sur le tempérament manipulateur. Bernard Giraudeau, Malik Zidi, Ludivine Sagnier, et Anna Thomson sont tous les quatre insupportables (cette dernière étant le moins pire), comme pétrifié dans leurs rôles respectifs qui tient sur deux lignes et qu'ils matraqueront pendant près de 1h30. Calvaire total en ce qui me concerne, plongée dans l'Allemagne des années 70 aux côtés de ce cinquantenaire qui fout le bordel chez les trois autres avec son comportement de grand connard. Il n'y a absolument rien d'appréciable dans ce marasme, c'est un film qui essaie de jouer sur trop de tableaux à la fois, le charme du vieux beau, sa domination et son habileté qui déstabilisent sans forcer le jeune de 19 ans qui devient dans cette bulle artificielle une sorte de femme au foyer entraînant dans son sillage son amie. Vaudeville misérable, portrait bâclé des solitudes urbaines, dépendances cachées sous les badineries désagréables... Je ne sais pas si l'équipe s'est amusée sur le tournage (la scène de danse est un supplice, et Ludivine Sagnier contrainte en sous-vêtement, c'est d'une tristesse), mais en tous cas le résultat est piteux.
Ennemis rapprochés (1997)
The Devil's Own
1 h 51 min. Sortie : 26 mars 1997 (France). Action, Policier, Drame
Film de Alan J. Pakula
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Et voilà où me perdra ma passion sincère mais teintée de masochisme pour les thrillers de la fin du XXe siècle... La fin de carrière de Alan J. Pakula n'était pas particulièrement reluisante avant "The Devil's Own", de mémoire "L'Affaire Pélican" ou encore "Présumé innocent" n'étaient pas vraiment à la hauteur du triptyque 70s qui en a fait le parangon du thriller politique (Klute - 1971 / À cause d'un assassinat (The Parallax View) - 1974 / Les Hommes du président (All the President's Men) - 1976), immense euphémisme. Ici ça commence à sentir le sapin dès lors que s'engagent les grandes lignes de cette histoire de militant pour l'IRA, probablement un des thèmes les plus casse-gueules de l'époque et malheureusement bien fertile en navets.
On peut lire aujourd'hui que le tournage n'a pas été de tout repos, que Brad Pitt a voulu se barrer tellement le scénario avait été remanié par Harrison Ford (ce dernier voulant plus de temps d'écran) et que le contenu perdait son sens, et il ne fut retenu que par chantage pécuniaire. Au moins l'honneur de Pitt est sauf... Mais bon, ça ne sauve pas son personnage de jeune militant irlandais à l'accent catastrophique, qui captive plus que les histoires de contrebande, de grosse thune pour acheter des missiles, et de cocooning chez un flic. Franchement la relation entre Pitt et Ford est nulle, le duo ne fonctionne radicalement pas, on est très proche du téléfilm amorphe et insipide, et on se sent réveillé de temps en temps par des détails, Treat Williams en marchand d'armes sanguinaire, l'apparition de Natascha McElhone du remake de "Solaris", et c'est à peu près tout. Mis à part ça, Brad Pitt est un commando invincible qui dégomme tout ce qui bouge à la vitesse de la lumière, et Harrison Ford est un super flic, intègre, qui ne supporte par le mensonge, pratiquant catholique, etc. Grosse dose de caricature, il faut bien s'accrocher car il n’y a rien d’autre à se mettre sous la dent.
Un cri dans l'océan (1998)
Deep Rising
1 h 46 min. Sortie : 24 juin 1998 (France). Action, Épouvante-Horreur
Film de Stephen Sommers
Morrinson a mis 1/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Nanar de premier choix, attention, c'est du lourd, ça tâche, c'est décomplexé et ça envoie dans toutes les directions. Le futur réalisateur de "La Momie", "Van Helsing", "G.I. Joe : Le Réveil du Cobra" et autres joyeusetés a réussi à conduire cette énormité à la croisée de ce qui se fait de pire en matière d'action, d'horreur, de science-fiction et d'aventure, c'est un remarquable tour de force. Du gros monstre sorti du cinéma 50s, de l'horreur à la "Alien", de la débilité pure que seul le cinéma d'action bourrin américain sait engendrer : la recette est effroyable, et le résultat est particulièrement divertissant.
En réalité il suffit de voir une des premières scènes avec la bande de méchants qui entendent attaque run paquebot au milieu de l'océan : on voit défiler une belle tripotée de seconds couteaux (Treat Williams est le seul acteur vraiment célèbre, après on admire Anthony Heald, Kevin J. O'Connor, Wes Studi, Cliff Curtis, Clifton Powell, Djimon Hounsou et bien d'autres) qui prennent visiblement un sacré plaisir à cabotiner comme des ânes et jouer à qui fait le plus gros méchant burné, c'est vraiment drôle. Gros muscles, gros flingues, gros missiles... il y a tout ce qui faut. Après on switche vers le paquebot, au milieu duquel le second couteau féminin Famke Janssen incarne l'archétype de la femme vénale, sapée pour la soirée de luxe et surtout pour voler tout ce qu'elle peut... Bref, c'est profondément con, et le film s'engouffre dans cette connerie sans réfléchir. C'était l'époque où les effets spéciaux coutaient un peu plus cher qu'aujourd'hui et où ils étaient utilisés avec plus de parcimonie : aussi on passe une heure à voir des gens disparaître sans voir la bête, et à partir d'un moment ça y est on la voit partout, et pas qu'un peu. La créature est moche, elle recrache des bouts de bidoche sans arrêt, immense poulpe dont les tentacules sont hérissés de crocs et de bouches pour bouffer tout ce qui bouge... Bref, on atteint le niveau max du film d'action décérébré, avec quelques touches de mauvais goût numérique, quelques giclées de substances corporelles gluantes, et un humour parfaitement hors sujet qui survient aux pires moments. Violent, hystérique, exubérant et totalement décomplexé façon 80s.
Les Ailes de l'enfer (1997)
Con Air
1 h 55 min. Sortie : 20 août 1997 (France). Action, Policier, Thriller
Film de Simon West
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Fidèle à mes lointains souvenirs, en un sens, mais par ailleurs incroyablement chargé en mauvais goût caractéristique de ce cinéma-là, actioner bourrin des années 90 qui n'en finit pas d'aligner les trophées : brochette interminable de stars, enfilade d'explosions et de bastons viriles, objectif rédemption pour le héros qui accepte son sort dans l'unique but de retrouver femme et enfant, avec en prime l'inévitable scénario d’une bêtise proprement incommensurable. Et tout ça pour un premier film de la part de Simon West, excusez du peu, le garçon voyait déjà les choses en grand.
Reste que le visionnage fut jouissif, pour la satisfaction d'une pulsion masochiste perverse autant que pour la réactivation d'images floues enregistrées dans ma mémoire. Il n'y a pas un personnage qui ne vaille pas la peine de s'y attarder, c'est bien simple, ils ont tous droit à leur passage de concentré de bêtise — ça varie simplement d'une scène à deux heures. C'est avant tout un festival à la gloire de Nicolas Cage, chevelure (très longue) improbable pour figurer le poids des années passées en prison, à une époque où il travaillait sa masse musculaire de manière ostensible (j'avais oublié à quel point). Poil soyeux et muscle saillant... C'est fou. Autant dire qu'à côté, John Cusack est transparent. Il se retrouve embarqué au milieu d'un avion mandaté par la police fédérale américaine au milieu de dizaines de détenus transféré pour divers motifs mentionnés mais insignifiants, et forcément ce sera la grosse misère et scénario catastrophe. On a droit à tous les clichés, mais parmi mes préférés : John Malkovich aka "Cyrus the Virus" le cerveau complètement barjot, Steve Buscemi aka "The Marietta Mangler" en psychopathe calme, Ving Rhames en bras droit musculeux, et Danny Trejo en psychopathe surexcité.
