Lectures 2022 annotées

Annotation :

C'est un classique ! Les bases du Livre noir ! Univers fantasmé originel !
Ah bah prévu comme ça je me suis lancé enthousiaste. Et puis plouf.

Notre détective narrateur a de bons traits d'esprits oui, il se passe des choses et j'ai eu un peu envie de savoir la suite oui, mais juste un peu.
Et en fait pas vraiment pas tant que ça, donc arrêt au bout de 80 pages.

Faut dire que le style n'est franchement pas fluide. Peut-être volontaire mais ça ne m'a pas pris dans l'affaire. Et c'est pas bavard, mais diable toutes ces descriptions inutiles ! Et en plus, l'atmosphère générale des environs restait assez vague, dans ma tête le bonhomme se balade toujours dans des endroits fantôches.

Et bien que c'est le genre qui veut ça, l'histoire est un peu grotesque. Et tout tombe dans la bouche du privé par hasard. Pourtant je suis client de ce genre d'ambiance au niveau films, mais là mouais. Sans que ce soit mauvais, pas follichon. Peut-être à lire ado plus..

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Dernier volet se déroulant dans la petite banlieue résidentielle de Valley Fields, avec le couple Malloy et leur acolyte/rival Chimp à la poursuite d'un magot. S'entrecroisant avec un jeune premier et son amoureuse, secrétaire d'une écrivaine à fort caractère. Et quelques autres persos wodehousiens.
Pas de sommet, mais des collines qui décrochent des sourires, on est en plein dans la formule valeur sûre.

VO

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Du fantastique au sens large début 20e : diablement moderne/précurseur et efficace.

En fait c'est tellement moderne qu'on a pas franchement l'impression d'avoir un vieux texte précurseur du genre, mais bien des récits en pleine force des genres.
D'autant que l'écriture est riche, limpide, tout en allant droit au but (les histoires ne faisant que quelques pages).

Côté histoires, on a le droit
- à une cité un peu perdue, dans l'ombre de ses héros anciens, entouré de barbares. Ambiance heroic fantasy un peu howardienne
- une cité mythique de l'orient où le destin se joue et se referme

..et puis on change de genres avec du fantastique contemporain poétique avec de petites bestioles innocentes (j'ai vu des marais avec des couleurs du jeu vidéo Ori), du fantastique eschatologique, des forces de la nature personnifiées, une aventure de héros, une histoire de fantôme..

Dit comme ça, ça ne se lit pas (voit pas), mais c'est très varié dans les genres et les ambiances, Dunsany explore toutes les pistes de l'héritage de la tradition anglo-saxonne (sans se laisser étriqué par les œuvres du 19e et
leur gothisme etc.).

Vo

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Grande forme ! Enchaînement de scènes hilarantes avec des personnages hauts en couleurs. Un petit bijou.

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Haha le titre et la couverture ne reflète pas du tout le bouquin.
Un des premiers romans (même si c'est le 14e bouquin..) qui titille une nouvelle piste de Wodehouse. On a le droit à une histoire où tout le monde veut kidnapper un fils de riche insupportable pour récolter le magot de la rançon (le petit "Trésor").

C'est au niveau du style que cela surprend un peu. On est pas encore dans la farce, mais il y a beaucoup de passages comiques savoureux et un perso de butler d'école au charisme flegmatique réussi.
A côté de ça, le livre passe à la narration à la 1e personne dans la 2e partie, et le narrateur partage ses déchirements sentimentaux au premier degré. Ces moments son bien écrits, mais ça contraste drôlement avec le reste surtout que ces passages alternent avec le reste des aventures.
Car oui aventures il y a, avec de l'action, des coups de feu et tout, et c'est bien prenant. Et au final le mélange prend bien, la touche dramatique donnant une profondeur au récit.
Pour les fans plutôt donc, mais une bonne pêche.

VO

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Encore un autre qui mélange le drame à l'humour, même si là la partie comédie dramatique tire franchement la couverture.
Bill est un jeune homme dynamique, dilettante et rencontre la belle Ruth chaperonnée par une tante envahissante et pèrée (ça veut dire que c'est son père) par un financier au petit cœur négligeant sa famille.
Jusque là c'est globalement léger, avec du second degré.

