Lumière sur le cinéma français

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Plus de 100 ans après la sortie de Les Vampires, il n’a rien perdu de son charme et de son efficacité. Si c'est imparfait et que tous les segments ne sont pas égaux, ça n’en est pas moins une jolie et intéressante réussite.

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Premier film de Julien Duvivier, vendu comme un western (mouai, allez il y a un pistolero mexicain et une auberge faisant penser à un saloon), Haceldama est surtout un film de vengeance, teinté d'un drame.
A mon sens, l'intérêt du film se trouve dans la mise en scène, les plans de Duvivier, plus que le film en lui-même, qui manque cruellement de tension, et même de clarté par moment.

https://www.cinematheque.fr/henri/film/48338-haceldama-julien-duvivier-1919/

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Un film dur, avec beaucoup de noirceur, et c'est sur ce point, notamment, que l'on reconnaît déjà le style de Julien Duvivier, qui n'hésite pas à mettre en avant les travers de la nature humaine. Il fait aussi preuve d'audace dans ses effets de caméra et montre, comme le fera dire Wilder à Gloria Swanson 25 ans plus tard, qu'il n'y a pas besoin de dialogue lorsqu'on a des visages.

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C'est très fort ce que fait Abel Gance dans son portrait de Napoléon, surtout tout ce qui tourne autour de l'enfance, des symboles qui indiqueront le futur du premier empereur français, le tout sur un rythme survolté qu'on ne voit pas vraiment le temps passé (pour un film de plus de 5 heures),
avec quelques prouesses techniques incroyables (sa façon de jouer avec les couleurs, la superposition de certains plans etc) donnant des scènes mémorables (avec le prof d'histoire, les batailles ensuite).
Le bémol serait qu'il axe un peu trop la dernière partie sur lui et Joséphine, au point que tout ce qu'il avait construit notamment autour de Napoléon durant la révolution, passe un peu trop au second plan, idem pour l'ascension du futur empereur et sa montée en puissance, en coulisse et aux yeux de la population.

https://www.senscritique.com/film/napoleon/critique/4541077

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C'est impressionnant, je me fais la remarque à chaque fois, mais de nombreux cinéastes muets fascinent tant ils trouvent des moyens pour contourner l'absence de dialogue et offrir des films regorgeants de subtilités et/ou de diverses émotions.

C'est sur le second point que La Chute de la maison Usher marque les esprits, surtout dans la dernière partie, avec une montée en tension assez forte, que ce soit grâce à la façon dont Epstein joue avec le mystère, ou simplement les plans ingénieux.
De manière générale, on sent que le but d'Epstein est d'expérimenter et mettre en place une atmosphère, ici plutôt gothique et troublante à certains moments, et c'est là toute la réussite du film, tant elle est prenante.

// https://www.cinematheque.fr/henri/film/48361-la-chute-de-la-maison-usher-jean-epstein-1928/

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Un film subversif, provoquant, marquant ou encore ennuyant, une ode à l'amour libre et contre les conventions et les morales venant notamment de la bourgeoisie, de la famille ou de l'église.
Unique mais déroutant.

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Premier film parlant de Jean Renoir, On Purge Bébé continent pourtant de nombreuses caractéristiques propre au muet, à commencer par une forte théâtralité. C'est très léger, ça ne vole pas toujours bien haut, mais rien de trop lourd non plus, ça en devient même assez agréable lorsqu'il évoque les mœurs et l'adultère.

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Vivre ses rêves jusqu'au bout, prendre le large, quitte à être égoïste ?
Voilà le dilemme de Marius, que Pagnol & Korda mettent brillament en scène, alors que le parlant en était encore à ses balbutiments.

Il y a un vrai sens de la tragi-comédie dans Marius, qui est un film à la fois drôle, très drôle même à certains moments, mais avec un fond qui relève de la tragédie, où l'amour partagé n'est pas défié par une troisième personne mais par la mer et l'appel du large.
Pertinent et brillants, les dialogues sont l'une des plus grandes réussites du film, surtout lorsqu'ils sont joués avec un tel talent, et des comédiens n'hésitant pas à faire dans le théâtral, registre ici parfaitement maîtrisé. Ce sont des personnages forts, il se dégage d'eux une authenticité (que l'on retrouve partout dans le film) et une certaine chaleur, d'ailleurs Pagnol ne se pose pas en juge, n'évoque pas de moral, et on voit bien qu'il partagerait presque le point de vue de Marius.
Un très grand film.

