Chroniques du cinématographe - 2014

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Après tant d'années d'attente, Takahata revient enfin avec une vraie petite pépite d'animation. Kaguya, c'est un conte très simple, universel, plein de joie mais tellement triste dans son fond. La pureté poussée à son paroxysme, jusqu'à ces fantastiques dessins crayonnés, qui évoquent davantage la tradition japonaise que le reste des productions Ghibli. L'animation, entièrement au service du récit, est capable de la sobriété la plus évidente comme des envolées les plus virtuoses, telle cette magnifique scène de fuite au milieu du film. Le tout mis au service d'un récit d'une telle beauté.

Ce que l'animation nipponne peut offrir de plus beau.

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David Fincher est de retour, et son dernier bébé est le film américain de l'année, mais pouvait-on seulement croire qu'il en serait autrement ? Le réalisateur livre ici l'une de ses oeuvres les plus brillantes, une enquête passionnante et tortueuse rythmée par les personnages fascinants d'Affleck et de Pike. Mais aussi et surtout déconstruction impitoyable de l'image du couple et du mariage, satire remplie d'ironie d'une certaine Amérique, nappée d'une acide critique des médias. Encore une fois, c'est un vrai manifeste de maîtrise cinématographique, qu'il s'agisse de la mise en scène, de la photo, du montage, ou encore de la partition signée Trent Reznor et Atticus Ross, qui fait admirablement corps avec le reste du film.

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Le dernier film de Miyazaki est aussi son plus singulier. Point d'univers merveilleux ni de créatures fantasmagoriques, mais une passionnante biographie d'un concepteur d'avions idéaliste, doublée d'une histoire d'amour véritablement poignante, l'une des plus belles de l'auteur. Superbement animé, mis en scène et mis en musique par Joe Hisashi, Le Vent se lève est aussi l'ultime occasion pour le cinéaste de faire ses adieux à son public à travers une séquence testamentaire plus qu'équivoque. Merci, grand maître !

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Voilà une belle et grandiose suite à l'un des meilleurs films d'animation américains récents. Dragons 2 nous implique tout autant que son prédécesseur, utilise les clichés à bon escient pour créer des personnages sincères et un univers prenant. Puis bon c'est un peu une leçon en termes techniques et artistiques, de nombreux blockbusters live devraient en prendre de la graine !

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Un petit bijoux d'animation qui revient à l'essentiel : des dessins d'enfant, pas de dialogues (en tout cas dans une langue existante), juste des images et toute l'émotion qu'elles transmettent. C'est un récit universel, simple et tellement riche, à voir absolument !

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Allez Xavier, je retire tous les aprioris dégueulasses que j'avais sur toi, t'es quand même un putain de cinéaste.

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Le 4e film de Spike Jonze est étonnamment plus posé et moins barré que les précédents. C'est aussi le portrait d'un futur qui nous parait éminemment familier, une réflexion sur l'intelligence artificielle et une très belle romance, très intime.

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Les Dardenne reviennent, plus positifs, plus lumineux mais toujours aussi justes. La répétivité de la structure, qui aurait pu être un handicap, devient sa plus grande force tant l'humain est au centre du sujet et le perso de Cotillard, qui livre sa meilleure performance, poignant et suscitant l'empathie.

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Wes Anderson nous livre son film le plus fou, le plus dynamique, bourré d'idées, profusion visuelle, une grande comédie virevoltante, remplie de personnages mémorables. Pas le plus émouvant du réalisateur, mais son plus généreux, un vrai melting pot jusqu'au casting en forme de best of.

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Sorti le 12 mars 2014 en Belgique.

Voilà de la SF qui fait plaisir. Snowpiercer nous rappelle à l'heure des grandes dystopies en représentant la lutte des classes et la confrontation contre le totalitarisme, sous la forme d'un train rassemblant à lui-seul les derniers restes de l'humanité. On pardonne les FX pas toujours top tant la mise en scène est grandiose, les scènes d'action brutales, les personnages soignés, et le propos pertinent.

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Encore une petite pépite d'animation sortie en 2014, un film irlandais tout ce qu'il y a de plus modeste, classique mais vraiment intelligemment construit (oh tiens la méchante n'en est pas vraiment une) et débordant d'amour pour la culture dont il traite, la rendant accessible sans la vulgariser. C'est émouvant, et beau à en pleurer, magnifiquement mis en image avec un rendu très enfantin dans le meilleur sens possible du terme. Je regrette juste le personnage principal un peu simpliste dans son écriture, et parfois irritant, mais la petite soeur est tellement attachante !

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Ça sentait tellement l'idée de merde ce film, pourtant ses créateurs ont su s'affranchir du cahier des charges du film d'animation pour enfants traditionnel et livrer une comédie hilarante et bourrée de créativité. C'est aussi une vraie ode à l'enfance et son imagination, qui m'a replongé au temps où moi-même j'empilais joyeusement des briques.

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Comme depuis pas mal de temps maintenant, Woody ne surprend plus tant que ça mais sait toujours faire des films savoureux. On suit avec plaisir la relation entre Colin Firth, le personnage allenien version british, et la délicieuse Emma Stone, tout en baignant dans une ambiance années 20 très plaisante. Le tout est visuellement soigné et contient un propos sur la notion d'illusion déjà exploité par le cinéaste, mais étonnamment positif. Comme chaque année, un petit bonheur !

