Lire 1984 d'Orwell après avoir voulu en savoir plus sur 'Big Brother', est-ce comme lire 'Du coté de chez Swann' pour comprendre d'ou viennent les 'madeleines de Proust' ?
Non, pour les raisons suivantes :
1. Orwell n'est pas un grand écrivain et ça se voit : Plus plat que la Hollande et la Belgique réunis, son style, qui reste journalistique est quand même vachement monotone. Seules ses inventions linguistiques (Novlangue, doublepensée, inbon, doubleplusbon...) pourraient représenter quelques moulins disséminés dans cette morne campagne. Malheureusement, un moulin on sait déjà à quoi ça ressemble...
2. On s'emmerde pendant une bonne moitié du bouquin : même la scène clé, où notre antihéro et la jeanne d'arc de service s'accouplent dans les bois est mal ammené, et l'érotisme bridé, dénué de passion des personnages, achève cette scène. J'en attendais le reveil spirituel de Winston, qu'il sorte enfin de sa torpeur, de sa médiocrité intellectuelle, due à des années d'oppression mais aussi à la capacité limitée qu'a Orwell à construire des personnages auquels on peut s'identifier.
3. A la fin du livre, Orwell, dénué de la dose de cynisme qui peut faire un bon écrivain, éprouve le besoin de finir le livre sur une note presque légère. Winston, le héro, s'est fait laver le cerveau et a réintégré la société : il déguste un mauvais gin tout en pensant combien Big Brother est grand. Presque un happy ending à la Hollywood, ouf ! Mais non, pas ouf vous me direz : il s'en veut toujours d'avoir trahi Julia lors des séances de torture. AAahh, quelle horreur, le passé hante toujours le héro malgré son reconditionnement, trop subversif le truc ! La voila cette Madeleine de Proust..
je conclus : l'avenir est un long passé / meme sans être parano, ils en ont probablement tous après toi.
Vous en conclurez donc : lire l'article Wikipédia sur le bouquin est largement suffisant.