Discographie chronoLOGIQUE de Prince

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1975-79

Prince a fait partie de son premier groupe (Grand Central) à 13 ans en 1971. Il a ensuite rejoint brièvement Sonny T. en 1976 au sein de The Family (ou The Lewis Connection) et a commencé à enregistrer quelques demos sous l'égide de Chris Moon. C'est son cousin par alliance, Pepé Willie, qui l'intègre à 94East en décembre 1975, avec son pote de Grand Central, André Cymone. Moon le présente à Owen Husney qui le prend sous son aile et lui trouve un contrat - pour le moins exceptionnel pour un débutant de 19 ans - avec une Major.

Les premières apparitions de Prince sur disque se trouvent cependant sur les diverses variations de cette compil' semi-officielle, régulièrement rééditée depuis 1986. Le disque est plaisant, on y trouve quelques petites chansons funky pop ("If We Don't", "If You See me"...) et pas mal d'instrumentaux ("Better than You Think") ainsi que "Just Another Sucker", co-écrite par Prince (il joue de la guitare sur tous les morceaux). C'est très classique, mais très sympathique aussi, parfois proche de Chic.
Prince joua avec 94East jusqu'à ce qu'il commence à faire parler de lui avec son deuxième album, en 1979.

"If You See me" (1975) :
https://www.youtube.com/watch?v=G_LqZnxRFds

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1978

Grâce au contrat que lui a dégotté Husney, Prince peut librement enregistrer son premier album seul et sans contraintes. Warner compte sur le côté "nouveau prodige multi-instrumentiste à la Stevie Wonder" pour lancer sa carrière.
Dans ce sens, la mention désormais célèbre "Produced, Arranged, Composed and Performed by Prince" est clairement assumée et mise en avant.
Mais s'il est vrai que Prince fait tout sur l'album, il n'en reste pas moins qu'on ne peut déjà percevoir l'étendue de son grand talent encore en devenir.
FOR YOU est un album typique de son époque, sans véritable originalité et qui ne peut que satisfaire le complétiste.

"My Love Is Forever" :
https://www.youtube.com/watch?v=2C_mYu5THXk

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1979

Prince apprend très vite.
Et ça s'entend dès les premières notes de son deuxième album (sans titre) qui débute par son premier tube "I Wanna Be your Lover". Son style se développe et PRINCE peut être considéré comme son premier véritable album, sur lequel il accorde plus de place à la guitare (timidement présente sur FOR YOU).

"Bambi" :
https://www.youtube.com/watch?v=mY1OnKfDJPE

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1980

Cette année-là, Prince fait les premières parties de Rick James avant de retourner en studio où il concocte DIRTY MIND qui sort en octobre. Il trouve le style qui va le caractériser dans les débuts de la nouvelle décennie : ambivalence et provocation sexuelles dans une fusion glam/électrofunk ("Dirty Mind", "Head", "Sister"). Il chausse ainsi son plus beau slip échancré, ses paillettes, collants et cuissardes à talons aiguilles et affronte ainsi les foules choquées qui lui balancent des tomates dans la gueule (il se fera huer et insulter en première partie des Stones l'année suivante pour la promo de l'album). Son groupe de scène, multicolore et des deux sexes, inspiré de Sly & The Family Stone, prend également forme (Lisa Coleman, André Cymone, Dez Dickerson, Bobby Z et Matt Fink).

Le problème de DIRTY MIND réside dans ses sonorités parfois vraiment trop datées eighties. Et même s'il est souvent considéré comme le premier grand album de Prince (bon succès critique et public à l'époque), il est encore trop marqué d'une certaine touche disco-clinquant ("Dirty Mind", "Do it All Night", "Uptown"). Personnellement, je trouve le précédent meilleur.
En tout cas, Prince s'affirme une nouvelle fois comme un artiste qui n'a besoin de personne pour faire un disque.
Un dernier titre enregistré durant les sessions de DIRTY MIND ("Gotta Stop (Messin' About)") paraîtra en 45T au printemps suivant sans faire parler de lui.

"When You Were mine" :
https://www.youtube.com/watch?v=HEugh8DWQqA

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1981

Prince a toujours été prolixe. Il n'arrête jamais, et comme tout artiste, il a certaines idées qui ont besoin d'être exprimées, même si elles ne sont pas forcément de la qualité de sa production principale. Mais il lui est tout de même indispensable de les réaliser. Grâce à une clause de son contrat, il peut donc faire d'autres albums parallèles autour des siens propres, sur lesquels il peut continuer à exprimer sa créativité. C'est ainsi qu'il enregistre seul d'autres albums qu'il attribue à des groupes prête-nom, comme The Time.

Il remplace ici sa piste vocale par celle de Morris Day et va même jusqu'à leur attribuer la paternité des morceaux alors qu'il en est l'auteur quasiment tout le temps. Il ne se prive pas non plus d'interpréter certains titres de ces albums sur scène (en 2014, Prince faisait un medley entre "Cool" et "Don't Stop 'til You Get enough" de Michael Jackson).
The Time, en tant que groupe, n'existe que pour les concerts.

