Albums 2022

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Voici donc l'album charnière de Pusha T. Plus de vingt ans à arpenter le milieu, en duo puis solo et l'impression d'un soudain alignement des planètes en un peu plus d'une demie heure de haute intensité, où une riche carrière est retracée dans ses plus belles lignes.
En confiant la conception musicale à ses deux mentors Pharrell et Kanye, le rappeur de Virginia fait le pont entre sa période Clipse, grosses basses street synthétiques - dont on ne pensait pas regoûter aussi bien les saveurs, merci Pha ultra inspiré -, et sa période GOOD Music, les samples spitchés sur le vif de Ye.
Une mise en scène quasi parfaite pour Pusha, dans la zone comme on dit, afin de distiller son coke rap avec un flow plus acéré, précis et concis que jamais. Il est à son sommet, le sait sans doute et tout le disque transpire à la fois la confiance et le talent.
Un classique du genre, un instantané qui fera date.

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Si les critiques dithyrambiques de l'an passé autour du premier album avait de quoi laisser circonspect tant il était musicalement trop alambiqué, le gap opéré par la troupe Black Country New Road pour le second est tout bonnement incroyable.
Avec des structures plus "simples", reléguant les cuivres à des effets de manche secondaires mais bien plus précieux, le groupe gagne à la fois en profondeur et en qualité. Porté par un Isaac Wood possédé et envoûtant dont le départ précipité à quelques jours de la sortie de l'opus sonne comme un parfait chant du cygne, Ants From Up There dégage une mélancolie sublime et touchante à chaque instant.
De grands moments de bravoure instrumentale succèdent à de longues plages minimalistes contemplatives dans un ensemble à l'équilibre parfait. Chaque morceau monte en puissance au fil des minutes et son ascension interminable finit toujours par impressionner.
On peut penser à Arcade Fire sur les instants les plus pop mais BCNR s'est surtout trouvé une voie et une identité avant - peut être - sa mise à mort et c'est beau. Difficile de rester insensible face à cet immense disque.

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Dans la "zone", Beyoncé a dépassé son simple statut de popstar et est devenue une véritable icône artistique, influenceuse de son temps depuis ses deux précédents disques.
Six ans après Lemonade, voilà Renaissance, qui pousse encore plus loin son émancipation humaine et musicale. En exploration, Queen B s'est muée en reine du dancefloor ultra sensuelle, traversant tout un pan de la house, du disco et de la black music avec une dextérité déconcertante.
Accompagnée d'une véritable armée de producteurs, elle n'a qu'à rapper ou susurrer des mots taquins et ça glisse tout seul tout du long. Un raz de marée aussi inattendu dans le style que tout simplement irrésistible. C'est à la fois hyper bossé et fun, un duo toujours bienvenu.

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Un poil arty, Mr Morale & the Big Steppers n'a peut être pas le côté implacable de Good Kid ou la virtuosité folle de To Pimp a Butterfly, il n'empêche qu'après un hiatus de cinq ans, son auteur Kendrick Lamar n'a rien perdu de ses talents.
Plume acérée, volonté de se faire le porte-parole de causes délicates, critique de son époque, le rappeur de Compton reste l'une des fines fleurs du milieu et récupère sans trop de surprise et de peine son statut de meilleur MC actuel.
Toujours à la recherche de l'évolution musicale, K-Dot sait se remettre en jeu, prend des risques et n'abat jamais la carte de la facilité. Quitte à parfois forcer le trait. Mais cette faculté à ne jamais se reposer sur ses acquis et proposer des contenus différents et riches reste une force de proposition forcément salutaire, surtout avec un résultat si positif à la clé.
Forgée par son pool de producteurs inspirés (Sounwave, Dahi, Bekon en tête), l'ambiance sonore joue un rôle primordial dans la qualité du projet. Loin de l'easy-listening, sans histoire évidents, le disque peut s'avérer difficile à digérer mais les moments forts (Father Tome, l'incroyable scène de ménage toxique We Cry Together, Saviola, Auntie Diaries) lui donnent du relief conséquent à l'heure des comptes.
S'il n'a pas l'aura de ses prédécesseurs, ce cinquième album ne fait pas pour autant tâche dans la discographie sans faille de Lamar, s'inscrivant dans une continuité naturelle dans un parcours jusqu'ici impressionnant. Une belle façon de clore le chapitre avec TDE, son label de toujours.

