Films vus en 2023

Annotation :

Le premier film de l'année se passe à Maubuisson ? C'est une année qui commence bien ! On reconnaît bien le centre-ville en plus. A part ça c'est du très bon avec des thèmes (survivalisme, nature, instinct) qu'on a pas forcément l'habitude de voir au cinéma (français). Les acteurs sont ultra quali, je suis toujours infiniment in love de Adèle Haenel, c'est une raison à elle tout seule d'aller voir ses films. Pas mal de scènes et de répliques ont le pouvoir de marquer (j'ai une vie à retrouver, si tu es incapable de te concentrer tu es incapable de survivre...). C'est romantique, drôle (la scène où ils discutent à la station service), estival : un film qui fait voyager alors même qu'il se passe dans la forêt de chez nous ! Bien bien dégoûté d'avoir raté le casting du règne animal du coup quand je vois le talent de mon homonyme Thomas Cailley.

Annotation :

En bonus sur le DVD, sa nature de court-métrage bride un peu le projet, on sent que ça reposait sur pas grand chose et ça s'arrête un peu quand ça aurait dû commencer... Mais c'est normal ! Sachant que ce sur quoi ça repose est extrêmement solide et plaisant : des acteurs vraiment exceptionnel, le gamin est dans le haut du panier de ce qui existe en France. Un pitch tellement lunaire qu'il égalerait presque Le Genou de Claire (Paris Shanghai à vélo.... pourquoi ??). Et une belle utilisation de la caméra, iconisation de la nature, c'est plutôt très joli... La scène vers la fin où ils vont voir la copine du gamin est assez sympa d'ailleurs.

Annotation :

Bon dieu que c'est lourd... Y'a pas grand chose qui va à part le fait de voir Schwarzy à poil. C'est assez mal filmé, tout le temps sombre et rien ne m'a paru visuellement réussi à part les courses-poursuites en bagnole dont je me fiche complètement... A aucun moment le film ne sublime son pitch, en soit ça aurait pu parler de n'importe quel mec musclé un peu énervé à aucun moment cette histoire de voyage dans le temps d'un futur dévasté n'est rentabilisée. Pas de réplique culte, pas de scène marquante (non l'attaque en stop-motion d'un mannequin de vitrine ne marque pas...), pas grand chose à retenir en somme de cette créature qui est pourtant devenue un classique ? Hâte de voir le 2... Ce film aura au moins eu le mérite de lancer la carrière de Schwarzy je présume.

Annotation :

Je ne sais pas si c'est grâce à leurs thèmes, leur rythme, leur mise en scène, sûrement un peu de tout ça mais les films de Kurosawa ont vraiment un poids. Ici aussi la pellicule est irradiée par la puissance de la nature, sa beauté (il y a un petit côté esthétique russe justement dans cette manière de filmer les paysages). Simple, un peu vide et pourtant terriblement efficace, grâce à des scènes stupéfiantes comme celle dans la taïga gelée, où ils doivent survivre face à une tempête de glace. La musique, les cadrages, l'accélération du rythme, tout est aux petits oignons pour offrir du cinéma avec un grand C (Gerry prend 1000-0 sur ce film d'ailleurs). La fin est bien faite aussi, malgré son côté classique, en bref c'est contemplatif mais qualitatif.

Annotation :

Il y a un côté Amélie Poulain américain... enfin allemand... enfin heu... C'est une histoire (à mon goût un peu trop) simple sublimée par une approche fantasmagorique du quotidien. Le film fourmille quand même d'idées visuelles intéressantes (filtre chromatique marqué, chorégraphies de placement, angles de caméra et mise en scène satisfaisante). C'est atmosphérique malgré un côté fleur bleue "tout le monde ilébo tout le monde ilégentil" un peu trop prononcé pour moi (j'accroche pas trop à la personnalité de ces gens).