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Voilà un film vraiment envoutant. Cronenberg construit progressivement son ambiance, s'efface derrière une réalisation sobre mais d'une maîtrise absolue et nous dépeint, sans subtilité mais avec un second degré assez jouissif l'envers d'Hollywood et la vie de ses stars, plus méprisables que jamais. Au milieu desquelles déambule une Mia Wasikowska fascinante.

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Encore un très beau film d'animation japonais, qui joue sur la manière dont les enfants perçoivent la crise (la guerre, l'occupation), il y a un superbe contraste entre toute cette innocence liée à l'enfance, dans la première partie, et le dur retour à la réalité de la seconde moitié du film. Le tout avec une superbe animation qui culmine lors de magnifiques séquences oniriques.

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Scott qui se remet à la fresque historique, que de réjouissances ! D'autant plus que son approche du mythe est intéressante, le personnage de Moïse est nuancé, tout autant que l'incarnation divine. Et quelle ambition visuelle, quel sens du grandiose, ça fait plaisir à voir !

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Après le thriller maîtrisé, Villeneuve tente le trip à ambiance bien lourde, et s'en sort tout aussi bien. Minimaliste, lent, léché, Enemy est une oeuvre passionnante, versant dans la psychanalyse et le subconscient. On peut tenter de déchiffrer toute la symbolique ou simplement se laisser porter par cette expérience déroutante.

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Le grand retour de Singer est aussi celui de la qualité dans la saga X-Men. Cet "inbetweenquel" comme l'appelle le réalisateur prend le meilleur de First Class et bazarde le reste, pour livrer un traitement bien plus intéressant des personnages de Xavier, Magneto et Mystique. Le tout avec quelques séquences mémorables et une toile de fond passionnante avec ce futur post-apo chaotique.

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Ça fait du bien un bon western, classieusement mis en scène, et qui se montre classique dans son traitement tout en surprenant à plusieurs reprises son téléspectateur. Par son pitch de départ notamment. Et c'est un vrai beau film de personnages, que ce soit celui de Tommy Lee Jones, bluffant, d'Hilary Swank, parfaite, ou des trois "autres", fascinantes.

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La paire Lord/Miller en grand forme cette année puisqu'après LEGO, voilà une autre des meilleures comédies de l'année. Cette fois, on joue la carte de la déconne à fond, le film ne se prend jamais au sérieux, enchaine les moments de pure déconne, les passages bien méta, la bromance tournée en dérision... Jouissif, il en faut plus des comédies de ce calibre.

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Les défauts nolaniens traditionnels (surdose d'exposition, fin pseudo-métaphysique d'une relative débilité) n'entachent pas la belle et grande aventure spatiale offerte par le cinéaste. Un divertissement de luxe avec pour théâtre l'immensité du cosmos.

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Je ne nie pas que mon fanboyisme joue un grand rôle dans mon appréciation de la trilogie, mais bon je ressors tout de même très satisfait de ce troisième volet, beaucoup plus que du second. Jackson se recentre sur l'essentiel, unifie le ton, et nous offre une bataille grandiose et généreuse. Dommage pour le perso de Bilbo et les quelques hachages de montage, il aurait été plus malin de couper sur le précédent film !

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Dommage que l'intrigue et la relation entre les deux personnages principaux soient si balisés, car le film possède de vrais moments d'émerveillement, une certaine puissance contemplative, et exploite mine de rien assez bien son concept, que cela soit scénaristiquement ou en terme de mise en scène.

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Le film le plus cool de l'univers Marvel. C'est déjà très rafraichissant de quitter la recette traditionnelle pour un space opera, avec tout l'émerveillement que ça implique (malgré le côté un peu bordélique et kitsch de l'ensemble), mais surtout c'est très fun. Bien débile, de bonnes grosses vannes, le tout permet de mieux avaler l'intrigue sans surprises et les méchants plats. On prend beaucoup de plaisir à découvrir et voir interagir les différents persos, et le jukebox qui sert de bande-son habille le tout à merveille. Vivement une suite avec un Gunn encore plus libre !

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Le blockbuster tomcrusien de l'année remplit parfaitement son contrat en livrant une variation guerre SF du concept d'Un jour sans fin, le tout fun et sans prétention, malgré quelques faiblesses et incohérences.

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Le stop-motion se fait tellement rare que j'ai envie de soutenir tous les films utilisant cette technique sortant sur nos écrans. Et si les Boxtrolls souffre de petits problèmes, comme des personnages pas hyper attachants, ça n'en reste pas moins un film inventif et bourré de bonnes idées, situé dans un univers que n'aurait pas renié Tim Burton.

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Voilà un film bien débile comme on aimerait en voir plus. Une comédie qui va au bout des choses, qui n'hésite pas à faire toujours plus con, en jouant avec talent de son impressionnant casting. Alors oui la fin est conventionnelle et plutôt bien pensante, mais le film se fait pardonner en faisant durer son climax à l'aide de scènes complètement stupides, et donc absolument géniales.

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Petite déception. J'ai beaucoup adhéré à la réalisation, la musique, l'univers et l'atmosphère en général. En revanche, le perso de Guy Pearce m'a laissé de marbre, et je trouvais le film globalement un peu trop le cul entre deux chaises.