Traumatisme infantile : adulte débile.

Annotation :

Le film a introduit en moi une notion toute nouvelle pour mon jeune âge d'alors, et terriblement angoissante: le concept de néant.
Le vide, le "qu'il y a t il à la fin des limites? à la fin du monde?" (un peu dans l'esprit de cette vision d'une terre plate terminée par une cascade d'eau de mer) et qu'on ne voit pas, qu'on ne peut conceptualiser.
Semblable à cette difficulté de l'esprit humain à saisir l'infinité du noir de l'espace, voire du début et de la fin des temps.

Annotation :

Le Terminator en stop motion, procédé qui s'avère ici aussi inquiétant que dérangeant car à la fois irréel et crédible.
Je sentais que la façon dont il se mouvait avait quelque chose d'étrange, mais son aspect semblait pourtant bien réel, donc ce n'était pas une marionnette, ou un jouet dans mon esprit.
Mais la façon dont il bougeait était très perturbante, ce qui couplée à sa détermination et à l'apparente impossibilité de le stopper le rendait incroyablement menaçant, presque diabolique.

Annotation :

Encore une fois, l'aspect particulièrement perturbant des Gelfings qui représentent, malgré leur aura bienveillante, l'association perturbante de l'objet inanimé et du mouvement. La poupée qui prend vie.

Puis cette notion de dégradation, de "decay" comme disent les anglais, de temps et de mort inexorable véhiculée par la race dégénérée et décadente des Skeksès, à l'aspect de presque cadavres, l'ombre de ce qu'ils étaient.

Annotation :

Sigourney Weaver possédée par Zuul, à la métamorphose progressive. Ce mélange d'aspect inoffensif et de changement d'attitude au début, marqué par les grognements et roulements des yeux lui donnait cette inquiétante aura de menace imminente, à laquelle il ne faut pas tourner le dos, ni rester seul avec.
La combinaison couleur chair qu'elle porte à la fin m'a dissuadé de manger des escalopes panées toute mon enfance parce que je croyais manger de la chair humaine.

Allez savoir pourquoi...

Annotation :

LE CHIEN A VISAGE HUMAIN! LE...CHIEN...A...VISAGE....HUMAIN! Le truc parmi les plus dérangeants que j'ai vu enfant!

Le fait—en tout cas comme je l'ai compris dans mon esprit d'enfant— que les plantes prenaient l'apparence et la place des gens en les absorbant.
Cette idée d'être absorbé, mangé? digéré? puis remplacé par une copie froide et distante avec ce que cela implique d'organique...brrr

Annotation :

Il me semble qu'il s'agit de ma première confrontation à l'Horreur. La scène du chenil a nourri une grande majorité de mes cauchemars, marqué par la répulsion liée à la peur de cette gueule qui se fend pour dévoiler la Monstruosité. Les cadavres déformés, mélangés dans un ersatz de vie ont dès mon enfance inscrit le dégout du viscéral, qui véhicule indirectement la notion de mort effroyable.

Je ne savais pas que ça s'appelait comme ça ce que j'ai découvert aussi...vous savez, la paranoïa.

Annotation :

Je me souviens de petites choses:
-La gamine blonde dont la trop parfaite apparence et le fait qu'elle pouvait entendre et communiquer avec les esprits la rendaient finalement flippante.

-La viande sur laquelle grouillent des dizaines d'asticots et cette question dans mon esprit alors: Comment et pourquoi ils sont là?

-Les esprits avaient des motivations, des desseins, des moyens de toucher le réel , et n'étaient donc pas de simples idées et représentations abstraites portant des draps.

Annotation :

Kinsky se réveille à côté d'un cadavre qu'elle aurait devoré sous sa forme de panthère, j'ai encore la vision de ce corps à moitié bouffé et cette impression de dégoût car je ne le savais pas encore mais cela s'apparentait pour moi à ce que j'appris plus tard on appelait le cannibalisme.

Et à 7 ans j'ai pas compris pourquoi le frère voulait coucher avec sa sœur, je croyais encore que ça ne se faisait pas...

Annotation :

Le facehugger, et cette espèce de ressemblance de la créature avec une main, qui étouffe et prive complètement Kane de son visage représentait quelque chose de très angoissant pour mon jeune esprit.
L'eclosion du bébé alien gore et impressionnante avec en filigrane la notion d'abriter un être vivant (hostile de surcroit) à l'intérieur de son corps.
La fin: retenir son souffle, ses gestes et ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller le Monstre; c'est quelque chose qui parle à un enfant.

Annotation :

Malgré le fait qu'il ne s'agit que de bribes car je l'ai vu vers l'âge de 5 ans, je conserve toujours des images et impressions fortes dans mes souvenirs:
L'homme à tête de mouche qui représentait le summum du monstrueux, et la mouche à tête d'homme viscéralement dérangeante.
Et cette fin sur la toile d'araignée aussi bizarre que terriblement perturbante, angoissante, renforcée par l'incrustation tremblante du visage humain sur le corps de la mouche prise au piège.

Une vision de cauchemar.

Annotation :

Un peu à part par rapport à la thématique de la liste tout en y ayant sa place. En effet j'ai vu le film très jeune et il parait qu'après l'avoir vu je ne voulais même plus aller aux toilettes tout seul, ni traverser une pièce ou un couloir dans l'obscurité.

Mais je ne conserve AUCUNE image ou souvenir du film datant de cette époque. Tout est enfoui dans mon subconscient; ne reste qu'une appréhension instinctive lorsqu'un bruit dont j'ignore l'origine se fait entendre chez moi, seul.