Mon Top 1972

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Quintessence du cinéma géométrique, de la posture, du théâtre à la chorégraphie lente, de la passion et de la vacuité, de la dépendance et du gin au matin, où les mannequins soumis sont humains et inversement, où même les larmes sont de cire…

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Quand le daron du Petit Poucet change de méthode... (cf critique)

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Je crois que c'est en grande partie pour la raison suivante que j'aime le cinéma à la folie : on peut à n'importe quel âge s'apercevoir qu'on n'avait jusqu'alors jamais vu un seul film d'un grand metteur en scène.

C'est exactement ce qui m'est arrivé il y a peu avec une légende, en l’occurrence Peter Bogdanovich. Quelques jours après avoir découvert la version restaurée de "Saint Jack (Jack le magnifique)" en salle, j'ai décidé de me jeter sur ce film culte dont j'avais toujours remis le visionnage à plus tard. Et quelle claque ! Cette "Dernière séance" est un grand grand film sur l'adolescence, rude et doux à la fois, ne cédant jamais à la moindre facilité, portée par une mise en scène à la fois classique et renversante de beauté et un casting incroyable.

Ce n'est pas tous les jours qu'on tombe amoureux deux fois en l'espace de 2 heures : Cybill Shepherd et Ellen Burstyn m'ont ravagé le cœur.

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Sorti presque dix ans avant "Obsession", le monument signé De Palma, ce "Klute" est tout aussi asphyxiant, dérangeant, troublant.

Seuls les immenses réalisateurs savent ainsi faire monter l'angoisse, par petites touches, par un son, une ombre, un mouvement de caméra, un gros plan sur un visage, un regard qui transpire la terreur. L'art du thriller est complexe, il réside souvent dans ce que le spectateur ne voit pas et donc imagine, il faut le forcer à discerner dans le noir ce qui ne s'y trouve peut-être pas, à partager les douleurs abyssales d'une Jane Fonda magistrale à chaque séance chez le psychiatre, et surtout lui faire craindre la suivante.

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Voir ou revoir un Pialat permet de se remettre la tête à l'endroit et de calmer les emballements qu'on pourrait avoir au sujet de tel ou tel nouveau cinéaste français.

Si cet homme était toujours en vie, il écraserait tous ses camarades de jeu tant il était en avance sur son temps, tant toute son œuvre reste d'une modernité désarmante, très très souvent copiée mais jamais égalée.

Il avait tout compris aux tourments de l'âme humaine et il savait les mettre en scène avec génie, avec pourtant pas le début d'une dérive ostentatoire. "Nous ne vieillirons pas ensemble" en est un exemple parfait, c'est du cinéma à l'os, d'où on ressort broyé. C'est un drame psychologique agencé tel un thriller, on connaît d'avance la scène qui va arriver et pourtant on est terrifié quand elle advient.

Et quel directeur d'acteurs incroyable. Il les a certes torturés, mais pour quel résultat saisissant. Jean Yanne sonnait comme une évidence dans son cinéma, Marlène Jobert beaucoup moins, et pourtant elle y tutoie les étoiles.

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Tout simplement un film immense, où la puissance de la nature semble perceptible comme si l'on se trouvait au milieu de ces hommes, de leur folie, de leurs dérives multiples, de leur(s) solitude(s), de leur inépuisable soif de conquête et de pouvoir. Et comment ne pas parler du pouvoir d'attraction de Klaus Kinski qui semble attirer autant qu'effrayer la caméra d'Herzog. Le spectateur, comme les protagonistes, ressent de la fascination autant que de la terreur face à ce spectacle, où chaque clapotis de l'eau ressemble à un tourbillon prêt à vous dévorer.

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Oups, j'en ai avalé mon hostie de travers...

"Mais ne nous délivrez pas du mal", "Les Galettes de Pont-Aven", "...Comme la lune", autant de folies délicieusement amorales qui ont valu à Monsieur Joël Pierre Emile Lichtlé de recevoir, pour l'ensemble de sa carrière, le Boutin d'honneur au festival "Épouse ta cousine et Marine" de Levroux - Un levroux une levrette - 2017.

