The John Fahey Adventure
Ceux qui suivent un minimum mon fil d'actualité auront percuté depuis le temps que ça fait quelques semaines que je n'écoute quasiment que de la guitare acoustique jouée par des mecs qui l'emmènent en territoire inconnue (à l'instar d'Adriana Karembeu). Et le premier de ces types, c'est bien John ...
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créée il y a presque 9 ans · modifiée il y a presque 7 ansFare Forward Voyagers (Soldier's Choice) (1973)
Sortie : 1973 (France). Rock, Folk Rock, Acoustic
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Ceci a été mon premier contact avec el grande John Fahey. J'y suis arrivé grâce au bouquin "Rock, Pop" de Philippe Robert il y a quelques années, ainsi que grâce aux recommandations de Jim O'rourke dont je venais de découvrir le Bad Timing, rétrospectivement très inspiré de Fahey.
Bref, tant de mots pour dire simplement que je me suis pris une belle claque, pour un disque qui grandissait à chaque écoute et qui m'aura accompagné pendant de nombreuses nuits où, allongé sur mon lit, je voyageais dans des contrées nouvelles.
Bon, ça ne m'a pas empêché d'attendre presque 4 ans pour écouter quoi que ce soit d'autre de ce mec. J'ai d'ailleurs écrit une critique de cet album, que je vous prie de ne pas lire tant elle est devenu obsolète aujourd'hui... Je suis de toute façon parti pour critiquer l'ensemble de sa discographie (pari tenu !), celle-ci sera donc totalement réécrite.
En bref : Fare Forward Voyager = Première excursion entièrement indienne de Fahey, masterpiece.
Full album : https://www.youtube.com/watch?v=9nby7DoM8rE (car ça s'écoute d'une traite sinon rien)
The Yellow Princess (1968)
Sortie : 1968 (France). Rock, Acoustic, Folk Rock
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Voilà, enfin ma première note sur un disque de John Fahey (si on excepte mon ancien très bon contact avec Fare Forward Voyager), après de nombreuses écoutes sur de nombreux disques... Faut dire, cette musique est si imposante, ces albums si labyrinthiques, c'est difficile à digérer ergo compliqué à noter...
Mais ce 9 fait évidence : c'est énorme, tout simplement. J'ai beau adorer passionnément Robbie Basho, qui me fait tomber en amour à chacun de ses disques que je découvre, il faut bien dire que le Roc brut, le maestro du genre qu'il a inventé (nommé tout du moins), l'american primitivism : c'est lui. Rarement telle profondeur aura été atteinte en musique par la seule action d'un seul instrument. Que ce soit par de joyeuses ballades blues qui sombrent dans le précipice ou des méditations à une note qui transcendent le temps, en passant par des ragas qui s'imprègnent d'influences classiques, on plane, on voyage et on ne veut plus revenir... John Fahey est un monstre, qui parvient à nous faire décoller tout en restant fermement enraciné au sol, fidèle à son sens de la répétition hypnotique (hérité de Ravi Shankar sans aucun doute). Il laisse déjà deviner par l'ajout subtil de drone, son approche expérimentale à venir. Le mec fait même une piste de Field Recording quoi. À ce stade là c'est du zèle, John.
Disque immense, brillant fragment d'une discographie - en toute logique - gigantesque, que j'ai déjà commencé à explorer et dont chaque étape me régale.
Irish Setter : https://www.youtube.com/watch?v=oBEfI6flnog
Dance of the Inhabitants of the Invisible City of BLadensburg : https://www.youtube.com/watch?v=rY4FWFzPYJU
Lion : https://www.youtube.com/watch?v=5x1Mbv1HmTk
Volume 2 / Death Chants, Breakdowns, & Military Waltzes (1963)
Sortie : 1967 (France). Acoustic, Folk, Folk, World, & Country
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
[Pour un avis plus complet, cf critique]
On continue dans l'Odyssée Fahey avec son deuxième album. 1963 putain. Les Beatles viennent à peine de naître, John Fahey a déjà déconstruit le blues. Je suis médusé par ces histoires de dates.
Enfin n'empêche que ce disque est déjà super solide, et c'est un euphémisme. Ecoutez seulement Stomping Tonight on the Pennsylvania/Alabama Border ou America pour constater l'étendue de ce dont est déjà capable ce Dieu de la guitare. La qualité du son est pourrie, mais vu qu'il ne s'agit ici que de guitare, ça ne pose pas vraiment de soucis, ce n'est pas comme s'il y avait une fanfare d'instruments à nuancer. Le côté cradingue participe même à l'atmosphère de blues rampant désossé ambiante. Yummy.
Alors il y a deux trois machins auxquels je n'adhère pas non plus, comme "The Downfall of the Adelphi Rolling Grist Mill", le délire de la flûte merci mais non merci ; ou des pistes comme "Spanish Dance" ou "Take a Look at that Baby" qui sont trop classiques pour moi, alors que Fahey est génial justement lorsqu'il transcende le classique. Mais bon, ça reste des moments mineurs dans un disque magique.
Stomping Tonight on the Pennsylvania/Alabama Border : https://www.youtube.com/watch?v=QV5Zw9OWO1A
On the Beach Waikiki : https://www.youtube.com/watch?v=OBfH422dKvs
Leo Kottke / Peter Lang / John Fahey (1974)
Sortie : 1974 (France). Country Blues, Acoustic, Folk Rock
Album de Leo Kottke, Peter Lang et John Fahey
T. Wazoo a mis 7/10.
Annotation :
Ici on est poli : chacun s'exprime chacun son tour. Leo Kottke entame le bal avec 4 pièces (dont une belle reprise de "Cripple Creek") enivrantes comme il sait si bien le faire : courtes, échevelées, pleines de panache, loin d'être inoubliables mais très pratique pour mettre dans l'ambiance de ce disque de guitare. Et puis faut bien l'admettre, il sait faire plier ses cordes comme pas deux c'est fichtrement plaisant à entendre...
