Dissonance ludo-narrative

Annotation :

Histoire: Une bande de jeunes hackeurs font tout pour montrer au plus grand nombre que les grosses entreprises les manipulent, dans un scénario au ton léger et humoristique.

Gameplay: Vous êtes amené à prendre les armes et à tuer tous ceux qui vous barre la route, y compris agents de sécurité et policiers. La voix non létale est possible (mais pas encouragée), mais le fait d'être un tueur de masse n'a aucune conséquence ni dans l'histoire, ni sur vos nombre de followers, le jeu a même l'air de taire votre conduite, n'y faisant allusion à aucun moment même lorsqu'on parle de vos exactions. Tout ça pour inclure des fusillades qui devaient sûrement pas être la à la base, et qui ne sont pas du tout dans le ton du jeu.

Annotation :

Histoire: Un ton mature, qui tente d'humaniser le personnage principal et montrer à quel point sa survie est difficile.

Gameplay: Vous empilez les cadavres à coup de piolet en enchaînant les cascades improbables qui tuerais n'importe quel soldat surentrainé.

La suite c'est un peu pareil, mais le troisième épisode est un peu plus cohérent

Annotation :

Univers très réaliste, chaque détail est là pour nous donner une sensation de réel.

Gameplay: 4 chargeurs il a pris Jean-Mi ! En même temps il avait un bonnet et une écharpe, qu'est-ce qu'on pouvait faire ?
(Je sais bien que c'est le gameplay du jeu qu'est comme ça, mais justement, ça va pas avec le reste).

Annotation :

Le jeu se veut comme un jeu d'infiltration nous mettant dans la peau de 47, un maitre assassin méticuleux, mais nous donne la possibilité de dessouder des gardes de manière bien bourrine grâce à un genre de "marquer-exécuter", alors que le système de score nous pousse à éviter les fusillades.

Annotation :

Alors je dois ramener cette pioche à son propriétaire, nettoyer ce camps de bandits, faire cette quête deadric, tuer ce vampire, nettoyer cette grotte, entrer dans la confrérie noire, trouver une arme à l'autre bout de la ca... Comment ça, sauver le monde d'Alduin qui pourrait débarquer à tout instant ? Pas que ça à faire non plus ! (Bon, c'est pas un défaut majeur, ça nous arrange bien et on peut faire ce reproche à beaucoup de RPG, mais vu le nombre de quêtes et l'intérêt limité de la MQ, je voulais le mettre quand même).

Annotation :

Le jeu nous pousse quand même pas mal à la voir furtive et non létale (ne serait-ce que pour récupérer des hommes pour la Mother Base) mais il s'amuse à nous balancer régulièrement de l'action qui tâche, du combat de boss géant à l'affrontement direct avec des chars, sans possibilité de la jouer fine. Je comprends que c'est plus impressionnant niveau scénario, mais ça devient assez frustrant de devoir se faire larguer du stuff pas amélioré pour affronter Sahelanthropus parce qu'on s'est concentré sur le non létal.

Aussi, MGS, c'est la saga anti-guerre, en particulier nucléaire, qui adore les flingues. On déplore l'économie de guerre avec du tacticool, des meufs en bikini, des gros gunz et des ninjas cyborgs comme cerise sur le gateau. Le tombeau des lucioles avec l'esthétique de Michael Bay, c'est quand même pas très commun. J'ai entendu dire que Kojima avait stipulé que la guerre c'était nul, mais que les flingues c'était cool. Je sais pas si c'est vrai, mais ça résume quand même bien la saga.

Annotation :

Histoire: Nico Bellic est un personnage humain, désabusé, traumatisé par la guerre et perdu dans une Amérique dont il s'était bercé d'illusions.

Gameplay: On est un tueur de flics (entre autres). Même en suivant l'histoire à la lettre, on sera amener à bousiller du père de famille à la chaîne. Au vu du ton sérieux de l'aventure, je trouve ça pas très cohérent, Nico Bellic n'étant pas amoral, et ça la fout mal.

Annotation :

Histoire: Max Payne, ex-flic alcoolique, addict aux anti-douleurs qui échoue plus ou moins à faire son boulot. Pas beaucoup plus qu'une épave, en tout cas en début de jeu.

Gameplay: Le mec marche à peine droit et t'aligne gangsters, flics ripous, armées privées en surnombre et suréquipés. Le one man army par excellence, ça détonne avec l'état du personnage.

