Albums 2018

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Mine de rien, le temps passe vite et Ty Segall lance son dixième album solo en tout pile dix ans - on ne compte pas les innombrables albums en groupe, duo, EP de ce stakhanoviste notoire. C'est peut être en amoureux des anniversaires et des chiffres qu'il a décidé de frapper un grand coup avec ce "Freedom's Goblin". 19 titres, 75 minutes et au final, la sensation d'un véritable tour de force pour rappeler qu'il est bien le meilleur rockeur actuel (ou ce qui s'en rapproche le plus).
Tout y passe: garage, punk, blues, folk, énormes riffs de guitare, effets psychés en tout genre, on retrouve ainsi toute sa large palette. Mieux, il prend des risques et s'essaie à des exercices casse-gueule: le groove de "Every1's a Winner", du disco-rock pour "Despoiler of Cadaver", du rock-valse (?!) sur "The Last Waltz", du freejazz-rock (?!!!). Et réussit TOUT avec une facilité déconcertante.
Du grand Ty.

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Après le triomphe commercial d'AM il y a maintenant cinq ans, le grand retour d'Arctic Monkeys risque d'en surprendre plus d'un.
Exit ici les riffs de guitare surexcités et place à un axe piano/basse qui gagne en groove ce qu'il perd en puissance. L'ambiance est lounge-pop, quasiment baroque avec un vernis vintage de notre bonne vieille école française (Gainsbourg époque Melody Nelson). On n'est pas loin d'imaginer Turner en peignoir dans un manoir californien, lui qui se mue parfois plus en crooner qu'en rockeur sur l'album.
Et de manière quasiment hypnotique, la mayonnaise prend au fil des écoutes. Les mélodies entrent en tête, la production soignée s'avère parfaite et les titres forts ("Star Treatment" et "Four Out Of Five") arrivent même à cacher ceux un peu moins marquants, donnant une homogénéité impeccable à l'opus et l'écoute facile et agréable.
Le pari était risqué, les avis seront d'ailleurs inévitablement différents d'un fan à l'autre selon les sensibilités musicales, mais le rendu est ultra-solide musicalement.

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Originaire de Chicago, copain de Chance the Rapper, le jeune et talentueux Saba fait son beurre depuis quelques temps déjà et mérite enfin pleinement la lumière avec ce second album, CARE FOR ME.
Conçu autour de la perte tragique de son cousin, le disque est une petite merveille de rap, dans le sens le plus strict du terme. Le garçon kicke quand il le faut, produit lui-même la majorité des morceaux et sait se montrer touchant sur les ambiances plus smooth voire carrément jazz. Pas de déchet, peut être un poil trop de linéarité mais c'est du très très costaud.
Véritable coup de cœur.

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Envoûtant quiconque est venu se frotter à son précédent EP de présentation, la prêtresse Kadhja Bonet remet le couvert avec son premier véritable bébé.
Une musique soul planante, superbement orchestrée (elle contrôle tout le processus), quelque part entre le rétro et le futurisme où la voix haut perchée de la californienne vient donner une nappe de volupté absolue.
C'est très psychédélique, très mystique et à la fois assez minimaliste pour ne jamais être dans la confusion. Il y a des effluves de funk, de jazz bien évidemment et le mariage des genres se fait tout à fait naturellement. Un très bon disque. Sans doute avant le très grand.