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Marcel Pagnol et Marc Allégret continuent l'histoire de Marius mais cette fois-ci, avec le point de vue féminin, et de Fanny surtout.
Il est, à nouveau, question d'une tragi-comédie, où Pagnol excelle dans l'usage des mots pour faire comprendre et ressentir tout le tragique de la situation, sans pour autant l'alourdir, bien au contraire, en restant plutôt léger, voire drôle lors de certaines séquences.

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Rarement un film aura aussi bien porté son titre, et Jean Renoir propose une oeuvre captivante de bout en bout, où il étudie la nature humaine dans ce qu'il y a de plus abject, pathétique ou encore faible, montrant à quel point la douleur psychologique est la plus forte. Michel Simon est remarquable dans un rôle de faible et de naïf, et la façon dont Renoir dépeint sa vision du monde est efficace et forte, tout en véhiculant diverses sensations.

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En signant À nous la liberté, René Clair met en scène une belle ode à la fraternité, la liberté et la vie, dans ce qu'elle a de plus simple. N'hésitant pas, comme le fera aussi Chaplin, à critiquer le travail à la chaîne et plus généralement la construction de la société et la différence de vie et de traitement entre les classes, il va vite axer son oeuvre sur des retrouvailles et les révélations de vrais et simples plaisirs de la vie pour le protagoniste.
Tourné durant la transition du muet au parlant, on regrettera les maladresses liées à ses procédés, les nouvelles caméras lourdes et couteuses qui empêchent les bons mouvements et donc des transitions entre les passages parlant et ceux filmés comme du muet qui laissent parfois à désirer. Enfin, ça n'enlève rien à la réussite du film, qui dépasse assez facilement cette problématique grâce à deux protagonistes forts, des seconds rôles qui fonctionnent, une maîtrise de la comédie, tant visuelle qu'écrite ou encore une atmosphère, parfois naîve, toujours prenante, qui laisse échapper un grain de folie, un vent de fraîcheur et une sincère dérision contre l'ordre établi.

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Jean Renoir propose avec Boudu sauvé des eaux une oeuvre excessive qui manque clairement de maîtrise satyrique et d'écriture, ne sachant pas bien mettre en scène une dénonciation de la société bourgeoise alors que les personnages peinent à vraiment être intéressants. Tout n'est pas à jeter, notamment grâce à l'aspect formel ainsi que quelques comédiens, mais l'oeuvre laisse clairement des regrets.

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Deuxième réalisation de Pagnol, Jofroi passe par toutes les émotions, et réflexions, c'est drôle, tendre, attachant et réaliste.
Partant d'une querelle, Pagnol étudie un dilemme moral, et rythme son récit par des personnages géniaux et des dialogues forts ainsi qu'une cassure entre un fond grave et son traitement léger. Tout est mémorable dans Jofroi, que ce soit l'aspect quasi documentaire sur le fonctionnement du village, ou simplement les diverses réflexions des personnages (le sophisme, la responsabilité dans un suicide, la première scène chez le notaire etc).

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Si l'idée de base est plutôt intéressante, et propice à une aventure trépignante, le résultat n'est guère à la hauteur, avec une écriture un peu faible (développement des personnages, des relations entre eux notamment) qui n'est pas vraiment compensé par les émotions.
Heureusement, il reste les idées, un Michel Simon qui porte le film et quelques plans/séquences qui fonctionnent bien.

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Avec Toni et en peu de temps (1h24), Jean Renoir évoque plusieurs aspects importants, à commencer par l'homme lorsqu'il est pathétique, l'immigration (ici italienne / espagnole) ainsi que la campagne, le sud et l'amour impossible.
Avec un certain réalisme, il s'attarde sur des personnages normaux, avec des problèmes quotidiens, jusqu'à ce que l'amour vienne s'en mêler, et c'est touchant, par son authenticité.
Le cadre (naturel, les accents, etc) participe à la réussite du film.

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Le concept de Cigalon est génial, un restaurateur refusant de servir ses clients par amour du métier, va tout faire pour en contenter un lorsque son ancienne blanchisseur veut ouvrir son restaurant dans sa ville !
Certes Arnaudy en fait des caisses, parfois trop, mais l'humour fonctionne, Pagnol évite le côté trop statique malgré l'aspect théâtral, et on a un univers de suite sympathique, sentant bon le terroir et le sud (et qui donne faim!).

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Julien Duvivier sublime un scénario initialement prévu pour Renoir et créer ce qui deviendra un mythe et l'un des plus beaux représentants de la génération Front Populaire.
Il y aborde plusieurs thématiques, parfois froidement, autour de la communauté, du bien communs ou de la propriété, et sublime de formidables comédiens (Gabin, Vanel, Viviane Romance etc).

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Dernier saga de la trilogie marseillaise, César permet à Marcel Pagnol de conclure une incroyable saga familiale, avec passion et tendresse, mettant une dose d'humanité et drôlerie au cœur de saisissant tableaux humains, avec un vrai sens du dialogue et de la tragi-comédie.