Ce premier album de The Time paraît en mai 1981, entre DIRTY MIND et CONTROVERSY, et n'a rien d'exceptionnel, et en dehors de "Cool", "Get it up" et "The Stick", il n'y a pas grand chose à en dire. La moins intéressante du lot ("After Hi School") n'est pas de Prince.

"Cool" :
https://www.youtube.com/watch?v=Lx_nbvl0vz0

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1981

Après le premier album de The Time, voilà le premier vrai grand album de Prince !
Il reprend la recette de DIRTY MIND, mais il l'affine (désormais, il met un pantalon). Cette fois, tous les éléments qui font de Prince ce qu'il est sont en place, et le succès grandit encore. CONTROVERSY se vend pour la première fois hors des frontières étasuniennes. Les sonorités disco ont définitivement cédé la place au funk et à côté des morceaux funky ("Let's Work", "Controversy", "Sexuality"), il commence à créer ses premières ballades de qualité ("Do me, Baby" sur laquelle on entend Prince lancer son fameux cri, si caractéristique, pour la première fois). "Annie Christian" est sans doute le morceau le plus faible de l'album.
Sur scène, Brown Mark a remplacé André Cymone... The Revolution pointe le bout de son nez.

Un album live de la tournée intitulé THE SECOND COMING était prévu en 1982, accompagné d'un film, mais n'a finalement pas vu le jour.

"Let's Work" :
https://www.youtube.com/watch?v=AqHqepF91us

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1981-82

Deuxième projet parallèle, cet album a été commencé en 1981 pour The Hookers ("Wet Dream", "Make up", "Drive me Wild") puis abandonné lorsque Prince est parti en tournée pour CONTROVERSY. Il a repris le projet lorsque les membres du groupe ont changé et est devenu Vanity 6. Une nouvelle fois, Prince fait tout sur l'album en dehors de la voix principale et des chœurs. "He's So Dull" est de Dez Dickerson.
La seconde face de l'album est meilleure ("If a Girl Answers (Don't Hang up)", "Make up", "Bite the Beat") mais ne le sauve pas d'un certain ennui.

Vanity 6 faisait la première partie de Prince & The Revolution durant la tournée 1999, avec The Times en backing band.

"If a Girl Answers (Don't Hang up)" :
https://www.youtube.com/watch?v=dsy2772S92c

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1982

Cette fois - timidement - d'autres participent à l'enregistrement (Jesse Johnson à la guitare sur "Gigolos Get Lonely too", Vanity 6 dans quelques chœurs et Morris Day, en plus de chanter, joue la batterie sur "Wild and Loose", "The Walk" et "Gigolos Get Lonely too").
L'album est meilleur que le premier. "Wild and Loose " (paroles de Dickerson), "The Walk" (excellent groove qui rappelle Parliament avec son intro désopilante, "We don't like new wave !") et "Gigolos Get Lonely too" sont de vraies réussites et prouvent bien que Prince ne se fiche pas d'eux. "777-9311" et "Onedayi'mgonnabesomebody" font en revanche plus office de remplissages.

"Gigolos Get Lonely too" :
https://www.youtube.com/watch?v=85iu_Jieolc

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1982

Dans la continuité électro-funk de CONTROVERSY, 1999 enfonce le clou ; un peu comme dix ans auparavant lorsque ZIGGY STARDUST prolongeait HUNKY DORY. Et cette fois, c'est un double ! Prince ouvre timidement les portes du studio à The Revolution qui est discrètement mentionné sur la pochette violette, ne serait-ce que pour chanter les chœurs du morceau-titre et inviter l'auditeur à faire la fête avant que la bombe ultime explose.
Avec "Little Red Corvette", Prince atteint le public pop mainstream pour la première fois et obtient un premier gros tube. Le funk explose sur des pépites comme "D.M.S.R.", "Automatic" ou "Lady Cab Driver" et si la provo de DIRTY MIND est toujours là, elle est cependant mieux contrôlée et maîtrisée. Comble de la reconnaissance artistique, Tina Turner reprend sur scène "Let's Pretend We're Married" et "Free" prolonge dans la même veine la qualité mélodique de "Do me, Baby".

Et c'est aussi à cette époque que Prince commence à placer d'excellents morceaux sur les faces B de ses 45T, parfois meilleurs que les face A ("How Come U Don't Call me Anymore ?", "Horny Toad" ou "Irresistible Bitch"). Parce qu'il en entasse une telle quantité que même ses groupes satellites ne peuvent entièrement les écouler. 1999 aurait facilement pu être un triple-album et conserver sa qualité. On s'en rend bien compte en écoutant les inédits de la version deluxe.
Avec 1999, Prince devient célèbre dans le monde entier.

Un mois après, Michael Jackson sortira son THRILLER et écrasera tout sur son passage durant l'année 1983, sans rien produire de plus que les clips correspondants et des participations aux disques d'autres artistes. De son côté, Prince tourne et occupe l'espace sur scène en attirant les foules.