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Travis Scott est devenu une superstar. Dans le sens le plus large du terme possible. Musicalement tout d'abord où ses Rodeo et Birds in the Trap Sing McKnight ont convaincu le public sur le long terme mais aussi dans la sphère privée puisque le texan partage sa vie avec une Jenner, pour le meilleur et pour le pire.
Il s'agit donc ici de confirmer toute l'attente et les fantasmes que ce Astroworld a pu engendrer ces derniers mois pour enfin s'assoir à la table des grands.
Et c'est peu dire que La Flame a vu en grand. En grandiloquent même. Tout les pontes de studio se sont amassés dans le parc d'attraction géant (Hit-Boy, Mike Dean, Cardo, Murda, WondaGurl, Thundercat, etc etc) pour offrir ce qu'ils avaient de mieux à un Travis en mode sénateur. Plus chef d'orchestre/artiste que rappeur en démonstration, il s'offre le luxe de laisser place à une multitude d'invités plus prestigieux les uns que les autres et d'univers totalement différents. Qui peut se targuer d'avoir Kid Cudi, Stevie Wonder à l'harmonica et James Blake en outro sur un seul et même morceau ? Qui d'autres pour rapper sur une composition de Tame Impala avec Pharrell et The Weeknd ?
On est face à un blockbuster, on en prend plein les oreilles où tout est énorme, fourni avec switch beats, productions rap-champagne à tendance pop. Il n'y a que sur la seconde partie où l'on retrouve un univers plus trap pur, sans doute pour contenter les fans de la première heure (lire: contenter tout le monde du coup). La magie opère certes moins artistiquement mais ça a le mérite de ne pas faire dans le too much sur 60 minutes.
Même si sans doute il faudra en passer par là pour sortir un chef d'oeuvre ultime, Astroworld a le mérite de prouver ce que l'on savait tous: oui, Travis Scott a l'étoffe des popstars, celles qui mettent critiques et ventes du même côté.
Et les chiffres de ventes de la première semaine ne vont certainement pas faire mentir ce sentiment - on parle de 450 000.

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Après avoir écumé nombre de festivals et concours en tout genre où le groupe a su montrer ses capacités scéniques, la bande d'affreux jojos de Shame sort un premier album conçu à la sulfateuse. Du haut de leur 20 ans de moyenne, les britanniques offrent un post-punk à la fois ultra énergique et élégamment produit où se mélangent cynisme, désinvolture, revendications et même une pointe d'arrogance totalement rock'n'roll. On retrouve le charme de l'immaturité de leur âge avec une lucidité musicale assez impressionnante... pour leur âge. Ca pue le nouveau phénomène UK à plein nez si tout se passe bien.

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A peine plus d'un an après le touchant et fleuve "Pure Comedy", le pasteur Tillman offre une nouvelle fournée de pur indie-pop/folk. Aidé de sa verve et de son écriture douce-amère, il parvient une fois de plus à accrocher l'auditeur avec une facilité déconcertante. Peut-être même encore plus que sur le prédécesseur, se faisant plus concis et précis.
Si son compère de toujours Jonathan Wilson est bien présent à la production, ce "God's Favorite Customer" est aussi l'occasion d'accueillir Jonathan Rado des Foxygen, offrant ainsi un côté pop-rock baroque bienveenu, sur lequel Father John Misty se montre très à son aise.
Riche musicalement, ni trop long, ni pas assez, homogène et beau comme un camion. Encore une vraie réussite pour Josh'.

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La dernière sensation R&B hybrid/pop n'a pas fait semblant pour son premier album. Aux manettes ? Ni plus ni moins que ce compte de mieux le monde de la production: Kevin Parker, Damon Albarn ou Sitek pour la partie alternative, Thundercat, Sounwave, Dahi, Badbadnotgood pour le plus traditionnel.
L'americano-colombienne navigue entre les styles avec une facilité déconcertante. Elle ne force jamais et s'avère convaincante partout. Jazz, bossa nova, R&B classique, soul, pop psyché ou même cochonnerie latino, elle maitrise son sujet sur le bout des doigts. Le tour de force est d'ailleurs peut être un peu trop poussé, il y a tellement à voir et écouter qu'on peut parfois se perdre en passant d'un genre à l'autre. Il y a du Kelis en elle, un peu d'Amy Winehouse aussi mais surtout un réel talent.
Avec un peu plus de maitrise, elle peut très vite devenir un vrai phénomène à chef d’œuvre.