Et puis Bill doit s'absenter. Quand il revient, l'enfant a un peu grandi et l'environnement changé. Et là, c'est le drame. Enfin dans le genre je veux dire. On a encore un perso fantaisiste qui donne le sourire pendant ces passages mélancoliques ou tristes, et surtout on s'attache à ce Bill et sa bataille.

Ce bouquin qui doit être le roman le moins aimé des fans apparemment est au final encore une réussite dans un goût différent.

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Bennett et ses grenouilles. Ou plutôt Take Jenning for instance.
Oui ça fait sa différence niveau style. Et pour cause, la narration/style est un sacrément chouette, très british, flegmatique et distancée, avec pas mal de second degré. En somme, on a du Wodehouse light.

Et comme chez le Maître, c'est magnifiquement écrit, et ça se lit tout seul avec le sourire, en immersion dans un monde souriant et fantaisiste.

VO

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Maîtres du vertige : quelle promesse ! Forcément, virtuosité et voyage dans l'absolu transfigurant, ça attire. Mais la vente est un peu trop grandiose, à mon goût.
A savoir que je m'y connais pas grand chose en SF à part Dune, Fondation et Verne.

Détail dans la critique, ça ne rentrait pas ici

Annotation :

Recueil de nouvelles sur Ashenden, auteur britannique servant d'agent-secret pendant la 1e guerre mondiale, majoritairement en Suisse ; grandement inspiré de l'expérience de l'auteur.

Ashenden s'occupe de récupérer et de transmettre de l'information, et coordonne d'autres agents. (ce qui est la mission principale d'un agent secret dans la vraie vie), positionné majoritairement à Genève.
Les histoires sont tout de même axées romanesques (capture de terroriste, interrogatoire d'espions étrangers, suspicions d'agents doubles etc.), mais aussi sur les personnages (leurs caractères, réactions, sentiments). Sans être "psychologique" (boooring), j'ai le ressenti que c'est ce qui la démarche de l'auteur. Derrière tout ça, c'est avant tout des hommes et des femmes avec leurs sentiments, leurs pulsions etc. Et devant tout ça, il y a certes du romantisme romanesque, mais ça reste de la guerre et du conflit, qui laisse un arrière goût amer.

Bon, ça c'est ce qui transparaît. A la lecture : l'écriture est fluide et surprenamment moderne (dans le bon sens du terme), efficace. Les histoires ont la bonne longueur, prenantes, intéressantes, et on s'attache à Ashenden, personnage à la personnalité un peu réservée, ce qui est encore mieux vu, et plein de petites pointes d'humour pince-sans-rire.

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Stout et Wodehouse fans l'un de l'autre. Et ça se retrouve dans l'écriture aussi fluide que chez le Maître, dans un registre différent.
Premier tome d'une série du détective Nero Wolfe, de 70 et quelques tomes, le tout s'étant écoulé à 45 millions d'exemplaire. C'est fou que ce soit autant méconnu aujourd'hui. Bref, bref.
On a en fait deux détectives dans cette série, duo qui se complète au poil.

Nero Wolfe : un obèse, artiste de la déduction, qui ne sort rarement de sa chaise et encore jamais de chez lui. Génie comme le Holmes mais différent, souvent amusant.

Archie Goodwin : l'homme d'action, qui suit les consignes de Wolfe tpour l'investigation de terrain, out en étant de fort caractère n'hésitant jamais devant une intuition. Plus d'humeur et d'humour, c'est le narrateur.

C'est bien écrit et prenant, bien rythmé, on s'attache aux personnages principaux, qui ont tout un contexte avec d'anciennes affaires évoquées et d'acolytes présents. Et des persos il n'y en au final pas mal, bien rendus, ça rend tout le très vivant.
Chouette.

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Qui est en fait le même bouquin que Tales of Wonder, du coup je l'ai acheté deux fois, bigre.

19 histoires courtes (de 2/3 pages à 20). L'écriture est toujours simple et fluide, et efficace car on est dans l'histoire au bout de 3 lignes.

Au niveau fond, si le recueil L'épée de Welleran restait dans le fantastique fantaisiste large et surtout enchanteur, ici le spectre est un peu plus large. On passe d'une histoire respirant l'orient fantasmé à des histoires plus sombres et globalement contemporaines (même si Dunsany est toujours loin de se mettre des barrières). On pense parfois à Dino Buzzati ou à Twilight Zone (ou à Dorian Gray et ses copains).