"Lady Cab Driver" :
https://www.youtube.com/watch?v=OIZ1PlHTpIs

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1983

Disque posthume enregistré lors de répétitions à Minneapolis et sorti avant tout pour les fans, PIANO & A MICROPHONE est issu d'une cassette personnelle de Prince enregistrée pour son usage personnel, juste dans le but de garder une trace de ses idées afin de mieux les utiliser ensuite. Ça n'a jamais eu vocation à être publié. La qualité sonore n'est d'ailleurs pas formidable et les quelques inédits ne sont pas vraiment transcendants ("Cold Coffee and Cocaine", "Why the Butterflies", pénible et "Wednesday" dont la version finale figurait sur la toute première mouture de PURPLE RAIN). Seule "17 Days" qui, dans sa version définitive avec The Revolution, servira de face B à "When Doves Cry" ressort un peu du lot.
Un disque trop monotone à réserver aux complétistes.
(voir critique)

"17 Days" :
https://www.youtube.com/watch?v=g1uZkgr2gHY

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1983-84

Sheila E. débarque dans l'univers princier lorsqu'elle enregistre les chœurs de "Erotic City" (une des trois meilleures chansons de Prince qui paraît en face B de "Let's Go Crazy"). Puis elle embarque sur la tournée PURPLE RAIN. Entre temps, il lui écrit, produit et arrange ce premier album qui rencontre un bon succès aux USA. Encore une fois, comme avec The Time, c'est Prince qui fait tout en dehors, bien sûr, des percussions et de la voix qui sont laissées à Sheila E. et de quelques participations éparses (Jill Jones, David Coleman et Larry Williams pour des chœurs, violoncelle et saxophone). En dehors de l'instrumental typiquement princier (ci-dessous) l'album est plutôt fade.

"Shortberry Strawcake" :
https://www.youtube.com/watch?v=KUbQiOXvBqU

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1983-84

À chaque album, Prince monte en qualité. Après la belle réussite de 1999 qui lui apporte le succès, PURPLE RAIN le propulse au rang de star internationale. Il faut dire qu'il a fait fort. Un film, l'album qui va avec, une méga-tournée et un Oscar pour la chanson-titre.
Cette fois officiellement accompagné de The Revolution (Wendy Melvoin a remplacé Dez Dickerson), même s'ils n'apparaissent que sur "Let's Go Crazy" et les morceaux "live" du disque (les trois derniers) et sporadiquement sur les chansons en studio, le style a encore évolué. C'est clair dès l'intro ("Let's Go Crazy") : on entre dans un univers bien plus rock, avec une guitare électrique prédominante ("Computer Blue"). Les sonorités sont plus mates et moins clinquantes. Les arrangements sont plus sophistiqués, on entend des guitares acoustiques et des clochettes ("Take me with U") et le funk s'efface derrière la pop. La seule chanson purement funk ("Erotic City") n'est pas sur l'album, mais en face B de "Let's Go Crazy". Bien dommage d'ailleurs, car elle aurait eu une place de choix à la place de "I Would Die 4 U", la seule faiblesse du disque. Et alors que "When Doves Cry" fait un carton sur les ondes auprès d'un public de plus en plus vaste, "Darling Nikki" choque les puritains au moins autant que "Head" ou "Sister" et incitera les ligues puritaines étasuniennes à faire pression sur les autorités pour faire apposer quelques années plus tard le désormais célèbre label de prévention "Parental Advisory : Explicit Lyrics" sur les pochettes d'albums... ce qui les fera vendre encore plus.
Le premier album indispensable de Prince.

"When Doves Cry" :
https://www.youtube.com/watch?v=zp200BFqyBc

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1983-84

The Time (comme Sheila E. et Apollonia 6) apparaissent dans le film PURPLE RAIN. ICE CREAM CASTLE sort donc dans la même période pour coïncider avec la sortie du film et profiter de l'engouement autour de Prince. Comme toujours c'est lui qui fait tout sur l'album (à quelques détails près), mais cette fois, en dehors de "Jungle Love" (et éventuellement "The Bird" enregistrée live en octobre 1983), c'est bien peu inspiré et assez insignifiant. ICE CREAM CASTLE sonne vraiment cette fois trop comme un ersatz de Prince.

"Jungle Love" :
https://www.youtube.com/watch?v=aL14tJ8O6No

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1983-84

Denise Matthews (Vanity) a quitté le groupe au début du projet de film et Prince la remplace par Patricia Kotero (Apollonia) qui prend le premier rôle, mais se fiche de faire des disques. Il en découle que Vanity 6 devient Apollonia 6. Puisque de toute façon, c'est lui qui fait quasiment tout sur l'album, il n'a qu'à remplacer la voix de Vanity par celle d'Apollonia et le tour est joué. C'est aussi elle qu'on entend chanter en duo avec Prince sur "Take me with U". Mais une fois la promo de PURPLE RAIN et d'APOLLONIA 6 finie, elle repart se consacrer à sa carrière d'actrice. Sur le disque, elle ne chante d'ailleurs que trois des sept chansons (trois autres sont chantées par Brenda Bennett et une autre par Susan Moonsie). Seule "Sex Shooter" (qu'on entend dans le film) eut du succès lors de sa parution en 45T. Pour le reste, l'album s'entend plus qu'il ne s'écoute. "Some Kind of Lover" chantée par Brenda Bennett est peut-être la meilleure du lot.