Grosses barres de rire devant ce film qui fait du personnage de Cage un monument de sens moral aigu, lui qui refuse de quitter le navire quand il en a l'occasion pour accomplir son devoir. Et festival ininterrompu de punchlines sucrées à souhait :
- Define irony. Bunch of idiots dancing on a plane to a song made famous by a band that died in a plane crash. [en écoutant Sweet Home Alabama]
- On any other day, that might seem strange [en voyant une voiture accrochée à l'avion]
- There's only two men I trust. One of them's me. The other's not you.
Hobo with a Shotgun (2011)
1 h 26 min. Sortie : 5 octobre 2011 (France). Action
Film de Jason Eisener
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Je connaissais le film de réputation, mais j'ignorais qu'il s'agissait d'un de ces délires Grindhouse auxquels j'adhère de moins en moins, au fil du temps et à mesure que les répétitions se multiplient. Sans surprise aucune c'est du cinéma de genre nullissime, qui essaie de se faire passer pour une bisserie hommage au cinéma d'exploitation des 80s mais qui n'est rien d'autre qu'une daube XXL maquillée comme un film amateur pétri de bonnes intentions. L'image est d'une laideur abominable, les excès gore sont rigolos pour la première scène (voire les 10 premières secondes de la première scène) puis deviennent pitoyables, le scénario suivant Rutger Hauer en clodo vengeur est d'une débilité abyssale, et le discours sur le caractère supérieur d'un vigilante (puisqu'il tue les méchants et les corrompus) par rapport à d'autres est digne d'une rédaction de collégien. J'ai des penchants régressifs pour certaines laideurs du côté de l'action / comédie / horreur, mais ici mis à part l'alignement de vignettes nazes du type "père-noël pédophile" et "décapitation à l'aide d'une moto et d'une plaque d'égout", c'est sans aucun intérêt. Violence criarde, exploitation opportuniste de la nanardophilie planétaire : tout ça n'est qu'une répétition de schémas trash gratuits et avant tout outranciers. Rien de cool là-dedans sincèrement.
Nous, les Leroy (2024)
1 h 42 min. Sortie : 10 avril 2024. Comédie
Film de Florent Bernard (FloBer)
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Ce n'était pas une séance masochiste même si je ne m'attendais pas à une révélation fondamentale (certains bons retours dans mon entourage m'ont quand même intrigué). "Nous, les Leroy" est un de ces films pleins de bonnes intentions et Florent Bernard est manifestement très bien entouré (dans les parages on croise Luis Rego, Jérôme Niel, Benjamin Tranié, c'est drôle comme effets). La trame de fond derrière la comédie dramatique familiale est même pas nulle, si l'on oublie tout le reste c'est quand même l'histoire d'un père pathétique qui pense et essaie de ressouder sa famille disloquée le temps d'un weekend, avec des espoirs aussi vains que sincères quant à la possibilité de réunion de tout ce petit monde. Deux obstacles majeurs à toute appréciation / immersion de ma part toutefois : d'abord, le niveau d'interprétation global, si l'on excepte tous les seconds rôles sympas, cette famille joue comme une saucisse royale c'est incroyable. Les ados jouent mal mais bon, ça peut passer ; en revanche, le couple formé par Charlotte Gainsbourg et José Garcia est tout bonnement effroyable, ils sont tous les deux mauvais en toutes circonstances, rien n'est naturel, aucune émotion ne paraît sincère, qu'il s'agisse de l'humour, de l'angoisse, de la colère, etc. Zéro pointé à ce niveau-là, et ce sentiment de plantage est prolongé dans la profondeur de la matière avec des ressorts dramaturgiques que j'ai trouvés ahurissants de grotesque. Le divorce en toile de fond qui ne passe pas est à l'image de cet aspect maxi poussif, scénario archi simpliste qui enchaîne des sketches minables avec un souci de cohérence quasiment inexistant. Pas fondamentalement incohérent, mais vraiment doté de ficelles énormes jusque dans les appels aux glandes lacrymales.
Les Quatre Filles du docteur March (1933)
Little Women
1 h 55 min. Sortie : 4 mai 1934 (France). Comédie dramatique
Film de George Cukor
Morrinson a mis 3/10.
Annotation :
Eh ben décidément, les adaptations du livre de Louisa May Alcott, ça ne passe pas chez moi. Après avoir testé chez Mervyn LeRoy (celle qui passe le mieux pour l'instant) et chez Greta Gerwig, je me suis risqué à la première adaptation au format long concoctée par George Cukor et la déconvenue fut de taille. Sans doute que le fait que je commence à bien connaître le contenu joue sur ma capacité à apprécier ce récit, étant donnée la chronologie des visionnages personnels. Mais disons que si le matériau principal me plaisait sincèrement, il ne fait aucun doute que j'adhèrerais sur le principe à des variations confectionnées tout autour.
Il y a tellement de choses qui grincent... Déjà on me vend le tableau d'une maison pendant la guerre de Sécession avec ce qui est censé être 4 adolescentes, et plaf, on essaie de me faire croire que Katharine Hepburn (26 ans) et Joan Bennett (23 ans), entre autres, pourraient faire l'affaire. Ça passe pas du tout et ça confère à l'ensemble une dimension franchement ridicule. Indépendamment de ces basses considérations de casting, c'est toujours la même rengaine (forcément, c'est encore "Les Quatre Filles du docteur March"), les mêmes filles bien éduquées qui aiment profondément leurs parents, chacune ayant sa petite valise de particularités bien marquées — quelque chose qui passerait sans problème à l'écrit, mais au cinéma c'est une horreur de catalogue. Ces histoires de chagrins amoureux, de rêves de mariage, et de drames funèbres me laissent intensément et invariablement froid. Il est impossible pour moi de faire bourgeonner quoi que ce soit de consistant, de conséquent, ou tout simplement d'intéressant sur ce substrat.
Knock Knock (2015)
1 h 39 min. Sortie : 23 septembre 2015. Thriller
Film de Eli Roth
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Eli Roth avait les moyens de faire un thriller horrifique de home invasion pas trop mauvais : Keanu Reeves en caricature d'architecte bourgeois de bonne famille, Ana de Armas (et Lorenza Izzo, la femme de Roth) à ses débuts au premier plan d'un long-métrage, et en ligne de mire une satire sociale avec tous les ingrédients pour produire quelque chose de pertinent. Mais non, Roth est comme un gamin à qui on présente trop de nouveaux jouets à la fois, il ne sait pas où donner de la tête et se perd entre de trop multiples cibles.
"Knock Knock" est un film vraiment con, au sens où il aurait pu être un bon thriller psychologique, il aurait pu être un bon délire horrifique régressif, il aurait pu être une bonne satire des milieux arty fortunés... Mais rien de tout cela : Roth mélange tous les ingrédients pour former une bouillie infâme, informe, et puissamment indigeste.
On peut formuler beaucoup d'hypothèse sur la nature de ce qu'on vient de regarder.