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Avoir les couilles de parler des Aurès en 1972...

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Kubrick enfin démasqué... Honte à ce Monsieur Kubrick qui a empêché le monde entier de découvrir celui qui aurait pourtant mérité sa place au panthéon du cinéma. Que justice soit faite !

http://youtu.be/HPH4CQBF9Cc

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Après la relative déception "El Chuncho" ici j'ai totalement retrouvé le Damiano Damiani que j'aime, celui par exemple de "La Mafia fait la loi" mais encore un cran au-dessus. C'est un mélange de "Main basse sur la ville" de Rosi et de Pietro Germi tendance "Au nom de la loi", tendu comme un string de la première à la dernière minute, sec, implacable.En résumé un indispensable du grand cinéma politique de l'époque.

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“Le Convoi sauvage”, film dont on parle trop peu, est un mix majestueux et inclassable entre “Jeremiah Johnson” et “Seul au monde”. Certaines scènes, portées par une mise en scène renversante de beauté qui peut rappeler Cimino ou le Malick de la grande époque, sont de celles qui marquent profondément la rétine de tout amoureux de cinéma.

Puissant, très puissant, à la limite du 9...

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"Tout va bien" est peut-être celui que je ferais voir à ceux qui critiquent systématiquement le Godard sorti de la Nouvelle Vague, prétextant que c'est du grand n'importe quoi.

Le récit est relativement linéaire même si parcouru de tentatives formelles dont le bonhomme n'était jamais rassasié. Il raconte la crise de la société via celle d'un couple, et c'est tout simplement brillant, d'autant qu'il a l'intelligence de convoquer un duo qu'on n'imaginerait pas forcément dans son univers : Yves Montand et Jane Fonda qui semblent pourtant comme des poissons dans l'eau.

La longue scène finale, plan-séquence dantesque dans un magasin Carrefour, est d'anthologie, et prouve à elle seule que JLG a beaucoup apporté au cinéma : inventivité à chaque seconde, mais surtout rien n'est gratuit, chaque détail dans l'image ou axe de caméra servant le propos politique.

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Ce Prix du Jury cannois 1971, venu de Hongrie, est une œuvre magistrale sur le traumatisme d'une nation, sur la mémoire, et une grande œuvre artistique tout court tant elle propose de cinéma, de maestria en terme de mise en scène et de montage. Décidément les films ayant pour titre "Amour" ne sont pas du genre à brosser le spectateur dans le sens du poil, et même si Károly Makk propose plus de respirations que Michael Haneke, ils charrient tous les deux des torrents de souffrance.

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En parlant d'expérimental j'ai enfin pu voir il y a quelques mois (Je sais je sais je mets un peu de temps à noter parfois) ce film emblématique de cette période de la filmographie de Philippe Garrel.

Pour vous situer l'affaire on se croirait dans un mix entre le "Gerry" de Gus Van Sant et "La Possibilité d'une île" de Houellebecq, une sorte de manifeste sur le plan-séquence et la profondeur de champ, aussi perché que poétique, comme la scène de l'enfant, totalement déchirante.

Et puis il y a bien entendu la présence subjuguante de Nico, qui ne fait que rajouter à l'impression d'étrangeté.

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J'ai eu le cœur serré, et même mal au ventre, durant 84 minutes. Il y a une humanité folle dans la façon dont Werner Herzog nous donne à voir ces personnes isolées par la nature même de leur handicap, isolement renforcé par la manière dont la société les considère. Terrible, et bouleversant comme une musique de Vivaldi ou de Bach...

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Un des rares Truffaut qu'il me restait à voir. Ça c'est du cinéma... et du féminisme. Va te rhabiller Wonder Woman ! Et niveau sex-appeal, je peux vous assurer que la Bernadette fout une énorme branlée à Gal Gadot.