Les musiques d'Issy
Les coups de cœur des bibliothécaires d'Issy-les-Moulineaux. Chaque disque choisi est critiqué !
49 albums
créée il y a plus de 4 ans · modifiée il y a 7 moisThe Postmarks (2007)
Sortie : 23 janvier 2007 (France). Rock, Pop rock
Album de The Postmarks
Médiathèques d'Issy a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Il y a des disques pour lesquels tout semble presque trop facile, qui nous kidnappent dès la première minute tant leurs mélodies semblent faites sur mesure pour nos oreilles. Prenez donc les Postmarks : une voix adorable, mi-enfantine mi-caressante façon Françoise Hardy, reposant sur un doux lit de guitares, de violons et de carillons. Une ambiance de mélancolie soigneusement tissée qui évoquerait un Camera Obscura nocturne. Une suite de chansons au charme irrésistible, de "Goodbye" à la délicate "End Of The Story". Et pour ne rien gâcher, un livret parfaitement en accord où les paroles sont rédigées sur... des cartes postales. « Vous avez besoin de disques comme les Postmarks dans votre collection. C’est la parfaite compagnie pour ces moments où vous avez besoin de vous retirer du monde, vous cacher sous les couvertures, en essayant de croire à nouveau en la beauté du monde » (All Music Guide).
Défloration 13 (2001)
Sortie : 2001 (France). Alternative Rock, Pop, Rock
Album de Hubert-Félix Thiéfaine
Médiathèques d'Issy a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
La cuvée Thiéfaine 2001 n'avait pas manqué de surprendre les amateurs : trois ans après "Le Bonheur de la tentation", Hubert-Félix prenait un nouveau virage. Loin du hippie loufoque de ses débuts 70s ou du blues rock si cher aux vétérans français, notre franc-comptois favori s'essayait au trip hop pour peindre son œuvre de nouvelles couleurs. Pari gagnant. Les ambiances nocturnes et guitares distordues ont su renouveler le cadre, offrant un parfait écrin à ces sombres rimes. Les fastes de la solitude, Parano-safari en égo-trip-transit ou Quand la banlieue descendra sur la ville font désormais figure de classiques à réécouter sans modération.
Dizzy Spells (2019)
Sortie : 3 mai 2019 (France).
Album de Patience
Médiathèques d'Issy a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Roxanne Clifford s'était faite connaitre en menant au succès Veronica Falls, remarquable groupe indie rock. Son nouveau projet musical se pare d'atours beaucoup plus colorés : une démonstration de pop synthétique bardée de claviers enjoleurs. Difficile de ne pas commencer à se dandiner à l'écoute de The Girls are Chewing Gum ou White of an Eye. La voix de Roxanne conserve cependant une mélancolie sous-jacente, soufflant un froid équilibré dans cet excellent hommage 80s.
Tâle yâd (2012)
Sortie : janvier 2012 (France). Folk, Folk, World, & Country
Album de Oneira
Médiathèques d'Issy a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Ils recréent une tradition tirée de la mémoire de Thrace, de la Mer Noire turque ou de Finlande. Pour Leis Auras ils mettent en musique un texte du poète occitan Roland Pecoud, et pour La Bourdique, ils arrangent des mots du gascon André Minvielle sur un air crée par son ami Richard Hertel. Ils composent autour de quatrains en persan, en grec et animent les vers de Rumi (XIIIe siècle). Parfois la langue est inédite (Sorcière ou Râh), parfois la musique parle d'elle-même comme sur les deux interludes où desfantômes électriques ou électro chantent leurs secrets.
20th Century Masters: The Millennium Collection: The Best of the Del Vikings (2004)
Sortie : 2004 (France).
Compilation de The Del‐Vikings
Médiathèques d'Issy a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Curieuse histoire que celle de ce groupe de doo wop. Touchant au but dès 1957 avec les superbes « Come go with me » (entendue dans la B. O. du film Stand by me) et « Whispering bells », deux hits nationaux, les natifs de Pittsburgh craquèrent sous la pression, se scindèrent…et le public dérouté vit bientôt deux formations rivales jouer et enregistrer en revendiquant toutes deux l’appellation « Del Vikings » pour deux labels différents. Lorsque la justice parvint à clarifier la situation, le rêve était déjà passé.
