Les oeuvres musicales aux sentiments indescriptibles

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Impossible de déterminer une ligne émotive à cette oeuvre polymorphe : entre le nostalgique Cygne, le majestueux Lion, le terrifiant Les Squelettes. Mais à l'image d'Aquarium, le plus célèbre morceau de l'oeuvre, c'est surtout une oeuvre inclassable où le sentiment d'étrangeté prédomine. Le morceau, au piano, décrit des notes qui ne retranscrivent aucune émotion précise, si ce n'est une sorte d'évanescence liquide et mystérieuse.

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Il est là aussi de déterminer la physionomie globale de l'oeuvre. Si certains morceaux sont clairement définis comme Mars, belliqueux, d'autres sont aussi nébuleux que contradictoire : Vénus est un morceau doux et beau mais parfois dur et inquiétant, Saturne est aussi lugubre que grisante, avec un final empli d'espoir après une traversée douloureuse et tourmentée et Neptune se veut sans sujet, mystique, laissant place à des choeurs infinis qui résonnent en écho dans le vide de l'espace.

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A la fois nostalgique, triste et heureux, résolument contemplatif, cet album est finalement une méditation introspective, paradoxale et magnifique.

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Là encore, place à une ambiance indescriptible, avec à la fois de la douceur et de la violence. Jamais le film comme la musique ici ne se lasse d'osciller dans des sentiments contradictoires. La bande originale de Vangélis est à l'image du scénario, laissant des doutes et une part d'interprétation, se contentant de distiller peur, amour ou mélancolie dans des sonorités orientales, électriques et métalliques.

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Etonnement, il n'y a pas de sentiments clairs associés aux saisons. L'oeuvre étant descriptive, elle montre aussi différents aspects et états de la nature selon les mois de l'année. Ainsi l'hiver apparait aussi doux que terrible, l'été aussi agréable que violent, lorsqu'il passe du soleil à l'orage. L'automne, oscille entre le calme et la volupté et le lugubre du froid qui s'installe. C'est ce qui fait toute la magie de cette oeuvre.

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Là encore, derrière la pompe et le brio de l'oeuvre se cache aussi une mélancolie ni joyeuse, ni triste. L'oeuvre ne dit pas si cette pompe, ce brillant, est agréable, langoureux, ou mélancolique. Il s'agit, comme nombre d'oeuvres de l'époque, d'une contemplation méditative.

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Comme les autres oeuvres présentes ici, il est difficile d'établir avec certitude le sentiment qui prédomine : parfois la joie pure s'immisce, comme un lever de soleil, tantôt la mélancolie presque morbide s'invite. Il en résulte, comme souvent avec des variations, une oscillation permanente, inconfortable pour l'esprit, majestueuse pour l'oreille.