Au final, lecture agréable mais :
- petit manque d'ambition, souvent Dunsany aurait pu aller bien plus loin ici, on reste souvent sur sa faim. Contrairement aux histoires de Welleran, on est dans la demi-mesure bien souvent, fort dommage
- un petit air de déjà vu. Bon là c'est pas très juste, car c'est juste que depuis plus de 100 ans ce type de récits a bien vécu.

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Wodehouse et Bolton racontent les anecdotes de leur carrière à Broadway. Ils les remettent en scène même car tout le livre est à la 3e personne.
Pas d'hubris, au contraire Wodehouse et Bolton sont juste des personnages des anecdotes, et le ton est très romancé, sans prise au sérieux.

On a donc droit littéralement (littérairement) à des histoires, toujours très fluides et amusantes. Une partie se retrouvent dans les romans de Wodehouse se passant dans le milieu du théâtre d'ailleurs, mais ça ne gêne pas le plaisir.

VO

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Ambiance toujours délectable et bon enfant, autant dans l'ambiance de l'école et ses gamins vitaminés et poshement mignons et à peu près dans tous les personnages, mais aussi dans leur relations avec les professeurs, paternels ou impétueux.
L'histoire en mode roman accuse quelques baisses de rythmes, et l'intérêt de l'histoire est moins constant que lorsqu'il y a plusieurs histoires liées entre elles.

VO

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Moi j'aime Dumas avant tout pour la truculence et j'ai toujours plus de mal avec la veine théâtrale ou dramatique toujours démesurée dans les coups de euh bah théâtre, les méchants trés méchants, la violence déversée à la dizaine de kilos au premier degré par moments etc. Ce qui m'a pas mal tiédit sur Monte-Cristo et La Reine Margot (et Balsamo)

On retrouve le même genre ici, dans une histoire centrée aux Pays Bas autour d'une pépite de fleur dans un contexte politico populaire agitée.
Bon si ça ne m'a pas passionné, le style reste délicieux (Dumas quoi) et l'amourette attendrissante. Et puis c'est court et ça se lit vite.

Annotation :

Nouvelles aventures de Jennings et ses camarades d'internat. L'histoire de base arrive à faire pas mal de petits détours pour éviter les longueurs, l'écriture est toujours impeccable et savoureuse, et l'ambiance de cette école avec ses professeurs attachants, ses élèves débordant d'énergie et de (sages) bêtises, ses matchs de cricket, les quiproquos et quelques scènes farfelues font toujours passer un doux et souriant moment.

VO

Annotation :

Des nouvelles empruntant aux différents cercles : Freddie Widgeon, Bingo Little, Mr. Mulliner, le Doyen, Ukridge, et enfin Jeeves et Wooster.

> Commentaire plumophile :
- Les nouvelles sont un peu plus longues que d'habitude (j'ai l'impression, j'ai tout à fait eu la flemme de vérifier), et auraient mérité d'être un poil plus courtes. Il y a une itération de trop dans la péripétie en gros.

- Un peu de recyclage sur certaines histoires qui semblent très familières

> Commentaire lecture :
Malgré les défauts, une plaisante lecture aisée, même si elle n'est pas très marquante.

VO

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Parfois dénommé grand-père de la fantasy, ce livre est surtout un revival du roman arthurien. (et car bon, enfin, euh, y a pas de fantasy ici, faut arrêter de chercher des filiations sous tous les cailloux)
Quand on sait que Morris était un fervent défenseur du traditionnalisme, cela prend tout son sens (sous un bon roi la vie est paisible, le travail de la terre et vie communautaire conduisent au bonheur simple etc.)

On a donc le chevalier tout gentil, tout naïf, partant du château en même temps que la fratrie pour sortir du nid. S’en suit cheminements sur les routes et les bois mal famés ; rencontre de demoiselles en détresse ; et quête vers la source du bout du monde, prodiguant sagesse et vie allongée.
- Et là où le livre réussit c’est cette pérégrination au gré des chemins et des pulsions du héros, et surtout cette ambiance un peu surréelle, inquiétante. Les forêts et manoirs sont lumineux mais peuvent basculer vers l’étrange, l’inquiétant, le maudit, sous un ciel menaçant et les figures de tyrants locaux.
- La quête est bien amenée aussi. Evoquée légèrement au début, elle devient l’obsession du héros progressivement (par la piste féminine), puis de mythe flou elle devient un périple au bout du monde captivant franchement bien relaté avec des images marquantes.
- L’itinéraire du personnage avant d’arriver à ce périple est tout sauf linéaire, changeant au fil des rencontres et de leurs récits. On découvre ce monde en même temps que le paladin. Les personnages sont nombreux, globalement intéressants, et les deux seuls personnages féminins sont attachants, notamment la première, figure très énigmatique dans un premier temps.

