Pianotons un peu !

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BEETHOVEN (1770-1827)

L'origine de mon amour du piano réside dans ces 32 sonates et ce fut une de mes plus grande claque : comment un piano seul bien utilisé peut-il réussir à remplacer un orchestre symphonique entier ? L'énergie et la colère déployée, encore plus dévastatrice que celle des symphonies, associée à la douceur de l'instrument crée un subtil mélange (http://bit.ly/1KHLsP1)

Évidemment, 32 sonates, c'est conséquent. Pour se repérer, commencer avec celles qui ont un nom est toujours le plus sûr. Exemple :

"Pathétiques", 1e mouvement : http://bit.ly/1DhUJeh
"Tempête", 3e mouvement : http://bit.ly/1hAyQtZ

Mais ma préféré reste étrangement la sonate 25, la plus légère, et au deuxième mouvement magnifique, présageant le style rayonnant de Mendelssohn : http://bit.ly/1KIJ1ZI

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FELIX MENDELSSOHN (1809-1847)

Beethoven, dans son immense génie, avait quand même une fâcheuse habitude : bâcler ses 2èmes mouvements. C'est-à-dire la pièce secondaire plus lente et plus intime. Il y a des exceptions (la sonate 8 ou 26 par exemple, la 25 sus-citée), mais quand même, c'est très fâcheux.

Et c'est exactement dans ce style que Mendelssohn rayonne. Contrastant avec ses grandes symphonies et ses autres superbes pièces, les Romances sans paroles sont le plus souvent timides et renfrognées, mais d'une magnifique beauté :

Une des 3 "Venetianisches Gondellied" : http://bit.ly/1LXjsWn
L'origine du thème de Harry Potter : http://bit.ly/1LXjuh8
Et tant qu'on y est, l'air le plus célèbre des 8 livres : http://bit.ly/1VU2fSr

(Plus de Mendelssohn : http://bit.ly/1In47xd)

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FANNY MENDELSSOHN (1805-1847)

Si la sœur de Felix passe en arrière-plan, elle n'en fut pas moins une prodige. "Das Jahr", qui l'illustre bien, est un cycle ambitieux de pièce 12 pièces pour piano illustrant chaque mois de l'année. Il est absolument fascinant de voir que Fanny, partageant pourtant la même sensibilité que son frère, a une approche un peu plus expérimentale et osée. En tout cas, Mars et Juin sont des chef d’œuvres.

http://bit.ly/1JY4f30, il est dommage que la qualité de son soit si mauvaise car l'interprétation est brillante. (Sur pianoforte en plus.)

(Et si vous trouvez que cette liste manque drastiquement de femme, tapez http://bit.ly/1fUooyY)

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CHOPIN (1810-1849)

Un peu comme Beethoven, Chopin est un vieil ami, depuis le temps que j'essaye d'épuiser son répertoire quasiment inépuisable. Et pourtant, il me paraît bien moins étendu que celui du bon Ludwig.

Chopin est victime de beaucoup de reproches, et assez étonnement, c'est à la fois le pianiste le plus connu au monde et celui dont j'ai entendu le plus de mal. C'est vrai, son style est assez étrange, il a une notion du rythme assez discontinue, et hilarante, si vous voulez mon avis (Personne ne serait assez bête pour prendre au sérieux la "Grande Valse Brillante", ou la "Polonaise Héroïque" quand même). Mais Chopin a une grande qualité : contrairement à Liszt, il ne s'est jamais laissé bouffé par sa propre virtuosité. Pensant toujours à l'aspect mélodique en premier lieu, ensuite seulement surgissent les fioritures saccadées. Il n'y a qu'à écouter les oeuvres posthumes inachevées (des nocturnes ou des valses) elles font parties des plus pures, plus simples, et plus belles que Chopin ait composée.

(Pour plus de détails : http://bit.ly/1GLlHp7 )

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INTERLUDE - PHILIP GLASS

Hop, on saute quelques siècles.

On pourrait presque croire que le minimalisme répétitif agaçant de Philip Glass affaiblirait ses oeuvre. C'est souvent le cas, mais en ce qui concerne "Metamorphosis", l'homme a donné naissance à la bande originale de la plus belle pièce cinématographique au monde.

Il ne reste plus qu'à la filmer.

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MUSSORGSKY (1839 - 1881)

Et on part en Russie !

L'idée de reprendre un des grands classiques d'Emerson Lake and Palmer au piano seul est assez osé, mais on pardonne souvent le petit Moussosso parce que :

Il est Russe
Il est né un siècle plus tôt.

http://bit.ly/1eL6qOw
http://bit.ly/1MCyEJa

Et si vous n'avez rien contre les chants de russes alcooliques et dépressifs : http://bit.ly/1gzccom

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GRIEG (1843 - 1907)

Hop, on part pour la Norvège.