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Ce n'est sans doute pas un hasard si FKA Twigs a choisi le format mixtape pour proposer son projet le plus accessible. Moins sacralisé, moins pointu que ses prédécesseurs, Caprisongs délaisse quelque peu les productions minimalistes hybrides pour des terrains R&B classiques, teintés de rythmes latino ou caribeens, apporté par le spécialiste El Guincho.
Ouvert donc, également aux collaborations en tout genre puisque l'on retrouve The Weeknd, Jorja Smith, Shygirl ou encore Pa Salieu, là aussi une nouveauté tant l'anglaise ne laissait que très peu de place dans son univers si particulier.
Ce changement n'a pourtant et heureusement aucun impact sur la qualité musicale ici, Twigs excelle encore et toujours peu importe le genre et a l'intelligence d'incorporer tout de même son style pour s'approprier chaque track sans se calquer sur des patrons existants. Unique et intouchable même lorsqu'elle redescend parmi le commun des mortels et des popstars.

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"Chaise Longue" était un single simple à l'efficacité redoutable, avec guitares dynamiques et mélodie accrocheuse ? Et bien Wet Leg a décidé de décliner la formule à l'infini sur tout un album.
L'attitude est totalement décomplexée, sexualité assumée, le duo frappe fort avec ce premier bébé truffé de petites bombes funs. Les deux anglaises ont ce truc rock'n'roll en elles, cette facilité de faire d'un je m'en foutisme une véritable force et d'offrir quelque chose d'en apparence vu et revu dans l'indie-rock mais finalement frais et rafraîchissant. Un vrai plaisir, cool de bout en bout.

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En perpétuelle évolution musicale, en perpetuelle mutation, la troupe d'Arcade Fire n'a jamais peur du changement, quitte à parfois en faire grincer des dents certains.
Accusés d'être devenu un "groupe de stade", les canadiens se risquent ici encore plus à la critique tant We flirte parfois dangereusement avec le trop-plein de bons sentiments, de mélodies à allumer son briquet dans les airs ou à faire des cœurs avec les doigts.
Mais par on ne sait quel tour de magie, le band retombe à chaque fois sur ses pattes pour renverser la situation à son avantage par le biais d'une idée géniale et d'une instrumentalisation prenant d'un coup de l'épaisseur. Des plages longues, toujours aussi bien travaillées, des morceaux magnifiques, le coup est une fois de plus réussi. Et quand on sait que le frère Butler quitte l'aventure, ce projet se révèle etre peut être l'ultime salut d'un groupe mythique. Et se quitter en beauté, c'est important.

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En proie à ses très sombres démons, Ab-Soul a du se faire violence pour sortir de l'auto-destruction qui a accompagné la conception de cet Herbert, œuvre à la fois thérapeutique et biographique donc.
Rappeur hors-pair, il fait de ces aveus de faiblesse une force tout du long d'un disque fleuve, superbement mis en musique par la fine fleur des producteurs en vogue et proche de la maison mère TDE (Dahi, Sounwave, Hit-Boy, James Blake et même Premier!).
De quoi faire oublier l'heure d'écoute qu'on ne voit pas passer tant on se retrouve plongés et subjugués par la force qui se dégage d'un album important pour son créateur, voire un acte fondateur pour la suite de sa carrière.

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Sensation avec El Mal Querer, Rosalia a su créer l'attente et l'impatience pour une nouvelle mouture qui se devait de casser la baraque et la voir devenir une star.
Motomami vient confirmer que l'espagnole est une artiste globale, vocalement au top et musicalement sans limite. Parcourant tout un pan de la musique latine (flamenco, bachata, reggaeton) où elle vient incorporer des éléments de langage très pop voire street, n'ayant pas peur de s'acoquiner de genres un peu plus "putassier" pour en faire des bangers, c'est peu dire que rien ne l'effraie et que tout ce qu'elle touche ou presque lui réussit (pas le morceau avec The Weeknd par contre).
L'essai est facilement transformé, le talent trop évident et elle a tout entre les mains pour s'offrir une riche carrière.

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Il y a des gens comme ça, pour qui tout est plus simple et à qui tout réussit. Steve Lacy fait définitivement parti de cette caste de personnes. Salué et plébiscité pour ses talents de composition par un large panel (Kendrick Lamar, Vampire Weekend, The Internet, Ravyn Lenae et consorts), il ne lui avait suffit que d'un premier solo pour convaincre tout le monde d'embarquer avec lui dans le train de son succès.
A l'aube du second, le voici maintenant propulsé par hasard, ou non, en tête des charts avec un single bande-son de réseaux sociaux, Bad Habits. Et ce sans avoir pour autant galvaudé sa musique. Toujours ce R&B funky à la guitare un peu cracra, toujours cette propension à groover de manière sexy sans y toucher, d'une efficacité et une chaleur redoutable. Et le tout en donnant l'impression de ne même pas forcer, à la limite de la frustration d'en garder autant sous le coude. Mais c'est peut être aussi ça qui fait son charme et sa force au final.