"Sex Shooter" :
https://www.youtube.com/watch?v=OOJISELFipM

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1985

Concert enregistré à Syracuse (NY) le 30 mars 1985 et paru officiellement en 2020. La version vidéo était déjà présente dans la réédition de PURPLE RAIN en 2017, mais il faut bien reconnaître que sans les images, ça perd beaucoup de son intérêt.
Certains passages - d’interaction et de cabotinage avec le public - sont vraiment barbants en audio seul (on se passerait très bien de la looongue partie "How Come U Don't Call me Anymore ?"/"God").

"Possessed" :
https://www.youtube.com/watch?v=TlyfxuGxGyk

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1984-85

Et après ? Oui, que faire après PURPLE RAIN ?
AROUND THE WORLD IN A DAY est l'album qu'on oublie toujours dans la discographie de Prince. Et fort injustement d'ailleurs. Car c'est là qu'il commence à expérimenter, sous l'influence de Lisa, Wendy et Susannah qui lui ouvrent des horizons musicaux qu'il ne connaissait pas encore. Et notamment la musique psychédélique anglaise des sixties (SGT. PEPPER - encore lui - en tête). On entend donc des violons, des flûtes, des clochettes, des bandes inversées, des sons trafiqués... et aussi des cuivres. Une nouvelle fois, le funk de 1981-82 paraît bien loin. L'intro de "Condition of the Heart" donne immanquablement envie de réécouter le ROCK BOTTOM de Robert Wyatt, c'est dire ! Et "Paisley Park", "Raspberry Beret", "America", "Pop Life" ou "The Ladder" sont définitivement pop.

Évidemment, tout le monde fut déçu de ne pas recevoir un PURPLE RAIN n°2 de la part de Prince, mais c'est le propre des véritables artistes de ne pas faire deux fois la même chose et de progresser vers l'étape suivante. En fait, d'un point de vue créatif, AROUND THE WORLD IN A DAY est meilleur que PURPLE RAIN. Et plus le temps passe, plus ça se confirme. L'album ne s'est pas bien vendu malgré le succès de "Raspberry Beret", le clinquant et l'esbroufe laissant petit à petit la place à plus de sobriété et moins de facilité.
Le morceau de conclusion (lien ci-dessous) compte parmi les trois meilleurs de Prince.

"Temptation" :
https://www.youtube.com/watch?v=K3DJWlxj0OY

Annotation :

1984-85

Groupe reconstitué autour des rescapés de The Time (séparés) auxquels Prince ajoute Susannah Melvoin (jumelle de Wendy) avec qui il vit à l'époque, Eric Leeds (saxophone), avec qui il va entamer une longue et fructueuse collaboration, et un chanteur falot sans grand charisme, St. Paul Peterson. L'unique album de The Family commence plutôt pas mal par deux titres funky plutôt sympa ("High Fashion", variation de "Possessed", et "Mutiny") puis s'enlise. Même si on trouve dessus la version originale de "Nothing Compares 2 U" qui est bien fadasse ici.

Le groupe ne donnera qu'un seul concert, Prince ne faisant pas de tournée cette année-là qui aurait pu les avoir en première partie comme il le faisait pour The Time, Sheila E. ou Vanity/Apollonia 6, et disparaîtra dans les limbes.

"High Fashion" :
https://www.youtube.com/watch?v=-OOgH_IYADU

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1984-85

Toujours sur le même principe que précédemment, les protégés de Prince se contentent de chanter sur les morceaux qu'il a enregistrés pour eux. Mais, au bout d'un moment, ces groupes et musiciens véritables qui se contentent de jouer sur scène des morceaux secondaires de Prince finissent par se lasser par frustration de ne pouvoir créer eux-mêmes en studio. Ce qui causa la séparation de The Time. Pour son deuxième album, Sheila E. chante et joue les percussions, comme sur THE GLAMOROUS LIFE. Elle prendra plus d'autonomie pour le suivant.

ROMANCE 1600 vaut surtout pour son tube, "A Love Bizarre" que Prince jouera fréquemment lors de sa tournée de 1986. On regrettera cependant que la chanson dure si longtemps (12mn). La version 45T est meilleure. Pour le reste, c'est aussi banal que ce que l'on peut généralement trouver sur les autres albums des groupes satellites de Prince, mais l'ensemble est tout de même un peu meilleur cette fois. On notera un bon solo de guitare de Prince sur "Dear Michaelangelo" et la couleur jazzy de "Yellow".