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S'il y a une chose que l'on ne peut pas enlever à MGMT, c'est bien leur perpétuel évolution artistique. Un premier disque pop-fluo au succès planétaire, un second plus rock, un troisième expérimental (foiré) et le quatrième donc ?
On embarque ici dans une dimension très 80's, avec un côté new-wave qui côtoie une pop kitsch très assumé. C'est déroutant aux premiers abords mais la mayonnaise finit par prendre à l'écoute. On s'aperçoit finalement que ce nouvel album est plus ou moins un condensé des précédents, avec un coup de pinceau vintage.
C'est original, bien ficelé même si inégal - ça reste MGMT et ses prises de risque quoi - mais surtout très efficace. Un très bon retour.

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Véritable OVNI, Flavien Berger a quelque chose d'intrigant voire de fascinant.
Avec ce deuxième album, il continue d'avancer sur le fil entre génie, esprit lunaire et second degré, mais n'en demeure pas moins un artiste de talent tout d'abord. Musicalement très électronique et pop, il navigue sur des mers plus proches de la variété française dans les textes, le chant et l'attitude. Un numéro d'équilibriste parfaitement mené auquel il rajoute un esprit sensuel, charnel, très lancinant, comme hors du temps, quelque part entre Tellier et Daho. C'est fin, divinement produit et musicalement poussé. Un voyage sensoriel qui demande tout de même une oreille avertie, pouvant rebuter les moins ouverts d'entre nous. Si vous vous laissez tenter, l'écoute en vaudra le coup.

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Quatrième album pour Dev Hynes sous le sobriquet de Blood Orange qui doit aujourd'hui composer avec une notoriété de producteur toujours plus grande sans pour autant dévier de ses objectifs.
Bonne nouvelle, le voici encore inspiré et en progression constante artistiquement pour atteindre aujourd'hui une maturité qui lui manquait parfois sur la longueur d'un album.
Le son est à la fois très orienté R&B New-yorkais 90's avec d'énormes basses mais aussi pleinement dans l'air du temps (les guitares saturées en acoustique à la Frank Ocean ont véritablement ouvert une voie), on retrouve par moment la sensualité de son très bon "Cupid Deluxe" mélangé à une mélancolie très juste et jamais too much.
Un vrai bon disque d'un véritable magicien de la composition.

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Le fantasque et génial Gonzales clôt ses "Solo Piano" avec un troisième volet venu nous rappeler à quel point le compositeur canadien était un incroyable touche à tout de talent.
Lui l'électron libre qui aime autant le rap que l'électro ou la pop, revient ici à ses fondamentaux classiques tout en s'inspirant de sa très large palette (il dédie d'ailleurs chaque morceau à un artiste différent, de Debussy à Bangalter en passant par...Migos). L'opus est bien évidemment beau, épuré et certains passages frôlent la grâce totale. Une très jolie conclusion.

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Le projet U.S. Girls de Meghan Remy continue de faire son trou année après année au point de signer chez le très respectable label 4AD et ainsi avoir un écho conséquent dans la presse.
Avec ce "In A Poem Unlimited", c'est peu dire que l'américano-canadienne se fait une place un peu plus grande dans la musique dite indé. Que ça tire vers le rock, l'électronique voire même le disco, c'est surtout pop de bout en bout. La production est plus épurée, plus travaillée ce qui fait gagner en qualité. Le grain de voix mutin se prête parfaitement à l'exercice et pour ne rien gâcher, elle a des choses à dire. Un très bon disque.

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La mue envisagée (et appréciable) sur "The Divine Feminine" se confirme bien pour Mac Miller. Avec "Swimming", il entérine son nouveau style soulful et chill sur lequel il peut poser ses questions existentielles et ses introspections loin des délires débilos de ses mixtapes. S'il ne sera sans doute jamais un grand kickeur, il a au moins le mérite d'avoir su évoluer et surtout s'entourer d'une armée de monstres de studio - Dahi, Dâm Funk, Cardo, Pomo et le brillant compositeur Jon Brion - qui lui taillent un costume cool sur mesure. Une vraie réussie.