On connaît tous Edvard Grieg pour Peer Gynt. Mais les dix livres des Pieces lyriques, à la sensibilité très mendelssohnnienne, sont également dignes d'intérêts, pour dire peu.

Calmes, mélodiques et belles pour la plupart, ce qui les différencie pourtant des Romances sans Paroles est l'aspect très nordique et parfois très amusant de ses airs, rappelant les chansons populaires scandinaves, les montagnes, les nains, les trolls et autres joyeusetés : http://bit.ly/1hcu4oZ

Mais plus calme, il y a l'Arietta : http://bit.ly/1KHMfzA
Et puis plus festif, il y a un jour de mariage : http://bit.ly/1KIJIlH

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DVORAK (1841 – 1904)

Dvorak encore plus que Grieg était une sorte de collectionneur d'air folklorique de tout genre et de tous pays, à commencer sûrement par sa terre Tchèque natale. Le style de ses pièces pour piano diffère assez peu du reste de son œuvre, et la plupart ont été transcris pour orchestre sans grande difficultés, à commencer par les fameuses danses Slaves.

Maintenant toutes ont ce côté léger et entraînant du Dvorak habituel, on ne passerait pas à côté des "Humoresques" ou des "Silhouettes" par exemple.

(http://bit.ly/1UeZObm)

(Pour plus de Dvorak : http://bit.ly/1gzd78q)

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INTERLUDE - KEITH JARETT

Retour rapide dans la période contemporaine avec cette sublime improvisation mêlant classique et jazz de Keith Jarett.

Annotation :

BACH (1685 - 1750)

Le point d'entrée usuel dans l'oeuvre pour clavier de Johann est le premier livre du clavier bien tempéré, surtout à cause de son fameux prélude. Cependant, bien qu'il soit très beau, je ne vous conseille pas trop de vous y lancer dans un premier temps.

En ce qui me concerne, la vraie grosse claque qui m'a propulsé dans le monde de Bach fut les fameuses Variations Goldberg interprétées par Glenn Gould : http://bit.ly/1dCZhdb (47 minutes, accrochez-vous. C'est du génie pur.)

Vous aurez alors le plus beau aperçu de la dualité du compositeur oscillant entre rigueur absolue et folie excentrique.

Annotation :

Les Variations, c'est bien mais n'oublions pas non plus les fabuleuses six Partitas, témoignage du talent mélodique de Bach loin d'être négligeable. Les numéros 3 et 6 sont à mon goût des exemples de pièces d'une maîtrise absolue.

http://bit.ly/1fUqxe6 (Troisième partita)
http://bit.ly/1IcMqPA (Sixième partita)
(Interprétation par Andréas Shiff pour changer un peu du mécanique Gould.)

Et si vous aimez, il faut continuer vers les suites anglaises, d'une complexité jouissive et les suites française, d'une subtilité incomparable.

Ensuite seulement, lorsque vous serez enfin tombé amoureux de Bach, vous pourrez enfin vous lancer dans des trucs plus ambitieux tels que le clavier bien tempérée, l'Art de la fugue ou autre...

(Notons que Steka me sonne dans l'oreillette que Sviatoslav Richter offre également une alternative tout aussi intéressante et fort différente de Gould.)

(Plus de Bach : http://bit.ly/1TXj25d)

Annotation :

Et pour terminer avec Jean-Sébastien, je conseille fortement ce massacre groovy de son œuvre, le genre de truc qui pourrait tuer n'importe quel puriste du contrepoint rigoureux.

http://bit.ly/1MEyLVG

Annotation :

RAMEAU (1683-1764)

Mettre Jean-Philippe dans cet liste tient un peu de la tricherie car nous avons là du clavecin. Je m'en sortirais en disant que ces pièces sont souvent joués au piano... Pour mieux m'enfoncer, car jouer Rameau au piano sonne un peu comme une hérésie. Mais que voulez-vous : on a pas tous un clavecin sous la main, et Bach aussi c'est du clavecin à la base ! Cependant force est de constater que Bach au piano, on garde toute la poésie contrapuntique, jouer Rameau au piano, on perd toute la richesse du son et ça sonne un peu plus fade.

Rameau c'est donc 3 livres. Le premier (1706) est tellement technique et fade que j'ai failli me fâcher avec l'instrument. Cependant les quelques tubes du deuxième livre (1724) ont commencé à me faire sentir des choses :

L'infinie mélancolie de l'instrument : http://bit.ly/1OHnH7P ("La Villageoise") à comparer avec la version piano pour appuyer (ou contredire, comme vous le sentez) mes dires plus haut : http://bit.ly/1DiM5vG

Puis l'infinie badasserie de l'instrument : http://bit.ly/1LX7JqQ ('Les Cyclopes")

Et finalement le troisième livre (1728). Soyons clair : si jamais vous avez un tant soit peu d'amour pour le clavecin, il faut aller l'écouter tout de suite. Rameau a tout compris. Tout.