Derrière lui l'outsider, Peter Lang, dont on pourrait croire avec ses premiers morceaux qu'il n'est qu'un copycat de Kottke... On aurait tort. Lui aussi est rapide dans l'exécution, mais son sens de la mélodie est tout autre. Moins démonstratif que Kottke, plus recherché mélodiquement. Et puis ça évolue plutôt vite : passée la technique première du jeu de Lang, on sent un effort (et un talent) dans la composition qui n'est pas sans rappeler John Fahey. D'ailleurs, le dernier morceau du bonhomme n'est pas loin d'être la meilleure piste du lot. À bon entendeur : Thoth Song.
Quant au set de John Fahey... et bien c'est du Fahey quoi. C'est à dire que ça démonte bien, ça pue l'hypnotique et le talent monstrueux sans même avoir à se forcer. Ceci dit, rien de vraiment nouveau ici, on dirait même l'homme assagi. Tant mieux pour nos oreilles délicates, tant pis pour le frisson pur, ça reste très agréable d'entendre une version clean de "Sunflower River Blues" presque 10 ans après l'enregistrement original, de même - à moindre mesure - pour "Revolt of the Dyke Brigades".
Mais voilà, une collaboraiton fort sympathique, avec Kottke et Fahey qui nous donnent ce qu'ils ont l'habitude de nous donner, mais la vraie curiosité ici s'appelle Peter Lang, check it out !
Kottke : Cripple Creek https://www.youtube.com/watch?v=wh4xNFl521s
Lang : Thoth Song ♥ https://www.youtube.com/watch?v=vaOBOH9lH-8
Fahey : On The Sunny Side of the Ocean https://www.youtube.com/watch?v=qYDrkG2EGwg
John Fahey, Volume 6 / Days Have Gone By (1967)
Sortie : 1967 (France). Blues, Folk, World, & Country
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
J'attends encore d'être déçu par un disque de Fahey. Ce disque est tout bonnement excellent, même si j'aurais du mal à en parler en des termes différents de ceux que j'ai déjà utilisé pour parler de ses autres disques. Il me faut sûrement encore un peu de temps pour voir la spécificité de chacun. Alors si, le gros John expérimente pas mal ici, notamment sur ses deux "Raga called Pat, pt 1 & 2", surtout sur le deuxième où c'est carrément un enregistrement Field Recording avec un peu de guitare en fond. Après, si j'apprécie l'effort et le résultat, je trouve le tracklisting un peu traître, en ceci qu'il est difficile de reprendre la suite du disque après ces deux pistes éthérées... ça n'en fait pas vraiment le disque le plus cohérent de Fahey à mes oreilles, même si quelques uns de ses sommets y sont indubitablement présents : "Joe Kirby Blues", "Revolt of the Dyke Brigade", la première partie du raga appelé Pat ou encore la simple mais superbe "We Would Be Building".
Joe Kirby Blues : https://www.youtube.com/watch?v=Y2-B7KoBb8k
We Would Be Building : https://www.youtube.com/watch?v=uw0lN-OQdeE
A Raga Called Pat Pt.1 : https://www.youtube.com/watch?v=__AP56h-aw0
Impressions of Susan : https://www.youtube.com/watch?v=YTtgvJuzRM0
PS: Après de nombreuses réécoutes, ça pourrait être un des tout meilleurs Fahey, mais faut encore que je me fasse aux Raga Called Pat...
The Transfiguration of Blind Joe Death (1965)
Sortie : 1965 (France). Rock, Acoustic
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Je commence à tomber à court de choses à dire sur John Fahey, je l'ai tant écouté ces derniers temps... Mais pour cet opus là, je me contenterai de dire qu'il est probablement un des plus équilibrés du guitariste, sans vraiment d'expérimentations étranges, pas de flûte malvenues, pas de drones lourdingues, pas de field recording ; juste des morceaux à la guitare, tous bons.
J'ajouterai tout de même après bon nombre de réécoutes que le disque bénéfie en plus du reste d'une production un peu borderline : l'album a été fait sans studio, avec un magnéto chez Fahey, ce qui lui donne certes une qualité un peu approximative mais surtout et avant tout un côté brut qui confère encore aujourd'hui des airs de mystère insondable à ces enregistrements.
Une piste se dégage très nettement du lot : Sunny Side of the Ocean, alias une des plus belles merveilles de Fahey (en moins de 4 minutes) : https://www.youtube.com/watch?v=GYB7dvxacP4
Ecoutez aussi Poor Boy, avec l'intervention magique du chien de Fahey et l'interruption de ce dernier (qu'ils ont eu la bonne idée de garder au montage) :
https://www.youtube.com/watch?v=5GNrOo0SrRA
Edit : chef d'oeuvre.
The Great Santa Barbara Oil Slick (Live) (2004)
Sortie : 9 novembre 2004 (France). Acoustic, Folk Rock, Folk, World, & Country
Live de John Fahey
T. Wazoo a mis 10/10.
Annotation :
John Fahey qui choisit parmi ses meilleurs morceaux pour nous concocter un live c'est forcément une bonne nouvelle. Entre ma première et ma seconde écoute je me suis enfilé une bonne parte de la prime carrière du bonhomme, donc je peux avoir un point de vue un peu plus critique :
Les + du live : on a droit à John Fahey parlant brièvement entre les morceaux, et c'est un spectacle touchant : il a une petite voix pataude et pas assurée, tente quelques vannes pince sans rire et fait pafois mouche (ex : le titre de son morceau qu'il peine à prononcer en entier, Fahey qui doit se moucher ou arrêter la cigarette...). Il se permet notamment d'allonger certains morceaux, avec plus ou moins de bonheur mais c'est en général bienvenue pour éviter d'avoir une simple retranscription live de morceaux studios.