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Parce qu'il y a quand même de la musique derrière le clash Pusha T/Drake, "Daytona" est à mi-chemin entre l'EP et l'album. Très court mais concis, ce troisième solo est l'occasion d'apprécier une fois de plus les qualités de kickeur et d'écriture de Pusha qui trouve ici un écho dans les productions épurées et sombres d'un Kanye West prouvant une fois de plus qu'il est bien meilleur derrière ses machines que lorsqu'il ouvre sa gueule.
Le parti pris de mettre peu de titres trouve tout de même ses limites sur les morceaux moins forts. Avec 21 minutes, il faut être parfait et ce n'est pas le cas. Mais on est tout de même face à un projet solide, du rap dans son essence pure.

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En route pour un nouveau voyage "entre ciel et terre" avec l'incroyable Kamasi Washington. Le saxophoniste sort une nouvelle œuvre dense, double album de 2h30, où les plages s'étendent sur une dizaine de minutes. Prise séparément, chaque pièce est sublime, la musique cosmique du californien faisant mouche partout où elle se faufile, que ce soit en terrain free-jazz, en bossa nova, sur des fonds de hip-hop etc etc.
C'est évidemment dans son entièreté que l'objet est plus compliqué à apprivoiser, le son très sophistiqué pouvant être lourd à digérer au fil du temps.
De la grande musique, aucun doute, mais pour oreilles averties.

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La Belgique n'en finit plus d'envahir l'espace musical francophone. Stromae d'abord, puis la déferlante rap avec Damso, Hamza ou Romeo Elvis et c'est autour de la sœur de ce dernier de connaître la consécration, elle qui est devenue un véritable phénomène pop en l'espace d'un an et de trois morceaux aux millions de clics.
Une voix claire et douce, à la limite du susurrement, un minimalisme hypnotique dans la production et un univers visuel marqué, voilà que le tour est joué.
Photo Instantanée d'une génération dans ses textes (réseaux sociaux, quotidien, harcèlement sexuel/moral, homosexualité) plus fins que laissent paraître les mélodies purement pop, Angèle se mue en jeune fille lambda de 22 ans qui vit pleinement dans son temps.
La grande réussite de l'album résulte dans l'équilibre entre airs grand public potentiellement "tubesques" et véritable démarche artistique. Populaire sans être dans les cochonneries commerciales bas de gamme, variété et pop sans que ce soit un gros mot, c'est assez rare pour être souligné.
Mérite bien plus que le jeune public d'adolescents qui lui tend déjà les bras, il y a vraiment quelque chose de profond et d'infiniment intéressant chez Angèle.

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C'est son heure. Petit bonbon, 20 ans au compteur, adoubée par à peu près tous les artistes de la planète, Jorja Smith s'apprête à conquérir le monde avec son premier album.
La jeune anglaise livre un disque introspectif à son image: doux, langoureux, très soul, un peu R&B roots aussi. C'est carré, sans fioritures et met en avant son talent vocal incroyable. Limite trop facile.
Il manque peut être quelques prises de risque d'ailleurs, quelques tentatives plus folles pour frapper encore plus fort, notamment à la place des morceaux de fin, un peu moins impactants et dans une veine pop un poil mielleuse. Une pop qui lui sera essentielle de maitriser pour devenir la grande star qu'elle a le potentiel d'être. L'essentiel est là, le reste viendra.

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Il s'en est passé des choses pour Janelle Monae depuis "Electric Lady" il y a cinq ans. Devenue actrice mais surtout icône reconnue du féminisme, la chanteuse a des choses à dire et à revendiquer sur ce nouvel album. Son statut de femme afro-américaine, libre sexuellement et forte. Ça fait beaucoup. Pas surprenant dès lors de retrouver un ton girl-power totalement assumé, une sonorité plus pop malgré des restes de ses effluves funky expérimental, gagnant ainsi en efficacité au détriment d'une qualité musicale plus "facile" dira-t-on.
Un disque plus grand public qui a ses qualités tout de même. On reconnaît la patte Prince sur les morceaux groove les plus sexy et elle maitrise le domaine à la perfection. Elle chante, rappe, co-produit aussi et le tout avec une réelle facilité, comme toujours. Puis inviter d'autres légendes comme Brian Wilson ou Stevie Wonder n'est pas donné à tout le monde et démontre que le tampon grande artiste lui a été déposé.
Dans l'absolu, si on compare à ce qui se fait dans le domaine, Janelle est dans le haut du panier. Néanmoins, au vu de la richesse de ses précédentes sorties, il faut reconnaitre que celui-ci joue moins la carte de la fraîcheur et de l'originalité.