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Auteur avec Care For Me d'un des meilleurs albums rap des cinq dernières années, le retour de Saba allait logiquement être scruté de très près.
Plus ouvert et plus solaire, Few Good Things n'a pas le même impact immédiat et les mêmes forces que son prédécesseur mais n'en demeure pas moins convaincant.
Nourri par des influences à peine cachées allant d'Outkast sur Soldier à la scène underground californienne des 00's en passant par Bone Thugs'N Harmony (d'où la présence en feat de Krazie Bone), le disque est un concentré pur jus de rap à la fois hybride et terriblement musical, à la sauce Pivot.
Tout dans la démarche artistique du MC de Chicago, de son flow à son écriture jusqu'à la minutie des productions, respire l'amour de son art et difficile de ne pas être encore une fois touché par tant d'authenticité et de talent.

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Il s'est plus que fait attendre, engendrant frustration, impatience et curiosité sur ce si long délai entre un premier disque unanimement salué et sa suite, forcément scrutée de très près tant SZA avait su convaincre de son immense potentiel.
SOS est enfin là, fourni, opulent, long, comme pour justifier de sa lente préparation et gestation.
Parcourant les chemins du R&B, du rap, de l'ndie-pop et même folk-rock, la palette est large et pioche dans tout ce qui fait le sel du succès contemporain. Passant de l'un à l'autre sans sourciller, l'artiste de chez TDE est à son aise et vient confirmer qu'elle est une reine en place. Axant son discours sur les relations amoureuses et ses toxicités, elle tombe non sans intelligence et malice sur un sujet féministe dans l'ere du temps et se l'approprie parfaitement.
Tout n'est pas qu'uppercut cependant, pris une par une, certaines tracks sonnent parfois un peu légères et sont portées par l'ensemble du projet, homogène et bien huilé, sans surprise.
Il y a du biscuit pour tout le monde et le jeu en valait la chandelle clairement.

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Maintenant que le deuil de The Weeknd «Trilogy» est digéré et le statut de star parmi les popstars accepté, il faut reconnaître une qualité au chanteur canadien: la volonté d'innover même au sein des cieux mainstream.
Alors que les précédents cartons lui donnent la carte d'enchainer les hits, Tesfaye décide de faire de Dawn FM un disque concept, autour d'une radio universelle et psychédélique inventée de toute pièce – avec Jim Carrey en présentateur vedette -. Un fil rouge et une thématique créant un lien et une homogénéité souvent oublié dans cette sphère musicale.
Alors évidemment, on a encore sorti l'artillerie lourde et les rotations playlists seront une nouvelle fois légion. Take My Breath, Less Than Zero et le banger Sacrifice feront office de singles placardés partout, aucun doute là dessus. Le pool Max Martin, Swedish House Mafia, Calvin Harris donnent du sur mesure dans une veine synthpop 80's qui renvoie fatalement à MJ mais aussi ici de manière plus surprenante à Depeche Mode. Notamment par le biais de la présence du plus électronique et hybride OPN dans la conception des productions. Un univers dans lequel Weeknd évolue tout à son aise, en totale maitrise des éléments.
C'est carré, survitaminé, souvent efficace, certes parfois un peu too much ou facile, mais dans la catégorie grand public, on est sur un très bon cru ici.

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Si le prime du groupe est derrière lui avec un sommet à la fin des années 2000 et que les sorties se sont espacées depuis, un album d'Animal Collective demeure une curiosité à découvrir puis à apprivoiser.
Force est de constater que le quatuor folk-psyché à encore de beau restes à partager, ce Time Skiffs étant peut être même le projet de la maturité. Plus facile d'accès, moins bidouillé, l'opus trouve rapidement un très bel équilibre harmonique et gagné en homogénéité en s'evitant d'aller un peu trop dans tous les sens. Concis, "simple" et beau, rien n'est demandé de plus.

