Avec Ophuls entrons dans La Ronde !
Ronde du Plaisir, des désirs, de l'amour avec sa cruauté et ses trahisons, tragédie de la gloire et du déclin dans de sublimes portraits de femmes.
Toute la vie en six tableaux, d'autres ne sauraient tarder.
Danielle Darrieux et Vittorio De Sica en couverture dans Madame ...
12 films
créee il y a plus de 12 ans · modifiée il y a environ 2 ansLe Studio amoureux (1932)
Die verliebte Firma
1 h 13 min. Sortie : 22 février 1932 (France). Comédie, Romance
Film de Max Ophüls
Aurea a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
"D’une fantaisie rare, l’ouverture du premier film de Max Ophuls est celle d’une comédie musicale inattendue. Tout commence comme à la radio, par un prélude instrumental sur écran noir ; de la figure des ondes on passe à celle, proche, de la communication télégraphique, le chant féminin faisant apparaître le titre du film sur l’animation de deux rubans de télégraphe (l’un portant le début du titre, l’autre la fin) ; ce ruban évoque d’autant plus la pellicule de cinéma que le récepteur du télégraphe ressemble à un projecteur, avec sa bobine. Du ruban on passe à l’étape suivante, celle du télégramme, le chant masculin lançant son déroulant pour le reste du générique.
4L’alternance des deux voix, puis leur unisson, suggère les codes opératiques d’un duo d’amour. Le cadre n’est pourtant pas un théâtre, mais un paysage enneigé ; des traces de pas mènent au couple, en frac et robe du soir. Cette étrangeté se justifie aussitôt, le chant se trouvant interrompu par une caricature de metteur en scène de cinéma : on assistait sans le savoir au tournage d’une scène, dont on découvre maintenant les coulisses — équipe technique et quatuor de musiciens compris. Le caractère factice du dispositif est souligné par Ophuls, afin de faire ressortir le naturel d’un personnage étranger à ce monde : une jeune et fraîche skieuse qui va provoquer deux interruptions du tournage, par l’image puis le son : elle surgit dans le champ de la caméra, puis plus tard se met à chanter off, de façon infiniment plus naturelle que le couple stéréotypé du film dans le film. C’est la véritable entrée en scène des enjeux du récit."
Liebelei (1933)
1 h 28 min. Sortie : 9 mai 1933 (France). Drame, Romance
Film de Max Ophüls
Aurea a mis 7/10.
Annotation :
"Dans le film, contrairement à la pièce homonyme de Schnitzler, c’est le couple Fritz-Christine qui est au centre de la tragédie. L’histoire ne représente plus seulement l’engagement total de la protagoniste féminine, mais aussi celui de tous les autres personnages, dans un crescendo dramatique très fort.
La différence de milieu social, qui dans le drame constitue une opposition incontournable, ici n’est plus une barrière, mais en un certain sens unit les deux héros.
En effet, Fritz, en échappant à la Baronne obsédante et en choisissant l’amour pour Christine, est intimement attiré par un milieu petit-bourgeois et renie ainsi les valeurs incarnées par la Baronne et son monde.
La figure de celle-ci, obstacle au début du film qui s’interpose entre les deux protagonistes et qui semble engager profondément Fritz, peu à peu va perdre son importance : elle ne sera plus une présence concrète, mais plutôt une dimension à dépasser ; Fritz va la quitter. Et Christine, femme fragile, va au long du récit prévaloir, grâce à sa faiblesse et à sa pureté, sur la femme fatale aux traits démoniaques."
La Dame de tout le monde (1934)
La signora di tutti
1 h 37 min. Sortie : 13 août 1934 (Italie). Drame
Film de Max Ophüls
Aurea a mis 7/10.