"A Love Bizarre" (single version) :
https://www.youtube.com/watch?v=e0byvg2SfjI

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1985-86

Prince a toujours un ou deux trains d'avance, et au moment où il propose le premier test-pressing de PARADE à Warner, AROUND THE WORLD IN A DAY n'est sorti que depuis une semaine. Son nouveau projet est un autre film, en noir et blanc inspiré du style des années 1930. Vu le succès de PURPLE RAIN, Warner le laisse faire sans être trop regardant. Vu le navet, ils s'en mordront les doigts. Heureusement, l'incompétence cinématographique de Prince est à l'opposée de son talent musical.
PARADE, présenté donc comme la B.O. de UNDER THE CHERRY MOON, est une nouvelle réussite. Son cerveau fourmille d'idées et il entre dans sa période la plus créative : lorsque PARADE sort au printemps 1986, il a déjà sous le coude la première mouture de son double album suivant (DREAM FACTORY). PARADE prolonge les expérimentations de AROUND THE WORLD IN A DAY, en allant encore plus loin, alternant grandes orchestrations confiées à Clare Fischer, et minimalisme des arrangements ("New Position", "Kiss"). C'est aussi le retour au funk ("Life Can Be So Nice", "Mountains", "Kiss") et la guitare est quasiment absente.
The Revolution prend plus de place et se développe encore, notamment sur scène où le groupe est augmenté d'une section de cuivres menée par Eric Leeds.

La première face, en continu, est parfaite. La seconde est plus inégale et moins inspirée ("Mountains" ou le kitsch de l'intro et les chœurs qui détonent dans "Sometimes It Snows in April"). Et pour le coup, il est vraiment très dommage que Prince n'ait pas conservé le final original du test-pressing ("Old Friends 4 Sale"/"All my Dreams") qui tient du chef d’œuvre. "Old Friends 4 Sale" - dans cette version originale - est toujours inédite à ce jour tandis qu'il aura fallu attendre 2020 pour accéder officiellement à "All my Dreams".

PARADE n'a eu qu'un succès mitigé aux USA, sauvé par "Kiss", mais Prince a aussi sauvé les meubles avec sa tournée européenne et le carton que l'album a fait sur le vieux continent ; notamment en France ("Girls & Boys").

"Under the Cherry Moon" :
https://www.youtube.com/watch?v=XiZMEMJnlW8

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1986 [pirate] (la couv' est non officielle)

1986 est l'année la plus riche - créativement parlant - pour Prince. Au moment où il lance la tournée PARADE, son album suivant (DREAM FACTORY) est quasiment prêt et pour la première fois il a accordé beaucoup de place à ses musiciens, Wendy et Lisa notamment (chacune a droit à son instrumental, : "Colors" pour l'une et "Visions" pour l'autre qui chante aussi "A Place in Heaven"). Mais les deux musiciennes quittent The Revolution à l'issue de la tournée et Prince annule DREAM FACTORY. Dépité, à l'automne il enregistre un album sur lequel il trafique sa voix en l'accélérant (comme sur "Erotic City"), se crée un alter-ego féminin baptisé Camille et prévoit la sortie d'un album éponyme en janvier 1987, annoncé par "Shockadelica"/"Housequake" fin 86.

Sur la première face de CAMILLE, on trouve ainsi "Rebirth of the Flesh", "Housequake", une version retravaillée de "Strange Relationship" de DREAM FACTORY dont la belle intro de Wendy et Lisa est supprimée, et "Feel u up", version réenregistrée d'un morceau de 1981. La seconde face s'ouvre avec "Shockadelica" et "Goodlove", puis c'est "If I Was your Girlfriend" et le tout se conclut par "Rockhard in a Funky Place".
Considérant que publier un album de huit titres serait un peu mince alors qu'il a produit énormément durant l'année, Prince en annule la parution pour l'améliorer en l'augmentant. Au bout du compte, les chansons de CAMILLE sont sorties au fil des ans sur divers projets : "Rebirth of the Flesh", la plus tardive, sur SIGN "☮︎" THE TIMES SUPER DELUXE en 2020, "Housequake", "Strange Relationship" et "If I Was your Girlfriend" (avec la "Marche nuptiale" de Mendelssohn ajoutée en intro) sur SIGN "☮︎" THE TIMES en 1987 ainsi que "Shockadelica" en face B du 45T, "Feel u up" en face B de "Partyman" en 1989, "Goodlove" sur la B.O. de BRIGHT LIGHTS, BIG CITY en 1988 et sur le CRYSTAL BALL de 1998 dans une version tronquée et pour finir, "Rockhard in a Funky Place" en conclusion du black album en 1987 (officiellement en 1994).

CAMILLE est un excellent album, très funk, qui préfigure le black album ("Le Grind", "Bob George" et "2 Nigs United 4 West Compton" ont été enregistrées à la même époque). Il n'y a rien à jeter dessus et il forme un tout cohérent. On regrette bien qu'il ne soit jamais paru, mais si ça avait été le cas, y aurait-il eu un SIGN "☮︎" THE TIMES ?

"Rebirth of the Flesh :
https://www.youtube.com/watch?v=f60I_rpg0Ho

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1986

Derrière Madhouse, se cachent Eric Leeds (saxophones et flûte) et Prince (tout le reste). Le duo interprète un jazz-funk plutôt convenu, mais les morceaux funk s'en sortent mieux que les autres, plus marqués jazz.
8 a été enregistré en quatre jours, à l'automne 1986 et il s'agit du premier album instrumental de Prince après le projet avorté THE FLESH de 1985-86 qui, cette fois, était un véritable travail de groupe avec The Revolution (rebaptisé The Flesh pour l'occasion).
"Six" est paru en 45T sans grand succès (avec un inédit en face B, "Six 1/2").

