Top 10 - 1997
lls auraient pu figurer ici mais ils restent sur le banc (films notés 8/10 minimum) :
"Boogie nights" de Paul Thomas Anderson
"Cure" de Kiyoshi Kurosawa
"Harry dans tous ses états" de Woody Allen
"Marius et Jeannette" de Robert Guédiguian
"Western" de Manuel ...
10 films
créée il y a presque 12 ans · modifiée il y a presque 7 ansJackie Brown (1997)
2 h 34 min. Sortie : 1 avril 1998 (France). Gangster, Policier
Film de Quentin Tarantino
Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Comme si Speedy Quentin prenait conscience de sa propre usure, fatigué de toute la hype l’entourant, il échange la logique accélératrice des opus précédents avec l’inertie et épouse les états d’âme de ses héros fatigués. Trempé dans une chaude nostalgie, gouverné par une suave indolence et la plus douce des sensibilités, ce magnifique polar existentiel distille l’émotion fragile et pudique d’un amour qui ne dit pas son nom, et imprime au cœur une marque indélébile. Le plus beau film de son auteur.
Princesse Mononoké (1997)
Mononoke-hime
2 h 14 min. Sortie : 12 janvier 2000 (France). Animation, Aventure, Fantasy
Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Il y a la glorieuse cohorte des sangliers marchant vers une ultime bataille. Il y a San, la fille-louve qui rejette son humanité, et dame Eboshi, flamboyante d’ambigüité. Il y a ces lucioles balayées par le vent, ce Dieu-cerf qui règle l’ordre du monde, cette symphonie de masques, d’animaux et de farfadets, ce souffle épique qui mêle chaos et féérie, conte shintoïste et tragédie shakesparienne. Il y le génie absolu de Miyazaki, qui signe un chef-d’œuvre digne de Kurosawa et de Mizoguchi.
Titanic (1997)
3 h 14 min. Sortie : 7 janvier 1998 (France). Drame, Romance, Catastrophe
Film de James Cameron
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Film de rêve et de mythologie, défi lancé à tous les cynismes avec les armes intemporelles d’un romanesque fervent, éteint depuis David Lean. Cameron invente des images inouïes, le raccord du présent et du passé comme l’os de "2001", les richesses de l’ancien monde engloutis par les flots, les dizaines de corps frigorifiés que la mer n’a même plus la force d’avaler, le diamant rendu à l’océan qui emporte Rose, comme Lucy Muir autrefois, et scelle son union éternelle avec l’amour de sa vie.
Starship Troopers (1997)
2 h 09 min. Sortie : 21 janvier 1998 (France). Action, Science-fiction, Guerre
Film de Paul Verhoeven
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Au premier abord, un spectacle SF qui déboîte à chaque plan, quelque part entre tract guerrier (pile, emphase martiale) et manifeste esthétique (face, texture grouillante des images pixellisées). En réalité, un geste politique d’une décapante subversion, démontant avec une férocité carnassière l’Amérique impérialiste de Bush et de CNN – celle-là même dont les armées revêtent un uniforme noir et un sigle proche de la swastika nazie. Au final, un pied-de-nez à l’iconoclasme incendiaire.
Contact (1997)
2 h 30 min. Sortie : 17 septembre 1997 (France). Drame, Science-fiction, Thriller
Film de Robert Zemeckis
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
Imparfait sans doute, trop didactique probablement, mais porté par cette irrésistible efficience narrative dont est seul capable le cinéma hollywoodien. Zemeckis travaille un tempo singulier, fait d’attente et de concentration, que trouent d’authentiques moments de poésie plastique. Les questions du deuil et de la foi, la réversibilité des croyances, la complémentarité de la science et de la religion cimentent une merveilleuse aventure, que l’on suit le cœur serré d’espoir et d’exaltation.
The Full Monty - Le Grand Jeu (1997)
The Full Monty
1 h 31 min. Sortie : 22 octobre 1997 (France). Comédie, Drame, Comédie musicale
Film de Peter Cattaneo
Thaddeus a mis 9/10.
Annotation :
Quand tout va mal, qu’est-ce qu’il reste ? La solidarité et l’humour. Gaz, Gerald, Horse et les autres, banals laissés-pour-compte de la crise post-tatchérienne, se désapent pour reconquérir leur dignité. C’est tout bête, et ça procure un bonheur fou, parce que ce postulat est mû par un sens enchanteur de l’utopie quotidienne, et par la finesse d’un regard toujours responsable. Trésor d’optimisme roboratif, fantaisie hilarante, ce petit film rend heureux – et n’est donc pas si petit que ça.
Minuit dans le jardin du bien et du mal (1997)
Midnight in the Garden of Good and Evil
2 h 35 min. Sortie : 11 mars 1998 (France). Policier, Drame
Film de Clint Eastwood
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Arioso dolente, souplesse d’une caméra qui s’imprègne des volutes vénéneuses de Savannah, se déplace entre les tombes et les riches demeures, mêle présent et passé, salit le propre et lave l’impur. L’éclatement de la narration, le roulis entêtant du récit qui puise dans la chronique provinciale, le film noir alangui, la parabole sociale, offrent un nouveau visage à ce qui ne cesse de préoccuper l’auteur : l’exploration de l’Amérique contemporaine, mise à l’épreuve de tous les régimes de vérité.
Le Goût de la cerise (1997)
Ta'm e guilass
1 h 35 min. Sortie : 26 novembre 1997 (France). Drame, Road movie
Film de Abbas Kiarostami
Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Quête obstinée, solitude profonde, désespoir calme. Les visages se succèdent dans la voiture (un jeune soldat kurde, un religieux afghan, un taxidermiste turc), comme autant d’instantanés de la réalité iranienne. La fascinante aridité du décor, la transparence du dispositif, les enjeux métaphysiques atteignent une dimension élémentaire, car lorsqu’un homme s’engage dans un parcours tortueux pour retourner à la terre, il ne reste que la poussière, et une traînée de paroles qui échappe au vent.
On connaît la chanson (1997)
2 h. Sortie : 12 novembre 1997. Comédie musicale, Drame, Romance
Film de Alain Resnais
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
Resnais s’impose à nouveau en expérimentateur génial autant qu’en alchimiste de l’intériorité. Ce qui ne pourrait être qu’un gigantesque jeu de société devient une cavalcade d’amours bricolées et de rendez-vous manqués, qui teste un certain savoir-vivre ensemble. Dépressifs, hypocondriaques, névrosés s’y agitent dans un maillage d’émotions et de phobies où flottent de lumineux fantômes, méduses de ces grands fonds humains dont les ondulations épousent les variations infinies de la vie elle-même.
Hana-bi (1997)
1 h 43 min. Sortie : 5 novembre 1997. Policier, Drame, Romance
Film de Takeshi Kitano
Thaddeus a mis 8/10.
Annotation :
L’argument est apte à faire couler des torrents de larmes. Mais par sa nature, Kitano ne cède pas si facilement du terrain, ayant plutôt tendance à inverser la vapeur des émotions, à filmer les mouvements de sollicitude comme on retient une gifle, à toiser les accès de cruauté d’un œil naïf, mi-Ozu mi-Chaplin. Troublants moments où les extrêmes entrent en osmose, où le chaos mental se conjugue à l’épure ikeba, et où tout repose à sa place, dans la géométrie d’une idée et la perfection d’un plan.