Charles Aznavour : discographie complète

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Album reprenant les six 78 tours enregistrés par Pierre Roche et Charles Aznavour entre 1948 et 1950, dont Aznavour reprendra plus tard certains morceaux tout seul, notamment l'excellent "Le Feutre taupé".

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Ducretet-Thomson, décembre 1953. Arrangements de Michel Ramos (titres 1 à 3), Robert Valentino (titres 4 à 8, puis 11) et Franck Pourcel (titres 9 et 10).

Même si Aznavour n'a pas encore tout à fait trouvé son style et que l'ensemble manque donc quelque peu de cohérence, il n'en reste pas moins que c'est un premier album de grande qualité. Tous les morceaux sont signés ou co-signés par le chanteur lui-même, sauf "Couchés dans le foin" (paroles de Jean Nohain sur une musique de Mireille). Parmi eux, "Et bailler et dormir" (popularisé l'année précédente par Eddie Constantine) ouvre jovialement l'album ; "Oublie Loulou" est très jazzy et Aznavour y démontre presque ses talents de scat ; "Quand elle chante" et "Si j'avais un piano" sont accompagnés d'un chœur masculin du plus bel effet ; "Viens" et "Me que, me que" sont composés - dans un style calypso rappelant Harry Belafonte - par Gilbert Bécaud, qui les interprétera l'année suivante sur son propre premier album ; "Jézébel" est l'adaptation française de la chanson de Wayne Shanklin, d'abord chantée en 1951 par Frankie Laine dans la langue de Shakespeare puis la même année par Édith Piaf dans la langue de Molière ; le très amusant "Poker" est peut-être mon coup de cœur ; enfin, en clôture, Aznavour parvient complètement à se réapproprier "Plus bleu que tes yeux", préalablement rendu célèbre là encore par Piaf.

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Ducretet-Thomson, juin 1955. Arrangements de Jo Moutet (titres 1, 6, 9 et 10), Virginie Morgan (titre 2), Jacques Brienne (titres 3, 5 et 7) et Robert Valentino (titres 4 et 8).

"(...) Le seul artiste français capable de chanter en style jazz (...) Il est vrai. La chanson française est en marche !" écrivait dans son texte de présentation de l'album nul autre que Charles Trenet, qui disait l'admirer "autant pour ce qu'il écrit que pour ce qu'il interprète".

Malgré ces éloges, cet album est moins bon que le précédent et, justement, moins jazz. Notons tout de même "Ça", sur laquelle Aznavour continue sa collaboration avec Bécaud, "Parce que", "Viens au creux de mon épaule" et, ma préférée, "Je t'aime comme ça", offerte à nouveau à Eddie Constantine.

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Ducretet-Thomson, 1956. Arrangements de Jo Moutet (titres 1, 3, 4, 7, 9 et 10) et Jean Leccia (titres 2? 5? 6 et 8).

La qualité de ses trois premiers opus va decrescendo, peut-être parce que le chanteur avait déjà épuisé ses meilleurs titres au moment de publier celui-ci. Résultat : aucun morceau notable ici. L'ensemble est sympathique, mais sans plus. Moins drôle, moins enlevé, moins jazzy (mais plus variété) que ses précédents.

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Ducretet-Thomson, 1957. Arrangements de Jean Leccia (titres 1, 2 et 9) et Jo Moutet (titres 3 à 8 puis 10).

Léger mieux. Même si "Sa Jeunesse" est clairement au-dessus du lot, "Pour faire une jam" est sympathique aussi et j'aime bien "À propos de pommier" et ses rythmes latins.

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Ducretet-Thomson, 1958. Arrangements de Jo Moutet.

Dernier album avant changement de label et disque de transition en quelque sorte. Plus (un peu trop) de sérieux et moins de légèreté : on sent qu'Aznavour devient conscient de son statut de chanteur/crooner, sauf qu'il n'y a ici pas de chansons phares comme il y en aura sur ces albums suivants.

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Barclay, juin 1960.

Premier album pour son nouveau label, qui s'ouvre sur la chanson-titre, l'une de mes préférées d'Aznavour. Contient également le savoureux classique (bien que pas très #MeToo) "Tu t'laisses aller", ainsi que deux adaptations plutôt réussies provenant du "Porgy and Bess" des Gershwin.