Säkert! (2007)
Sortie : 7 février 2007 (France). Pop rock
Album de Säkert!
Médiathèques d'Issy a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Annika Norlin aime l'alternance. Quand elle ne chante pas en anglais sous le nom de Hello Saferide, elle endosse les atours de Säkert! pour retrouver son suédois natal. Et qu'importe la langue vu qu'elle met systématiquement dans le mille avec ses textes directs, son phrasé si particulier et son talent rare de songwriter. A noter que si ce premier album commence à dater, le récent single Arktiska Oceanen a démontré une forme intacte.
Secret Secret (EP) (2011)
Sortie : 2011 (France).
EP de Pushy Parents
Médiathèques d'Issy a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Projet de studio regroupant la crème de la scène indiepop suédoise avec notamment Roger Gunnarsson et Amanda Aldervall. Quatre chansons hors du temps, aux accents synthétiques parsemés d’éclairs 60’s. On peut remercier le label Elefant de nous offrir régulièrement ce genre de trésors.
https://www.youtube.com/watch?v=bSAL-PZPnEg
All Is Wild, All Is Silent (2009)
Sortie : 10 mars 2009 (France). Post Rock
Album de Balmorhea
Médiathèques d'Issy a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Bien qu'elle soit toujours aussi difficile à définir, la musique pop instrumentale est capable d'attendre des sommets comme ce disque le prouve dès la première écoute. Sur "Settlers" le piano se place au premier rang, rejoint par des guitares discrètes et de somptueuses lignes mélodiques tissées par les violons qui tournent parfois à l'orage électrique. L'ambition est perceptible : là où Virginia Astley se contentait d'évoquer une journée campagnarde, la bande d'Austin propose un mini tour du monde. Tout en lyrisme mais sans excès aucun, l'auditeur est projeté au dessus de paysages rêvés, de l'Ouest américain aux glaciers scandinaves... Onirique plus que planant, et définitivement beau.
Comeback (EP) (2010)
Sortie : 14 septembre 2010 (France).
EP de Brideshead
Médiathèques d'Issy a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Découvrir un groupe à l'occasion d'un disque de reformation tient de la roulette russe tant l'exercice est casse-gueule (demandez donc à House Of Love). Les Go-Betweens avaient réussi un coup de maître en la matière avec "Ocean Apart", sauf qu'on parle là de la plus brillante paire de compositeurs que l'Australie ait produite. Pas d'un groupe allemand inconnu au bataillon et n'ayant à son actif qu'un album sorti dix ans plus tôt. Brideshead donc. Sauf que...
La guitare est parfaite. La batterie sonne exactement comme il faut. Le chant dégage une douceur idéale, une compassion qui fait de Love In June la chanson de rupture la plus réconfortante qui soit. Le genre de chanson dont la simple pensée me colle le sourire, bref une pépite. L'hameçon nécessaire pour me faire commander ce petit EP qui vaut bien ses frais de port mastocs : good choice. C'est concis, pop et tout à fait charmant, gorgé de guitares jangly et de mélodies qui attachent comme une bruine écossaise.
Ray Noble - Midnight the Stars and You, in London 1930-34 (2001)
Sortie : 2001 (France).
Compilation de Al Bowlly et Ray and His Orchestra Noble
Médiathèques d'Issy a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Dans les années 30, Ray Noble et Al Bowlly comptaient parmi les vedettes du courant « British dance bands » également surnommé « L’âge d’or de la musique britannique ». Apparu dans les bals, ce style de jazz très populaire reste fascinant aujourd’hui avec un son cotonneux, typique de l’époque, au charme suranné. On reconnaitra parmi les chansons de cette compilation la superbe « Midnight, the Stars and You », immortalisée par Stanley Kubrick dans la scène finale de Shining.