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Fernandel trouve avec François 1er un rôle à la hauteur de son talent, et se retrouve entre deux époques, tentant à chaque fois de vivre et de faire parler son talent. Le rythme est maîtrisé, l'humour fonction et l'oeuvre ne manque pas de créativité, avec quelques séquences plutôt mémorables et un réel plaisir à suivre cette aventure.

https://www.youtube.com/watch?v=eyviJQQCQiM

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Il y a un véritable charme dans Le Roman de Renard, que ce soit dans son histoire, la manière de la raconter ou tout simplement l'animation. Il évite les écueils du temps grâce à la maîtrise de la narration et du scénario, ce dernier évitant les lourdeurs ou morales douteuses. Les personnages sont bien dépeints, chacun sachant trouver sa place, tandis que quelques moments révèlent une poésie touchante ainsi qu'une jolie mélancolie.

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Renoir montre ici ce qu'est la Guerre et finalement la grande Illusion, à travers un camp limite utopiste qui servira finalement d'illusion à ce qu'est vraiment l'horreur de cette boucherie. Les personnages sont passionnants, on s'y attache et l'ambiance est prenante, et même humaniste et poignante lors de quelques grands moments de cinéma.

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Je connais encore peu l'univers de Marcel Pagnol, mais les rares fois où je m'y arrête, c'est un vrai plaisir, Regain ne fait pas exception.
Il met en scène un trio amoureux ainsi qu'une envie de redonner vie à un village qui ne compte plus que trois habitants au début du film, puis à une terre. Regain prône ce retour à la nature, ou du moins une communion, et la mise en scène de Pagnol va dans ce sens, il sublime les forêts, les champs, l'eau ou la montagne, lorsqu'elles passent devant sa caméra.
Il prend son temps pour raconter cette histoire, c'est simple et tire de cette simplicité une beauté, de l'humanisme et des émotions, sans avoir à insister, à faire dans la caricature ou à être lourd, c'est très fluide. L'atmosphère est tout le long prenante, les comédiens sont parfaits, tant les premiers que seconds rôles, la photographie superbe et bien des séquences sont mémorables.

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On ne sait pas d'où il vient, ou très peu, et on ne sait pas d'où elle vient. Il n'y a pas besoin de beaucoup de dialogues, de simples regards suffisent, ils s'aiment.
Classique du cinéma Français, Le Quai des Brumes fait simple mais authentique, Carné sublime un Gabin qui en fait magnifiquement des caisses, joue avec les yeux sublimes de Michèle Morgan et une foule de second rôle (Michel Simon, Pierre Brasseur etc) viennent bonifier une Tragédie avec un grand T.

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Plus je découvre Marcel Carné, plus j'apprécie son sens de la mise en scène, la beauté de ses plans et la facilité avec laquelle il manie la tragédie, la comédie et la noirceur, capable de les mêler, et de passer de l'un à l'autre avec fluidité.
Bref, c'est beau comme film, l'image, le ton ou les personnages, sublimés par de superbes dialogues (tant les connus que les autres) et des comédiens de hautes volées, à commencer par Louis Jouvet et Arletty.
Ici, la force se trouve notamment dans ses nombreux personnages, qu'ils soient secondaires ou non, ils apportent tous, et l'évolution fonctionne, jusqu'à un dernier acte beau, avec une variation simple mais belle sur l'amour.
Enfin, c'est aussi un film mélancolique, et cette atmosphère va peu à peu se mêler à de la tragédie.

https://www.senscritique.com/film/hotel_du_nord/critique/136088170

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Marcel Carné signe un film important avec Le Jour Se Lève, notamment pour les innovations et l'influence qu'il va apporter.
Le Jour se Lève marque surtout pour son personnage principal et l'ensemble des dialogues (de Prévert), avec quelques séquences mémorables à l'image de la rencontre dans l'usine.
C'est aussi par ses décors, superbes, ou l'utilisation du flashback que le film marque.
Néanmoins, il lui manque une émotion propre, un peu moins de froideurs et surement un peu de développement des autres personnages pour vraiment être à la hauteur de sa réputation.
C'est dommage sans être regrettable pour autant, ça reste une œuvre captivante et intéressante à bien des égards, en particulier pour le franc-parler d'un Gabin fantastique.

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Renoir propose avec La Règle du Jeu une oeuvre pleine de rebondissements et construite sur un rythme effréné où les personnages s’entremêlent pour nous offrir une inoubliable et sombre satire humaine ne manquant pas de fantaisie, ni de pertinence, alors que les comédiens sont remarquables.