Mon Top 1971

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Éternellement Mike...

L'eau envahissant le bassin, l'écho de de deux voix adolescentes, la lampe trop lourde pour un crâne trop tendre, ces corps en équilibre fragile sous une lumière vacillante, cette musique qui accompagne la chute d'un premier corps, un ciré jaune à la surface, un second corps vient rejoindre le premier, un sac à main, une bouilloire, une serviette, les deux corps nus en apesanteur, le bleu de l'eau...et cette volute rouge-sang...

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Tanner c'est un peu Eustache qui rencontre Godard, non sans jeter un œil du côté du "Jules et Jim" de Truffaut, alors inutile de vous dire que certains vont crier à l'escroquerie, à la branlette intellectuelle.

Et pourtant que ce portrait d'une époque, d'une femme, est beau, généreux, profond et même drôle, ce qui je l'avoue ne saute pas aux yeux immédiatement. Certains films semblent touchés par la grâce, on a alors le sentiment que chaque corps de métier qui le compose était à cet instant-là à son meilleur : les dialogues, la photo, la mise en scène, la bande-son, ici comme dans le cochon tout est bon.

Et il y a bien sûr ce casting : le moins connu, Jacques Denis, grand comédien de second rôle, Jean-Luc Bideau, la cool attitude par excellence, et Bulle Ogier, à qui le film semble dédié, qui n'a jamais été filmée ainsi. A l'image d'une dernière scène où la caméra se rapproche d'elle, comme son personnage se rapproche de sa vérité, jusqu'à l'effleurer comme une main frôle une peau.

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Dans la série des films méconnus qui m'ont foutu une gifle sans que je n'ai rien vu venir, on monte encore d'un niveau avec ce truc tout simplement prodigieux.

Sorte de manifeste féministe post-68, "Les Stances à Sophie" met en scène, et de quelle manière, une Bernadette Lafont en mode "Fiancée du pirate" puissance 1000, entourée de Bulle Ogier et Michel Duchaussoy (WTF le casting !).

J'ai sans arrêt pensé au "Bonheur" de Varda dans cette faculté à épouser puis renverser les codes sociétaux de l'époque en quelques scènes, à passer du léger au douloureux en une image, à proposer des plans qui marquent durablement la rétine, à faire du quotidien réaliste du pur romanesque. Et à vous clouer sur place par l'entremise d'un final qui donne des coups de pied dans le ventre.

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Un film fantastique saphique ultra-esthétique des 70's inspiré de la légendaire comtesse Báthory Erzsébet, campée par la subliiiiiiime Delphine Seyrig, la musique de François de Roubaix, et à la barre un cinéaste belge bien barré ( Pléonasme ? ) . Et si c'était ça la définition du bonheur ?

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Revoir ce film immense permet de mesurer à quel point Romy était sublime, Piccoli un génie du jeu et Sautet un chef d'orchestre sans faille.

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Si ce "Jardin des Finzi Contini" n'est peut-être pas à la hauteur des chefs-d’œuvre de Vittorio De Sica tels que "Le Voleur de bicyclette" ou "Umberto D." c'est malgré tout du grand cinéma cruel. Le regard porté sur ce monde à l'agonie est acéré, lucide, porté par une mise en scène d'une élégance folle (L'ouverture et ses vélos ne me quitteront pas de sitôt). Et que dire de la beauté de Dominique Sanda, dont le regard, et pas que, aimante littéralement la caméra.

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Roucouler ou démembrer... (cf critique)

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Quelle surprise, quelle claque, quel choc ! Surprise forcément de voir Elia Kazan signer un film aussi sec, sans la moindre emphase, et quel choc de découvrir cette atmosphère, cette visite des ténèbres que Michael Haneke a très certainement disséquée un paquet de fois avant de se lancer dans "Funny Games".

Preuve que le manque de moyens est souvent un cadeau pour les artistes, et encore plus pour les spectateurs !