Riot on an Empty Street (2004)
Sortie : 21 juin 2004 (France). Folk Pop, Indie Pop, Indie Folk
Album de Kings of Convenience
Médiathèques d'Issy a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Ecouter Kings of Convenience, groupe de folk et de pop norvégien, c’est un peu comme une caresse pour les oreilles, un moment de détente bienvenu, une musique calme et tranquille offrant une nostalgie agréable et positive procurant dans le même temps une fabuleuse puissance évocatrice. Privilégiant les chansons douces et mélancoliques dans des versions acoustiques assez minimalistes, Kings of Convenience n’est pas sans rappeler par moment Simon & Garfunkel, Belle and Sebastian, Elliott Smith ou Sufjan Stevens. Après « Quiet Is The New Loud », « Riot on an empty street » est le deuxième album du groupe dans lequel figure « Misread », le titre qui a véritablement fait décoller leur notoriété en France. La chanteuse Feist y fait également une brève apparition sur les titres « Know how » et "The build up". Un album à écouter sans modération et pourquoi pas accompagné par la lecture d’un bon livre car c’est une musique qui s’y prête parfaitement !
Treble and Tremble (2004)
Sortie : 28 septembre 2004 (France). Rock, Leftfield, Electronic
Album de Earlimart
Médiathèques d'Issy a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Il est des départs qui laissent des traces. Celui d’Elliott Smith avait poussé les Américains de Earlimart à délaisser quelque peu leurs camarades Grandaddy pour dédier leur troisième album à l’enchanteur Texan. Dès les premières notes, on est saisi par la fragilité de cette voix qui murmure sur quelques accords de piano. Tout en tension contenue, l’accrocheur Hidden Track évoque "Bled White" alors que Sounds mêle brillamment électricité et mélancolie. Malgré cet héritage marqué, le disque évite le double écueil du plagiat et de la dépression à bon marché : les lancinants All They Ever Do Is Talk et Tell The Truth Part I & II séduiront jusqu’aux auditeurs les plus optimistes en se greffant au cerveau dès la première écoute. Assurées ou à peine esquissées, les harmonies vocales se rapprochent parfois des Wondermints et poussent à la contemplation résignée. C’est d’ailleurs le principal sentiment qui émane de ce Treble & Tremble, en sus de la nostalgie et de la tristesse, persistante mais jamais pathétique, d’avoir perdu un être cher. Un bel hommage.
New Moon (2007)
Sortie : 7 mai 2007 (France). Pop, Rock, Acoustic
Compilation de Elliott Smith
Médiathèques d'Issy a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Outre sa large contribution à la bande originale du film "Good will hunting" qui lui avait valu les honneurs des Oscars, Elliott Smith disposait d'une faculté rare : il était absolument incapable de composer une mauvaise chanson. A leur manière, chacun de ses cinq albums publiés le démontre encore. Quatre ans déjà... quatre ans depuis le grand saut et ce qu'on pensait être le point final. C'est aujourd'hui que Kill Rock Stars publie ces titres qui tournaient déjà sur le Net depuis quelques temps. Composés à l'époque des albums "Elliott Smith" et "Either / Or", ils ne brillaient pas encore des cascades de pianos et de violons qui pareraient ses disques suivants : c'est juste un homme et sa guitare que l'on entend ici. On ne reviendra pas sur la voix d'Elliott, seule égale à elle-même et touchante au-delà des mots. On dira en revanche que ces chansons, si elles n'atteignent pas la fulgurance mélancolique d'un Between The Bars, trouvent enfin la place qu'elles méritent. Exposées en pleine lumière, elles offrent un nouvel épisode au talent d'un songwriter alors capable de laisser de côté des merveilles telles que Riot Coming, High Times ou New Disaster, et dévoilent ici une brillante reprise de Big Star, là des versions alternatives de Miss Misery et Pretty Mary K.
Songs About You (2004)
Sortie : 16 novembre 2004 (France).
Album de Language of Flowers
Médiathèques d'Issy a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Il y a des chansons magiques, de celles qui vous giflent dès la première écoute. De celles qu'on se passe des dizaines de fois en boucle, de celles dont on se demande comment diable on a pu vivre sans. Et lorsque j'ai lancé un clic curieux pour découvrir Language Of Flowers, j'ai su immédiatement que "Tara mascara" en faisait partie. L'incomparable sensation de décoller dès la première seconde, de rebondir sur la batterie, d'anticiper chaque note... Rien de vraiment original ici pourtant, je pourrais même dire que j'ai déjà entendu "Tara Mascara" cent fois dans le passé à travers d'autres titres. Ceux de Lush pour ce chant féminin décidé et un rien voilé. Ceux des Smiths pour cette pluie d'arpèges qui abreuve une solide ligne électrique que ne renieraient pas les Field Mice. Ceux de dizaines de groupes qui n'ont jamais percé et ne perceront jamais pour cette naïveté touchante. Et même à travers "De l'importance d'être Constant" du grand Oscar Wilde pour ce texte à l'hommage évident. Entendue cent fois donc, mais rien n'y fait : "Tara mascara" est, à mes oreilles, une grande chanson pop.