"Two" :
https://www.youtube.com/watch?v=0nSNLTRMlDg

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1983-87

Prince refaçonne donc CAMILLE. Il décide d'ajouter les morceaux de DREAM FACTORY sur lesquels The Revolution n'avait pas ou peu participé. Il intègre également des chansons enregistrées durant l'année et le résultat donne un pur chef-d’œuvre en 3 disques, toujours sous le pseudo de Camille : CRYSTAL BALL. Malheureusement, les ventes des deux derniers albums ont déçu les pontes de Warner. Sans parler de UNDER THE CHERRY MOON, un des pires bides de 1986 au cinéma. Alors un triple-album, et même pas sous le nom de Prince !? Surtout qu'il y a déjà eu un double cinq ans auparavant... Warner exige donc que l'album soit réduit d'un tiers et qu'il récupère son nom. Alors Prince s'exécute. Les premières rancœurs de l'artiste envers Warner commencent ici.

Le résultat est donc SIGN "☮︎" THE TIMES qui demeure le meilleur album de Prince jamais publié. C'est son SONGS IN THE KEY OF LIFE à lui. Mais on perd quand même beaucoup par rapport à ce qu'il était à l'origine : "Rebirth of the Flesh", "Crystal Ball", "Rockhard in a Funky Place", "The Ball", "Joy in Repetition", "Shockadelica" et "Goodlove" étant rejetées. Le morceau éponyme étant écarté (jugé trop long dans le contexte d'un double-album), Prince renomme le projet SIGN "☮︎" THE TIMES, d'après le titre de la chanson qui concluait l'avant-dernière face du triple-album. "Feel u up" est la seule qu'il n'ait pas gardée de CAMILLE. Il ajoute en revanche "U Got the Look" (attribuée à Camille) en duo avec Sheena Easton, seule nouveauté spécifiquement créée pour la version finale de l'album.

SIGN "☮︎" THE TIMES remportera un gros succès critique, mais pas commercial aux USA (où les ventes seront cependant très honorables pour un double), contrairement à l'Europe, une nouvelle fois. "Sign "☮︎" the Times" et "U Got the Look" rempliront efficacement leur rôle promotionnel sur les radios et à MTV. Et Prince sera définitivement pris au sérieux. Camille réapparaîtra sur "LoveSexy" et sur "Scarlet Pussy", face B de "I Wish U Heaven", en 1988.

"U Got the Look" (Camille & Sheena Easton) :
https://www.youtube.com/watch?v=rU_Wn7csaG0

Annotation :

1983-87

Le projet d'un album pour Jill Jones était depuis longtemps dans les tuyaux, mais n'avait jamais pu être concrétisé. On trouve des morceaux très intéressants sur cet album. "Mia Bocca" dont des extraits figurent dans UNDER THE CHERRY MOON, "G-Spot" qui date de 1983 et qui durant un temps devait figurer sur PURPLE RAIN avant d'être remplacée par "Darling Nikki" pour remplir le rôle de la chanson "salace". "All Day, All Night" enregistrée à l'origine par Prince & The Revolution lors de la première apparition de Wendy sur scène.
En dehors de "With you" (reprise d'une chanson de Prince qui figurait sur son deuxième album et sur laquelle il joue guitare et piano), et de "For Love" enregistrée avec des membres de The Family, les autres sont comme d'habitude des titres qu'il avait déjà enregistrés lui-même et dont il a remplacé sa piste vocale par celle de Jill Jones ; en ajoutant des arrangements supplémentaires.
JILL JONES est de loin le meilleur album de tous les "side-projects" de Prince dans les années 1980. Ça valait le coup d'attendre.

"For Love" :
https://www.youtube.com/watch?v=a67afnfW-5c

Annotation :

1987

Madhouse servait de première partie durant la tournée SIGN "☮︎" THE TIMES. Sur le même principe que le premier album, ils ont enregistré le deuxième aussi vite avec cependant quelques participations sur quelques titres (Sheila E, Levi Seacer Jr. et Dr. Fink).
Il est passé complètement inaperçu.
Il faut dire que c'est pas le genre de disque dont on se dit qu'on aimerait bien l'écouter. S'il passe en musique de fond chez des copains, ça passe, mais on n'ira pas se l'écouter volontairement.

"Thirteen" :
https://www.youtube.com/watch?v=IdH9Dh-2k4k

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1986-87

Le vaste succès de SIGN "☮︎" THE TIMES n'a pas apporté à Prince que de bons retours. Ainsi, nombre de critiques émanant de la communauté rap étasunienne se sont élevées contre lui, lui reprochant de faire désormais de la musique pour les blancs et de négliger le public noir. Ulcéré par ces critiques débiles, Prince concocte en vitesse un disque revanchard, basé sur des titres enregistrés en partie durant la période de création de SIGN "☮︎" THE TIMES qu'il retravaille pour l'occasion ("Le Grind", "Bob George" ou "Rockhard in a Funky Place" qui concluait telle quelle la troisième face du CRYSTAL BALL) et d'autres enregistrés au cours de l'année 1987.
L'album terminé, un numéro de série lui est attribué, des dizaines de milliers d'exemplaires sont fabriqués, et il doit sortir le 8 décembre 1987 sans titre ni nom.