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On va en Italie à cette époque faste où les grands films poussaient comme des champignons, avec une autre enquête policière qu'on pourrait croire légère mais qui s'attaque en réalité aux idéologies bafouées, à l'impunité des cols blancs, au peuple et son opium, bref qui ne se fait aucune illusion sur l'état de son pays et sur la nature humaine. Dino Risi est moins insolent qu'à l'habitude et semble lorgner du côté de Francesco Rosi et son impressionnant "Main basse sur la ville".

C'est merveilleusement construit, dialogué, mis en scène, et que dire des joutes verbales entre Ugo Tognazzi et Vittorio Gassman, c'est tout simplement une régalade.

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Le plus anglais des réalisateurs américains réalise là une merveille d'élégance, un grand film sur l'enfance, comme si "L'Incompris" de Comencini se retrouvait chez Bergman. Julie Christie est sublime (Pléonasme), Alan Bates charismatique à souhait, la musique de Legrand obsédante, autant dire que c'était une Palme d'or bien méritée...

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En France en 2022 on dit qu'il est courageux de réaliser un film comme "Goliath". En 1971 aux USA, en pleine guerre du Vietnam, Peter Watkins réalisait "Punishment Park". Cherchez l'erreur...

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Ce film allemand est aussi fou que méconnu, c'est un peu comme si Volker Schlöndorff et Margarethe Von Trotta s'étaient frottés à du cinéma expérimental, du cinéma qui violente, agresse le spectateur, mettant à rude épreuve tous ses sens. Profondément perturbant, et le sentiment au bout qu'on vient de voir quelque chose de réellement différent, qui ne répond à aucun schéma connu.

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Que ceux qui pensent que le cinéma bobo est né il y a peu se penchent un peu sur quelques films des années 70, sortes de prolongement de la Nouvelle Vague, moins formalistes probablement mais plus intellos.

Tout comme la merveille "Les Stances à Sophie" que j'évoquais il y a peu, cet OFNI sorti la même année, désarçonne dès les premiers instants. On y retrouve d'ailleurs Bernadette Lafont dans un rôle plus mineur, rejointe au casting par un Marielle en forme olympique, une Chantal Goya qu'on croirait sortie de chez Godard, et le lunaire Claude Melki, avec pour diriger tout ce beau monde Jean-Daniel Pollet, qu'on sent désireux de ne jamais céder à la facilité, autant dans le fond que dans la forme.

Univers où drôlerie et mélancolie se mêlent, dialogues, scénario, interprétation, tout est en équilibre fragile, mais quand on aime le cinéma décalé c'est juste du bonheur.

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Unique réalisation de David Schickele restée jusqu'ici invisible à part de très rares passages en festivals ce "Bushman" est un trésor de liberté à tous les niveaux, dans la mise en scène au tempo très jazzy en passant par le jeu des actrices et acteurs quasiment tous non professionnels. Le récit s'inspirant beaucoup de la vie de l'interprète/protagoniste central le propos est quasi documentaire tout en se permettant des biais plus romanesques, mais qui ramène en permanence au politique. Le noir et blanc est splendide, le découpage du scénario d'une inventivité rare, avec cette réalité qui vient soudain percuter la création du film. Une grande découverte, vraiment...

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Étonnamment la réalisation comme souvent assez ampoulée de Pierre Granier-Deferre est le carcan idéal pour cette adaptation de Simenon, car elle permet de rester entièrement fixé sur les dialogues, de ne jamais dévier de l'intimité, pourrait-on dire de la promiscuité, du drame en train de se nouer.

L'étouffement qui touche les deux protagonistes est ainsi contagieux, on partage au plus près leur chute inexorable, mais aussi leurs rares instants de tendresse qui sont pour eux précieux comme des années.

"Le Chat" est d'une violence psychologique inouïe, chaque cri de haine transperce les entrailles du spectateur car il ne peut s'empêcher d'y entendre des «Je t'aime».