Dans le cas où ce serait un pamphlet féministe, il y a de quoi être sidéré par la pauvreté des enjeux et la faiblesse du discours, tant la morale brille par sa bêtise, son côté fallacieux, et sa grossièreté sans borne — rappelons que les deux vraies-fausses nymphomanes accusent papa Reeves d'immoralité conjugale alors qu'elles le draguent frontalement pendant trois plombes pour finir par le coincer dans la salle de bain en terminant leurs avances en totale nudité. C'est complètement débile.
Dans le cas où ce serait un pamphlet sur les dérives d'un féminisme excessif, même chose, le regard est extrêmement limité et se cantonne aux agissements extrêmes de deux grosses tarées psychopathes.
Dans le cas où ce serait un home invasion pur jus, les signaux parasites sont légion et on se retrouve partagé entre la dimension prévisible de toutes les péripéties qu'on voit venir longtemps avant et un ennui poli mais tenace.
Dans le cas où ce serait simplement un gros délire de sale gosse, les curseurs sont loin d'être poussés assez loin.
Bref, quelle que soit la position adoptée, le film se plante. On en reste à un tableau caricatural de famille supposément parfaite (dont les critères seraient intéressants à analyser d'ailleurs) qu'on se plaît à pourrir. Les meilleurs moments se trouvent loin des tentatives d'ambiguïté, dans les passages d'une cruelle ironie comme le final sur réseau social. Mais la potacherie est bien faible.
Gran Turismo (2023)
2 h 15 min. Sortie : 9 août 2023 (France). Biopic, Action, Drame
Film de Neill Blomkamp
Morrinson a mis 1/10.
Annotation :
Triste carrière que celle de Neil Blomkamp, initiée de manière honorable avec un film de science-fiction maladroit mais amitieux, bonne idée jamais totalement exploitée (District 9), et qui dégringolera à chaque nouvelle entrée, "Elysium" bof, "Chappie" ridicule, et désormais cette adaptation de jeu vidéo / biopic / "inspiré d'une histoire vraie".
La sur-représentation des marques et la première demi-heure qui place ses produits comme s'il s'agissait d'une méga-pub ne sont évidemment pas une surprise, mais cela n'empêche pas "Gran Turismo" de se faire particulièrement désagréable à ce sujet — la prime à Orlando Bloom dans son personnage raté et fade de quasi-représentant commercial pour le jeu vidéo à l'intérieur du film, qui n'en finit pas avec sa logorrhée mercantile et dithyrambique.
Quand bien même on parviendrait à mettre ces aspects de côté et à atteindre le deuxième quart de ce film interminable, "Gran Turismo" adopte dans sa structure narrative tous les poncifs imaginables en termes de spectacle centré sur l'exploit (sportif en l'occurrence), dépassement de soi, poursuite de ses rêves, "si tu le veux et si tu y crois fort, tu le peux". On est vraiment dans le registre du divertissement quelconque avec option course automobile, il y a son lot d'obstacles que le protagoniste dépassera, les demi-échecs qui feront de lui un homme plus fort, et bien sûr les triomphes finaux pour célébrer cette trajectoire dans le champagne.
Il y avait un sujet, les faits réels à l'origine du scénario, l'histoire du joueur Jann Mardenborough qui est devenu pilote de course. Mais Blomkamp s'en fout dans les grandes lignes, du moins ces aspects passent au second plan derrière la mise en scène de la performance et les séquences de course (pas ma came, mais j'ai été joueur des GT). L'empilement de clichés devient indigeste, et il n'y a que David Harbour pour composer un début de personnage intéressant, noyé dans le flot du reste — Djimon Hounsou en père la morale mais qui aime quand même son fiston et Geri Halliwell-Horner dans le rôle de la mère, il paraît.
Horizon - Une saga américaine : Chapitre 1 (2024)
Horizon: An American Saga - Chapter 1
3 h 01 min. Sortie : 3 juillet 2024 (France). Drame, Western
Film de Kevin Costner
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Voilà un gigantesque western-naufrage proposé par Kevin Costner, un peu plus de 20 ans après sa dernière réalisation (Open Range, 2003). Grande affiche avec son personnage (il est acteur-réalisateur-producteur-scénariste) au centre, main dans la poche, l'autre sur son fusil, le regard penché à moitié caché sous son chapeau... On sent tout de suite qu'on essaie de nous la vendre très fortement, cette grande fresque sur l'Ouest en cours de colonisation de trois heures qui en fera une dizaine lorsque la saga complète de 4 chapitres sera terminée. Des dizaines de personnages principaux, des centaines de figurants, des paysages immenses... Mais tout ça pour pas grand-chose, franchement presque rien, c'est affligeant. Trois heures pour planter une multitude d'intrigues parallèles un peu comme dans un format série, pour capter l'ensemble dans un format numérique aussi lisse que fade, pour mettre en scène des tensions et des affrontements comme dans les bons vieux westerns à papa, pour reproduire une multitude de clichés poncés jusqu'à l'os depuis des décennies sans apporter rien de neuf, bref, trois heures interminables de supplices divers.
Rien ne va dans ce marasme, ni la volonté de chroniquer une expansion à l'Ouest, ni le cadre historique autour de la guerre de Sécession, ni la multiplication des arcs narratifs. Absolument rien ne fonctionne. Rien n'est creusé, tout est maintenu à un niveau de superficialité ahurissant, aucun des segments de communique avec son voisin (je veux bien attendre le second chapitre, mais en l'état, c'est une souffrance), tout baigne dans une musique urticante, et Costner nous fait même l'offrande suprême en insérant à la fin du périple un aperçu des épisodes à suivre, comme dans un vieux feuilleton pour accrocher le chaland et l'inviter à revenir regarder la suite. Aucun des interprètes au-dessus des autres (Kevin Costner, Sienna Miller, Sam Worthington, Jena Malone, Michael Rooker, Luke Wilson) et une tripotée de rôles secondaires affreusement mal joués (la prime va aux petits voyous du gang des bad guys). La démarche est méga démonstrative, on essaie de mettre au même niveau cowboys et Indiens en montrant qu'il y a des gentils et des méchants dans les deux camps — comme si c'était une condition suffisante de qualité. Ce n'est qu'une succession inerte de vignettes anecdotiques qui s'enlise dans des dialogues et des mises en situation totalement nazes et formatées. Gênant de lourdeur et de lieux communs datés.
Borderlands (2024)
1 h 42 min. Sortie : 7 août 2024 (France). Action, Aventure, Comédie
Film de Eli Roth
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Synthèse d'un gloubiboulga contemporain, concentré de clichés de science-fiction / action / comédie qu'on croirait compilés par une intelligence artificielle à qui on aurait donné comme prompt "refais-moi quelque chose dans la veine des "Gardiens de la galaxie" en poussant les curseurs de la putasserie esthétique". C'est hideux vraiment quel que soit là où se pose le regard, la contextualisation de cet univers (adapté d'un jeu vidéo) est posé en 20 secondes, l'association de personnages est aussi hétérogène que stupide (Cate Blanchett, Kevin Hart, Édgar Ramírez, Jamie Lee, rien que ça on sent que quelque chose ne tourne pas rond), on a droit à la caution robot cool pour induire un vent déjanté et décalé (la voix de Jack Black, mais c'est un échec) et à la caution "musique old school parce que ça fait cool" (The Heavy, Muse, les Black Keys)... Un condensé d'ingrédients frelatés pour concocter une histoire dont on se fout éperdument, avec des enjeux inexistants, des personnages interchangeables et creux, des effets spéciaux globalement moches, et une vague trame à base de chasseuse de prime qui se révèle être la clé de l'histoire (on a droit à un sursaut de Phoenix des "X-Men", c'est presque gênant) sur la planète de son enfance (un ersatz de "Mad Max 2"), ça pompe à tous les râteliers à sa portée. Médiocrité suprême que celle de l'écriture de ce genre de scénario en mode automatique, catastrophique et vain, pour un blockbuster-décharge qui n'a aucun intérêt et qui, comme beaucoup d'autres, se vautre dans l'accumulation cynique de tous les éléments considérés comme cool pour en faire un bouillon hautement indigeste. Et c'est Eli Roth aux manettes... Ça aurait pu être n'importe quel anonyme de passage.