Les - du live : J'ai quand même l'impression que les morceaux sont moins énergiques que leur version studio ; en tout cas moins frappants pour certains. Quelques ajouts dans les morceaux n'apportent pas forcément grand chose.
En bref : un très bon live (le meilleur ?) pour assister à ce dont est capable l'homme en live ; il manque certes les images mais le témoignage reste un essentiel de sa discographie en plus de donner un aperçu du charme particulier de l'homme en live. Homme de peu de mots, mais des interventions qui marquent.
Requia (1967)
Sortie : 1967 (France). Avantgarde, Rock, Acoustic
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 6/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
La face A est du très très beau Fahey en transition, pas encore aussi nimbé de l'étrange et mystérieuse magie du Vol.6 Days Gone By mais ça s'en rapproche : When The Catfish Is In Bloom est même un des sommets de sa discographie à mon humble avis.
Mais ça se complique avec la face B et l'arrivée du Requiem For Molly en 4 parties, qui explique la réputation en demi-teinte de ce disque : une expérimentation de musique concrète. Assez ratée selon moi ; on y trouve des discours nazi, des bébés qui pleurent, des trains qui passent etc, avec une partition de guitare derrière aussi pauvre qu'elle est inutile. L'expérience n'est clairement pas concluante (je sauve la courte partie 3 qui parvient à trouver une certaine grâce dans l'équilibre sampling/guitare), Fahey lui-même la renie.
Un disque à deux vitesses clairement, et loin d'être un indispensable du bonhomme. Mais la face A mérite le coup d'oreille.
When the Catfish is in Bloom : https://www.youtube.com/watch?v=qgTsWeMFAnU
Requiem for Molly pt.3 : https://www.youtube.com/watch?v=_1zQP5C-tm8
Blind Joe Death (1959)
Sortie : 1959 (France). Blues, Folk, Folk, World, & Country
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
[Pour un avis plus construit, cf ma critique]
Il est d'autant plus fascinant de découvrir le tout premier essai de John Fahey (en 1959 rendez-vous compte) après avoir passé en revue la plupart de ses grands classiques. À la fois parce qu'on réalise le chemin énorme qu'a fait Fahey durant les 4 ans qui ont suivi jusqu'à la parution de son deuxième album (déjà extraordinairement mature), et d'un autre côté on ne peut que se mettre à genoux devant ce disque qui est à l'origine d'un des plus beaux (et plus rares) genres musicaux : l'american primitivism. L'art de la guitare seule qui déconstruit le blues à l'aune de la country, du folk et de la musique indienne.
Mais pour couper court au cours d'histoire relou qui s'annonce, disons simplement que pour tout immature que soit ce disque, il est tout de même redoutablement bon par bien des aspects. Certes, la plupart de ces pistes seront soit réenregistrées en 64, puis en 67 par un Fahey ayant considérablement amélioré sa technique - alors encore brouillonne - tandis que d'autres encore seront tout simplement reprises différemment et bien plus puissamment sur les albums postérieurs (John Henry ou Poor Boor Long Ways From Home notamment) ; oui certes, mais le sens mélodique de Fahey est déjà là, et fait mouche à des endroits inattendus. Ainsi dans le genre coup de coeur immédiat, le simple traditionnel "In Christ There Is No East And West" m'a pris complètement par surprise et j'ai senti ma gorge se serrer devant la simplicité de cette beauté nue. Ou encore, "Sligo River Blues" et sa sereine mélancholie. C'est lorsqu'il est simple que Fahey touche ici, car il n'est pas encore tout à fait à la hauteur pour le complexe et l'ambitieux. Soon...
Je réalise que tout ça ne parlera vraiment qu'à ceux qui connaissent déjà bien John Fahey, c'est à dire au vu des notes de chacun des disques : pas grand monde. Mais j'espère au moins vous montrer à quel point parcourir sa discographie (et ce genre musical) est une aventure merveilleuse.
In Christ There Is No East And West : https://www.youtube.com/watch?v=xu-IF_p6W7Q
Sligo River Blues : https://www.youtube.com/watch?v=_N3rXPc3d9Y
Volume 3: The Dance of Death & Other Plantation Favorites (1964)
Sortie : 1964 (France). Country Blues, Acoustic, Folk
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
S'il est indéniablement plus mature (en termes de jeu) que le volume 2, pourtant déjà bien accompli, je suis moins transporté par ce volume 3 de Fahey, qui est somme toute - malgré un style qui évolue à vue d'oeil - assez classique. De très belles réinterprétations de traditionnels mélangées avec des originaux. Avec le recul, on peut affirmer que c'est un disque de transition pour le grand John, qui attend encore de trouver une véritable profondeur (qui était là dans le vol.2) appuyée par un excellent jeu de guitare (qu'on retrouve dans le 3). La première consécration se trouvera incarnée dans le disque suivant, The Transfiguration of Blind Joe Death, qui malgré une qualité sonore bien moindre sera autrement plus bouleversant.
Le meilleur morceau de cet opus à mon sens, est le long final qui me file la chair de poule :
https://www.youtube.com/watch?v=kjbB3KnGpM0
Edit : meilleur que ce que je pensais, encore un grand disque qui prend du temps à se dévoler...