A côté de tout ça, restent :
- Le rythme. Il se passe toujours quelque chose, mais lentement. Je n’ai jamais eu envie de poser le livre, mais que les lignes s’avalent un peu plus vite. Car s’il y a peu de description de lieux/persos, la narration elle est détaillée et les répliques débordent un peu de mots. (comme ce bon ami dont vous aimez les histoires mais qui mets quinze plombes à conter avec des détails superflus).
- Le vocabulaire. Tellement passéiste le Morris qu’il écrit en vieil anglais (cas unique dans la littérature ?). L’exercice est intéressant et cela fait un bel objet de texte sur la forme, mais au final ça reste un exercice de style. Je n’ai pas vu de réel intérêt pour la lecture, et au contraire elle a souvent été fastidieuse pour la fluidité, même si on fait au bout d’un moment.
... voir la fin dans la critique

Annotation :

Encore un traduction de titre ridicule qui perd ce petit esprit délicieux.
Rien de neuf, toujours le même bon vieux, et autant dire que ça se lit avec une fluidité remarquable.

VO

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Opus avec le sémillant Oncle Fred qui prend encore à cœur de distribuer un peu de bonheur autour de lui en réparant les cœurs brisés, adoucir les relations de ducs colériques, et dénouer les manigances que plusieurs personnages orchestrent pour récupérer un pactole littéraire valant un petit trésor.

Oncle Fred, la terreur des atmosphères tranquilles une fois lâché dans le grand Londres, le sexagénaire à l'énergie juvénile sans relâche !
Autant dire que ces tirades sont toujours un petit plaisir. Et pourtant, parmi les trublions du Maître, ce n'est pas celui aux aventures les plus frénétiques. Petite déception du coup encore ça pourrait aller plus loin vu la vente.
Mais ça reste très bien et bien loin d'être trop calme.
I say, don't you know?

VO

Annotation :

ah l'aventure dans les contrées exotiques, la soif d'inconnu menant dans les cheminements incertains au gré de l'excitation et de la tension nouvelle.
Généralement, c'est de l'aventure de bonhommes viriles, eux face à la nature, aux éléments, à la trouvaille nouvelle au bout du chemin. Caractère trempé et intrépide qui nous embarque dans l'aventure d'une manière décidée et attachante, parce qu'on fait confiance au héros pleins de ressources.

Ce genre qui a fait et fait encore de belles pêches dans la pop culture est pourtant loin d'être récent, mais je ne sais pas si j'aurais pu citer des exemples dans la littérature française à part Jules Verne au final. Et cela fait d'autant plus plaisir ici !

Dès les premières lignes on est imprégné dans l'ambiance chaude de l'Afrique du Nord, avec tension et mystère déjà de la partie.
Faut dire que l'écriture est au poil, notamment dans les voix des narrateurs à la fois langage parlé direct, érudition et concision. Parfait pour le genre.

Des narrateurs donc car les récits s'enchâssent au fur et à mesure des rencontres, de nouveaux personnages racontent leur passé. Presque tous prenants et renforçant le romanesque multiple foisonnant.

Quant au récit : le récit est court et à l'essentiel et ne s'enlise pas du tout alors qu'il y avait des risques d'écueil ; les personnages sont attachants ; l'exotisme là ; et la tension perdure.

Je suis preneur de toute reco de bouquins dans le même genre !

*Il vaut mieux ne rien connaitre de l'histoire, notamment le résumé qui dévoile un peu trop de choses. Quelle idée de lever le voile de l'inconnu quand l'inconnu est le but !

Annotation :

Les school stories étaient très populaires en Angleterre, comme je l'ai découvert avec Jennings, exemple tardif.
Elles se déroulent souvent en internat filles ou garçons, et font les part belles à la camaraderie, les tours joués par les élèves entre eux ou aux profs, les compétions sportives, en somme la vie quotidienne de l'école etc.