Drishyam (2015)
2 h 43 min. Sortie : 30 janvier 2019 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Nishikant Kamat
Morrinson a mis 2/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Nouvelle étape dans ma quête cinéphilo-indienne, à la découverte des films plébiscités sur IMDB et mis en exergue dans les tops 250 annuels. Je ne peux pas dire que ce soit vraiment une surprise : "Drishyam" rejoint la longue liste de déceptions systématiques et de produits extrêmement formatés, qu'ils soient en provenance des industries bollywoodiennes comme ici (basée au nord vers Bombay, tournée en hindi, l'industrie la plus importante en volume, caractérisée entre autres par des séquences dansées ou chantées) ou kollywoodiennes (basée à Madras, tournée en tamoul). Tous ces films vus récemment se ressemblent beaucoup, "12th Fail", 'Haider", " Pariyerum Perumal", "Jai Bhim", voire même "3 Idiots" dans un registre tout aussi commercial mais beaucoup moins sérieux : une durée de 2h40 environ, une mise en scène tapageuse, une utilisation de la musique (hors séquences musicales) aussi clinquante qu'un blockbuster hollywoodien lambda, des bons sentiments étalés en tartines gigantesques et indigestes... Quels que soient les registres investis, en l'occurrence ici le thriller qui se frotte au drame familial, la formule est rigoureusement la même.
Ici les ennuis tiennent à deux sources. D'abord, les clichés à la pelle : l'homme bon sans histoire, les emmerdes qu'il gère en parfait père (comprendre chef) de famille, l'introduction amorçant un flashback légèrement mensonger, et tout le cortège de figures-symboles éculées, le flic teigneux que tout le monde déteste, la cellule familiale malmenée qui avance contre vents et marées, le plan incroyablement minutieux échafaudé à la perfection... Bref, autant de ressorts puissamment soporifiques qui brillent par leur caractère attendu, par leur vanité, l'artificialité de leurs mécanismes et de leurs articulations. Ensuite, on n'insistera jamais assez sur l'éléphant au milieu de la pièce passé sous silence : derrière les 2 heures de bras de fer entre un homme et l'intégralité de l'institution policière contre lui (rappelons que cette dernière affirme "on peut pas utiliser de détecteur de mensonge, il nous faut une ordonnance du tribunal", ce qui plierait l'affaire, mais ne voit aucun problème dans le tabassage en règle de la famille pour obtenir des aveux), il y a quand même le camouflage et la justification d'un meurtre en mode auto-défense morale. C’est d’un fascisme latent tout à fait gerbant.
Et quand on songe au fait qu'il existe quatre versions / remakes de "Drishyam" réalisées entre 2013 et 2015...
Un p'tit truc en plus (2024)
1 h 39 min. Sortie : 1 mai 2024. Comédie
Film de Victor Artus Solaro (Artus)
Morrinson a mis 1/10.
Annotation :
Impossible d'être passé à côté du succès de cette comédie, on ne compte plus le nombre de connaissances qui ont été "bouleversées" par ce film "très drôle et très émouvant", et blablabla et blablabla. C'est un peu sous la contrainte que j'ai dû m'y coller et je dois dire que c'est rigoureusement conforme à toutes les attentes qu'on peut avoir en matière de film français, comique, contemporain, jouant sur les bons sentiments, avec Clovis Cornillac dedans.
La thématique des personnes en situation de handicap est presque un non-sujet pour moi. Bravo à Artus d'être parvenu à intégrer une telle troupe et une telle diversité dans son projet, je suppose que tout le monde a passé un très bon moment. Pour le reste, 1) ce qui est dit du handicap ici se situe à des années-lumière de tout ce que j'ai pu voir dans un registre non-fictionnel (à vrai dire je n'ai pas l'impression qu'on parle de la même chose) et 2) le registre de la comédie qui est investi ici est d'une abominable médiocrité. Non mais franchement, regardons le hold-up avec Cornillac et Artus, regardons comment ils intègrent la bande, regardons comment ils développent leur empathie, regardons comment les relations sentimentales sont abordées (que ce soit chez les personnes valides ou handicapées), regardons comment le groupe débarque au tribunal pour plaider en faveur du braqueur.
C'est idiot en réalité de passer du temps à y réfléchir, c'est un film qui avance comme un feel-good movie qui nous place d'entrée de jeu un entonnoir dans le gosier pour nous gaver de bons sentiments industriels et frelatés — en haut du podium, l'image finale des deux braqueurs, père et fils, enfin réconciliés, avec relation nouée avec une éducatrice pour l'un et don massif à l'association pour l'autre... Si ça c'est pas gênant honnêtement. Et cette lourdeur pachydermique monumentale se retrouve dans chaque seconde de chaque scène, pétrifiée dans son didactisme et sa naïveté qui fonctionnerait comme un blanc-seing pour le torrent de poncifs.
Le Mangeur d'âmes (2024)
1 h 48 min. Sortie : 24 avril 2024. Thriller, Policier
Film de Julien Maury et Alexandre Bustillo
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Curieux travail de la part de Alexandre Bustillo et Julien Maury, connus pour être un peu à l'avant-garde du cinéma de genre au tournant des années 2000 / 2010 (bien que je n’aie jamais adhéré à leurs réalisations) et qui se contentent dans "Le Mangeur d’âmes" de recycler tout ce qui a déjà été fait en matière de thriller horrifique pour accoucher d'un fatras insipide, mal foutu, déjà vu, sans surprise et sans talent. C'est vraiment "Les Rivières pourpres 3" pour moi, un coin paumé des Vosges, des disparitions d'enfants, des meurtres mystérieux, un complot qui se dessine progressivement, et une ambiance noire dans laquelle se démènent deux enquêteurs... Franchement, dès la séquence d'exposition, on sait qu'il n'y a rien de surnaturel là-dedans, on sait que le fond de l'affaire va être sordide, et il n'y a au final aucun intérêt à comprendre les enjeux, les intérêts, les motifs, les coupables. Tout l'intérêt tient à l'atmosphère générale, je suppose, et à titre personnel j'ai trouvé l'ambiance complètement gâchée par la qualité de l'interprétation, y'a pas un acteur pour en rattraper un autre — même si la palme revient aux policiers municipaux. Virginie Ledoyen en commandante en charge de l'enquête avec trauma esquissé en 15 secondes de flashback, Paul Hamy en coéquipier pour le versant baston (et twist faisandé, accessoirement), Sandrine Bonnaire en docteur qu'on grille direct... Tout cela est bien naze, et ce n'est pas parce qu'on nous répète 20 fois que les meurtres sont brutaux, que des horreurs traînent sur le dark web, et que la scène de crime est abominable, en nous montrant un gros plan sur cette dernière, que cela déclenche automatiquement une oppression horrifique. Et sans parler des inepties scénaristiques qu'on nous demande d'avaler comme des couleuvres à la chaîne par paquet de 10. Tout le pan mystique de l'entité éponyme se termine en outre de manière grand-guignolesque, à la limite de l'insulte.