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L'écurie TDE de Kendrick, Schoolboy, SZA et consort continue d'abreuver le monde de ses bonnes ondes avec SiR pour ouvrir cette nouvelle année musicale. Quelque part entre R&B, soul et rap, le jeune homme surfe sur une vibe chill à souhait qui, si elle ne sort pas des sentiers battues, reste de très bonne facture tout du long avec quelques jolies idées.

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Habitué désormais des escapades solo (ici la troisième), l'ex-Supergrass s'affirme comme le garant d'un esprit dandy pop-rock british. Le son est élégant, super bien produit que ce soit sur les titres punchy avec un grain à la Danger Mouse ou sur les ballades alternatives - plus proche de Radiohead.
Un album homogène, solide et plaisant de la part d'un garçon qui connaît son métier.

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Après la B.O de la série Luke Cage, les deux producteurs Adrian Younge et Ali Shaheed Muhammad (architecte sonore des légendaires A Tribe Called Quest) unissent à nouveau leur immense talent sous la jaquette "The Midnight Hour".
Au programme, de la soul, du jazz, du rythm & blues avec une pléiade de copains tout aussi bons: Bilal, Cee-Lo, Raphael Saadiq, Questlove, Marsha Ambrosius etc venus donner du relief aux productions du duo (qui perd un peu en puissance sur les morceaux instrumentaux).
Un immense bœuf musical d'une heure savamment orchestrée et parfaitement sympathique.

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Adoubé internationalement par le public autant que par la critique, le duo perpignannais de The Limiñanas ne compte pas ralentir sa progression avec un second disque en un an et demi - le cinquième de leur discographie.
Épaulé ici à la production par Anton Newcombe (The Brian Jonestown Massacre), le groupe livre un rock sans concession, pur et dur, qui sent bon la sueur. Des relents blues, des relents psychés, un peu de Gainsbourg dans l'attitude et de jolis invités font de cette sortie une réussite. Un peu moins prenant sur les morceaux instrumentaux cependant.

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Suite des livraisons hebdomadaires de Kanye. Voici venir cette fois-ci un très attendu album en collaboration avec Kid Cudi. Deux artistes intimement liés dans leur quête d'identité musicale, deux artistes issus du rap qui ont toujours chercher à s'émanciper des barrières du genre. Deux artistes torturés par leurs démons aussi. Et tout ces points sont l'essence même de "Kids See Ghosts".
Doutes, dépression, fragilité, les thèmes sont abordés sans fausse pudeur et permettent au duo de se mettre à nu.
L'alchimie entre Ye et Cudi n'est plus à présenter mais est ici définitivement criante et naturelle. Quand le premier joue le côté sombre, les chants du second tire vers la lumière. Ils se complètent mais surtout se bonifient l'un l'autre. Il existe une espèce de dépendance entre eux, comme s'ils avaient toujours évolué ensemble. West n'avait plus été aussi intéressant derrière un micro depuis quasi une décennie tandis que Cudi n'avait plus été aussi à l'aise musicalement depuis ses grands "Man on the Moon".
Entre rap et esprit rock-psychédélique de la production, on est sur quelque chose de très propre et homogène, où les prises de risque sont réussies et permettant à l'entité d'évoluer dans une espèce de zone de confort que seul eux maitrisent.
Un terrain de jeu unique qui en réclamerait presque d'autres à l'avenir et c'est sans doute leur plus belle victoire.