Womblife (1997)
Sortie : 12 août 1997 (France). Rock, Acoustic, Avantgarde
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
À l'heure où je note ceci, trois notes ont été données sur ce disque : deux 10 et un 9. Je dois avoir manqué un épisode, car c'est le moins satisfaisant des disques de Fahey que j'ai écouté jusqu'à présent. C'est également le plus réputé de ses disques expérimentaux. Peut-être que je n'aime pas le Fahey expérimental... pourtant il m'avait un minimum intéressé sur City of Refuge sorti juste avant. Peut-être également qu'il me faudra une troisième, quatrième, cinquième réécoute pour m'y faire (je ne rechigne pas à la tâche, c'est Fahey tout de même).
Mais en l'état, ce que j'y entends aujourd'hui c'est beaucoup de drones et d'atmosphères qui ne vont jamais vraiment nulle part. En termes de guitare, ce qu'on entend se limite à quelques notes éparses, pas désagréables mais purement décoratives la plupart du temps. Certes d'étranges percussions permettent de tenir le coup pendant Planaria, mais sinon c'est si aride, si inhospitalier, ça me fait penser à mon écoute du Marteau sans Maître de Boulez dans le côté random et tellement étranger à ce que je connais que j'en perds mon intérêt. Heureusement, la dernière piste de 12 minutes, Juana, est un morceau qui revient à du mélodique, de la guitare seule mélodique qui rappelle les grandes heures de Fahey. Sauf que si c'est agréable et bienvenu, ça reste à des années lumières desdites grandes heures.
No comprendo
The Great San Bernardino Birthday Party and Other Excursions (1966)
Sortie : 1966 (France).
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 6/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Je ne suis décidément pas un grand amateur du Fahey expérimental... Parfois ça marche très bien, d'autres beaucoup moins. Sur ce volume 4 (paru après The Transfiguration of Blind Joe Death, lui-même étiqueté plus tard volume 5, pourquoi pas après tout) Fahey propose des matériaux très divers. La première piste, morceau de bravoure de 19 minutes, laisse entrevoir ce que le guitariste sera capable de faire sur format long plus tard, avec des disques comme America ou Fare Forward Voyager. Morceau qui, même s'il a été renié après coup par Fahey qui le trouvera bordélique, hystérique et logorrhéique, n'est pas loin d'être une franche réussite ; certes tout n'y est pas fascinant (la guitare parait lointaine et beaucoup de phases sont très douces pour un rendu global assez éthéré) mais la beauté est là. Le malheur, c'est que c'est probablement ce genre de morceau qui influença les futures scènes psyché et new-age (deux entités pour lesquelles Fahey n'éprouve que mépris).
Le morceau final de la face A, Knott's Berry Farm Molly, est un des exemples d'expérimentations réussies, où Fahey mélange guitare "ordinaire" (pour autant qu'un morceau de ce mec puisse être ordinaire) et bandes inversées, dépaysant. En revanche la face B... Will the Circle Be Unbroken présente l'intervention d'un orgue qui paraît n'avoir rien à foutre ici, pas du tout en accord avec la guitare (qui simplifie son jeu pour l'occasion, dommage), Guitar Excursions Into the Unknown est dissonante, dans le sens le plus laborieux et désagréable du terme, 900 Miles nous refait le coup de la PUTAIN DE FLUTE DE MES COUILLES qui perce mes tympans fragile alors qu'on entend à peine la guitare derrière. Heureusement Sail Away Ladies est une chouette collaboration entre Fahey et un mec de Canned Heat qu'il cotoyait à l'époque, même si un poil longuette, et Oh Come, Oh Come Emanuel est jolie comme tout, même si un poil courte (je suis relou).
L'écoute globale souffre beaucoup de l'inégalité de la tracklist, c'est bien dommage et je peine à comprendre l'excellente réputation de ce disque ici et là.
La piste titre, malheureusement coupée de ses 6 dernières minutes, mais vous aurez au moins compris le topo : https://www.youtube.com/watch?v=Icv6U4cfBPE
The Voice of the Turtle (1968)
Sortie : 1 janvier 1968 (France).
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Première impression : Le plus bancal des Fahey jusqu'ici. Certes beaucoup de pistes sont de bonne facture, mais derrière ça on a quand même :
- La suite des "Raga Called Pat" qui franchit la frontière du chiant malheureusement, la magie (toujours sur le fil) du volume 6 n'opère plus et le temps paraît bien long.
- D'une manière générale l'expérimentation n'est pas très bien menée ici, dans le sens où elle ne s'articule pas vraiment avec les morceaux. Certains passages dronesques étonnent, surtout en 1968, mais ne réjouissent pas vraiment.
- John s'est mis dans l'idée que ce serait cool de chanter. Rapé, tout le monde n'est pas Robbie Basho !
Deuxième impression : Avec le recul, j'ai entendu pire de Fahey. Et j'ai été un peu dur avec ce disque qui est juste très facétieux... Ce qui nuit parfois à sa qualité mais qui le rend étrangement charmant. Tout est certes très éparse (et l'histoire du disque me donne raison : une partie de ces morceaux n'a pas été enregistrée par Fahey mais sont des originaux de bluesmen...), mais cet éclatement le rend rigolo à parcourir à tête refroidie. Les collaborations Fahey/John Bussard sont marrantes et je commence à me faire un peu à ces ragas called Pat bizarroïdes.
Je reste à 6 pour le moment, mais au moins je ne tangue plus vers le 5. Des écoutes futures pourraient même me mener vers le 7 !
Bean Vine Blues : https://www.youtube.com/watch?v=BRyikr7lxoE
God, Time and Causality (1989)
Sortie : 1989 (France). Acoustic, Folk, World, & Country, Avantgarde
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 7/10 et l'a mis en envie.