Annotation :

https://www.senscritique.com/film/brazil/critique/282769552

Annotation :

Film rude. Plutôt bien mis en scène, on sent que Mendes sait quoi faire avec une caméra et ça fait plaisir. Après niveau écriture je suis plus mitigé, je trouve ça pas forcément hyper pertinent... La deuxième partie m'a paru beaucoup moins intense que la première par exemple, où on essaie de comprendre ce qui se passe et qui va se passer dans ce couple. Certains trucs sont un peu bizarres d'ailleurs : pourquoi on voit quasiment jamais les enfants ? Pourquoi les scènes de sexe durent systématiquement 15 secondes ? (Ouch) Pourquoi est-ce que ça semble parfois un peu surjoué alors que c'est légendaire de retrouver le couple Winslet/DiCaprio ? Quoi qu'il arrive ce n'est pas vraiment les thèmes qui me touchent actuellement, sur le couple, vieillir ensemble, se retrouver enfermer dans une situation alors que je n'ai même pas encore franchit l'étape 1 de ce domaine...

Annotation :

Pas de doute, c'est du Dupieux à 200%, les afficionados (dont je fais partie) seront donc à la maison. J'ai été d'ailleurs surpris de découvrir que le montage accéléré de fin d'Incroyable mais vrai venait sûrement de là. Assez peu de scènes fonctionnent à mon goût malheureusement malgré une ambiance efficace comme toujours, dommage c'est peut être le moins bon film de son réal à mes yeux pour le moment !

Annotation :

C'est au moins aussi beau que le Roi et l'oiseau, très bon film pour enfants nouvelle génération. La patte graphique est unique et franchement splendide, cocorico, allant jusqu'à s'offrir des séquences "à la Fantasia". Une ambiance féérique à la candeur de conte de fée traverse le film de part en part, chapeau bas j'ai passé un super moment et je le garde en tête pour montrer à aux enfants que je n'aurai jamais. Malgré tout j'ai trouvé l'histoire un peu trop basique, limitée, un peu trop "album jeunesse" quoi, dommage mais ça reste bien sûr top !

Annotation :

https://www.senscritique.com/film/les_banshees_d_inisherin/critique/283224637

Annotation :

Alors bien évidemment c'est pas un grand film, bien évidemment il porte le poids de tous les défauts habituels des productions Dreamworks. Le côté épileptique, 500 idées (pas folles) à la seconde donc rythme désagréable, le fait qu'il soit quasiment impossible de lâcher un rire sincère devant le film, c'est pas drôle. Le fait que ça paraisse à la fois trop référencé pour des gamins et trop con pour des adultes (le gosse à côté de moi était plus tendu que fasciné devant le film)... Mais quand même, tout n'est pas à jeter et c'est avec ce genre de cas qu'on sent qu'il y a de véritables artistes qui travaillent même dans les studios les plus formatés. Il y a vraiment de l'idée dans le film, on sent même des tentatives non transformées, peut être bridées par les producteurs. Déjà pourquoi le film s'ouvre sur une masterclass d'animation à la Shingeki no Kyojin ? WIT Studio est venu en soutien ou quoi ? C'est dommage que les autres combats du film (peu nombreux) ne réatteignent jamais cette superbe. Pourquoi l'idée de la mort du Chat Potté est très classe et plutôt très bien mis en scène au début ? Dommage qu'elle revienne aussi peu dans le film alors qu'elle aurait pu être implémentée à la manière d'un Joker d'Arkham Knight (addiction quand tu nous tiens). Pourquoi la DA à la Spiderverse est plutôt très jolie avec même l'invention d'une nouvelle technique de cinéma j'ai l'impression ? Avec ces fondus qui font disparaître certaines parties précises du dessin en priorité pour donner une surimpression classe. C'est la première fois que je vois ça et c'est très joli et malin, pourquoi c'est un spin-off de Shrek random qui l'a inventé ? Si tout ça a été possible, c'est grâce à des gens qui se sont bougé les fesses, qui ont eu des idées, qui ont tenté des choses, dommage que leur démarche n'ait pas pu être menée à bout pour donner quelque chose de vraiment jouissif... Il y avait une très bonne idée en plus de faire un film pour enfants sur le fait de surpasser ses peurs (de la mort). On pourrait le remake pour faire mieux, donc au moins pour la créativité présente, le succès n'est pas démérité je suppose ?...