Et les autres titres, me direz-vous ? Tout simplement une démonstration de ce que la twee pop peut avoir de charmant et d'accrocheur lorsqu'elle est bien jouée, sautillante, sérieuse, désabusée, secondaire autant qu'indispensable. Personne ne citera jamais Language Of Flowers parmi les plus grands groupes de la décennie... mais dieu sait qu'ils rendent les journées meilleures.
Dave Godin's Deep Soul Treasures Taken From the Vaults, Volume 1 (1997)
Sortie : 20 mars 1997 (France).
Compilation de Various Artists
Médiathèques d'Issy a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Tout comme la pop, la soul a ses chercheurs : on ne dira jamais assez de bien du label Kent, responsable depuis 25 ans des plus belles rééditions existantes en matière de soul. Pochettes soignées, livrets superbes renfermant des informations de premier choix, et bien sur fabuleuse sélection d'artistes aussi brillants que méconnus : Spencer Wiggins, Mitty Collier ou dernièrement Al Wilson ont ainsi pu charmer de nouvelles oreilles.
Le disque qui nous intéresse ici est une compilation de deep soul, style caractérisé par l'emphase de ses interprètes ; les meilleurs y mettent tant de conviction qu'ils semblent placer toute leur vie en balance au cours des trois minutes réglementaires (James Carr en est sans doute le plus bel exemple et tout le monde devrait se jeter sur You Got My Mind Messed Up, son chef-d'oeuvre de 1967). Pas de stars sur ce recueil hormis la grande Irma Thomas, seule a avoir gouté aux honneurs de la presse française (tout du moins de Soulbag). Les violons volent la vedette aux cuivres au sein d'orchestrations impressionnantes qui mettent en valeur les voix divines de Jean Wells, Brendetta Davis, des Knight Brothers et autres Dori Grayson. Emerveillement maximum sur le "I'm not the one" de Larry Banks qui semble littéralement pleurer au cours de son interprétation. Musique et tristesse font décidément bon ménage.
Guitarras y tambores (2008)
Sortie : 1 septembre 2008 (France).
Album de Cola Jet Set
Médiathèques d'Issy a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Allergiques au sucre, passez votre chemin : sur ces 13 titres les Espagnols de Cola Jet Set offrent une pop enjouée, rayonnante, dont chaque note semble parler d'amour et d'été éternel. Les guitares carillonnantes esquissent un clin d'oeil aux Byrds ("El sueño de mi vida") et les choeurs lancent des harmonies et des choubidoubidou comme plus personne n'ose en faire ("Subidubi"). Seul écueil : les Barcelonais ne font pas dans la demi-mesure et certains crieront à l'overdose sous les assauts d'une production Haribo jusqu'au bout des cordes. Difficile cependant de ne pas fondre tant ces chansons aux tons d'arc-en-ciel réjouissent le coeur jusqu'à une curieuse valse instrumentale qui sonne la fin du bal.
Off the Radar (2008)
Sortie : 14 avril 2008 (France).
Album de Ally Kerr
Médiathèques d'Issy a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Né au nord du mur d'Hadrien, Ally Kerr partage avec les Delgados l'amusant honneur d'avoir vu l'une de ses chansons utilisées dans un anime : la jolie Sore Feet Song lui a valu ainsi une notoriété inattendue parmi les amateurs de mangas. Quatre ans plus tard, "Off The Radar" confirmait son talent de la plus simple des manières : ce disque est somptueux. On y trouve l'évidence mélodique des Lucksmiths au service de chansons qui charment dès la première écoute telles que There's a World, véritable démonstration de songwriting ("It's like I'm scared to face right up to what is true / my mind conditionned to protect what it once knew / 'cause all my thoughts revolve around one point of view / but there's a world, I got to make it to"). Amorino fait résonner la même corde intérieure que le Twilight d'Elliott Smith. Une tristesse lumineuse qui fait naître le sourire, une chanson à écouter en solitaire, les yeux clos et une main sur le coeur. L'entendre pour la première fois lors d'un concert hivernal avait fait disparaître les contours et le public du Heavenly Cafe, seuls restaient à mes yeux un musicien et sa guitare pour une éclipse touchante. La même beauté mélancolique court tout au long du disque jusqu'au long final piano-guitare de Footprints qui réveille les plus beaux rêves de Belle & Sebastian. Oh Glasgow, so much to answer for...