Hercule à New York (1970)
Hercules in New York
1 h 15 min. Sortie : 25 février 1970 (États-Unis). Aventure, Fantastique
Film de Arthur Allan Seidelman
Morrinson a mis 1/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
La première apparition d'Arnold Schwarzenegger au cinéma s'est donc faite sous la tutelle d'un nanar de premier choix, et "Hercules in New York" ne fait vraiment pas semblant, c'est franc et massif dans tout ce que la connerie et l'amateurisme peuvent produire. Tout le casting joue comme des saucisses géantes, une petite musique insupportable aux sonorités grecques vintage (façon Zorba) nous fait bien comprendre les origines du protagoniste pendant tout le film, et on a droit à une collection de scènes improbables de la part de Schwarzy qui surjoue son rôle d'Hercule à 200%, sans qu'on sache à quel niveau d'auto-dérision on se situe — probablement aucun, puisque l'acteur autrichien ne comprenait pas la moitié de ce qu'on lui disait en anglais et qu'on lui colla un doublage d'office en première intention à sa sortie (heureusement, on peut se délecter de son accent inimitable aujourd'hui). Schwarzy fait coucou à une mamie par le hublot d'un avion, Schwarzy se bastonne contre un grizzly (mazette, ce costume...) et lui met évidemment la misère, Schwarzy qui soulève un transpalette avec le mec qui le conduit en disant "A fine chariot... but where are your horses?", Schwarzy fout la honte à une brochette de champions olympiques en leur montrant comment il explose leurs performances sans forcer, Schwarzy fait une course de chariot dans les rues de New-York... C'est sans fin. Le pire est sans doute la tentative de contextualisation mythologique, avec le mont Olympe, Zeus et compagnie mis en scène avec des acteurs en toge dans un jardi public. Schwarzenegger n'aura même pas droit à un crédit digne de ce nom, il s'appellera donc "Arnold Strong" pour l'occasion. On est chez les divinités grecques et les gens derrière cette chose n'ont même pas été capables de sortir le bon nom pour Hermès, remplacé par Mercure de la mythologie romaine.
"Hey, Mister! Watch your talk! — I can hear my talk. I cannot watch it."
Schlock, le tueur à la banane...! (1973)
Schlock
1 h 17 min. Sortie : 10 mars 1976 (France). Comédie, Épouvante-Horreur
Film de John Landis
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
J'ai une certaine sympathie pour John Landis, le personnage, le vulgarisateur, le cinéaste, l'amoureux du cinéma bis. Mais quand même, "Schlock" titille les limites de ma bienveillance au-delà de ce que je suis capable d'encaisser. Cette bisserie est naze de chez naze, et bien qu'il existe de nombreuses circonstances atténuantes (premier film, budget dérisoire) il m'est impossible de considérer cela comme un nanar intersidéral qui peine à être vraiment drôle. Je ne sais pas trop si le fait que ce soit les débuts de Rick Baker au maquillage soit particulièrement gratifiant pour lui non plus, et de ce point de vue son travail sur "Le Loup-garou de Londres" avec Landis ici aussi qui lui valut un oscar en 1982 (le premier de l'histoire pour les maquillages) ne fait qu'accentuer la différence qualitative. Une comédie qui revendique fièrement son côté grand-guignol, un peu trop sûre de ses effets comiques autour du "Banana Killer" qui serait le chaînon manquant entre l'homme et le singe, mais qui à titre personnel ne m'a jamais embarqué dans son délire 100% potache à la ZAZ. Vraiment trop amateur, trop poussif, trop mince au-delà du vernis idiot qui met le gorille en relation avec une femme aveugle pensant qu'il s'agit d'un chien, avec un rythme catastrophique rendant les 80 minutes interminables... Bref, Landis fera bien mieux par la suite.
Viejo Calavera (2016)
1 h 20 min. Sortie : 2016 (Bolivie). Aventure, Drame
Film de Kiro Russo
Morrinson a mis 2/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Un film bolivien, avec des acteurs non-professionnels, centré autour du travail dans des mines, et majoritairement plongé dans une pénombre d'où on ne discerne pas grand-chose. Je n'ai rigoureusement aucune idée des intentions de Kiro Russo là-dedans, les bribes de récit intelligible sont extrêmement rares, et le tout est entrecoupés de séquences soit floues soit agressives par les flashs lumineux à l'intérieur d'une boîte dans lesquelles un personnage bourré raconte des trucs chelous. Il y a la mort d'un père, le handicap d'un fils. Et ce dernier se fait jeter de son boulot à cause de son comportement de plus en plus incontrôlable.
Le plus drôle sans doute, c'est ce synopsis : "Dans une discothèque, les corps imbibés d'alcool traduisent une violence insondable à laquelle les hommes ont visiblement accepté de se soumettre. Plus loin dans la campagne, le noir profond étouffe une course inverse : une communauté de mineurs cherche l'un des siens disparu. Russo enveloppe ce théâtre souterrain dans une sublimation cruelle de la difficulté physique et du rituel ouvrier." Et il y a même des gens pour comparer ça à Tarkovski. Très abscons. Merci KG et ses featurings…
Zoulou (1964)
Zulu
2 h 18 min. Sortie : 7 octobre 1964 (France). Guerre
Film de Cy Endfield
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Réputation assez incroyable pour un film de cet acabit, vestige d'un cinéma poussiéreux, monument soporifique et moralement discutable (euphémisme). Pour le résumer méchamment, "Zoulou" c'est plus de deux heures à regarder quelques soldats britanniques résister à des milliers de guerriers zoulous dans un coin paumé — mais très photogénique — de l'Afrique du Sud. Des combats méchamment répétitifs, très datés, mal joués dès qu'il s'agit de montrer des corps à corps. On n'apprend à l'intérieur du film quasiment rien des enjeux militaires ou même historiques, et le film se referme aussi soudainement qu'il s'est ouvert, au terme d'une épreuve interminable.
Seul point positif qui n'est même pas pour Cy Endfield mais pour son chef opérateur Stephen Dade, la photographie qui a su trouver un paysage magnifique pour la reconstitution de la bataille (très belles montagnes en toile de fond des territoires où l'on s'étripe) et jouer habilement avec les contrastes colorimétriques qui opposent le rouge pétard des costumes des colons britanniques au noir de la peau des combattants africains. Mais bon, même cet aspect-là est sabordé par mille éléments problématiques — le pasteur suédois et sa fille, qui ouvrent la danse, sont particulièrement mal écrits et leur disparition de l'histoire n'est pas franchement déplaisante.