Annotation :
Qu'aurait pu être cet album si Fahey avait été en pleine possession de ses moyens ? Ici, sur ce qui restera comme son dernier album "roots" avant la période moderne/expérimentale à venir, John montre qu'il est capable de ressources mélodiques encore foudroyantes par endroits tandis qu'il réinterprète certains de ses classiques (les trois longs medleys finaux sont assez superbes et montrent bien comme ses morceaux fusionnent bien ensemble).
Ici le style de jeu est en revanche mi-figue mi-raisin. De toute évidence, sans aller jusqu'à dire que Fahey a mal aux doigts, on peut se demander s'il ne manque pas un chouia de pratique - dans une interview il confie ne pas s'entraîner souvent, mais quand il le fait ça peut durer plus de six heures d'affilée - ce qui rend certains arrangements un peu trop plats par rapports à ce qu'on peut attendre de Fahey.
Ceci étant, certains passages sont magnifiques, au pif la réinterprétation extensive de The Red Pony et le premier Medley.
The Red Pony : https://www.youtube.com/watch?v=QJ2vHWfssPg
Medley #1 : https://www.youtube.com/watch?v=5ZInTiJ6phw
Railroad (1992)
Sortie : 1992 (France). Folk, Folk, World, & Country
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Au début des 80's, Fahey est en forme et inspiré ! En 1980 il donne son premier live enregistré (Live in Tasmania, on y reviendra) sur lequel il joue plus rapidement qu'il n'a jamais joué et rigole bien avec le public. Et ici, il livre peut-être son meilleur album depuis dix ans (et depuis l'incroyable Fare Forward Voyager).
Un album sur le thème des trains, quelle excellente idée ! Etant donné le "style Fahey", la meilleure idée qu'il puisse avoir serait de faire soit un album sur les fleuves, soit un sur les trains. Quelque chose qui évoque d'une part la mécanique implacable de son picking, d'autre part le flot constant de sa musique. Ici, entre accès de célérité et bottleneck nostalgique, Fahey nous offre une très belle collection de morceaux toujours entre réappropriation de vieux thèmes et renouveau mélodique (as usual). Je ne suis pas forcément un grand fan de son style hyper rapide qu'il tient d'une influence réciproque avec Léo Kottke, je préfère quand il s’appesantit et cultive son mystère, mais ça rend très bien.
Seul petit bémol : la production est très polie, ce qui peut avoir tendance à lisser le timbre de la guitare. Défaut inhérent aux 80's et dont le gros John n'est pas responsable, mais c'est tout de même à souligner (et ça permet de réaliser à quel point le son approximatif des premiers albums conférait une puissance toute particulière aux enregistrements) même si ça n'est pas non plus frappant.
Frisco Leavin Birmingham : https://www.youtube.com/watch?v=OsY7ORY0380&list=PLKiEBsOXrNf6Gw2bYQKXDLFvIFnQKClGq
Life Is Like A Mountain Railroad : https://www.youtube.com/watch?v=59x9q0bsXN0&list=PLKiEBsOXrNf6Gw2bYQKXDLFvIFnQKClGq&index=9
The Mill Pond (EP) (1997)
Sortie : avril 1997 (France). Electronic, Blues, Experimental
EP de John Fahey
T. Wazoo a mis 6/10.
Annotation :
Fahey pète un boulon. Paru en plein dans sa période expérimentale (City of Refuge, Womblife, The Epiphany of Glenn Jones), c'est de très loin le plus barré des Fahey que j'ai écouté. Je l'imagine s’enfermant dans sa chambre d'hôtel, complètement à poil, en pleine décompensation, à faire du bruit avec son ampli pour emmerder ses voisins. Sur la première piste il donne même de la voix, s'amusant à incanter de longs mantras (les amateurs du Aumgn de CAN sauront apprécier la vague ressemblance). S'il n'y avait pas marqué "John Fahey" sur la pochette il serait impossible de deviner l'auteur du disque.
Autant le dire tout de suite, dans le genre noise apocalyptique il y a bien mieux dans le circuit, bien plus cohérent, bien plus incisif et percutant. Ceci étant dit je trouve tout de même qu'il s'agit du plus immédiat de ses trois essais expérimentaux, le plus facile d'accès paradoxalement (par son côté dans-ta-face). Aussi, c'est un EP, donc l'expérience n'a pas le temps de devenir lassante. La piste la plus réussie du lot est sans doute la piste finale, The Mill Pond Drowns Hope, qui laisse surnager quelques parties de guitare bienvenues :
https://www.youtube.com/watch?v=90t2u1ZJJcE
America (1971)
Sortie : 1971 (France). Rock, Acoustic, Folk Rock
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 9/10.
Annotation :
Eeeeh bé ! Ce disque a été le premier de ma période Fahey, pourtant c'est un de ceux que je noterai en dernier... Faut dire que c'est le disque le plus "énorme" du John. Double-vinyle depuis sa réédition (la version originale ne comportait que 4 morceaux pour 40 minutes de musique et la version complète fait 80 minutes avec 13 morceaux), Fahey avait peur lui-même que ça fasse trop pour le public et que ça ne se vende pas. C'est clairement son travail le plus ambitieux.
Quand à mon avis sur la question... c'est compliqué. J'ai mis 8, et j'adore une bonne partie de ce disque, mais quand même. La version d'origine ne contient que ce qui est devenu aujourd'hui le deuxième disque (les chansons amputées du pressage d'origine ont été placées en première moitié d'album). Or c'est la partie du disque que j'aime la moins. Si on excepte America (superbe variation du morceau d'origine sur Death Chants, avec Fahey qui joue sur une douze cordes, fait rare !) et Dallhart Texas, ce sont de petits morceaux brefs et répétitifs. Qui ont leur charme comme toute interprétation de Fahey, mais qui sonnent parfois un peu plat. Surtout en comparaison de ce qui suit.