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Father John Misty n'est plus à une fantaisie désabusée près et revêt son plus beau smoking à l'heure de son nouveau disque, partant dans une aventure music-hall.
Une orchestration impeccable pleine de cordes, empruntant autant au jazz qu'à la musique cabaret en passant par des élans de bossa-nova - et un petit coup de guitare électrique à la fin pour le kif'. Tout est hyper classé, très travaillé, la voix lascive du gourou indie-folk colle parfaitement à l'ambiance. On se laisse facilement prendre au jeu et paradoxalement, lorsqu'il retrouve ses bases acoustiques, on en est même un peu déçu tant on en redemande musicalement.
Encore une réussite dans son escarcelle, c'est limite trop facile pour lui.

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Séparé en quatre actes distincts - dont les trois premiers ont été distillés sous forme d'EPs chacun leur tour à un mois d'intervalle - One Twice Melody est l'album fleuve, l'œuvre épique d'un duo Beach House qui se connaît dans les moindres recoins, qui maîtrise sur le bout des doigts une dreampop dont il est l'une des figures de proue depuis plus de dix ans désormais.
C'est très beau, finement produit, on reconnaît evidemment le style, Legrand est toujours formidable. Mais faire durer sur quasiment 1h30 cette ambiance si lancinante a aussi ses effets pervers. Compliqué de rester accroché toute l'écoute durant et il est plus simple d'aller picorer à droite à gauche les très belles compositions. Un creux au cœur de l'opus vient casser le rythme, fort heureusement rattrapé par une fin majestueuse. C'est encore une fois très appréciable mais un peu lourd sur l'estomac.

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En perpétuel mouvement, la musique d'Angel Olsen passe de la grandiloquence sublime de "All Mirror" à une orchestration ici plus soft et épurée, dans une ambiance à l'orée de la country-pop.
La beauté et la pureté sont bien présentes, de jolis moments d'émotions encore, portés par la voix incroyable de l'américaine. Le cadre est propre, carré et tout est bien rangé.

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Productions épurées, équilibre R&B/soul tout trouvé, Ari Lennox ne s'est pas ratée à l'heure du second album, venu conforter les bonnes dispositions du premier.
La chanteuse de chez Dreamville confirme tout son potentiel, allant aussi bien s'affilier avec l'esprit "baduizm" sensuelle de la reine Erykah qu'avec des compositions plus contemporaines.
Une attitude décomplexée et assumée, une direction artistique forte, tout est bon jusqu'ici !

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De la galaxie J.Cole/Dreamville, JID est aujourd'hui l'un des artistes les plus scrutés. S'il est fait à peu près du même bois que les autres - MC technique + petite voix chantante - le rappeur d'Atlanta a indéniablement quelque chose en plus. Un meilleur sens de la mélodie, des choix de direction artistique intéressants, un flow agréable, il ne manque clairement pas d'atouts.
The Forever Story vient entériner tout le package, un disque qui représente parfaitement son auteur avec une qualité musicale indéniable, porté par un joli numéro d'équilibriste entre prise de risque originale et zone de confort maitrisée. Rien à redire, conforme aux attentes.

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Nas & Hit-Boy acte III (ou IV avec l'EP Magic).
Le filon est bien trop fructueux artistiquement pour ne pas être exploité de nouveau et ainsi devenir une trilogie où la complémentarité entre le légendaire rappeur et l'inspiré producteur atteint son paroxysme.
Pas de feats, pas de temps mort, pas de chichi, ça défile à toute vitesse, ça kicke et le rappeur de Queensbridge d'être au sommet de son art, totalement décomplexé et peut être libéré par le succès de sa franchise KD. Et c'est clairement un plaisir de le retrouver à ce niveau là.

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Que ce soit sous le sobriquet de Caribou ou Daphni, peu importe, le canadien n'a pas son pareil pour composer des petites bombes électro hyper efficaces. Travaillé, sophistiqué mais pas alambiqué, l'opus a une déclinaison dancefloor/live assez redoutable.
Au titre de l'album le plus fun de l'année, on a ici un candidat très serieux.

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Tranquility Base Hotel & Casino, précédent disque estampillé Arctic Monkeys, marquait une rupture dans la discographie du groupe, s'éloignant du rock énergique de ses jeunes années pour évoluer dans une sphère glam arrivée à maturation.
De quoi décontenancer plus d'un fan, même si la prise de risque avait quelque chose de salutaire. The Car ne devrait pas faire moins débat.
Turner et les siens ont clairement franchi le Rubicon et s'installent durablement comme des dandys pop-rock désormais. Orchestration soignée de cuivres, minimum syndicale autour des guitares et basses (bien groove par endroit, belle trouvaille), ballades chics plus que compositions pleines de sueurs. La mue opérée est réussie, le band trouvant un rythme, un son propre et parvient à (se) convaincre sans trop de difficultés.
Les amateurs de pogo n'ont plus que leurs yeux pour pleurer. Les fines oreilles sauront s'en délecter.

