Top 10 - 1982
Ils auraient pu figurer ici mais ils restent sur le banc (films notés 8/10 minimum) :
"Ghandi" de Richard Attenborough
"Identification d'une Femme "de Michelangelo Antonioni
"La Nuit de San Lorenzo" de Paolo & Vittorio Taviani
"La Nuit de Varennes" d'Ettore Scola ...
10 films
créée il y a environ 11 ans · modifiée il y a environ 2 ansBlade Runner (1982)
1 h 57 min. Sortie : 15 septembre 1982 (France). Science-fiction, Film noir, Thriller
Film de Ridley Scott
Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Grands palais architectoniques perçant le smog, licorne légendaire, androïdes athlétiques et somptueuses aux pupilles iridescentes, cité babylonienne du Jugement dernier, souvenirs électifs interrogeant la conscience de soi… "Cogito ergo sum" dirait Deckard. Batty, le Nouvel Adam déicide, a vu de grands navires en feu surgir de l’épaule d’Orion. Difficile de l’envier devant ces myriades de splendeurs fulgurantes, ce vertigineux tissage métaphysique, ce poème visuel à l’inépuisable luxuriance.
E.T. l'extra-terrestre (1982)
E.T. the Extra-Terrestrial
1 h 55 min. Sortie : 1 décembre 1982 (France). Fantastique, Aventure, Science-fiction
Film de Steven Spielberg
Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Existe-t-il plus beau film consacré à l’enfance, ses élans de solidarité, son rapport particulier au monde ? Aspiration au foyer ("Home") et lien avec l’Autre ont-ils jamais connu discours plus universel ? E.T. est laid, différent, discordant ; E.T. est aimé. C’est le "Je t’aime" d’un petit garçon qui ressuscite un gnome moribond, ce sont les rires et les larmes d’un conte de fées balayant défenses et scepticisme, c’est une magie bouleversante qui perdure depuis trente ans : "Je suis. Toujours. Là."
Fanny et Alexandre (1982)
Fanny och Alexander
3 h 08 min. Sortie : 9 mars 1983 (France). Drame
Film de Ingmar Bergman
Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Bergman compose une tapisserie pleine de maisons bigarrées et de cachettes mystérieuses, de secrets rieurs et de songes lumineux. La magie, les farandoles de Noël, les jeux turbulents de l’enfance, l’enfer puritain, les refuges de l’imaginaire et de la famille nourrissent une immense et effervescente saga, digne d’"Hamlet", Dickens ou Ibsen. On pourrait parler d’aboutissement d’une vie, de méditation testamentaire, c’est encore plus : une leçon de sérénité aux airs de saturnale. Chef-d’œuvre absolu.
Yol, la permission (1982)
Yol
1 h 54 min. Sortie : 1 septembre 1982 (France). Drame, Romance
Film de Serif Goren et Yilmaz Guney
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Du cri de révolte et de désespoir lancé depuis une prison, de la fenêtre ouverte sur la société turque, ses mentalités féodales et ses luttes de classe ou de sexe. Güney offre une symphonie éclatée de visages clos, aux yeux tristes et durs, exprimant tout le malheur du monde. Un malheur élargi à la dimension de la steppe glacée et de la plaine kurde, où réalisme et épopée ne sont plus contradictoires, mais où gestes, regards et attitudes savent aussi exprimer la fragilité et l’amour des hommes.
The Thing (1982)
1 h 44 min. Sortie : 3 novembre 1982 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction
Film de John Carpenter
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Implacable, précis, magistralement exécuté, le sommet de Carpenter est un modèle d’économie dont la rigueur formelle déploie comme un éventail les possibilités de lecture. Car si les invasions corporelles et les transformations de cette chose innommable provoquent un si grand malaise, c’est parce qu’elles mettent en images ces grands cauchemars humains que sont la dépossession de soi, l’horreur tapie sous le visage connu, et la suspicion généralisée faisant tomber les digues de la raison.
Dressé pour tuer (1982)
White Dog
1 h 30 min. Sortie : 7 juillet 1982 (France). Drame
Film de Samuel Fuller
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Fort d’une maîtrise visuelle née de quarante ans de la meilleure pratique, Fuller fait claquer un éclair dans le ciel bleu du cinéma californien. Son refuge est un ring de boxe, une arène, un laboratoire où il fait rugir un mal à la fois isolable et extractible. Avec une ambigüité terrible, il rappelle que l’être n’est pas réductible à des valeurs humaines, que le racisme n’est que la canalisation anecdotique d’une violence primale, et que la caresse avoisine toujours avec la fureur des crocs.
Conan le Barbare (1982)
Conan the Barbarian
2 h 09 min. Sortie : 7 avril 1982 (France). Fantasy, Aventure
Film de John Milius
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
La barbarie n’est pas forcément l’ennemie de l’intelligence et du raffinement. Au-delà de ses images brutales et primitives, de ses sorcières copulant jusqu’à en brûler, de ses cultes maléfiques, de ses mages à la voix de stentor et aux yeux de serpent, cette envoûtante épopée fantasy nous renvoie un reflet authentique de la morale païenne, et nous raconte l’affranchissement d’une brute qui, en accédant à l’amour et à la culture, apprend à devenir libre face à lui-même et face aux autres.
Honkytonk Man (1982)
2 h 02 min. Sortie : 5 octobre 1983 (France). Comédie dramatique, Musique, Road movie
Film de Clint Eastwood
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
En deux heures d’une chronique rocailleuse, Red sillonne les routes de la Grande Dépression, de bar en bastringue, pour survivre et satisfaire ses besoins en alcool. Dernière ligne droite, ultime virée, l’occasion d’une initiation pittoresque, tendre et cocasse pour le neveu éperdu d’admiration qui l’accompagne. Neuf ans après le magnifique "Breezy", Eastwood, héros désabusé du rêve américain, ouvre à nouveau la porte de son cœur et filme en masochiste sa déchéance de velléitaire de la gloire.
Fitzcarraldo (1982)
2 h 38 min. Sortie : 2 mai 1982 (France). Aventure, Biopic, Drame
Film de Werner Herzog
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Nouveau rêve démesuré pour Herzog, fasciné par l’impossible et décidé à brûler sa caméra au soleil. L’obsession de son Fitzcarraldo, aussi fou que lui, est de faire résonner la voix de Caruso au sein de la forêt amazonienne. Et pour y parvenir il hissera son bateau par-dessus la montagne, comme un géant enjambe une colline. Invocation littérale des démons de son auteur, le film donne à voir et entendre l’exigence d’absolu, le défi lancé à l’insurmontable et la soif inassouvie des grandeurs.
Pink Floyd: The Wall (1982)
1 h 35 min. Sortie : 14 juillet 1982. Drame
Film de Alan Parker
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
S’il s’agit d’un mausolée à la gloire d’un des groupes les plus célèbres de la pop music, alors c’est un monument perverti de l’intérieur, un délire organisé que les images et la musique désintègrent. À coup de séquences violentes, lyriques, oniriques, Parker y visualise l’univers mental de Pink, être névrosé, avide de gloire et d’argent, qui se rêve en leader d’un Nuremberg de rock devant une foule soumise et médusée. Vertige esthétique d’un art peut-être sans recul mais indéniablement inspiré.