Annotation :

Bon en fait Wrong Cops était mieux... les situations étaient plus drôle car plus jusqu'au boutistes, les acteurs étaient aussi bien plus déchainés, ici ça va moins loin... Et puis surtout les 3 quarts du temps on voit pas vraiment où ça veut en venir, c'est bizarre et... c'est tout. C'est quand même dommage, m'enfin Dupieux aura réussi à bien mieux maîtriser son thème de l'absurde dans le reste de sa filmographie. Wrong reste son film le plus sage, le moins passionnant, le plus oubliable, par contre niveau musique c'est toujours aussi propre. Il me reste à découvrir Steak et Nonfilm.

Annotation :

Mouais, je n'ai pas trouvé le film aussi culte que sa réputation le laissait entendre. Tout est vraiment cousu de fil blanc, c'est gros, ce qui fait que malgré une histoire de double-jeu assez intéressante rien n'est vraiment jouissif à mes yeux... A part quelques moments très bien mis en scène évidemment, comme la fin, effectivement Sergio Leone est né de ce film et de ce cinéaste. Reste une musique très surprenante pour un film de Kurosawa... une bonne ambiance, globalement assez drôle... et une bonne mise en scène, au service d'une histoire très timide à mon goût.

Annotation :

https://www.senscritique.com/film/babylon/critique/283678170

Annotation :

C'est quoi encore ce film de dégénéré ? Entre univers créatif Burtonien toujours aussi chatoyant (passages chantés après meurtre d'enfant, mise en scène souvent réussie, quelques idées visuelles originales, Depp et Elfman) et un côté factice et toc bien trop prononcé à mon goût (CGI mal vieillie même si c'était sûrement une prouesse technique à l'époque, plans sur décors virtuels vraiment pas beaux...). En plus au final assez déçu du message bien trop idéaliste sur la famille, Wonka qui se rabiboche avec son père, meh... Même si au final sa "vraie famille" reste ses nouveaux amis donc ça passe.

Annotation :

C'est pas le film le plus drôle que j'ai vu, mais c'est sûrement celui qui cherche le plus à faire preuve d'inventivité pour imaginer des situations complètement inattendues et décalées. Jeux de mots, gags visuels et runnings gags de l'infini... Un classique qui en aura inspiré d'autres pour sûr.

Annotation :

Tellement qualitatif. Le genre de pépites de l'ouest lointain qui donne envie de regarder des dizaines et des dizaines de western, car quand c'est fait comme ça, quel plaisir. D'un classicisme absolu (cf. les têtes d'affiche), mais exécuté avec une générosité qui régale le spectateur. Répliques burnées, gâchettes qui partent à tout moment, tous les persos sont emblématiques (petites vibe 7 samouraïs pour le recrutement d'ailleurs), les scènes bien choisies et le film est autant riche au niveau de son action, graphique et réaliste que dans son humour. La scène de bagarre de saloon rentre directement dans mes annales du cinéma d'ailleurs : j'avais jamais vu aussi bien hors dessin animé. Dans les westerns du kokoro même si ça ne sort pas des sentiers battus.