Car tout le second disque est magique. Fahey disait en interview qu'il pensait avoir dans sa vie écrit deux morceaux qu'il pourrait décrire comme étant de grands morceaux : Mark 1:15 et Voice of the Turtle. Et s'il est fort humble, il n'empêche que ces deux morceaux dépassant chacun le quart d'heure sont de la balle. ça conjugue les travaux antérieurs de John et ça transcende le tout. Ainsi, un disque pas facile à appréhender, je pense personnellement être encore loin d'en être arrivé à bout, et je compte me cogner le front encore longtemps sur ce premier disque jusqu'à ce que ça passe comme sur des roulettes.
Mark 1:15 : https://www.youtube.com/watch?v=7ieig2PpBAM
Voice of the Turtle : https://www.youtube.com/watch?v=MEwzCq-WVFM
America : https://www.youtube.com/watch?v=-OwkmoFU3iE
Live in Tasmania (Live) (1980)
Sortie : 1980 (France). Rock, Acoustic, Folk Rock
Live de John Fahey
T. Wazoo a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Si ce live n'est pas nécessairement le meilleur de John Fahey (laissons cette place à l'essentiel The Great Santa Barbara Oil Slick), c'est un témoignage unique pour une myriade de petites raisons.
- De une, il n'existe que très peu d'enregistrements live de Fahey, donc c'est un évènement en soit (le bonhomme est perfectionniste, 'scusez)
- De deux, ceci a été enregistré sur un coup de tête. L'histoire du live en ce sens est une belle anecdote ; les mecs de Takoma Records n'avaient plus de nouvelles de leur géant depuis pas mal de temps, impossible de le contacter ni de savoir où il était, et là PAF d'un coup le voilà en train de prendre un avion pour la Tasmanie, où il a obtenu une date. Un cas historique du John pétant un joyeux boulon.
- De trois, et c'est évidemment le point qui nous intéresse, Fahey n'a jamais paru aussi... enthousiaste ! Aussi bon vivant, aussi content d'être là, aussi vivace et fougueux... Niveau vitesse, il côtoie l'incôtoyable Léo Kottke, niveau bonhommie il s'autorise de longues parenthèses pour discuter avec son public et le faire marrer, niveau morceaux il enchaine les pièces sans pause, s'autorisant des réinterprétations assez peu orthodoxes de certains de ses classiques. Sous le coup de l'urgence, il compose même une bonne partie du matériel pour ce live spécifiquement. Ainsi "The Approaching of the Disco Void" (ce titre putain) est une réécriture de The Red Pony avec de fantastiques arrangements vertigineux déployés à toute vitesse, les deux morceaux finaux sont des inédits et "Tiger", en toute logique, est une reprise de "Lion". En mode "je fais ce que je veux avec le rythme et le tempo et je vous emmerde". Ce dernier point peut d'ailleurs s'appliquer à l'ensemble du concert, John semble trop heureux de remanier tous ces morceaux en s'amusant le plus possible. Parfois ça donne bizarre, le plus souvent c'est frais et revigorant !
Très certainement le live qui s'écoule le plus fluidement, avec la meilleure ambiance. Donc, document exceptionnel.
Indian Pacific RR Blues : https://www.youtube.com/watch?v=4VAnO-3n1NM
Steamboat Goin Round da Bend : https://www.youtube.com/watch?v=y-6IQui7Lp8
The New Possibility: John Fahey's Guitar Soli Christmas Album (1968)
Sortie : décembre 1968 (France).
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 6/10.
Annotation :
Le titre dit tout : ceci est le premier disque de Noël de Fahey (qui en fera une habitude régulière), avec des arrangements à la guitare de chants de Noël. Y en a quelques uns que j'ai pas reconnu, j'avoue. C'est mignon, pas passionnant mais mignon.
Allez, petit ♥ temporaire parce que c'est la saison, et même si tout cela est un peu monotone étant donné le peu de variation dramatiques dans ces morceaux (ce sont des chants de Noëls guitarisés sacrebleu) il n'empêche que la longue variation centrale du disque contient de très beaux sommets.
Christmas With John Fahey, Volume II (1975)
Sortie : 1975 (France).
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 7/10.
Annotation :
Contre toute-attente, ce deuxième volume de chansons de Noël dépasse allègrement le premier dans mon cœur ! Peut-être déjà parce qu'il y a plus de variété entre les morceaux, et que ça commence par une délicieuse interprétation de "Mon bôoo sapiiin, roiii des forê..." mais je m'égare ; mais en vrai c'est surtout grâce à ce "Russian Christmas Overture" merveilleux, qui prouve encore une fois que la musique traditionnelle Russe c'est vraiment pas du caca. La "Christmas Fantasy pt.2", de douze minutes, vaut également son pesant d'or.
On Air (Live) (2005)
Sortie : 13 juin 2005 (France).
Live de John Fahey
T. Wazoo a mis 7/10.
Annotation :
Un des trois live phare de Fahey. Après le live in Tasmania qui le voyait frais comme un gardon à jouer à toute vitesse en plaisantant avec la foule, et le Great Santa Barbabara Oil Slick qui est le seul témoignage live des sixties du bonhomme (donc logiquement inestimable), voici On Air, où John ne dit pas un mot et se contente de jouer une setlist très très alléchante.