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HANDEL (1685 - 1759)

Haendel a beau être un très grand, son premier recueil de huit suites pour clavier, sorti en 1720, a un petit goût de fade. Il manque quelque chose, c'est joli mais oubliable. Néanmoins, il y a un chef d'oeuvre caché dans tout cela, à savoir la passacaille de la septième suite : http://bit.ly/1Uf0HRe (Et cette version youtube est parfaite.)


Et puis, comme il y a toujours des heureuses surprises, l'éditeur de Handel a décidé de sortir un deuxième recueil, celui de 1733 extrêmement fouillis et bordélique (aucune cohérence dans la forme des suites, aucune réelle cohérence dans les suites elles-mêmes, bref...). Cependant, la différence de qualité est relativement extraordinaire, elles ont toutes le côté chantant, entraînant et subtil du Haendel des bonnes heures, et je serais pourtant bien incapable de dire ce qui diffère fondamentalement du premier recueil. En tout cas c'est dans celui-ci que Kubrick a piqué la fameuse sarabande d'ouverture de Barry Lyndon que vous connaissez tous.

Mais mis à part ce tube, il y a plein d'autres choses que Kubrick aurait pu piquer :

ça, déjà : http://bit.ly/1OVUUx2 ♥
Et puis la chaconne, bon sang : http://bit.ly/1Ompdgc

Annotation :

LISZT (1811 - 1886)

Ma relation avec Liszt est tumultueuse. J'ai quasiment autant d'indifférence pour certains de ses travaux que d'amour pour d'autre. Pour résumer, soit j'adhère et la pièce rentre automatiquement dans mon top 10 pianistique, soit je passe complètement à côté. Et comme vous pouvez l'imaginer, la deuxième solution est bien plus courante car sinon, mon top 10 serait bien vite saturé.

Le style de Liszt est très facilement descriptible : Destruction totale du piano ou rien du tout. Plein de BOUM, plein de PAM, plein de BRUMAPOUF partout. Je te fais une mélodie aussi simple que "Frère Jacques" et mon but c'est de mettre le plus de notes entre les notes, et le seul intervalle de temps limite reste la durée de Planck.
Illustration : http://bit.ly/1E0emCh (Je recommande d'aller dans les paramètres et de mettre la vitesse 1.5, c'est assez amusant.)

Outre cette pièce que j'aime beaucoup ("Mazeppa"), le problème avec cette surenchère de technique est l'absence parfois totale de mélodie et de véritable émotion musicale. Et c'est dommage, quand on sait que nous avons ici l'auteur du "Liebestraüme", qui est peut-être la seule pièce de Franz qui pourrait vraiment faire pleurer (avec peut-être les "Consolations") :
http://bit.ly/1SRZRHE

On dirait presque une œuvre de Chopin au début. Puis à partir de la deuxième minute les "BOUBOUM ! BOUBOUM ! BOUBOUM !" caractéristique de Liszt reprennent le dessus.

Autres œuvres marquantes :
http://bit.ly/1JEG4L3 ("La Campanella")
http://bit.ly/1MCwHwk (La deuxième Rhapsodie Hongroise)

Mais dans ses œuvres concertantes, ne ratez pas le "Totentanz" et le concerto n°1 ! SURTOUT PAS ! Ce sont ses chef d’œuvres.

Annotation :

INTERLUDE - ARVO PÄRT

Si jamais vous êtes en overdose de virtuosité, voilà où se tourner. Für Alina rappelle que derrière le jeu des mains, il y a surtout de la musique, des petites notes, des émotions.

http://bit.ly/1HfUkE1

Annotation :

Pourtant, un peu à part de sa carrière, Satie reste connu pour ses œuvres plus "grave", mais d'une absolue beauté. Les incontournables Gnossiennes et Gymnopédies :
http://bit.ly/1Igp1L4
http://bit.ly/1N0XBvP

Là, par contre, ce sont des musiques d'ambiance parfaites.

Rajoutons aussi les "Pièces froides" et ses biens nommés "Airs à fuir" : http://bit.ly/1LXnk9S

Annotation :

MOZART (1756 - 1791)

Amateur d'innovations sonores, de fougue romantique, de folie harmonique : passez votre chemin. La première chose qui frappe l'oreille à l'écoute de ces 18 sonates et surtout des six premières, c'est une sorte d'étrange superficialité : une beauté plastique innocente qui ne dérange pas et qui, pourtant, dès que l'on passe le cap de la septième sonate, fait apparaître une sorte de gravité latente.

http://bit.ly/1JYl7GH (sonate huitième)