Mon Top 1968

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LE cinéma... Que dire qui n'est déjà été dit sur ce film qui résume à lui tout seul le cinéma ? Pas grand chose si ce n'est répéter à quel point il se redécouvre à chaque visionnage, car il fait partie de ces œuvres exigeantes qui ne se donnent pas tout de suite mais qui enrichissent...

http://www.senscritique.com/liste/Excellent_trimestre_Stanley_continue_comme_ca/84322

http://www.senscritique.com/top/Les_meilleurs_films_de_Stanley_Kubrick/435789

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Oh oh oh jolie poupée... (cf critique)

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Peter Bogdanovich est probablement le cinéaste le plus sous-côté du Nouvel Hollywood, capable de livrer en une dizaine d'années des bijoux aussi différents que le très Cassavetien "Jack le magnifique", une déchirante "Dernière séance" en noir et blanc, et donc cette "Cible", un des trucs les plus traumatisants qu'il m'ait été donné de voir.

Je ne vous en dirai quasiment rien afin de ne pas gâcher le choc de la découverte, à part peut-être qu'il s'agit presque d'un anti-"Elephant" de Gus Van Sant, auquel on ne peut pourtant s'empêcher de penser continuellement. Quand l'un esthétise l'autre filme à plat, pour un résultat tout aussi puissant.

La relation mortifère entre USA et les armes ne date pas d'hier, la preuve.

J'aime désormais croquer dans Bogdanovich comme dans une pomme d'amour, alors je file déguster une "Barbe à papa"...

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Ok ok cette femme peut un tantinet effrayer : elle pourrait être le fruit d'un mariage entre "Peur sur la ville","Maniac" et "C'est arrivé près de chez vous" ou celui d'une partouze entre Wakamatsu, Godard, Lynch et Benazeraf, elle est anar, aime le jazz déstructuré, se promène les nichons à l'air tout le temps et à table elle se plaît à disserter sur la pendaison, la chaise électrique ou la décapitation.

Aurais-je oublié quelque chose ? Ah oui elle est un peu travelo aussi et parfois elle me chante des trucs étranges : « Il faut tailler les croûtes de fromage qui sont au fond de ton assiette, pour comparer la blancheur de ta peau à celle de la porcelaine. »

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Si vous aimez les véritables expériences cinématographiques, si vous recherchez des films qui ne ressemblent à rien d'identifiable, foncez sur ce "Dragon's Return", sorte de conte médiéval où on passe son temps à se demander où le réalisateur a placé sa caméra pour obtenir tel ou tel plan hallucinant, comment la bande-son à rendre jaloux un Gaspar Noé a été travaillée. Le cinéma tchèque de l'époque était l'un des plus fous, stimulants du monde, en voici une preuve éclatante.

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Grand écart car là on passe au dernier et plus surprenant, abrasif des Clouzot, le Clouzot grand malade, et tant mieux.

C'est dément et terriblement émouvant de retrouver dans "La Prisonnière", film malsain, dérangeant, ces plans hallucinés auxquels il avait dû renoncer 4 ans plus tôt dans "L’Enfer", œuvre inachevée la plus excitante de l’histoire du cinéma.

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Il me restait finalement très peu de souvenirs de ce "Devine qui vient dîner..." vu très jeune, donc il y a forcément très très longtemps.

Pour résumer j'avais uniquement gardé l'image d'un film à thème assez appuyé avec Sidney Poitier. Alors qu'en réalité c'est bien plus que ça ou plutôt bien mieux, car ce qui m'a cette fois marqué est l'absence salutaire de manichéisme, l'humour présent à chaque instant qui empêche tout pathos, la finesse de l'approche, en particulier pour l'époque. Et une chose primordiale m'avait échappé : la performance incroyable de Spencer Tracy, performance d'autant plus émouvante quand on sait les conditions de tournage et les liens qui l'unissaient à Katharine Hepburn.

Bref c'est une œuvre (malheureusement) intemporelle par son sujet, indémodable car elle raconte non seulement beaucoup de choses sur la société mais aussi sur toute une page de l'histoire du cinéma.

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Quelle surprise que ce film totalement méconnu de Robert Enrico dont je ne soupçonnais aucunement cette veine auteuriste !

"Tante Zita" est un film littéraire, libre comme la partition de François de Roubaix, profondément émouvant, mélancolique, où un metteur en scène se transcende, ose, du générique d'ouverture incroyable jusqu'à cette scène d'amour au ralenti, si kitsch qu'on frôle soudain David Hamilton. Et il y a la sublime Joanna Shimkus, sorte de mix magique entre Françoise Hardy et Jacqueline Bisset, véritable héroïne Godardienne.