Suite https://www.senscritique.com/liste/Top_films_1964/374086?page=3
Cypher (2003)
1 h 35 min. Sortie : 26 mars 2003 (France). Science-fiction, Thriller
Film de Vincenzo Natali
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Il y avait un côté ludique qui sauvait absolument tout dans le premier film de Vincenzo Natali, "Cube". Mais il s'agit très probablement d'une exception à l'échelle de sa filmographie, puisque des films comme "Splice" et "In the Tall Grass" ont été des échecs monumentaux, auxquels il faut désormais associer aussi ce hideux "Cypher". Ce thriller paranoïaque de SF est sorti en 2002 et il souffre d'une disgrâce esthétique vraiment sidérante, avec son cortège de tics de mise en scène tape-à-l'œil, ses lumières artificielles très moches censées donner une ambiance clivante, ses angles de vue ou ses objectifs improbables qui semblent être sorti du cerveau d'un enfant capricieux... Mais en réalité "Cypher" ne dépasse jamais le stade de petit concept jamais exploité mais malgré tout monté en long-métrage artificiel et fatigant. C'est le jeu des films de petits malins, la fuite en avant des twists, avec twists à l'intérieur des twists à l'intérieur des twists etc. Si je n'ai pas de mal à croire qu'on puisse trouver cela divertissant, de mon côté c'est l'ennui le plus frontal devant cette chose, cet acteur (Jeremy Northam) qui erre d'une société capitalo-manipulatrice à l'autre, ces histoires de concurrence et d'espionnage passablement soporifiques, cette image de femme fatale incarnée par Lucy Liu avec révélation ultime désarmante de vide sur un voilier de carte postale... Natali veut sans doute aborder la question de l'identité dans ce monde futuriste aseptisé, de la personnalité archi malléable, de la science toute puissante, de la domination des multinationales, et évidemment des changements d'identités. Mais ce jeu du "qui manipule qui" est vraiment exécrable, tout sauf passionnant, anecdotique, fade, et terriblement désuet (ah ces décors, cet hélicoptère, cet ascenseur).
Périmètre mortel (2008)
100 Feet
1 h 36 min. Sortie : 2 décembre 2010 (France). Épouvante-Horreur, Thriller
Film de Eric Red
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Au fond du fond, il y a un début de bonne idée. Enfermer le personnage de Famke Janssen dans sa maison, là où elle a assassiné son propre mari en situation de légitime défense (une configuration qui sera très vaguement esquissée dans les premiers temps du film), avec un bracelet électronique et sous la surveillance de l'ancien collègue assez vénère de feu son mari, avec à l'intérieur du lieu une présence menaçante, c'est une forme de huis clos qui est originale et dotée d'un vrai potentiel angoissant. Malheureusement Eric Red le scénariste a écrit son récit avec les pieds et parvient à complètement rater l'irruption de terreur, d'horreur, et même de fantastique dans "100 Feet" : il n'y a rien qui va dans la façon d'annoncer le côté surnaturel de certains événements, dans le mutisme de sa protagoniste, dans le comportement du flic qui la surveille, et dans les manifestations de plus en plus violente du mari-démon pas content. C'est nullissime dans la mise en scène de la compréhension et l'acceptation de ce qui est en train de se jouer pour cette femme, du genre à assumer son sort de femme battue par un fantôme (évidemment, craignant qu'on ne la croie pas, ce qui est un début d'explication logique, mais terriblement mal amenée) immédiatement. Le film se lance très vite dans un enchaînement d'événements sans saveur, sans volonté, sans conviction, et échoue en ce sens à créer un vrai climat oppressant. Ce qui est le plus triste dans l'histoire, c'est qu'on peut voir au détour d'une ou deux scènes que Red n'est pas un manchot complet — la séquence très violente et fore dans laquelle le jeune livreur se fait déboîter n'est pas sans choquer. Mais bon, on peut malgré tout résumer "Périmètre mortel" à Janssen se faisant balader d'un côté de la pièce à l'autre par son mari-fantôme-vengeur en colère. Avec en prime un final hallucinant de bêtise (oh zut, j'avais oublié l'alliance !). Tsssss…
Faux Témoin (1987)
The Bedroom window
1 h 52 min. Sortie : 6 mai 1987 (France). Policier, Thriller
Film de Curtis Hanson
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Placer Steve Guttenberg dans le rôle principal d'un thriller, ça ne paraît à aucun moment constituer le début de l'ombre d'une bonne idée... Sa naïveté confondante et son air de gentil benêt ne convient absolument pas au rôle, et attention, ça ira crescendo puisqu'à la fin il se transformera carrément en justicier faisant le taf de la police à la place de la police, volera une voiture de flic, et arrêtera manu militari un dangereux criminel. N'importe quoi puissance 50.
"The Bedroom window" fait illusion l'espace de quelques dizaines de minutes, tant que l'on baigne dans cette ambiance de thriller 80s et que Curtis Hanson se repaît de référence à Hitchcock (ou De Palma, on ne sait plus trop), le voyeur, la fenêtre, le témoin, le crime, la perruque, il y a tout ce qu'il faut. La première heure est consacrée à l'élaboration d'un mensonge bien intentionné, celui qui sert le protagoniste et Isabelle Huppert (la femme du patron qui ne peut pas témoigner directement, puisque cela l'obligerait à avouer son infidélité) dans leur relation adultère mais qui veulent malgré tout bien faire et témoigner au sujet d'une agression. C'est du réchauffé premier prix, mais ce n'est pas fondamentalement désagréable.
Puis vient le moment du procès, et là c'est vraiment le drame. WTF atroce avec Huppert qui souffle à Guttenberg les réponses en plein tribunal, les avocats de la défense qui n'ont pas bossé leur dossier et qui perdent l'affaire pour une histoire de lentilles de contact, et Elizabeth McGovern (la personne agressée) qui comprend les manigances entre les deux. À partir de là les chevaux de l'horreur sont lâchés, le témoin devient suspect, l'agresseur peut donner libre cours à ses agressions, l'héroïne fait son numéro de chauffe dans un bar peuplé de mâles en rut... Scénario lamentable jusqu'au fou rire, avec en prime cette bande-son délicieuse et son saxo tout naze so 80s.
Deadpool & Wolverine (2024)
2 h 07 min. Sortie : 24 juillet 2024 (France). Action, Aventure, Comédie
Film de Shawn Levy
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Ce ton faussement subversif et péniblement méta commence à sérieusement taper sur les nerfs... On se rapproche toujours plus de films écrits, interprétés et mis en scène par des IA, produisant au kilomètre des choses de ce genre, entièrement tournées vers la décérébration érigée en apogée du cool. Ce filon des multiverses avec autant de réalités parallèles est une aubaine pour l'industrie cinématographique, maintenant que chaque personnage / groupe de personnages est épuisé jusqu'à la moelle, on a des attardés qui se disent que ce serait une bonne chose de jouer à mélanger les horizons, et de remuer salement une quantité écœurante d'ingrédients disparates. On se contrefout que Wolverine soit mort, on se fout qu'on en soit à la 15ème apocalypse évitée : tout est désormais possible, il n'y a plus aucune contrainte rationnelle, on fonce tête baissée dans le grand spectacle sans aucune teneur, sans aucune chair. Le vide absolu. L'association de ces deux personnages est vraiment le symbole absolu de cet opportunisme cynique, autant Ryan Reynolds semble être à l'aise dans son rôle misérable (archétype de la critique phagocytée par la machine transformée en autocritique dénuée de portée) autant Hugh Jackman fait beaucoup de peine à traîner sa carcasse dans ce marasme. Les pouvoirs détenus par le Tribunal des Variations Anachroniques, la grande invention locale, permettent à peu près n'importe quoi et rendent possible toutes les inepties imaginables — on voit Wesley Snipes en revenant Blade, on voit en Gambit, on a la voix de Matthew McConaughey en Deadpool cowboy, et à la limite le seul truc qui aurait pu être drôle c'est Henry Cavill en Cavillverine (caméo de 5 secondes). De la soupe ultra répétitive, ultra longue, servie uniquement pour faire le lien entre les différents univers qui se rencontrent suite aux acquisitions récentes de Disney, dans un grand concerto inconsistant, opportuniste, décontracté jusque dans son cynisme.