Finalement, une semaine avant la sortie, Prince se ravise, et après des heures de conversations téléphoniques avec Mo Ostin (big boss de Warner), il obtient l'annulation de l'album. Tous les exemplaires sont détruits devant huissier (sauf évidemment ceux qui ont fuité pour le marché noir et servi de base pour créer les pirates - on parle de dizaines de licenciements aux usines Warner des Pays-Bas). Prince a néanmoins conservé un carton de 33T qu'il distribue occasionnellement à ses amis. Pas étonnant qu'il ait été si peu compliqué de se le procurer.

Le black album est finalement paru sept ans plus tard, dans l'indifférence la plus totale, vu que tout le monde l'avait déjà. À noter que s'il était paru à la date prévue, il aurait été le tout premier album à porter la mention "Parental Advisory : Explicit Lyrics" qui venait d'être créé (en grande partie à cause de Prince).

Pour le contenu, Prince propose un funk bien costaud qui ferme leur clapet à tous ceux qui pensent qu'il n'est plus capable d'en faire. Et c'est très bon. On se demande juste ce que "When 2 R in Love" vient faire là.

"Dead on it" :
https://www.youtube.com/watch?v=wFg9-LyjtII

Annotation :

1987-88

Le black album annulé, Prince retourne en studio pour enregistrer en vitesse un album de remplacement en décembre 87/janvier 88 (En vitesse... façon de parler. Pour lui, c'est le rythme habituel). Il conserve toutefois "When 2 R in Love " (dont personnellement je me serais bien passé) et recycle "The Ball" de CRYSTAL BALL qu'il réenregistre avec de nouvelles paroles et de nouveaux arrangements pour devenir "I No", qui fait l'ouverture. Pour le reste, il continue les expérimentations sonores, et produit une musique plus difficile d'accès, moins immédiatement accessible ("Glam Slam"). On pense d'ailleurs parfois à Zappa.
Si le début de l'album est assez rude ("Alphabet St." n'est pas le 45T le plus "facile" qui soit), la partie centrale de l'album est de très haute volée : "Anna Stesia"/"Dance on"/"LoveSexy".
Après l'agaçante "When 2 R in Love", on reprend avec de l'excellent, d'abord avec l'éthérée "I Wish U Heaven" et surtout, pour conclure, LE chef-d’œuvre de Prince : "Positivity". Sa plus grande chanson !

Si l'album peut se montrer parfois difficile d'accès - c'est un disque qui se mérite et qui ne se révèle qu'après plusieurs écoutes - il n'en compte pas moins parmi les sommets de la carrière de Prince. LOVESEXY bénéficie d'une ambiance générale unique qui profite aux morceaux les plus faibles. C'est aussi le dernier grand disque de Prince avant longtemps.

L'album eut un bon succès en Europe, mais faible aux USA à cause de sa pochette qui fut censurée. La tournée qui s'ensuivit en 1988-89 fit un carton, mais fut déficitaire, tant elle coûta cher. Intéressant aussi de constater qu'il interpréta des extraits du black album durant celle-ci ("Bob George", "Superfunkycalifragisexy"), alors qu'il exhortait le public à ne pas l'acheter (cf. le "Don't buy the black album" dans le clip d"Alphabet St." ou dans le livret du futur "symbol album" de 1992).

L'âge d'or de Prince s'arrête ici.

"LoveSexy" (feat. Camille) :
https://www.youtube.com/watch?v=1Ot8eRTD0kY

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1986-88

Prince et Mavis Staples ne se sont jamais rencontrés pour l'enregistrement de cet album. Prince envoyait ses chansons à Staples qui enregistrait sa voix dessus et les lui renvoyait.
Ils ont collaboré peu de temps après sur d'autres projets ("God Is Alive" pour RAVE UNTO THE JOY FANTASTIC ou "Melody Cool" pour GRAFFITI BRIDGE de Prince et THE VOICE de Mavis Staples).
À l'exception de "20th Century Express" et "The Old Songs" pour lesquelles Prince n'a rien à voir, toutes les autres chansons sont de lui, qu'il joue seul avec quelques musiciens supplémentaires à l'occasion.
L'album n'est pas transcendant, à part "Jaguar" qui était initialement prévue pour Sheena Easton et "Train" dont la version originale était sur DREAM FACTORY, ainsi que "Interesting" (et "Come Home" éventuellement). Sinon, on s'ennuie pas mal.