Annotation :

Ca m'embête de saquer le film, d'autant plus qu'en voyant son discours lors d'une rencontre, on voit que le réal avait les meilleures intentions du monde, mais c'est tout simplement pas ce que je vais chercher au cinéma... Moi ce que je veux, c'est de l'émotion, et punaise à aucun moment la moindre chose n'a été dégagée de l'écran pour moi. Encore un film "d'utilité publique" comme Goliath l'année dernière pour montrer des aspects problématiques de notre système, tant mieux si ça fait connaître l'affaire Kearney. Mais franchement mieux vaut aller lire le livre dont c'est adapté histoire de se renseigner sur le monde réel, car là en terme de cinéma, ça rame... Progression de thriller éculée, acteurs fatigués (à part Gadebois... et moi aussi j'étais fatigué d'ailleurs, ça a pas aidé le film), mise en scène ultra timide et puis ça fonctionne pas quoi ! Quelle dommage que ce soit si peu intense, instructif, fourni en réflexion... Le film n'a pas la pertinence d'un documentaire, j'ai l'impression qu'il n'existe que dans le but de médiatiser l'affaire auprès du grand public. Si je devais reprendre la même base, pour proposer quelque chose autour de l'agression de Maureen j'aurais peut être complètement passé les péripéties de son attaque et j'aurais centré le film sur comment se reconstruire après un bourbier pareil. Comment les gens se sont comportés, quelle travail elle a fait sur elle-même pour s'en relever. Il y avait sûrement moyen d'extraire quelque chose de constructif de tout ça plutôt que de "simplement" relater l'histoire avec une ambiance de thriller pour ménagère. Salomé a d'ailleurs expliqué que leur démarche se voulait proche du réel, qu'il avait discuté avec Maureen, que pour les scènes de procès par exemple les répliques des concernés étaient exactement celles des comptes-rendus du tribunal, et c'est louable. Mais il a aussi dit qu'ils avaient "atténué ce qu'avait dit la première juge (femme) car c'était trop, les gens trouvaient que c'était pas crédible". Et typiquement je ne pense pas que ce soit une bonne décision, il fallait aller jusqu'au bout de la démarche, complètement pour obtenir quelque chose d'artistiquement jouissif même si ça paraissait trop ! Ce n'était pas trop, c'était justement la réalité... Yvan Attal n'a pas l'air assez machiavélique dans le film d'ailleurs, juste à bout de nerf... un point de plus pour Niney dans Goliath l'an dernier.

Annotation :

C'est marrant car 8 femmes c'est quasiment le film-prototype qui a conditionné la "comédie française" usée, dupliquée et répliquée à l'infini avec des gens qui se disputent... Chose que je déteste, que tout le monde déteste d'ailleurs. Mais là, c'est assez fascinant... Le script est tellement généreux avec déjà cette réunion des Expendables féminines françaises, ces répliques bien senties souvent assez grandioses et lyriques, et puis punaise ça pique pas mal avec des histoires franchement incestueuses, non vraiment pour la première fois j'ai trouvé vraiment jouissif de voir de grandes dames s'agresser de la sorte ! La mise en scène est d'ailleurs souvent bien sentie, Deneuve et Huppert à la fenêtre, le plan final qui donne presque le frisson (il aurait fallu qu'elle salue la caméra et qu'on entende des applaudissements), vraiment tout le monde est splendide dans le film. Les gags passent bien... finalement ce qui lourde un peu le projet, en plus d'un aspect un peu daté et le fait que ça aurait pu être encore plus jusqu'au boutiste, c'est premièrement les passages en comédie musicale, qui paraissent vraiment hors du récit et de l'ambiance générale et apporte très peu de choses (hormis sur la dernière scène bien sûr), les paroles ne sont vraiment pas fines et ça détonne avec le texte théâtral ciselé. Le deuxième problème c'est le côté un peu "kitsch" de la réal de Ozon, à la fois stylé et raté, notamment avec les larmes des personnages qui font toujours abusées... Ca va avec le côté théâtral j'imagine. En tout cas 8 femmes n'a pas usurpé sa réputation de classique culte, le film dégage vraiment quelque chose.