Little Buddha (1993)
2 h 15 min. Sortie : 1 décembre 1993 (France). Drame
Film de Bernardo Bertolucci
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Wow. J'étais pas prêt. Comme dernières images, les cendres d'un lama récemment décédé suite à une méditation transcendantale extrême flottent sur une mer légèrement agitée, coucher de soleil en toile de fond. C'est (censé être) beau, triste, et sur ce décor de carte postale frelatée se colle cette inscription : "In memory of Francis Bouygues"...
https://i.imgur.com/qcCIvoJ.png.
C'est peu dire que Bernardo Bertolucci se lance régulièrement dans des projets pas possibles, avec des résultats parfois inregardables (je garde encore un souvenir douloureux des clichés sur mai 68 dans "The Dreamers"). Il y a quelque chose qui le tracasse avec l'orient, c'est évident, car ce n'est que 6 ans après "Le Dernier Empereur" —il faudrait que je revoie— qu'il se lance dans une autre démarche de dépaysement exotique avec "Little Buddha". Et c'est une catastrophe de tous les instants.
On ne sait où donner de la tête tant ça couine n'importe où, quel que soit la direction où l'on pose le regard. La description de cette famille américaine plongée dans sa vacuité et son matérialisme, avec ses filtres bleus dégueulasses, son petit garçon tout mignon, et ses acteurs horribles (Chris Isaak et Bridget Fonda). Le récit américano-centré qui fait débarquer des moines bouddhistes à Seattle. La durée interminable de la description du refus initiale de la famille qui se transformera progressivement en adhésion aux mantras tibétains ("allez go j'accompagne mon enfant au Tibet pour voir si ce serait pas le prochain chef spirituel de la région"). L'histoire en montage parallèle de l'enfance de Bouddha, aka Siddhartha, aka Keanu Reeves grimé en Indien sous des tonnes de maquillage qui découvre la réalité de la vie et de ses difficultés au cours d'un voyage initiatique le sortant du luxe de son environnement inné. Les fadaises autour des trois enfants-candidats au poste de réincarnation du lama. Et globalement, ces discours insupportables sur les voyages spirituels de l'ignorance vers la lumière... Une belle leçon de catéchisme proférée par un occidental en manque d'exotisme oriental et de mystique de supermarché.
Le Théorème de Marguerite (2023)
1 h 52 min. Sortie : 1 novembre 2023. Drame
Film de Anna Novion
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Compilation ahurissante de clichés tous plus médiocres les uns que les autres sur une thésarde en maths à l'ENS. Bonjour la nullité crasse du portrait, une jeune femme aux cheveux gras, à lunettes, le regard fuyant, qui se balade en chaussons dans son école, enlaidie autant que possible pour coller à l'image que le grand public peut avoir de la discipline et a fortiori de la présence d'une femme dans ses rangs. Les clichés vaseux sont absolument à tous étages, et pas uniquement dans le champ de la recherche en mathématique (cette dernière étant malgré tout particulièrement malmenée, on écrit comme des idiots des formules — justes au demeurant — sur les murs et les vitres de son salon, on a des révélations spontanées en regardant un diagramme à l'envers où en voyant s'afficher comme par magie la solution après des années de recherche sur le sujet, bref, tout ce qui est à l'opposé du travail de chercheur quoi). Sur le plan cinématographique c'est tout aussi catastrophique, l'étudiante coincée qui rencontre sa colocataire, danseuse, belle, libérée, le yin et le yang, pif paf pouf le jour même elle emménage, bon sang que ce film est insultant. Et tout ça sans trop se remémorer l'épisode de drague en sortie d'un bar... Les mathématiciens vus comme des drogués de leur discipline, froids, calculateurs, incapables de communiquer, rigoureux en toute situation, qui oublient de vivre, voulant reléguer les sentiments loin de tout, qui peuvent réussir dans n'importe quoi dès lors qu'ils décident d'entreprendre quelque chose. Ah que ce film est agaçant avec ses clichés enfoncés au fond de la gorge, jusque dans le rise & fall avec catalyseur de son existence trouvé après une nuit de sexe déclencheur. Quelle nullité.
Cours, Lola, cours (1998)
Lola rennt
1 h 17 min. Sortie : 7 avril 1999 (France). Thriller, Action, Policier
Film de Tom Tykwer
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Abominable navet qui donne l'impression qu'un millénaire de cinéma s'est écoulé depuis sa sortie en 1998 tellement cette chose a vieilli. Très mal vieilli. Un film qui avait marqué son époque au travers de ses nombreux partis pris (des effets de style en pagaille, de l'esbroufe, du tape-à-l'œil : c'est très violent) mais qui avec le recul et la froideur d'un visionnage a posteriori se révèle d'une indigence effroyable. On dirait une copie de Besson de caniveau, avec cette pauvre actrice allemande (Franka Potente) habillée et coiffée comme un ersatz de Milla Jovovich dans "Le Cinquième Élément" (Bessonade grand cru 1997, l'année juste avant) et cette mise en scène qui abuse de tous les effets racoleurs à sa disposition — et il y en a une sacrée pelletée. Rien que le synopsis : "Une seule personne peut sauver Manni. Lola, qui veut sauver l'homme de sa vie, s'élance dans les rues de Berlin pour trouver cent mille marks." Tout est dit. C'est stupide, puéril, moche, et surtout terriblement nul. On peut supposer que quand on apprécie ce genre de cinéma on trouve cela audacieux, incroyablement dynamique, et incroyablement profond (ben oui, à chaque fois le destin se déplie différemment, la multiplicité des futurs possibles, tout ça tout ça). Ah bon sang mais quelle horreur, ne serait-ce que ces séquences en accéléré où la vie d'un personnage tout à fait secondaire est révélée, et ce trois fois tant qu'à y être, puisque le principe du film est de raconter trois fois la même histoire en montrant que la modification de certains paramètres apparemment mineurs ont des conséquences drastiques sur le déroulement de l'action... L'effet papillon, etc. Absolument aucun intérêt dans la répétition de ces histoires et dans l'alternative offerte, c'est uniquement de l'instantané, du gros spectacle creux qui tache avec des personnages tous plus grotesques les uns que les autres sur fond de musique techno. Ça aussi, tout comme "Brooklyn Boogie", c'est un marqueur de son époque et presque la même, mais alors ce style-là est vraiment est écœurant.
Dead Bang (1989)
1 h 42 min. Sortie : 21 juin 1989 (France). Action, Policier
Film de John Frankenheimer
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Le gros segment des années 1980 et 1990 de la filmographie de John Frankenheimer n'est pas resté dans les annales et on comprend rapidement pourquoi à chaque nouvelle confrontation... Bon sang de que c'est laid et nul. Chose étonnante, je découvre ici Don Johnson dans cette décennie et dans le rôle d'un gentil (ce qui n'augure rien de bon concernant la série "Miami Vice" de 1984) après l'avoir vu dans le très récent "Rebel Ridge" de Jeremy Saulnier, dans lequel il incarnait un bad guy avec infiniment plus de talent. Les dégâts du mauvais goût des 80s, c'est vraiment terrible.