Wodehouse en a écrit plusieurs au début de sa carrière avant de trouver sa voie, et ici le genre est hybride. Le bouquin alterne entre les tribulations des ados élèves et une histoire de pierre indienne mystérieuse confiée au perso principal qui devient pourchassé par de déterminés malandrins.

L'ambiance change radicalement entre les passages, mais c'est plutôt bien mené. L'écriture est évidemment efficace et propre comme du Wodehouse. Le narrateur étant par contre complétement effacé contrairement aux bouquins humoristiques ultérieurs.
C'est agréable, attachant et on se laisse prendre au jeu.

VO
(lecture et annotation et sous l'influence de microbes)

Annotation :

Pas mal de personnages, certains marquants dont un faux majordome que tout le monde se retient de baffer assez irrésistible. On approche ici de la fin de carrière du Maître, pour cet opus écrit à 89 ans, et ça commence à se ressentir, le tout a un poil moins de mordant que d'habitude, surtout sur la trame moins rocambolesque d'habitude.

Mais bon, I say, j'ai quand même pouffé pas mal de fois en lisant hein.

VO

Annotation :

Bob Mortimer est ce que les Grands-Bretons appellent un "national treasure" : une célébrité que tout le pays regarde avec affection et comme figure marquante de leur culture, en retour d'un personnage généralement charismatique et qui met tout le monde de bonne humeur.

Mortimer est connu pour une flopée d'émissions depuis la fin des 90's, quizz ou anthlogie de sketchs notamment, animées en duo déjanté avec le trublion Vic Reeves. Bob apparait encore maintenant en invités ou dans l'émission Gone Fishing, et à chaque fois il marque par sa simplicité et sa fantaisie qui gagne tout le monde.
Dans Gone Fishing, il montre une part plus touchante, en redécouverte de la vie depuis une opération cardiaque.

Et c'est peu après le succès de cette dernière, et dans la même démarche post cardiacité qu'il s'attelle à cette autobiographie.
Pendant une bonne partie du livre il alterne temps présent au moment de l'opération et sa convalescence, et les réminiscences depuis l'enfance. Un peu déconcertant de lire plutôt que d'entendre Bob, surtout dans une écriture relativement posée et introspective. Il partage ses souvenirs avec naturel, humilité, et c'est attachant et touchant.
D'un milieu populaire, il est timide et dévoué à sa mère. Et il se remémore comme les meilleurs souvenirs toutes les bêtises de l'adolescence avec de bons francs rires simples avec le petit gang qu'il a réussi à joindre. Et il est encore timide et réservé jusqu'à sa trentaine où il entretient sans conviction et avec un peu désillusion son métier de solliciteur (/avocat) pour des cas en difficultés sociales.

Pas de glamour ni d'esbrouffe, des situations terre-à-terre avec un regard qui l'est autant, laissant une bonne places pour les rigolotes anecdotes savoureuses. Il y a bien un peu ensuite de name dropping pour les années show business (dont une histoire de Jarvis Cocker chanteur de Pulp séquestré par les gardes du corps de Mickael Jackson), mais c'est franchement pas là ce qui intéresse, plutôt que sa progression candide et toujours humble. Parce qu'au final Bob ne sort que rarement (à part pour rigoler avec son double Vic, appréciant au quotidien plutôt de regarder la télé avec sa famille et ses chats tranquillement sur le canapé. Nature le Bob, et tellement attachant. Ah mais je l'ai déjà dis.

VO

Annotation :

Une aventure classique est de voyager dans le temps. De se retrouver débarqué lointain dans le futur ou dans le passé, faire face à la nouvelle situation intriguant et souvent dangereuse puis de se démener pour revenir à l'époque de départ.

Le bouquin est écrit en 1895 et la trame est déjà en place pour la foultitude de récits qui suivront. Le voyage dans le temps ici vise le très très lointain futur, et le récit du Voyageur ressemble fortement à l'aventure du héros débarquant sur une nouvelle planète (à ceci près qu'il y a des descendants d'humains).

L'a priori veut que de la SF aussi ancienne soit encore balbutiante, un peu poussiéreuse, vieillie enfin. Eh ben comme la plupart du temps, le classique prouve dès les premières pages qu'il n'est pas un classique pour rien et n'a rien à envier aux récits modernes.
Ecriture limpide allant à l'efficace, récit toujours en mouvement avec la tension de la survie dans un monde exotique tout en sensations.