Annotation :

Comme dirait un grand penseur "Qu'est-ce qu'on fait où est-ce qu'on va ?", où va ce film ? Que voulait faire Shyamalan ? Pourquoi passer 1h40 sur un dilemme qui durait 5 minutes dans The Last of Us, pourquoi les persos se comportent de la pire des manière, quelle est l'utilité de présenter ce dilemme, et surtout où est le twist ????? Reste des performances d'acteur pas dégueulasse, un début de film assez drôle car lunaire (avec Batista qui boucle sur "Ouvrez s'il vous plait on doit faire quelque chose", presque une vibe Funny Games avec ces agresseurs trop gentils) et une pseudo-tension qui ne marche jamais vraiment... C'est vide...

Annotation :

Un film qui démontre l'immense talent de Tavernier dés son coup d'essai, et me donne envie de découvrir au plus vite le reste de sa filmographie. Un cinéma qui transpire l'authenticité, tout le monde paraît honnête : les acteurs via leur jeu au top, le script avec ses belles réflexions, Tavernier avec ses obsessions historiques et religieuses... Également avec ces prises de son, souvent infâmes au mixage inexistant qui fait qu'on entend plus rien dés qu'on est dans un lieu un peu ouvert... Ce qui n'entache absolument pas l'esthétique du film, absolument magnifique avec ces mouvements et placements de caméras sublimes. Autopsie d'un meurtre et photographie curieuse d'une époque, des choses qu'on a pas l'habitude d'aussi bien voir au cinéma -français-. C'est drôle, c'est extrêmement émouvant (la scène avec Madeleine), en somme c'est du très très grand cinéma et je dois me dépêcher de rattraper ça... L'unique défaut du film (mais qui contribue bien sûr à son ambiance) est peut être de présenter uniquement le point de vue des parents sans jamais réellement explorer celui des jeunes, et donc finalement des concernés... M'enfin le film n'était pas là pour ça.

Annotation :

Le meilleur et le pire du cinéma français quasiment coup sur coup (je parle du Tavernier que j'ai vu il y a 2 jours). Je cite le film "Qu'est-ce que tu cherches à exprimer ? C'est scolaire, je ne ressens rien du tout là". Jamais je n'avais ressenti cette impression de "clip", maintenant c'est chose faite. Les scènes s'enchaînent sans réel lien, hors de toute temporalité, rien ne dure, rien n'a d'impact, les personnages posent sur fond musical et ne s'échangent jamais plus de trois mots, j'ai l'impression que jamais une scène n'avait durée jusqu'à la première scène avec le maestro. Reste des acteurs (des actrices surtout) qui font bien le café, Oulaya Amamra en tête bien sûr mais ni sa sœur ni son père ne démérite. En bref ce n'est vraiment pas ce que je vais chercher au cinéma, cette émotion ne m'atteint pas...

Annotation :

Comme prévu je trouve la version Leone légèrement meilleure que la Kurosawa, malgré une ambiance évidemment moins grave... Tout se goupille mieux et est globalement mieux rythmé et filmé... La musique de Morricone sublime comme toujours. J'aime bien la légère évolution du personnage en fin de film d'ailleurs, quand l'aubergiste lui propose de revivre le même dilemme et qu'on voit qu'il s'est rendu compte que le jeu n'en valait clairement pas la chandelle... Un régal.

Annotation :

Très contemplatif, mais alors le film t'injecte petit à petit une émotion surpuissante, dont le point d'orgue aura été pour moi l'insoutenable scène du karaoké. Mélancolique, dépressif en baignant pourtant dans la beauté, le film montre bien que même dans l'environnement le plus chatoyant (les vacances) le malheur est possible, profondément ancré en nous et qu'il y a cet espèce de décalage, de déphasage (présent chez tous les personnages du film d'ailleurs). C'est bien mis en scène et les plans durent juste ce qu'il faut, la gamine est vraiment incroyable. Les non-dits sont tellement bien retranscrits, on sent qu'ils se forcent pour que tout se passe bien, que ce soit "amusant". Et pourtant il y a ceux qui volent dans le ciel (en parapente) et ceux qui restent cloué au sol, pour des raisons d'âge, d'argent, de mentalité ou peu importe. Grosse réussite sur la scène de danse finale d'ailleurs, là où pour moi Drunk échouait avec une proposition similaire j'ai failli lâcher ma larme sur cette collab Mercury / Bowie dont je n'avais jamais entendu parlé, arrivée au terme d'une montée crescendo de l'émotion. Sombrement splendide et carrières à suivre.

