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Sergio Leone - Commentaires

Styliste inimitable, créateur d’un univers ludique et unique en son genre, qui a influencé quantité de réalisateurs importants après lui, Leone est l’auteur d’une filmographie ample, opératique, lyrique, qui a revivifié les codes et la mythologie du cinéma. Un immense artiste.

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6 films

créée il y a plus de 12 ans · modifiée il y a plus de 12 ans
Pour une poignée de dollars
7.6

Pour une poignée de dollars (1964)

Per un pugno di dollari

1 h 39 min. Sortie : 16 mars 1966 (France). Western

Film de Sergio Leone

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Historiquement, le film est particulièrement important dans la mesure où il se livre à une refonte explosive d’un genre codifié entre tous, affirme une rhétorique qui se refuse à toute psychologie ou morale traditionnelle et pose les bases d’un style qui fera la renommée du cinéaste. L’outrance ironique des postures, les gros plans pétrifiants, la crudité de son regard sur l’Ouest transforment l’hommage au western américain en une proposition tout à fait inédite, inspirée du baroque et de l’opéra. Leone lui adjoint également des influences orientales, reprend la mentalité laconique du samouraï et enrichit son cocktail pittoresque d’emprunts à la commedia dell’arte ou à la farce classique. Le spectacle est très distrayant, sans illusion sur le genre humain, et détourne tout esprit de sérieux par une dérision réjouissante.

...Et pour quelques dollars de plus
8

...Et pour quelques dollars de plus (1965)

Per qualche dollaro in più

2 h 12 min. Sortie : 30 septembre 1966 (France). Western

Film de Sergio Leone

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Ayant amassé une petite fortune avec le triomphe commercial de son précédent film, le cinéaste affermit les règles que celui-ci avait mis en place et en accentue la logique démystificatrice, l’impassible et mystérieuse ambigüité du héros. Violence, amoralité, cynisme et cupidité constituent une nouvelle fois les données d’un univers formaliste, emphatique et cruel, quelque part entre le pastiche et la parodie décomplexée. Surtout, l’auteur complexifie à plaisir l’architecture d’une narration qui recourt pour la première au flash-back pour déjouer l’attente du spectateur, déjà éprouvée par les jeux de masques, de tromperies et de trahisons auxquels se livrent tous les personnages. Manière personnelle de doubler la singularité du récit par une dimension générique (le western comme récit fondateur).

Le Bon, la Brute et le Truand
8.5

Le Bon, la Brute et le Truand (1966)

Il buono, il brutto, il cattivo

2 h 59 min. Sortie : 8 mars 1968 (France). Western, Aventure

Film de Sergio Leone

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Plus ample et plus ambitieux que les deux films précédents, voici le premier sommet de la filmographie leonienne. À travers une reconstitution grandiose qui transforme la guerre de Sécession en une vaste pantalonnade tragi-comique, une course à la cupidité et à la brutalité où chacun met sa conscience dans sa poche, le cinéaste développe une fresque épique, truculente, lyrique, jubilatoire, qui conçoit chaque séquence comme un morceau de bravoure. Elle se déploie à la manière d’une épopée picaresque dont l’étourdissante succession de péripéties n’a pour but que de mettre en valeur l’ingéniosité de ses picaros, de fieffés gredins qui flirtent en permanence avec l’ambigüité du principe de survie. Entre dérision et gravité, drame et farce, l’œuvre déploie un formalisme génial et flamboyant, magnifié par la partition d’Ennio Morricone.
Top 10 Année 1966 :
http://lc.cx/BCP

Il était une fois dans l'Ouest
8.5

Il était une fois dans l'Ouest (1968)

C'era una volta il West

2 h 55 min. Sortie : 27 août 1969 (France). Western

Film de Sergio Leone

Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Qui n’a pas été emporté par cette évocation mélancolique de l’Ouest américain ? Scotché par le regard d’un Henry Fonda transformé en le plus ignoble des vauriens sadiques ? Suspendu aux notes sublimes de Morricone, qui compose possiblement la plus belle B.O. de l’histoire ? Leone transforme le western en envoûtement baroque aux lenteurs calculées, croisement truculent de l’opéra-bouffe et du cérémonial épique. Attachement fétichiste aux objets, aux décors, aux costumes, traitement prodigieux de la temporalité qui fige le récit en des instants de pure tension dramatique, sensualité des corps et des mouvements de caméra, alliance magistrale de l’humour à froid et de l’émotion, de la bouffonnerie et du mélodrame, de l’hyperréalisme et de la démythification : le lyrisme de cette sonnerie aux morts n’en finit pas de faire chavirer.
Top 10 Année 1968 :
http://lc.cx/2ir

Il était une fois la révolution
7.8

Il était une fois la révolution (1971)

Giù la testa

2 h 37 min. Sortie : 29 mars 1972 (France). Western, Action, Drame

Film de Sergio Leone

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Recourant à un registre nettement moins incantatoire, Leone transpose dans la révolution mexicaine du début du siècle sa panoplie maniériste pour se livrer, au travers de notations ironiques démontant les clichés de l’imagerie sud-américaine, à une autopsie critique des ravages dus aux idéologies. Il prend un malin plaisir à découper le western en tranches d’horreur bourgeoise (gros plans de gueules bâfrant, mouches, saleté et trivialité à tous les étages), et vomit une Amérique indifférente aux crimes commis en son sein, Veau d’or sur l’autel de qui des enfants sont sacrifiés après avoir caressé un instant l’illusion du pouvoir libertaire. Manifestement influence par le cinéma rageur et iconoclaste de Peckinpah, il tire de surcroît un excellent parti du duo antinomique formé par Rod Steiger et James Coburn.

Il était une fois en Amérique
8.4

Il était une fois en Amérique (1984)

Once Upon a Time in America

3 h 49 min. Sortie : 23 mai 1984. Drame, Gangster

Film de Sergio Leone

Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Film-fleuve, film de légende, film d'une vie sans éclat mais transfigurée par la puissance de l’écran, creuset d'une méditation proustienne sur la mémoire, le passé, la nostalgie d'un homme hanté par ses démons. Le dernier opus de Leone est un chef-d’œuvre monumental, un conte de fées épicé et cruel aux noirceurs calculées, la rêverie mélancolique d’un artiste fantasmant sur un continent perdu, la grandiose fabulation de l’Amérique d’hier, d’aujourd’hui, de toujours. D'une ampleur romanesque à peu près sans équivalent dans l'histoire du septième art, suivant les méandres d'une construction impériale, cette fresque crépusculaire à la tendresse bardée de truculence retrouve, par ses enjeux narratifs et psychologiques, la puissance des plus grandes tragédies. Quelque part, c’est l’incarnation la plus définitive du Cinéma jamais réalisée.
Top 10 Année 1984 :
http://lc.cx/UVv

Thaddeus

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