The Family Tree: The Roots (2011)
Sortie : 4 octobre 2011 (France). Electronic, Folk, Folk, World, & Country
Album de Radical Face
Médiathèques d'Issy a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Ben Cooper : trente ans, un physique de bûcheron pour la finesse de l'archer. Si le temps a passé depuis ce "Ghost" inaugural, ses mélodies en ont profité pour atteindre insidieusement quantité d'oreilles avec la gracile Welcome Home, désormais liée à différentes publicités dont une campagne à grande échelle de Nikon. Passé le sentiment d'incongruité, on a pu se réjouir de voir une composition intime se retrouver ainsi à portée du plus grand nombre. Combien auront poussé la curiosité jusqu'à son successeur ? Sans doute une minorité, mais ces happy few n'ont pas regretté le voyage. Car si la case folk fournit encore son lot d'artistes interchangeables au look pastoral, Ben Cooper ne tarde pas à démontrer qu'il a gardé de l'or dans les doigts. Beaucoup. Passée une timide introduction, on retrouve un piano qui pose la rampe de lancement pour de superbes plages de chant. Il pleut des mélodies, littéralement. Elles s'entrecroisent, interpellent, s'éloignent tandis que la guitare et les lignes de cordes semblent faire reculer l'horizon. Formule magique, les frissons ne sont jamais loin. Superbe Black Eyes, beauté de Ghost Towns à la mélancolie contagieuse. La fin s'approche déjà. Ben Cooper lance Mountains, grave des portraits de personnages en quelques esquisses. La montée est exquise mais cela suffira-t-il ? On se dit que les dix chansons passées nous ont montré le truc, qu'il en faudra plus pour faire mouche... jusqu'à cette rupture de la deuxième minute. La mélodie s'élève encore, captivante, comme un dernier trait subtilement empenné qui touche droit au coeur. Le genre de coup qui laisse bouche bée avec la seule envie de réécouter pour revivre le même instant de stupéfaction ravie.
Desperate Journalist (2014)
Sortie : 3 novembre 2014 (France).
Album de Desperate Journalist
Médiathèques d'Issy a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Il y a le disque qu’on guette depuis des mois, celui dont on parcourt les chroniques enthousiastes avant d’y risquer une oreille. Et il y a l’album surprise, l’inconnu absolu dont on tape le nom sur Spotify après l’avoir lu dans la programmation de son festival favori, et qui colle un sourire immédiat. Titre d’ouverture, « Control » est lancé par une judicieuse cavalcade de guitares et un refrain à double effet kiss cool. Le chant féminin ne manque pas d’énergie, avec un timbre évoquant irrésistiblement Katie Sketch de The Organ. Des mélodies qui vont toujours dans la bonne direction, une voix qui touche juste dans une ambiance indie 80’s du meilleur effet, pour une cohérence jamais démentie. A l’instar de l’excellent « Chorus » de Literature cet album fait office de bloc dont peu de titres semblent se détacher de prime abord. On l’écoute d’une traite, puis on réécoute, guettant ses propres coups de cœur tels que « Distance », sa ligne de basse et ses répétitions finales – GOOD! – Et puis « Cristina ». Et « Heartbeats », parce que j’aime les valses. Savourons car ils ne sont pas si courants, ces disques dont toutes les chansons vous tapent dans l’œil.
A Farewell to Youth (2013)
Sortie : 6 février 2013 (France).
Album de When Nalda Became Punk
Médiathèques d'Issy a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Un début hélas sans grand lendemain pour ces Espagnols qui reprenaient les codes de l’indiepop avec passion et maitrise au gré d’un mariage réussi entre guitares et claviers. Tout en mélancolie légère, le chant d’Elena Sestelo s’accorde idéalement à cette collection de souvenirs évoquant l’adolescence perdue. A ranger non loin de The Pains of Being Pure at Heart.