Annotation :

La vibe Rohmer est bien réelle, même si c'est légèrement en deçà bien sûr. D'une plastique sublime de par ses décors, ses couleurs, son éclairage, ses rares séquences musicales (celle à la fin où on revoit les lieux du film sur du violon / piano c'est du caviar, faites plus ça dans vos films !). C'est franchement drôle (j'ai explosé pendant très longtemps sur la scène du "Ca m'étonnerait pas de te voir dans une histoire de viol" ça me rappelle l'énormité de certaines répliques du genou de Claire, Macaigne a légèrement la dégaine de Brialy d'ailleurs, avec un côté loser malheureusement un peu trop accentué), et ça atteint également une certaine intensité passionnelle à plusieurs moments, je pense à la rencontre du plan à 3 c'est assez fascinant. Malgré tout il y a un petit problème, c'est que voir ces bourgeois galérer avec les choses de l'amour, se prendre la tête pour pas grand chose, ça oscille entre le touchant et le trop chiant... Parfois ça parle un peu trop. Mais au global le film est fin, beau, drôle, de la bonne came.
Je note une bonne idée particulière de réal : faire défiler la numération des jours rapidement pour montrer des événements qui s'enchaînent. Je n'avais jamais vu avant ce détournement de la grammaire "Nouvelle vague".

Annotation :

Malheureusement oubliable, car tellement peu généreux en dépit d'une immersion plutôt correcte dans le quotidien nippon. On sent bien la pression de la famille, de la société qui tend à effacer l'individuel de leur culture. J'aime aussi beaucoup la manière dont au début du film, on voit que ça prend du temps de réaliser ses projets et qu'il est facile de se retrouver à flâner quasiment 10 ans pour tenter d'entreprendre (non ce n'est pas une excuse pour ma situation actuelle). Simplement déjà que le film n'était pas pleinement convaincant en partie comédie, il se vautre complètement en partie drame. La partie tsunami du milieu est assez soporifique, l'émotion passe encore moins que sur la partie "Famille Asada". Le bilan global est très très bof, je me fais vraiment adoucir par le côté "Kureteiyu, Japon".

Annotation :

Esthétiquement et plastiquement c'est vraiment sublime, avec cette palette de couleur terne mais marquée et ces plans qui iconisent tellement bien. Bruce Willis sous la pluie avec son manteau "sécurité" il m'en faut pas plus pour trembler face à l'écran. Plutôt bien joué et intéressant en dépit d'un rythme un peu lent. Au moins on sent que sur chaque scène Shyamalan arrive à construire quelque chose, la tension monte, les émotions passent. Le twist est satisfaisant, qu'est-ce qui a bien se passer cette année avec Knock at the cabin pour faire un film aussi nul ? J'aime bien la plupart des thèmes mis sur le tapis, notamment autour des comics et de leur structure narrative même si ça reste pas mal en surface. C'est du très très bon.