"Train" :
https://www.youtube.com/watch?v=WwK7ENbFnzg

Annotation :

1988-89

À la mi-décembre 1988, alors que Prince a séquencé une deuxième version de son prochain album (RAVE UNTO THE JOY FANTASTIC), Tim Burton le contacte pour lui demander d'enregistrer de nouvelles versions de "1999" et "Baby I'm a Star" qu'il utilise pour illustrer deux scènes du BATMAN qu'il est en train de tourner. D'abord peu convaincu par le projet, Prince se rend sur le plateau en janvier 1989 (alors qu'il a séquencé la dernière version de RAVE UNTO THE JOY FANTASTIC) et se montre tellement emballé qu'il envisage d'annuler la tournée japonaise du LOVESEXY TOUR en février.
Dès celle-ci terminée, il se met au travail et envisage "200 Balloons" et "Rave unto the Joy Fantastic" pour remplacer "Baby I'm a Star" et "1999". Il travaille encore sur le projet durant le mois de mars et ce sont finalement "Trust" et "Partyman" qui prendront leurs places. À l'ensemble des nouveaux morceaux, il en ajoute deux plus anciens, "Scandalous" et "Electric Chair" (tirée de RAVE UNTO THE JOY FANTASTIC), ainsi que "Anna Waiting" réadaptée "Vicki Waiting" pour coller au film.

Au bout du compte, cet album fait tout seul, sans participation pour la première fois depuis CONTROVERSY (en dehors de Sheena Easton pour l'affreux duo sirupeux de "The Arms of Orion"), est un bon album de funk. La production et le collage de "Batdance" sont impressionnants.
BATMAN marque le pas par rapport à ses prédécesseurs mais n'est pas aussi mauvais qu'on le dit bien souvent. Il remportera un gros succès aux USA, beaucoup grâce à la couv' de l'album (revanche de LOVESEXY boycotté par les distributeurs pour sa pochette ?), replaçant Prince au sommet chez l'Oncle Sam, pour la première fois depuis PURPLE RAIN.

Le reproche principal qu'on peut faire à cet album est d'avoir pris la place de RAVE UNTO THE JOY FANTASTIC (dont seul "Electric Chair" est rescapée), toujours inédit à ce jour, bien que certains titres soient parus de façon éparse au fil du temps.
(voir critique)

"The Future" :
https://www.youtube.com/watch?v=vzBmOEAIOHc

Annotation :

1981-89

Au départ, Prince et Morris Day se retrouvent pour enregistrer un nouvel album de The Time (qui avaient rejoué sur scène ensemble pour la première fois en 1987). Comme d'habitude, Prince fournit les morceaux et Day chante. CORPORATE WORLD est proposé à Warner et la sortie est prévue pour novembre 1989. Finalement Warner se ravise, considérant qu'un album de The Time devrait impliquer un peu plus les musiciens de The Time, et pas seulement Morris Day.

Sans implication de Prince, sont donc ajoutés de nouveaux morceaux par The Time seuls ("Blondie", "Skillet", "In your World", "Sometimes I Get Lonely", "Pretty Little Women" et "Pandemonium" co-écrite par Prince). Ils retravaillent des titres anciens de Prince ("Jerk out" et "Chocolate") et en conservent trois autres ("Donald Trump (Black Version)", "Data Bank" et "My Summertime Thang"). "Love Machine", "Shake !", "The Latest Fashion" et "Release it" sont éjectées, mais paraîtront - malheureusement - sur le prochain album de Prince, tandis que "Murph Drag" "9 Lives" et "Corporate World" restent inédites.
L'album s'appelle désormais PANDEMONIUM et contient également des enchaînements auxquels Prince a plus ou moins participé ("Dreamland", "Sexy Socialities", "Yount" et "Cooking Class").

Au final, l'album s'écoute plutôt bien, et les chansons de The Time sans Prince tiennent très bien la route ("It's your World" notamment). On apprécie aussi de trouver dessus quelques versions officielles de titres déjà connus dans leurs formes originales (pirates) par Prince ("Chocolate" basée sur celle de 1983 avec Wendy, Lisa et Jill Jones et "Data Bank" qui était à l'origine issue d'une excellente jam en studio avec The Revolution en 1986).
PANDEMONIUM est le meilleur album de The Time qui - fait unique - est également meilleur que celui de Prince qui paraîtra un mois plus tard.

"Chocolate" :
https://www.youtube.com/watch?v=GET6lbLEQIs

Annotation :

1985-90

TIMES SQUARED était à l'origine 26, le troisième album de Madhouse, conçu sur le même principe que les deux premiers mais qui s'est finalement transformé en album solo d'Eric Leeds, à la suggestion de Prince.
Le premier morceau ("Lines") enregistré au printemps 1990, est de Leeds seul.
Tous les autres morceaux sont issus de diverses sessions allant de 1985 ("Little Rock") à 1988 ("Cape Horn", "The Dopamine Rush", "Times Squared", "Once upon a Time") sur lesquels ont été ajoutés quelques éléments nouveaux en 1989. L'album n'est paru qu'en 1991.
Bon, il faut bien le dire, c'est plutôt de la musique d'ascenseur et on s'ennuie pas mal.

Un autre album, intitulé 24 (mais complètement différent), a été enregistré sous le nom de Madhouse en 1993 alors qu'il s'agissait du NPG. Il n'est jamais sorti.

"Once Upon a Time" :
https://www.youtube.com/watch?v=JZBgRLF8x7Q