Je viens de regarder Le Plaisir de Max Ophüls, composé de trois sketches, dont La Maison Tellier, que je connaissais tout particulièrement, et ce qui m'a frappée dans le film c'est l'extraordinaire pureté de ces femmes de joie comme on les appelait, nom qu'elles portaient à la perfection, répandant une sorte de bonheur communicatif autour d'elles.
J'ai aimé l'esprit bon enfant de la nouvelle, incarné par un Jean Gabin maladroit et touchant, épris comme un gosse de Madame Rosa : Danielle Darrieux jolie et mutine, taille de guêpe sanglée dans un corset.
Une nouvelle qui aurait pu s'appeler Le Plaisir et La Pureté, tant dans ce sketch les deux sont indissociables.
Le dernier je l'ai découvert, c'est Le Modèle ou le passage du plaisir au déplaisir, dans lequel Daniel Gélin incarne avec fougue un peintre amoureux de son modèle : Simone Simon fragile, éperdument éprise puis désespérée, et comment l'amour, une fois passé l'éblouissement de la découverte, n'est plus que désamour, tandis que pour elle la perte insupportable de son amant se solde par un fauteuil roulant.
Une histoire cruelle superbement racontée en voix off par Jean Servais.