Annotation :

Boudiou que c'était nul ! Ce qui m'a fait péter un câble (bon pas au point de me transformer en bête malgré tout) c'est que le film ne repose sur rien : ça n'a aucun sens ! Le comportement des personnages c'est du jamais vu, tout le monde fait constamment n'importe quoi, rien de logique ou d'acceptable ce qui fait qu'à aucun moment je n'ai réussi à croire à ce qui se passait. Les filles ne bougent pas, inertes, commencent à s'exciter magiquement le dernier jour, leurs réactions sont tordues, la psy se laisse écraser sans prononcer le nom de Kevin, se jette dans la gueule du loup sans prévenir personne d'où elle se rend, personne n'est jamais joignable ou ne semble pousser les recherches outre mesure, la psy voit très ce qu'il se passe et ne prévient pas la police. J'ai rarement vu un scénario aussi bancal. La mise en scène plagie Alien 3 avec ses poursuites en couloir et sa lumière jaunâtre. Les acteurs sont décents mais restent en timidité, surtout Anya qui est pourtant magnifique dans le film mais assez apathique sauf à des instants précis et James McAvoy fait une presta correcte en dépit du fait qu'on doit voir à peine 8 de ses 23 personnalités ! Punaise mais en lisant le pitch du film je m'attendais au moins à une performance d'acteur mais à part la scène de scène de danse sympa je suis tellement resté sur ma faim ! La fin avec la 24ème personnalité tend vers le côté nanar de la force, le rythme est aux fraises avec les interruptions permanentes de l'action entre cabinet psy, flashbacks et kidnapping. On s'attarde trop longtemps sur les délires bizarres du style "la horde" ou je ne sais quoi plutôt que de se concentrer sur la substantifique moelle de l'action qui se déroule. Cerise sur la gâteau : les effets spéciaux vraiment hideux particulièrement sur la cicatrice ensanglantée réalisée par un stagiaire et le fait qu'à la fin le débarquement du mec de la sécurité du zoo paraît vraiment sorti de nulle part... Mama je commence à comprendre la réputation qui entoure Shyamalan : ses films peuvent tout autant être sympathiques que complètement à côté de la plaque. Je commence à avoir peur pour Glass...

Annotation :

Un thriller redoutable d'efficacité (j'ai rêvé que j'étais traqué la nuit qui a suivi, l'impact du film n'est pas a remettre en question) grâce a sa tension constante et généreuse, ainsi qu'à son cadre très original d'immersion politique d'un quidam. Le protagoniste se pose en juge (comique) auquel on s'identifie vu le décalage entre la vie des puissants et sa culture.... Là où on ne s'identifie pas par contre c'est quand on subit tous ses comportements parfaitement absurdes, toujours là pour prendre la pire décision possible et cocher toutes les cases des choses interdites qui vont le mettre dans une situation dangereuse. Mais c'est pour notre plus grand plaisir, et pour l'avancée de l'intrigue, donc au moins c'est jouissif... Polanski en profite aussi pour distiller pertinemment des thèmes sur ses condamnations : l'efficacité des accusations et de la justice, leur violence... En bref un film original et bien mené malgré des incohérences et facilités constantes. Les acteurs sont aussi très bons.

Annotation :

Bon ben c'est quand même un bon film au global... Spielberg a définitivement le savoir-faire pour imaginer et réaliser des scènes percutantes. Alors certes la partie "drame familiale" est vraiment pas folle et surtout assez longue... Mais la partie "trouver sa voie, réaliser ses rêves" et les réflexion autour du cinéma ou même de la passion en général, c'est plutôt réussi. Y'a vraiment moyen de s'y retrouver en tout cas, j'aime comment le film montre cette espèce de distanciation avec la famille de Sammy très excitée quand lui est beaucoup plus contenu. La vision de la famille est plutôt bonne à mes yeux en tout cas, on voyage un peu aux USA, des anecdotes de jeunesse de Tonton Spielberg ont été adaptées définitivement et le caméo de Lynch je suis forcément client. C'est ni le meilleur ni le pire film de l'année... surtout vis-à-vis de la plupart des biopics de jeunesse de réalisateurs que je trouvaient assez faibles dernièrement. Au moins ici c'est pertinent, même si c'est un peu le parfait idéalisé américain, notamment au niveau des acteurs tous trop BGs. Le héros qui se fait bully, sensé être la victime de l'école mais qui est en position musclé + 0 acné. Meh.... c'est bien.