J'aimais ce live dans l'idée plus que je ne l'apprécie en pratique, après quelques écoutes attentives, car si la qualité sonore est probablement la meilleure qui soit pour un live (on croirait du studio, c'est criant), John s'autorise un peu trop de fantaisies à mon goût, de changements de tempos et de styles assez brusques, qui sont cools dans l'idée mais qui ne rendent pas toujours justice aux morceaux. Ainsi, à l'exception de l'incroyable et suprêmement haletante version de Requiem for MIssissippi John Hurt qui clôt le set, je préfère chacun des morceaux dans leur version studio. C'est ma principale critique à l'égard de ce live très bon au demeurant (ça et le fait qu'il plaisante pas, c'est dommage).
After the Ball (1973)
Sortie : 1973 (France).
Album de John Fahey & His Orchestra
T. Wazoo a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Que voilà un disque hautement imparfait à pochette épique ! Mais tout de même, pour tous ses défauts After the Ball se rattrape par quelques purs moments de grâce : "Beverley", ragtime stellaire transcendé, "Om Shanthi Norris", avalanche de cordes country, "Hawaiian Two-Step" qui pue les vahinés et le sable chaud...
Un disque bien meilleur et bien plus sérieux que sa pochette ringardissime ne le laisse penser. Laissez-vous tenter (enfin ne commencez pas par là non plus)
Rain Forest, Oceans, and Other Themes (1988)
Sortie : 1988 (France). Rock, Acoustic
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
L'album qui prouve que Fahey, malgré ses errances stylistiques, s'en est plutôt bien sorti dans les années 80. Plutôt que de céder aux affres du kitsch, il livre un album plus conceptuel, pointu et favorisant les reprises. J'étais au premier abord déstabilisé par cette avalanche de reprises de la part d'un homme qui sait pourtant si bien intégrer subtilement des éléments éparses de divers morceaux dans ses propres compos, mais j'ai fini par me laisser convaincre. Parce que merde un type qui reprend du Moondog, puis l'oiseau de feu de Stravinsky à la gratte, respect. En plus ça rend très bien. Il reprend aussi nos amis de la bossa nova, une de ses lubies récentes de toute évidence : Bola Sete (qu'il a hébergé sur Takoma en 75 et avec qui il entretient une amitié riche d'influences mutuelles) et Baden Powell passent notamment à la casserole, débarrassés de leur liberté jazz pour l'élégante rigidité du style à la Fahey.
Bon... il y a aussi une reprise de Layla, mais n'en parlons pas. S'il vous plait. D'autant que les quelques originaux de Fahey ici présents sont de qualité, intrigants à souhait même si moins véloces que par le passé. Un disque fascinant.
Let Go (1984)
Sortie : 1984 (France). Rock, Acoustic
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 6/10.
Annotation :
Pour faire simple, voire simpliste, c'est Rainforest, Ocean etc en moins bien et AVEC ENCORE UNE PUTAIN DE REPRISE DE LAYLA BORDEL A CUL.
Très bossa lui aussi, tendez-y quand même l'oreille mais privilégiez son successeur. Et pas du tout kitsch, contrairement à ce que suggère l'horrible pochette.
Yes! Jesus Loves Me: Guitar Hymns (1980)
Sortie : 1980 (France). Acoustic, Folk, Folk, World, & Country
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 5/10.
Annotation :
Attention, début des années 80, album le moins vendu de l'histoire des albums de John Fahey. En même temps... j'ai mis un ♥ exprès pour que vous puissiez "admirer" la pochette dans le fil d'actu. Il est fou ce John.
Ici rien de bien renversant, il s'agit d'une des lubies habituelles de Fahey de reprendre des traditionnels du folklore avec sa patte bien à lui. Exactement comme ses albums de Noël. Ce qui est rigolo, c'est de voir qu'ironiquement c'est son premier disque de Noël qui a été son disque le plus vendu (alors que le contenu n'est pas bien différent de ce qu'on retrouve sur les 20 pistes de "Yes! Jesus Loves Me"). Des petites excursions acoustiques pas bien méchantes, certaines qu'on avait déjà entendu auparavant sous d'autres formes sur d'autres disques. Dommage que Fahey ne transfigure jamais ces reprises et se contente de bien peu dans la réinterprétation. Disons que ça manque un peu de personnalité tout ça, boudiou.
Enfin voilà, rien de plus et rien de moins qu'un disque agréable et sans grande prétention !
City of Refuge (1997)
Sortie : 11 février 1997 (France).
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 7/10.
Annotation :
Après près d'une décennie vide de toute activité discographique, le culte qui s'est mis à naître petit à petit autour de sa légende permet à John Fahey de renaître de ses cendres avec de nouveaux disques et de nouvelles rééditions.
Et quelle année 1997 ! Pas moins de 3 disques de sa part en moins de douze mois. Et dans ces trois disques, la volonté explicite de trancher violemment avec l'image erronée de vieux guitariste hippie à l'origine du mouvement New Age qui lui colle à la peau. Que les choses soient dites : Fahey est un nihiliste convaincu depuis toujours, banlieusard punk qui ne suit rien d'autre que la voie qu'il est le seul à se fixer. Et même si Womblife sera bien plus extrême plus tard dans l'année (et ne parlons même pas de l'effroyable et fascinant EP The Mill Pond), City of Refuge est déjà un statement très clair pour le guitariste en pleine renaissance.
Ici une bonne partie de la musique semble improvisée, comme des réflexions morbides et électriques (Fahey se distance petit à petit de la guitare acoustique) sur fond de drones. Certaines pièces se rapprochent du jeu traditionnel du John, mais tout en gardant un aspect bien plus abstrait et riche en ruptures (on revient à un feeling d'improvisation). Les pièces sont plus ou moins bien réussies, mais le vrai succès du disque est sans aucun doute cet hommage à l'addiction de Hope Sandoval (chanteuse de Mazzy Star) : l'atmosphère tissée sur cette pièce est véritablement magique, enfin la guitare et les drones semblent ne faire qu'un et cessent d'être deux entités séparées qui se cherchent et s'affrontent.