The Soul of a Bell (1967)
Sortie : 1967 (France). Rhythm & Blues, Soul, Funk / Soul
Album de William Bell
Médiathèques d'Issy a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
S’il fallait désigner le plus bel exemple du son Stax, « You don’t miss your water » l’emporterait sans doute. Publiée en 1961 et vendue à 200.000 exemplaires, cette chanson a largement contribué à l’essor du célèbre label. Après un détour forcé sous les drapeaux, William Bell revint à Memphis pour écrire et enregistrer les petites sœurs de ce coup d’éclat, dont le fédérateur « Everybody loves a winner ».
Was It Just a Dream? (2013)
Sortie : 4 novembre 2013 (France).
Compilation de Talulah Gosh
Médiathèques d'Issy a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Formé en 1985 par Amelia Fletcher et Elizabeth Price, ce groupe d’Oxford a représenté la quintessence du mouvement twee britannique avec sa démarche indépendante héritée du punk, ses 45-tours accrocheurs et des chœurs féminins dérivés des girl groups 60’s. Poursuivant sa route sous les noms successifs de Heavenly, Marine Research et Tender Trap, il a influencé de nombreuses formations.
Tea Time Favourites (2010)
Sortie : 5 juillet 2010 (France). Rock, Indie Rock, Pop rock
Album de Betty and the Werewolves
Médiathèques d'Issy a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Suivant la piste de Talulah Gosh, ce quatuor au trois quarts féminin dévale pied au plancher d'incroyables compositions où la pop sautillante lance des œillades au garage échevelé.
Everlasting Light (2013)
Sortie : 19 septembre 2013 (France).
Album de The Proctors
Médiathèques d'Issy a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Drôle d'histoire que celle des Proctors. Fondés en 1993 par Gavin Priest sur les cendres des excellents Cudgels, ils publièrent plusieurs singles en deux ans avant de s'éteindre. Définitivement ? La flamme indiepop les réveille d'un baiser près de vingt ans plus tard. Voilà les Proctors de retour sur scène et salués dans plusieurs petits festivals européens. De nouveaux 45-tours font leur apparition. Et pas question de s'endormir cette fois : Shelflife Records se fait le devoir de publier Everlasting light, premier véritable album que l'on n'espérait plus et qui frappe fort d'entrée. Difficile en effet de garder la tête froide à l'écoute de "The Trouble With Forever", ses mélodies aériennes et son refrain parfait où la voix de Margaret Calleja s'ajoute en soutien extérieur. Les arpèges carillonnants sont de sortie, tout comme le chant nappé d'écho. Pas de surprise, on a bien affaire à un disque d'indiepop telle que l'entendait Sarah Records, les Field Mice et quantité d'autres qui auraient vendu leur collection de cardigans pour les deux minutes trente-cinq d'une face-A réussie. Alors pourquoi écouter Everlasting Light aujourd'hui ? Pour la seule bonne raison d'écouter encore et toujours de la pop et de se repaitre de ses codes : les chansons auxquelles le groupe semble totalement dévoué. Pour "Fun Sunday" où Margaret tente une belle échappée. Pour "Perfect World", magistrale, qui avait donné le ton de ce come-back en se hissant à la hauteur du "Pristine Christine" des Sea Urchins. Pour ces touches de mélancolie et d'automne qui colorent chaque changement d'accords. Pour la production judicieuse de Ian Catt, pour la présence même partielle de Terry Bickers des éternels House Of Love. Et parce que même si l'on n'a jamais cru aux contes de fées, on se prend à sourire devant une Belle au bois dormant aussi joliment réveillée.
Future Me Hates Me (2018)
Sortie : 10 août 2018 (France).
Album de The Beths
Médiathèques d'Issy a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Les nouveaux chouchous de l'internationale pop sont néo-zélandais (ce qui n'étonnera personne) et se sont formés au cours de leurs études de jazz (ce qui est déjà plus surprenant). Elizabeth Stokes mène la danse à la guitare et au chant, renforcé sur les refrains par des choeurs masculins qui rappellent le meilleur de Veronica Falls. La suite de la formule, éprouvée et maitrisée, s'appuie sur des riffs énergiques, des mélodies accrocheuses et des compositions de tout premier ordre qui placent ce coup d'essai parmi les meilleures sorties récentes. Autres groupes à écouter également : Alvvays, Peaness.