Annotation :
"Le ton du film est moins sarcastique, plus compassionnel que dans Lola Montès. La Dame de tout le monde est un authentique mélo où l'héroïne (Isa Miranda, actrice inégale mais troublante qui réunit en un seul visage les traits de Dietrich et Garbo) conduit sans le vouloir ses amants à la déchéance. Dès 1934, les travellings déjà virtuoses de Max Ophuls sont le chemin le plus direct vers la tragédie."
Seul film italien de Ophüls
Divine (1935)
1 h 22 min. Sortie : 1935 (France). Comédie dramatique
Film de Max Ophüls
Aurea a mis 6/10.
Annotation :
Pas l'un des meilleurs films du réalisateur, c'est sûr, juste une curiosité avec Colette comme scénariste qui a tenu à adapter son ouvrage : L'envers du music-hall.
Sans lendemain (1940)
1 h 22 min. Sortie : 22 mars 1940. Drame
Film de Max Ophüls
Aurea l'a mis en envie.
Annotation :
Découverte tardive et émerveillée de ce film de Max Ophuls datant de 1939. Il s’agit de l’un des meilleurs titres du réalisateur d’origine allemande réalisé lors de sa parenthèse française après l’incendie du Reichstag, et avant son départ vers les États-Unis. Sans lendemain contient des éléments que l’on retrouvera dans les chefs-d’œuvre d’Ophuls des années 50 : description fascinée du monde du spectacle et de la nuit, portrait d’une femme victime de la domination des hommes et du poids des conventions sociales.
Ainsi, tout en s’inscrivant dans le genre du mélodrame et du réalisme poétique alors en vogue dans le cinéma français, Ophuls s’en détache par une approche très personnelle des thèmes abordés mais aussi de l’univers visuel et de la mise en scène de son film. Sans lendemain est l’histoire d’une femme admirable acculée au mensonge et au sacrifice pour préserver intact l’amour d’un ancien amant retrouvé par hasard et assurer à son jeune fils un avenir radieux. Tombée en disgrâce après la mort de son mari, un escroc acoquiné avec des gangsters, une femme du monde est devenue danseuse nue dans un cabaret parisien. Elle élève seule son petit garçon qu’elle couve de son affection maternelle. Lorsqu’elle croise son grand amour abandonné de force au Canada une dizaine d’années auparavant, elle est contrainte de louer dans l’urgence un appartement luxueux pour lui cacher sa déchéance financière.
Pour cela, elle doit renouer avec le chef de bande responsable de la mort de son mari, qui accepte de lui prêter de l’argent à condition qu’elle accepte de travailler – c’est-à-dire de se prostituer – pour lui. A partir d’une intrigue qui aurait pu donner naissance à un mélo sordide, Ophuls dresse un portrait de femme d’une sophistication exceptionnelle. Chez Ophuls le désespoir se pare toujours d’une grande élégance à la fois morale et esthétique. La virtuosité des mouvements de caméra qui accompagnent les personnages dans leurs déplacements, dans les décors exigus du cabaret ou dans les rues parisiennes reconstituées en studio permettent d’affirmer que le style inimitable d’Ophuls était déjà parfaitement réglé dans les années 30.
L’idée de la femme prisonnière du regard et de la concupiscence des hommes, sur la scène d’un spectacle comme dans ses rapports de force à la ville, présente dans Sans lendemain, sera au cœur du dernier film d’Ophuls, Lola Montes.
Olivier Père
Lettre d'une inconnue (1948)
Letter from an Unknown Woman
1 h 27 min. Sortie : 5 novembre 1948 (France). Drame, Romance
Film de Max Ophüls
Aurea a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Lisa, admirable Joan Fontaine bouleversée et bouleversante dans l'expression de son unique et ultime passion enfin révélée à l'homme de sa vie: Stefan Brand le beau pianiste auréolé de gloire et de femmes qu'elle aura connu sans jamais être reconnue.
Merveilleuse adaptation du chef-d'oeuvre éponyme de Stefan Zweig
Extrait de ma critique
Les Désemparés (1949)
The Reckless Moment
1 h 22 min. Sortie : 17 janvier 1951 (France). Policier, Film noir, Drame
Film de Max Ophüls
Aurea a mis 8/10.
