Top 10 - 1952
Ils auraient pu figurer ici mais ils restent sur le banc (films notés 8/10 minimum) :
"L'Ange des Maudits" de Fritz Lang
"L’Attente des Femmes" d'Ingmar Bergman
"Europe 51" de Roberto Rossellini
"Le Goût du Riz au Thé Vert" de Yasujirō Ozu
"Le Plaisir" de ...
10 films
créée il y a plus de 9 ans · modifiée il y a environ 4 ansViva Zapata ! (1952)
Viva Zapata!
1 h 53 min. Sortie : 19 septembre 1952 (France). Biopic, Drame, Historique
Film de Elia Kazan
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Les causes sont justes, les combats douteux, les victoires amères. Et la révolution doit évoluer dans les formes. De son stade primitif, son incarnation dans le leader, elle doit accéder au stade plus mûr où chacun devient porteur de la nécessité du changement et de la vigilance civique. Foin des billevesées en quelque sorte, des dictatures du prolétariat et autre centralisme démocratique : cette fiévreuse évocation biographique se place au sein du rapport entre vie et idéal, raison et vitalité.
Le train sifflera trois fois (1952)
High Noon
1 h 21 min. Sortie : 26 septembre 1952 (France). Western, Drame
Film de Fred Zinnemann
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
Toutes les démystifications faites, l’homme reste seul. C’est l’expérience vécue par le shérif de cette ville semblable à une cité antique, où ne restent à trouver que des solutions individuelles. Saisissant le phénomène social à sa formation, son drame de la conscience, du devoir et de l’intégrité injecte à chaque seconde une intensité maximale, exalte le courage contre la lâcheté, et montre comment la collectivité naissante peut, fragilement, reposer sur les épaules d’un unique individu.
Chantons sous la pluie (1952)
Singin' in the Rain
1 h 43 min. Sortie : 11 septembre 1953 (France). Comédie, Comédie musicale, Romance
Film de Stanley Donen et Gene Kelly
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Pour un cinéphile, et a fortiori un amateur de musicals, ce shoot de bonheur concentré est comme un concert qui serait dirigé par Mozart lui-même. Il se place au cœur de l’auto-réflexion engagée par Hollywood et accomplit le prodige de concilier une structure extrêmement rigoureuse à la liberté d’une inspiration pour laquelle tout semble possible. Assemblage brillantissime, jaillissement ininterrompu d’invention, de beauté et de féérie, où l’art de divertir est aussi celui d’émouvoir.
Les Ensorcelés (1952)
The Bad and the Beautiful
1 h 58 min. Sortie : 8 avril 1953 (France). Drame, Romance
Film de Vincente Minnelli
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Kirk Douglas incarne ici l’énergie du créateur minnellien et sa violence pour communiquer son monde personnel. Égoïste, amoral et implacable, il est en même temps le catalyseur indispensable à la réussite de ses trois victimes, dont il fera le succès. Film ambigu donc, déroutant aussi, qui conjugue parabole et document, mélodrame et hommage lyrique, et dont les arêtes vives, les audaces, les beautés formelles traduisent l’osmose dans laquelle vivent les personnages : entre rêve et réalité.
L'Affaire Cicéron (1952)
5 Fingers
1 h 48 min. Sortie : 20 juin 1952 (France). Drame, Thriller
Film de Joseph L. Mankiewicz
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Mankiewicz fait son Hitchcock, avec un machiavélisme à rendre jaloux tonton Alfred. Son intrigue ciselée, son suspense aux petits oignons, sa machinerie narrative cossue n’empiètent jamais sur la nature d’un personnage confronté à un monde incertain, soumis à mille relèvements, imitations ou faux-semblants, et qu’il pensait à tort pouvoir maîtriser. Car ici rien n’est jamais acquis ni perdu, tout peut basculer sans raison, et ni morale, ni tromperie ni séduction n’ont à imposer le dernier mot.
Le Carrosse d'or (1952)
1 h 43 min. Sortie : 27 février 1953 (France). Comédie dramatique, Historique, Romance
Film de Jean Renoir
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Le film s’ouvre sur un travelling avant découvrant un proscenium derrière un rideau de velours rouge ; il se clôt avec un mouvement symétrique scellant le salut des comédiens. Où s’achève la vérité, où commence l’illusion ? Poncif remis à neuf par l’harmonie des jeux de vase communicants, que viennent encore dynamiser les combinaisons des couleurs primaires, le patchwork des registres, le fructueux rapiéçage des langues. Un superbe échafaudage à la gloire du spectacle et de la vocation d’acteur.
Umberto D. (1952)
1 h 29 min. Sortie : 10 octobre 1952 (France). Drame
Film de Vittorio De Sica
Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Trop sentimental pour les uns, trop chrétien pour les autres, De Sica a souvent été cloué au pilori. Sa démarche rappelle pourtant qu’il n’y a de néoréalisme que sur une matière fictionnelle, subjective. Implacable comme un roman bref qui, dans ses dernières lignes, laisserait ballante son intrigue pour mieux souligner l’impossibilité existentielle d’une résolution, ce film poignant trouve dans l’acuité philosophique du scénario le complément parfait à l’élan romanesque de sa mise en images.
Casque d'or (1952)
1 h 36 min. Sortie : 13 mars 1952. Policier, Drame, Romance
Film de Jacques Becker
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Marie était une reine du trottoir, Manda et Leca avaient chacun leur bande qui rivalisaient de crapulerie ; Jacques Becker en a fait les héros d’une complainte nostalgique à la Bruant ou à la Maupassant, qui glisse lentement de la vignette d’époque à l’épure dramatique. Où toutes les valeurs d’amour, d’amitié, de courage, de loyauté et d’innocence sont sacrifiées sur l’autel de la corruption, et où la beauté éclatante des images nourrit la violence sourde d’une implacable descente aux enfers.
Les Affameurs (1952)
Bend of the River
1 h 31 min. Sortie : 27 mai 1952 (France). Western, Aventure, Romance
Film de Anthony Mann
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Une fois de plus avec Mann, la richesse du scénario n’a d’égale que la complexité d’un style capable de nouer plusieurs histoires. Les méandres de l’action ("bends of the story") éclairent peu à peu la profondeur des personnages, et le principe de la double trajectoire est multiplié pour conter la naissance d’une colonie, celle d’une ville portuaire, tout un réseau d’aventures individuelles au fil desquelles l’action s’élargit, comme elle s’enlace irrésistiblement à la rivière du titre original.
Le démon s'éveille la nuit (1952)
Clash by Night
1 h 45 min. Sortie : 23 novembre 1952 (France). Drame
Film de Fritz Lang
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Une fois de plus, la mise en scène de Lang s’impose comme pratique infaillible du réel. Si le film occupe une place originale dans son œuvre, c’est parce qu’il s’enracine dans le monde du quotidien et du travail. Nouvelle preuve de la mobilité de son talent : en échappant aux conventions du banal feuilleton sentimental, il opère une analyse implicite et subtile des conditionnements imaginaires qui aveuglent les êtres sur leur condition et leur fait si mal supporter le poids de la vie sociale.