Hardly Electronic (2018)
Sortie : 29 juin 2018 (France).
Album de The Essex Green
Médiathèques d'Issy a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
On ne peut que se réjouir du retour de The Essex Green puisqu’après une décennie d’hibernation, les New Yorkais démontrent dès « Sloane Ranger » qu’ils n’ont rien perdu de leur touche magique. Pop baroque, folk et esquisses psychédéliques se combinent toujours sans effort apparent et quand le rythme ralentit, c’est la douceur des cœurs qui se charge de faire fondre les cœurs les plus endurcis. Après une telle démonstration, il ne reste qu’à espérer recevoir des nouvelles de leur part avant l’an 2028.
Silver Sunshine (2004)
Sortie : 2004 (France).
Album de Silver Sunshine
Médiathèques d'Issy a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Ils avaient le plus beau nom du monde et un cœur gros comme ça. Originaires de San Diego, Californie, les trois membres de Silver Sunshine avaient leurs rêves remplis des années soixante et de leurs astres passés. Nourris aux doux seins de la mélodie parfaite, ils paraient leurs compositions d'accords ensoleillés provenant aussi bien d'Angleterre que de leur propre Etat. Mais surtout, surtout, ces troubadours modernes avaient de l'or dans les doigts. Qu'ils rendent un hommage appuyé aux Beatles et aux Kinks (« Way Up In The Big Sky », « If I Had The Time »), qu'ils s'essaient au folk crépusculaire façon Elliott Smith (« Nightmares », sublime) ou qu'ils claquent une véritable bombe power pop (ébouriffante Greenfield Park), c’était toujours avec la sincérité et l'absence de calcul des passionnés.
Ópalo negro (2016)
Sortie : 17 juin 2016 (France).
Album de Papa Topo
Médiathèques d'Issy a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Jeune musicien espagnol, Adrià Arbona Orero écrit ses premières chansons pop en 2008 et connait un succès précoce avec Oso Panda et La Chica Vampira, deux remarquables 45 tours parus chez Elefant Records (à découvrir dans la compilation Space Escapade Unit 1, disponible à la médiathèque). C'est après plusieurs EP et un changement de line-up qu'arrive enfin Opalo Negro. Dans cet album longtemps attendu, les nouvelles compositions prennent un tour ultra dansant à forte teneur 80s. On saluera tout particulièrement la chanson-titre qui forme un épatant single, l'effervescence de Quedate Cerca De Mi, ainsi que Je Suis Un Monstre, surprenant exercice qui voit Julia se risquer au chant en français.
There Is No Elsewhere (2018)
Sortie : 7 septembre 2018 (France).
Album de Haiku Salut
Médiathèques d'Issy a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Actives depuis 2011, ces trois Anglaises continuent de brouiller les pistes avec ce nouvel album qui fait figure d’étalon-maitre de leur discographie. Leur musique instrumentale dégage vie et chaleur, s’abreuvant tant à l’electronica et au folk nocturne qu’aux éclats de Yann Tiersen. Piano, guitares, accordéon et boucles électroniques rivalisent d’inventivité en gardant toujours l’auditeur sur le fil (superbe « The More and Moreness »). Le talent de Sophie, Louise et Gemma s’exprime également sur scène, où les trois musiciennes échangent en permanence leurs instruments dans une fascinante chorégraphie.
Air (2003)
Sortie : 2003 (France). Pop rock
Album de Ephemera
Médiathèques d'Issy a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Dix ans et pas moins de six albums au compteur : ces Norvégiennes ont eu une carrière plus longue que leur nom le laissait supposer. Sans doute leur disque le plus accompli, Air s’ouvre sur l’excellent « Girls Keep Secrets In the Strangest Ways » qui offre un aperçu de la maitrise atteint par le trio en matière de mélodies. Tout ici est doux, souriant, charmant et harmonieux tel ce « Diamonds in the Sand » et son irrésistible intro de piano. Définitivement pop.