JVLIVS : Rétrospective de la saga

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« JVLIVS Prequel : Giulio » est une présuite sortie après les tomes I et II, et avant le tome III. Si on veut suivre une logique narrative telle qu'elle est proposée par SCH, cet album est assez particulier dans le sens où il peut à la fois être écouté avant le reste, car il raconte l'origine du personnage Julius/Giulio, mais aussi après, dans la mesure où sa vocation est d'apporter des éléments à une œuvre déjà existante. C'est peut-être aussi l'album dont la direction artistique est la moins claire, puisqu'il combine les lignes directrices des trois tomes suivants : le côté affamé de JVLIVS I ; les notes méditerranéennes de JVLIVS II ; l'introspection de JVLIVS III. C'est d'ailleurs un point positif selon moi, car on attend justement d'un Prequel qu'il s'inspire de l'œuvre originale. Quoi qu'il en soit, ce que raconte concrètement le Prequel en termes de narration, c'est la naissance, le baptême, ou simplement la vie de Giulio, un être entre l'homme et la bête, né dans une fournaise avec une ambition nuisible et pernicieuse qui causera également sa perte.

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Si le Prequel apporte des éléments à la saga, c'est « JVLIVS : Tome I - Absolu », sorti en 2018, qui pose vraiment les bases. C'est avec lui que tout a commencé, que le personnage de Giulio s'est constitué. D'abord, la cover nous présente avec beaucoup de protagonisme le personnage de Giulio dans une fourrure épaisse tel une bête effroyable, qui contraste avec le Giulio plus spontané voire naïf qui apparaît en retrait sur la cover du Prequel. L'intro VNTM plante directement le décor et prend tout son sens aujourd'hui, décrivant une bête effroyable, un loup féroce, affamé, agressif, et qui fera également parler son imprévisibilité sur des morceaux comme Mort de rire ou Ivresse & Hennessy. Le tome I établit également une direction artistique et sonore caractérisée par une ambiance méditerranéenne portée à son paroxysme sur le tome II, et des interludes devenues iconiques, qui constituent aujourd'hui un élément clé de l'identité de la saga. L'album finit par une outro en apothéose, Bénéfice, et traduit le début de l'apogée d'un personnage implacable, et pourtant destiné à une fin tragique...

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L'apogée de Giulio, amenée par l'outro du tome I, est illustrée dans « JVLIVS : Tome II - Marché Noir », ne serait-ce qu'avec la cover de l'album. On passe d'une bête dans son milieu sauvage au mafieux bien habillé, se baladant sur un port jonché de conteneurs portant son nom. Il a quitté Marseille pour venir poser ses valises et son emprise sur Gibraltar. Ce changement d'ambiance se traduit dans un premier temps par l'élargissement du champ lexical de la mafia, de la drogue, etc., et par l'omniprésence des ces notes méditerranéennes citées plus haut. On retrouve des sonorités plus claires, plus estivales. Mais le projet ne manque pas de tracks introspectives et termine notamment sur une note plus sombre avec Loup noir, qui marque cette fois non pas le début, mais la fin de l'apogée de Giulio.

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L'image du Loup noir est à la fois celle qui conclut le tome II et celle qui entame « JVLIVS : Tome 3 - Ad Finem », en apparaissant dans le clip de l'intro Stigmates pour accompagner d'autres images funèbres comme les corbeaux, les cicatrices de Giulio, le manoir délabré, la référence au Radeau de la Méduse... Des images qui résonnent également avec la cover de l'album, illustrant Giulio torse nu, les cheveux trempés, l'air abattu et vulnérable, écroulé au milieu d'une fontaine de sang. Tous ces éléments sont autant de symboles permettant d'établir une direction artistique tragique, qui traduit dès le début du projet la thématique centrale du tome III : la fin, la mort de Giulio. Les guitares chaudes des tomes I et II sont remplacées par des guitares électriques, et le thème de la mafia reste présent (étant un élément clé de la saga) mais se fait moins ressentir : la narration se veut beaucoup plus introspective, et met davantage en lumière le déclin de Giulio, qui se remémore sa jeunesse avec nostalgie (Deux mille), qui contemple ses stigmates (Stigmates), qui observe son pire ennemi dans son miroir (Dans la tête, Miroirs, La pluie), et se consume peu à peu... La fin de l'album ouvre peut-être le champ des possibles à l'interprétation, mais ma lecture personnelle serait la suivante : comme pour accomplir sa destinée, Giulio tient la promesse faite au début de l'album, et dit au revoir à l'ennemi juré qu'il voit dans son miroir, en se logeant une balle dans la tête pour aller chercher les réponses dans la lumière blanche.