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Devenu en deux disques encensés l'un des rappeurs les plus fascinants par sa capacité à se réinventer, Denzel Curry est passé à l'étage du dessus et fait désormais parti des bankables. Et ça s'entend.
Sur un format plus blockbuster, un tantinet plus sage et lisse, le rappeur se fait plaisir à se montrer à l'aise sur diverses ambiances, allant piocher aussi bien chez Thundercat que Karriem Riggins ou en invitant Slowthai ou JID.
C'est très propre, carré, l'écriture reste de qualité même si on perd peut être en spontanéité, l'énergie brûlante de ZUU encore présente dans nos petites têtes faisant peut être mal le jeu des comparaisons.

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Devenu sorte de rockstar du piano à l'attitude hiphop, Sofiane Pamart cultive l'art du grand écart comme peu. Mais derrière le personnage, il y a surtout un musicien hors pair, véritable orfèvre de son instrument avec lequel il compose une nouvelle pièce classique aboutie et sans fioriture. L'exercice est à la fois pointu et accessible, beau et émouvant et cette force d'équilibre tient à cœur à son compositeur.
Impossible de ne pas saluer la qualité.

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Si du Saïan Féfé est sans nul doute aujourd'hui la figure solo la plus connue, Sly Johnson en est la discographie la plus classieuse.
Pour son quatrième disque, le voici embarqué chez le prestigieux label BBE et de le rendre bien avec un 55.4 rempli de soul, de funk et de groove parfaitement maîtrisés. Productions épurées, voix toujours juste, difficile de faire la fine bouche avec cette franche réussite et ce qui est son opus le plus abouti.

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On ne sait plus bien si Nick Hakim est un rockeur, un apôtre du R&B ou de la pop et ce n'est pas tellement grave puisqu'il est tout ça à la fois.
En plus ici, pour Cometa, il a la très bonne idée de ne pas surcharger ou d'alambiquer ses compositions comme il pouvait le faire dans u
passé pas si lointain , ce qui donne un disque très charmant et sensuel, à la production soignée et plus efficace. Sans doute même son meilleur.

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A la pointe de ce qu'il se fait de plus respectablement qualitatif sur la scène rap, Little Simz en fait une énième démonstration de force avec la sortie surprise de NO THANK YOU.
Produit entièrement par son acolyte Inflo, l'album est musicalement riche, avec des arrangements de haute volée, lyricalement et techniquement fin. Rien ne dépasse du cadre, c'est bien rangé, bien récité comme une belle poésie d'un premier de la classe. Impossible de ne pas apprécier, après est-ce qu'il ne manque pas un brin de folie pour s'enthousiasmer encore plus ?

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Devenu un pilier incontournable de n'importe quelle playlist étiquetée "Chill" ou "Relax" qui se respecte, FKJ a vu son auditoire s'agrandir au fil du temps depuis un premier album remarqué.
Au point de pouvoir appeler en renfort ici Toro y Moi, Little Dragon et même Santana pour agrémenter de leur talent une nouvelle mouture électronique au son jazz bien rond, très bien instrumentalisée. C'est à la fois sexy et reposant, selon l'humeur et ça fait très bien le café comme on dit.

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Installé depuis une grosse dizaine d'années maintenant dans les hautes sphères de la musique électronique, Bonobo en a écumé les moindres recoins, allant des ténèbres de l'expérimentation à la lumière d'une musicalité plus facile d'accès avec les années.
Décomplexé, le britannique est même aujourd'hui tout à fait capable d'assumer et assurer un disque ouvert, entre titres dansants et compositions hybrides douces. Cette facette maîtrisée lui permet même de faire intervenir des artistes plutôt estampillés soul comme Jamila Woods, Kahdja Bonet ou Joji.
L'ambiance est délicate, sirupeuse et doté d'un easy listening très appréciable. Ça pourra horripiler quelques puristes mais l'efficacité de l'opus est difficilement discutable.

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Voyant ses copains Saba ou JID à la noce cette année, Smino s'est décidé de se joindre à la fête à son tour.
Dans la même veine, Luv 4 Rent est un disque ambitieux, souvent solaire et plein de bonnes idées musicales. Laidback, soulful, positif, l'album est rempli de qualités même si peut être victime de son homogénéité avec quelques titres similaires si on veut chipoter.
Mais on reste sur une sortie de haute facture, venue confirmer les bonnes dispositions de son auteur jusqu'à présent.