Et puis il y a le titre de fin, 19 minutes de drones et de collages sonores, zéro guitare, et là encore ça fonctionne plutôt bien. Quand à l'intitulé, il a le mérite d'être explicite : "On the Death and Disembowelment of the New Age"
The Epiphany of Glenn Jones (1997)
Sortie : 23 septembre 1997 (France).
Album de John Fahey et Cul de Sac
T. Wazoo a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Disque fascinant qui méritera bien sa petite critique quand je retrouverai la foi de chroniquer du Fahey !
Un duo donc entre le groupe de post-rock-mais-pas-que Cul-de-Sac et leur mentor en pleine rémission, John Fahey. L'histoire du disque et les anecdotes sont assez fun, mais en attendant que je m'étende plus sur le sujet je vous laisse aller questionner l'ami Wiki à ce sujet, il saura vous en apprendre de belles.
Comme le rapporte assez justement Glenn Jones (de Cul de Sac), ce disque ne ressemble pas du tout à ce à quoi il aurait dû ressembler à la base - Cul de Sac avait écrit de la musique sur laquelle Fahey devait poser sa guitare, mais celui-ci a décidé que c'était de la merde et qu'il faudrait tout recommencer - mais il ressemble à quelque chose de bien plus personnel qu'un simple duo ; il ressemble, dans ses échec comme ses réussites, au son de musiciens livrés à eux-mêmes et forcés de coopérer envers et contre tout.
Et fort heureusement ils ont réussi à se trouver ces gars là, et d'une bien belle façon. Bien sûr, pour être véritablement excellent, le disque aurait mérité un peu plus d'écrémage, mais je préfère à la rigueur qu'ils aient gardés les passages moins transcendant car plus fascinant encore et le fait qu'on parvienne à ressentir le conflit productif entre les deux parties qui se voient confrontées ! Comme le résume bien un commentaire trouvé sur RYM : "I was expecting Fahey playing blues while Cul De Sac rocked out in the background. What I got was blues, lo-fi folk songs, psych-rock freakouts, walls of drone, and 'no no no no no, yes yes yes yes yes'."
La reprise de The Red Pony est spectaculaire et Magic Mountain est une bombe de psyché. Et je ne peux m'empêcher d'être authentiquement fasciné par les logorrhées absconses de Fahey sur les deux morceaux finaux.
Of Rivers and Religion (1972)
Sortie : 1972 (France). Blues, Rock, Folk Rock
Album de John Fahey & His Orchestra
T. Wazoo a mis 7/10.
Annotation :
Première entrée dans ce qui restera comme la période Dixieland de Fahey. En effet il s'accorde les services d'un petit orchestre qui donne à ses compositions un air délicieusement rétro.
Pour être tout à fait honnête je suis rentré à reculons dans ce disque parce que je le sentais pas trop le délire de Fahey qui devient rétro avec d'autres types pour l'accompagner (même si After the Ball avec toutes ses kitscheries m'avait bien éclaté)
Et bien pas trop de raisons d'avoir peur ! Car Fahey gère ses arrangements avec un grand talent. Le Medley tout particulièrement est d'une redoutable efficacité, avec juste une petite percussion par-ci, une petite gutiare doublée par là, etc, tout ce qu'il faut pour juste réhausser les compos de Fahey sans les alourdir.
L'arrivée de l'orchestre permet également d'offrir une dichotomie intéressante entre les humeurs de Fahey, qui peut aussi bien se montrer sombre et intense sur la réinterprétation de "Requiem for Mississippi John Hurt" que très léger et bonhomme sur le méga Dixieland "Lord Have Mercy"
Globalement donc une bonne surprise, car les arrangements sont menés avec parcimonie et on garde beaucoup de pistes avec juste Fahey qui se la donne en solo.
Old Fashioned Love (1974)
Sortie : 1974 (France). Jazz, Acoustic, Folk Rock
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 6/10.
Annotation :
Troisième et dernière (je crois?) aventure de Fahey au pays du Dixieland, et malheureusement il n'aura jamais retrouvé la mesure idéale du premier. Cet Old Fashioned Love est trop surchargé en arrangements orchestraux pour convaincre entièrement ; par moments j'ai même l'impression de ne pas être en train d'écouter du Fahey !
Mais bon, l'avantage avec Fahey c'est qu'il parvient toujours à faire de la qualité, même quand il s'éloigne de ses racines. Et si somme toute OFL n'est pas un excellent album du guitariste, il demeure une agréable écoute de Dixieland, pour qui est d'humeur bonnarde. D'autant que, comme pour "Beverly" sur After the Ball, OFL a sa perle, j'ai nommé "Dry Bones", d'ailleurs reprise plus tard par un certain Gastr Del Sol...
Old Girlfriends and Other Horrible Memories (1992)
Sortie : 1992 (France). Folk, Folk, World, & Country
Album de John Fahey
T. Wazoo a mis 5/10.
Annotation :
Sorti en 92 mais enregistré en 88, juste avant sa disparition de la scène publique qui durera 8 ans, Old Girlfriend offre un Fahey pas forcément au plus haut de sa forme (le titre saura vous donner un indice), qui enchaîne des morceaux sans grande envergure, parfois simplement jolis, parfois dissonants.
Finalement la partie la plus intéressante du disque sera non pas les parties de guitare elles-même, qui manquent de subtilité de la part du Maître (c'est criant lorsqu'il reprend ses propres morceaux), mais plutôt cette étrange pénultième piste, Fear & Loathing at 4th & Butternut, constituée d'une étrange rêverie à l'harmonica sur fond de drones. Un morceau qui aurait mérité de durer plus longtemps.