VO

Annotation :

Je garde un souvenir d'un grand plaisir d'aventure exotique de la SF du cycle du Tschaï, lu il y a ahem 20 ans.
Motivation pour lire ce Cugel l'Astucieux après avoir vu des louanges qui indiquaient qu'on pouvait le lire indépendamment du reste du cycle. Ce que j'ai fait comme j'ai toujours un peu peur que les cycles soient longuets.

Et bien j'ai retrouvé ce plaisir instantané. Faut dire que Vance c'est de l'aventure. Ici en fantasy, celle des 60's, toute colorée et débridée. Avec des créatures ou peuplades variées suivant les régions d'un vaste monde, des sorciers, et ses villes et villages. Et surtout avec un héros qui se retrouve vite embarquée dans une odyssée/périple où il navigue de Charybe en Scylla.

C'est un peu le format le plus efficace de narration faut dire depuis plusieurs millénaires. Et ah comme Vance maîtrise cela. L'écriture est efficace tout en étant soigné. Toujours en mouvement tout en arrivant à infuser de fortes atmosphères au passage.
C'est au final assez sombre, le personnage principal à peu près amoral (le type de personnage qui m'irrite souvent comme ficelle narrative facile, mais ici c'est poussé à l'extrême et cela va très bien à ce personnage roublard tout en restant naturel et donc au final sympathique), tout le monde se fait rouler ou voler ou dépecer à peu près, mais le ton et l'énergie de la chose enlève tout plombant.

Bref, gros plaisir. 8,5

VO

Annotation :

Avis du drogué au Wodehouse :

La théorie du gratin dauphinois veut qu'on puisse sans se lasser se délecter d'un même plat dont la recette a été éprouvée en reprenant tous les bons ingrédients. Oui mais il faut que le Chef y mette son cœur comme à chaque fois, qu'il recréé l'œuvre encore une fois, et pas seulement l'ouvrage.

Et ici est une des rares fois où le Maître exécute mais la sauce ne prend pas vraiment. ça manque de pep's, d'étincelle rusée à tous les coins de phrases.
Le cocktail manque de tonique, de vie.

Je pense que c'est surtout dû au manque de charismes des personnages principaux. On a bien le magnat d'Hollywood qui ne manque pas de couleurs, mais en face Monty est assez plat, très effacé.

On pourrait croire que le Maître est trop vieux du haut de ses 90 ans passés pour tenir la spatule, mais la suite prouvera que beh nan même pas.

VO

Annotation :

Eh bien oui, à 92 ans, pour son avant-dernier (!) roman, le Maître, sait encore insuffler tout ce qui manque au bouquin précédent.

Cette fois-ci, tous les personnages sont marquants avec leur lots de piquants, les perso principaux sont dynamiques, tout autant que les répliques et tout le reste qui fuse tout autant !

VO

Annotation :

Oh c'est beau, oh c'est grandiose ! Dunsany pionnieurise en toute créativité efficace et avec une prose ciselée avec grand art.

Car oui en premier lieu ce qui frappe c'est ce talent de happer dans une histoire prenante dans un univers particulier en seulement quatre petites pages. Et ce tout en immergeant le lecteur, tout est empreint de poésie dans des univers fantasmés très imagés.

Et ces univers sont ceux de terres plus ou moins abstraites où les Dieux sont omniprésents. Au pluriels des terres et des Dieux car chaque histoire prend des déités différentes dans des endroits différents. A chaque fois tout est différent, tout est nouveau et création.
Vallées verdoyantes, temples abandonnées, chemins dans les étoiles, déserts au crépuscules, villes et leurs rois, conseils des Dieux, espaces mystérieux et immémoriaux, et autres ambiances ineffables.

Dunsany mixe éléments précis et d'autres plus flous, mystérieux, mystiques. Les Dieux ne sont jamais décrits, et pas mal de concepts abstraits sont enjeux (le Temps, le Destin...). On flotte dans une constellation d'histoires, de sensations dans les merveilles du petit à apprécier (la rosée du matin sur des champs de fleurs) ou dans les merveilles du très grand intouchable.

Et tout cela n'est jamais barbant, même s'il y a une certaine formule, le format change régulièrement ainsi que le ton, on suit les personnages ou les Dieux ou les Peuples dans leurs actions dans un rêve cosmique. Sense of Wonder.

VO

Annotation :

Classique Wodehouse.

VO