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Qui a dit qu'on ne savait pas groover dans l'hexagone ? Certainement pas la formation parisiennes à six têtes L'Impératrice et son savant mélange pop disco aux relents de variété française. Réussissant même l'exploit de faire swinger notre langue sous la voix fragile de sa chanteuse Flore, le sextet n'est jamais aussi bon que lorsqu'il joue la carte "vintage-funky" sur les excellents Erreur 404, Matahari ou encore Ma Starlight. Les titres plus calmes aèrent bien le projet mais font aussi retomber la flamme quelque peu malheureusement. Néanmoins, dans l'ensemble, on est face à un bon album qui a le mérite d'être original.

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L'émancipation/explosion solo de Syd, les collaborations fructueuses de Steve Lacy (Kendrick Lamar, Kali Uchis, etc), il était temps pour le collectif californien de se retrouver autour d'un album afin d'assoir une notoriété grandissante ces dernières années.
On retrouve donc avec grand plaisir ce son si chaud, entre groove vintage, grosse basse R&B 90's et soul psychédélique dans l'air du temps où les envolées vocales de Syd font si souvent mouche. C'est lancinant, super chill bien sûr et incrusté de petites bombes imparables qui surviennent à chaque fois que l'album retombe un peu.
Car oui, il y a des temps plus faibles, notamment au milieu, un petit mal que n'arrive toujours pas à gommer le groupe. Mais c'est vite pardonné par tout ce qu'il y a de joliment réalisé autour.

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Même devenu officiellement binôme, tUnE-yArDs reste quoiqu'il arrive l’œuvre du cerveau fou de Merrill Garbus. Avec ce nouveau disque, on retrouve tout ce qui fait le charme de l'entité: une pop sophistiquée -pour ne pas dire intello-, un milliard d'idées par morceau, une juxtaposition musicale bordélique et jouissive à la fois. Lorsque ça fait mouche, on est sur des coups de génie ("Home", "Free"). De l'autre côté, les défauts des qualités sont eux aussi toujours présents: à être trop original, on prend aussi le risque d'être inégal et faire des ratés.

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Attendu depuis bien une demie-décennie par la secte des Carters, l'album commun du couple Beyoncé/Jay-Z voit enfin le jour et vient ainsi clore la trilogie débutée avec "Lemonade" de Queen B et poursuivi par Hova sur "4:44".
Si le premier voyait Madame heurtée par la trahison et le second signait la rédemption de Monsieur, celui-ci est placé sous le signe de la réconciliation et de l'amour entre les deux.
Le train-train d'une vie classique en somme. Oui, mais pas avec les deux plus grandes superstars de la musique actuelle. Évidemment ici tout est grandiloquent, on baigne dans un univers pop-rap champagne et baroque que le duo affectionne et maitrise si bien. Ils sont au-dessus de la mêlée et aiment le faire savoir. Parfois trop sans doute.
L'alchimie entre les deux n'est plus à parfaire, B. continue sa mue en femme guerrière et kicke ici comme jamais. Jigga, plus en retrait, fait ce qu'il sait faire de mieux: rapper en charentaise dans une zone de confort où il évolue seul. C'est lorsque les deux s'amusent et s'éloignent un peu le protocole qu'ils sont les plus convaincants, notamment sur les morceaux plus "hiphop" ("Black Effect", "713").
C'est solide, c'est propre et vient consolider un peu plus le statut de deux immenses artistes qui n'ont certes plus rien à prouver mais qui ne veulent pas lâcher le trône.

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Le trio new-yorkais livre son deuxième album sans prétention aucune, jouant à fond la carte du glam-rock où les éclats pop de Julia Cummings font très souvent leur effet. C'est concis, bien produit et diablement efficace.

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Après avoir conquis la presse et le public avec son premier album, l'australienne Courtney Barnett vient entériner sa place parmi les très bons artistes rock psyché. Le talent est là, indéniable, le songwritting également. C'est lourd et lancinant à la fois, le son est très sudiste mais elle réussit à apporter une touche "pop" mélodique pour vernir le côté crasseux.
Peut être un poil répétitif sur la longueur, Barnett a la bonne idée de ne pas trop s'éterniser au delà de la demie-heure. Pas une révolution mais une confirmation.