NB : Cerise sur le gâteau, la version restaurée est très belle.

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Je parlais il y a peu, évoquant le formidable "Un jour un chat", des raretés et trésors parfois oubliés que nous permettent de découvrir ou redécouvrir les Cannes Classics, et en voici un autre très bel exemple.

"Mémoires du sous-développement" est un film d'intellectuel, au bon sens du terme, qui se permet de regarder l'évolution d'une société avec recul, évitant ainsi tout manichéisme et questionnant de manière radicale nos certitudes.

Mais si cette œuvre est imprégnée de politique, si les soubresauts et bouleversements de l'histoire cubaine imprègnent chaque centimètre de pellicule il s'agit aussi d'un grand film de metteur en scène avec ses audaces très Nouvelle Vague.

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"L'Étrangleur de Boston" est une double réussite, en terme de mise en scène bien entendu, le parti-pris du split-screen donnant à force une impression de folie contagieuse assez incroyable, mais aussi au niveau de ce récit littéralement coupé en deux : au polar classique succède une étude en profondeur, forcément troublante, de la monstruosité sous le masque de l'apparente normalité.

Sept ans avant le grand "Mandingo" Richard Fleischer signait donc déjà un grand film sur les turpitudes de l'âme humaine.

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Entendre Jean Renoir parler de cinéma est toujours un bonheur, quelque chose de profondément passionnant. Cet échange avec Gisèle Braunberger est parfois surréaliste et drôlatique, le maître n'étant pas du genre à prendre des pincettes avec ses "élèves".

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J'ai revu ce mélo culte de Comencini, et ça reste une vision à la fois rude et bouleversante de l'enfance, et même si le filmage un peu maniéré a vieilli difficile de rester de marbre, de retenir ses larmes. C'est comme avec "Titanic", on espère à chaque fois qu'il finisse par ne pas couler, mais rien à faire la fin reste toujours la même...

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Alain Resnais est considéré comme un immense réalisateur mais pas forcément comme le plus aventureux qui soit. Pourtant avant de s'installer dans une certaine routine, charmante, mais routine quand même, il fit du cinéma bien plus difficile d'accès, complexe, au point d'aller fouiner du côté de la SF avec ce film très très étrange, tortueux comme un cauchemar sans fin.

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D'entrée une surprise esthétique, John Huston fait donc partie de la famille "Filtre jaune", avec entre autres, dans mes cauchemars un certain JP Jeunet, et dans mes rêves Wes Anderson.

Passé ce petit temps d'adaptation, c'est l'étrangeté du fond qui vient recouvrir celle de la forme. Il fallait être costaud, et surtout refuser le scolaire, pour réussir l'adaptation d'un des monuments de Carson McCullers, et Huston s'en tire remarquablement, évacuant la richesse du roman pour n'en garder que la moelle malsaine et quasi-horrifique.

Et qui de mieux qu'Elizabeth Taylor, qui rejouera dans le même registre un an plus tard dans l'étrange "Cérémonie secrète" de Losey, et Marlon Brando, pas très loin de la folie du Peter Quint de Michael Winner dans "Le Corrupteur", pour incarner le tourment et l'outrance du grand-guignol.

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Suite et fin des aventures de Morris Engel, avec sa première fiction en couleur. New York a bien changé puisqu'on est en plein Flower Power, et "I Need a Ride to California" est autant le portrait d'une période, d'un état d'esprit que celui d'une femme aussi tiraillée que l'époque entre légèreté, croyance en un renouveau et perte des illusions.

Et en cela ce film est d'une formidable ambiguïté, concrétisée en une scène, dont il ne faut surtout rien dévoiler, mais qui symbolise parfaitement le cinéma complexe et ambivalent d'Engel : le drame, la violence se cachent derrière l'innocence et le sourire.

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Là c'est le Eustache documentariste, celui qui pose sa caméra à Pessac, sa ville de naissance, pour filmer une tradition bien ancrée. Cette rosière est une sorte de Miss locale, mais ici point de maillot de bain, le choix de l'heureuse (?) élue n'est basé que sur le mérite. La première partie, avec candidatures et délibérations, est hallucinante, on se croirait dans un des meilleurs épisodes de "Strip-Tease".

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En 1968, après "L'Homme n'est pas un oiseau" et "Une Affaire de cœur - La tragédie d'une employée des P.T.T.", Dušan Makavejev se tourne vers le documentaire, et c'est toujours aussi bordélique et énervé.

Il conte le premier film tourné en langue yougoslave sous l’occupation, retrouve et fait parler les protagonistes de celui-ci pour mieux décrire et analyser le monde contemporain. Fou et terriblement stimulant...