Annotation :
" A la fois film noir, mélodrame et critique soutenue de l'American way of Life.
Les déboires d'une mère de famille dont le mari est absent : portrait sans concessions du mode de vie américain des années 40/50 avec une Joan Bennett remarquable"
Pris au piège (1949)
Caught
1 h 28 min. Sortie : 1 septembre 1950 (France). Film noir
Film de Max Ophüls
Aurea a mis 7/10.
Annotation :
"Leonora Eames, une jeune femme au tempérament de midinette, s’imagine avoir ses entrées dans "le grand monde" en feuilletant des magazines de mode. Après avoir pris des cours de maintien pour devenir mannequin, elle fait la rencontre d’un richissime industriel, Smith Ohlrig, qu’elle finit par épouser, concrétisant ainsi son rêve. Mais son riche époux fait montre d’une sévérité et d’un autoritarisme qui confine à l’exploitation pure et simple. Allant parfois jusqu’à humilier son épouse devant ses employés, Ohlrig se révèle un homme névrosé avec un fort complexe de supériorité qui considère tout son entourage comme faisant partie de ses biens matériels. Leonora, ne supportant plus son statut de femme soumise et corvéable à merci, s’échappe de sa prison dorée. Revenue en ville, elle trouve un emploi de secrétaire médicale au cabinet du modeste docteur Quinada, un homme d’une haute stature morale et non intéressé par l’argent, dont elle finit par s’éprendre."
La Ronde (1950)
1 h 33 min. Sortie : 27 septembre 1950. Drame, Romance, Sketches
Film de Max Ophüls
Aurea a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
" C'est de la ronde de l'amour dont il s'agit, l'amour sous toutes ses formes depuis le soldat hermétique à tout sentiment jusqu'au tourbillon sensuel de l'amour adultère. Ce sont toutes ces formes de sentiment qui alimentent cette ronde illustrée par des saynètes dont certaines sont magiques"
Le Plaisir (1952)
1 h 37 min. Sortie : 29 février 1952. Comédie dramatique, Romance, Sketches
Film de Max Ophüls
Aurea a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
J'ai aimé l'esprit bon enfant de la nouvelle, incarné par un Jean Gabin maladroit et touchant, épris comme un gosse de Madame Rosa : Danielle Darrieux jolie et mutine, taille de guêpe sanglée dans un corset.
Une nouvelle qui aurait pu s'appeler Le Plaisir et La Pureté, tant dans ce sketch les deux sont indissociables.
Extrait de ma critique
Madame de... (1953)
1 h 40 min. Sortie : 16 septembre 1953. Drame, Romance
Film de Max Ophüls
Aurea a mis 9/10.
Annotation :
" Cette histoire d'un bijou, d'un mensonge et d'une passion est sans doute l'oeuvre la plus achevée de Ophuls pour l'équilibre qu'on y trouve entre le classicisme secret du cinéaste (goût pour les intrigues construites et bouclées, retenue et pudeur, sens de la litote) et baroquisme évident. "
Avec le charme et le talent de Danielle Darrieux
Lola Montès (1955)
1 h 56 min. Sortie : 23 décembre 1955 (France). Biopic, Drame, Romance
Film de Max Ophüls
Aurea a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Couleurs éclatantes, décors chargés, costumes flamboyants pour celle qui fut l'une des danseuses et surtout courtisane la plus adulée du XIXe siècle: Lola Montes devenue Comtesse de Landsfeld grâce à son royal amant Louis 1er de Bavière, réduite à revivre sa scandaleuse carrière dans un cirque, mimant ses triomphes et sa déchéance sous la houlette d'un ameuteur de foule, écuyer complice et complaisant.
Et un rôle à part pour Martine Carol
Extrait de ma critique