"Dead Bang" ne fait vraiment pas honneur au réalisateur de "Seconds" ou "Seven Days in May" : c'est un film d'action archi bourrin, archi mal filmé, archi mal interprété. La première scène montre un méchant ultra méchant tuer un caissier dans sa supérette puis un flic devant sa voiture, on dirait vraiment un très mauvais téléfilm de seconde zone, et on comprend assez vite qu'il faudra s'armer de patience pour la suite. Johnson compose son personnage à la truelle, inspecteur de police alcoolique et mal dans sa peau suite à son divorce, endetté et au bord de la dépression, bref, un gars au bout du rouleau dont on souligne 15 fois au marqueur à quel point sa vie personnelle est un immense merdier. De fil en aiguille, avec des séquences toutes plus improbables les unes que les autres (genre, pouf je consulte sur mon minitel les sorties récentes de gangsters et ça matche !), il découvre l'existence d'un groupe de fous furieux suprémacistes qui militent pour une "Amérique pure". Drôle de résonance avec notre époque contemporaine où fluctue un racisme débridé, certes, mais ça ne suffit pas pour accoucher d'un bon film. Il ne suffit pas de pointer du doigt des barbares néonazis armés jusqu'aux dents pour que cette caution antiraciste un peu faiblarde génère automatiquement un bon scénario... Et ici, ça tache beaucoup.
Notamment une scène de course poursuite qui se termine... par un vomi sur le suspect. Mais il y a aussi une improbable scène chez le psy où il se fout de sa gueule parce qu'il ressemble à Woody Allen (juste après il l'étrangle et le menace de mort s'il ne le laisse pas continuer son travail, un chouette type quoi, à l'opposé des fachos qu'il combat). Et des dialogues tout aussi improbable, du genre "Is there anyone who’d be afraid to go through a door with me?". Et aussi, un petit twist de dernière minute qu'on a déjà vu depuis le tout début, concernant l'identité du tueur.
Charlie Countryman (2013)
The Necessary Death of Charlie Countryman
1 h 48 min. Sortie : 14 mai 2014 (France). Comédie, Drame, Romance
Film de Fredrik Bond
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Scénario bidon et effets putassiers au programme de cet improbable mélange de romcom sirupeuse, de mafia envahissante, de dépaysement à l'est (en Roumanie, en l'occurrence), et de faux thriller tout mou. C'est l'histoire de Shia LaBeouf tout triste suite à la mort de sa mère (injection gratos de sentimentalisme écœurant) qui nous fait sa célèbre tête de chien triste et qui s'en va en Europe pour se changer les idées, sur la base d'une discussion avec sa mère post mortem. Là-bas, il rencontre une fille — Evan Rachel Wood — dont il tombe follement amoureux (forcément), mais qui se trouve reliée à un gros parrain de la drogue (forcément) sous les traits de Mads Mikkelsen, point de départ d'une relation pleine de rebondissements. Ça se veut sensuel, rythmé, arty, je suppose, et même si ce n'est pas éreintant pendant 2 heures on n'est pas surpris que Fredrik Bond vienne du monde de la pub honnêtement.
C'est à peu près ça "The Necessary Death of Charlie Countryman", un Américain qui débarque dans une auberge de jeunesse de Bucarest et qui partage son temps entre son coup de foudre pour une inconnue locale pleine d'emmerdes, des boîtes où l'on se vêt peu gérées par des mafieux, et... c'est tout. Le tout est amorcé par un flashback montrant le protagoniste mal en point, mais derrière cette scène et ce titre original faussement tragique on comprend assez vite qu'il ne s'agit que d'un effet de style putassier. Aussi stupide dans sa conception de l'amour, du gangster, de la drogue, et de la violence. Outrancier dans son histoire d'amour autant que dans son esthétique.
Killing Zoe (1993)
1 h 38 min. Sortie : 31 août 1994 (France). Thriller, Policier
Film de Roger Avary
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Mais quelle horreur. On dirait un film de Besson qui se serait accouplé avec un ersatz de film de Tarantino, avec pour résultat quelque chose d'aussi improbable que Jean-Hugues Anglade en truand cocaïnomane aux cheveux long qui décide de braquer une banque en tirant partout et en faisant tout sauter. J'en ai les yeux qui saignent encore, et ce d'autant plus qu'une absconse histoire romantique se tisse entre Eric Stoltz (un perceur de coffre anglais censé être expert en la matière) et Julie Delpy (une étudiante prostituée vantée par un taxi) pour apporter une contrepartie à ce naufrage généralisé. Rien ne fait sens là-dedans, le scénario est un condensé d'inepties et de stupidités lâchées en rafales, sur lesquelles Roger Avary vient nous plaquer sa mise en scène outrancière au possible, sûre de ses effets, ne reculant devant aucune vulgarité. C'est vraiment un film qui semble tout droit sorti du cerveau d'un enfant de 10 ans (mes excuses aux enfants de 10 ans) à qui on aurait confié toutes les responsabilités, sans contrepoint. Une tranche de cinéma intensément risible, incroyablement nulle, passionnément ringarde, totalement dépourvu de sens, de but, de bon sens, de bon goût, et qui file à 200 km/h du début grotesque jusqu'à la fin déplorable dans un mouvement hystérique et déplorable. Le genre à faire perdre foi en l'humanité. À ranger pas loin de "Cours, Lola, cours" dans le registre des choses gênantes des années 90.
L'Avocat du diable (1993)
Guilty as Sin
1 h 47 min. Sortie : 8 septembre 1993 (France). Drame, Policier, Thriller
Film de Sidney Lumet
Morrinson a mis 2/10.
Annotation :
Creuser le fond de la filmo de Lumet n'est sans doute pas l'idée du siècle, et avec "Guilty as Sin" j'ai réussi à trouver pire que "Strip Search" vu récemment, qui avait quelque part le mérite de ses intentions. Celui-ci est un thriller idiot et beaucoup trop sûr de son programme, qui ne parviendra jamais à rendre crédible, cohérent, ou même intéressant cette histoire vaseuse d'avocate talentueuse contrainte de défendre un gros connard correspondant à la définition du mal, macho toxique au dernier degré.
Un téléfilm écrit à l'arrache du début à la fin, qui enchaîne les séquences improbables, les rebondissements ridicules, les rôles idiots. Y'a rien qui va à ce niveau : Rebecca De Mornay est naze en avocate carriériste qui défend un homme qui la révulse uniquement par fierté, Don Johnson compose un mâle séducteur et destructeur digne d'un très mauvais film d'horreur, et au fond du cadre Stephen Lang, Jack Warden, ou encore Luis Guzmán se débattent sans résultat. Mais le pire du pire c'est très clairement Don Johnson et de loin, sa trajectoire est cousue de fil blanc, son pouvoir semble sans limite, ses moyens de coercition sont débiles et absolument pas crédibles, ses différentes manipulations sont toutes plus risibles les unes que les autres... Entre le charisme et le machiavélisme, il enchaîne les comportements aberrants sans que le film n'assume ce côté horrifique grotesque, en préférant jouer la carte du thriller censé être bien ficelé.
Scénario tout pété, intrigue ordinaire et absurde, dialogues vides, rythme bancal... Le film aurait gagné à travailler la piste du gros malade meurtrier plutôt que d'essayer de nous rendre l'avocate sympathique.