Annotation :

Dans l'histoire, vous incarnez différents soldats, suivants les ordres tels de valeureux héros américains.

Dans les faits, vous vous tapez tout le boulot, vous affrontez des armées entières tel un Rambo aux alliés incapables d'effectuer la moindre manœuvre utile.

Annotation :

Je crois que c'est pour ce jeu que le terme a été pour la première fois utilisé, dans un article de click nothing, qui explique que le jeu propose au joueur de suivre deux philosophies: la voie "objectiviste", basé sur l’intérêt de soi uniquement où la morale n'a pas sa place (ce que le jeu critique), et la voie subjective, émotionnelle. Ces 2 philosophies sont représentées par le choix des petites sœurs, et par les 2 antagonistes, Ryan et Sinlcair (à la base, vous êtes supposé aider Sinclair, en contradiction avec l’égoïsme de l'objectivisme). Le problème ici, c'est que la narration nous impose une voie, en nous obligeant à aider Sinclair pour progresser, alors que le jeu nous propose, par le gameplay, de choisir entre ces deux voies, par le biais des petites sœurs. Alors c'est très incomplet, voilà l'article original pour les intéressés : http://clicknothing.typepad.com/click_nothing/2007/10/ludonarrative-d.html

Annotation :

Sans doute la saga la plus utilisée comme exemple quand on parle de dissonance ludo-narrative. Dans l'histoire, Nathan Drake est un gars sympa et marrant, dans le jeu on annihile des armées de mercenaires sans trop de scrupules. Mais le fait que le ton soit tourné vers l'aventure bon enfant (on est plus la pour en prendre plein les yeux que pour se remettre en question) à la manière d'Indiana Jones, qui aligne des mecs mais osef c'est sytlé (et tant pis c'était des bâtards), la pilule ne passe pas si mal, en tout cas bien mieux que pour un Tomb Raider ou qu'un Watch Dogs 2. D'ailleurs le jeu nous filera même un flingue tranquilisant au début du 2 pour nous éviter de buter des gardiens de musée (bon on en balance un du toit, mais il tombe dans l'eau, alors on va dire que ça va, il sait nager). Du coup c'est vrai, le décalage est visible mais est bien moins dérangeant que pour d'autres franchises, et n'empêche pas tant que ça d'apprécier l'histoire et les personnages, même si je n'arriverais jamais à me faire à un Nathan Drake brisant froidement la nuque d'un garde lambda - Tu pouvais pas l’assommer, ce pauvre type ?

Par ailleurs, on incarne un one man army, qui se fait des armées à lui tout seul, avec un jean et un t-shirt à manche longues comme seules protections.

Annotation :

Pour augmenter la tension et l'atmosphère du jeu de manière un peu cheap, les devs ont eu la brillante idée de rendre notre héros incapable d'avoir une lampe-torche accrochée à son flingue. Le futur, c'est plus ce que c'était...

Annotation :

On a droit à un aigle-drone, une esquive qui ressemble à un Dash et à une flèche téléguidée. Bonjour l'immersion.

Annotation :

Le protagoniste me paraît être un mec plutôt en forme: il te tape des sprints de 40 secondes sans broncher, se casse la gueule, se fait planter des clous dans les mains, mais continue sans trop de soucis. Mais notre héros n'est pas foutu de prendre une pelle et de se défendre, se fait bousiller par le premier clampin sans effort et ne peut tenter qu'un misérable coup de pied pour s'échapper, même face à des victimes d'épidémie visiblement à l'article de la mort.

Annotation :

Pour Ubi, les flèches téléguidées et les aigles drones en Antiquité c'était pas assez, alors maintenant on a du TP insta-kill qu'on peut enchaîner à foison. Bah oui, fallait juste y penser.
https://www.youtube.com/watch?v=WnLNmbf_ikE - de 7min50 à 8min10, le futur de l'infiltration.

Annotation :

Le scénario voit Jin, le héros, emprunter la voie du fantôme (en gros, on tape dans le dos et là où ça fait mal) pour sauver son peuple des mongols.
En jeu, les combats sont bien plus intéressants et gratifiant que toute l'infiltration petée du jeu. Vous foncerez sans doute katana au vent sur l'ennemi, sauf quand le jeu vous en empêchera pour coïncider avec le scénario. Pas très classe.