Jusqu'à ce « Le cœur a lâché » qui a la puissance des fins les plus simples...

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Toujours Clint Eastwood mais cette fois l'acteur et non le réalisateur. Et comme avec "Breezy" un constat cruel : le sulfureux, le vrai, était bien plus présent il y a presque 50 ans qu'aujourd'hui.

Voir l’œuvre originale permet d'encore mieux mesurer la fadeur de la version de Sofia Coppola, ici c'est poisseux, violent, malsain, on a même le sentiment parfois de basculer dans un pur film horrifique.

Don Siegel pensait avoir signé avec "Les Proies" sa plus grande réussite. Et il avait probablement raison.

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Claude Faraldo est surtout connu pour avoir réalisé le cultissime "Themroc" avec Michel Piccoli. Deux ans plus tôt il avait signé cet autre OFNI, injustement bien moins connu.

Et pourtant c'est un sacré représentant d'un certain cinéma français post-68, situé quelque part entre du Bertrand Blier et du Joël Séria, un éloge des mœurs débridées et de la paresse. Ça c'est pour le fond, mais il y a aussi la forme, complètement folle, Marie Dubois dans un rôle pour le moins éloigné de ses sentiers battus. Sans oublier Marie-Hélène Breillat, sœur de Catherine et actrice rare mais qui marque la rétine.

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Ce Robert Mulligan m'a en revanche beaucoup plus touché, même si je ne suis pas certain d'être totalement objectif tant à l'instar du jeune Hernie j'ai été subjugué par le charme et la beauté de Jennifer O'Neill.

Et puis il y a bien entendu la splendide composition de Michel Legrand, et cette délicieuse nostalgie que possèdent souvent ces films d'initiation. Je ne crois pas prendre trop de risque en disant que ceux qui ont par exemple aimé "Stand by Me" et "La Bande des quatre", et possèdent une âme d'adolescent face au sentiment amoureux, devraient se laisser séduire.

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Ici ce n'est pas du Frankenheimer feignasse, c'est d'une cruauté absolue, d'une beauté aussi sombre que les morceaux de Johnny Cash. Et franchement Gregory Peck est dément dans ce rôle, autant que chez Robert Mulligan. C'est dire...

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Bo Widerberg réalise, scénarise, monte, produit, sans probablement des moyens démesurés et pourtant il parvient à accoucher d'une fresque sociale et politique au souffle long.

Avec une maitrise parfaite, un respect absolu pour ce qu'il raconte. A l'image d'une exécution, qu'il n'esquive pas, bien au contraire. Il fait durer tout ce qui précède et qui suit, les adieux, le cérémonial, l'acte, l'hommage, il nous serre la gorge sans pourtant recourir au moindre voyeurisme. Il y met juste de l'humain... et du cinéma. Jusqu'à ce que la voix de Joan Baez ne nous délivre et autorise nos glandes lacrymales à lâcher les chevaux.

Intelligent, stimulant, émouvant...

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Film de Louis Malle qui ne serait plus faisable aujourd'hui, pour des raisons morales et non artistiques, ce "Souffle au cœur" est un hymne stimulant, tantôt amusant tantôt grave, à la liberté, en particulier à celle qui permet de penser en dehors de ses origines, posant ainsi intelligemment la question de l'inné et de l'acquis, à un âge de la vie où tout est possible, où la souffrance se meut en désinvolture en l'espace d'une seconde, et inversement.

Léa Massari, quelle actrice incroyable !

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http://www.senscritique.com/top/Les_meilleurs_films_avec_Louis_de_Funes/554004

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Un Chabrol pas si connu que ça, et pourtant celui-ci ne fait pas partie du versant dispensable de sa filmographie.

Toutes ses thématiques de prédilection sont là, le casting (Michel Bouquet et Stéphane Audran sont prodigieux) est chabrolien en diable, c'est vénéneux et sinueux au possible, bref les clients du bonhomme ne devraient pas être déçus.