22/11/63, l'un des derniers livres en date de Stephen King, raconte l'histoire de Jake Elding, un banal enseignant en anglais, qui utilise une genre de porte pour voyager dans le temps, jusqu'au 28 septembre 1958 (à 11h58 précise). Après quelques voyages, son objectif principal devient d'attendre 5 ans, jusqu'à l'automne 1963, pour empêcher l’assassinat de J.F.K.
Les voyages dans le temps et l’assassinat de John F. Kennedy font partie de mes passions, noyées parmi tant d'autres.
C'est donc avec grand intérêt que je me suis plongé dans ce pavé de 937 pages.
Le tout début, ce qui correspond approximativement aux 150 premières pages, est tout simplement génial. Les deux premiers voyages m'ont fortement rappelé les films « Retour vers le futur » de Zemeckis et « Un jour sans fin » de Ramis. On devient alors ravi que J.F.K. se soit fait assassiner, car sinon King n'aurait pas écrit son livre.
La suite est moins passionnante. Le souvenir de « Retour vers le futur » est remplacé par celui de « Retour vers le futur 3 » avec une histoire d'amour spatio-temporelle bien davantage platonique, et pour la forme « Un jour sans fin » devient « Une histoire sans fin. »
C'est d'ailleurs marrant, j'ai vu défiler la trilogie de Zemeckis puisqu'une partie du livre m'a également rappeler « Retour vers le futur 2. »
La journée du 22/11/63 correspond à environ 30 pages du livre (soit un trentième, ou même la racine), j'aurais préféré un autre titre, celui-ci paraît trompeur. Ceci me rappelle un précédent roman de King, « Christine », un autre exemple de mauvais titre. J'ai en effet vu que des lectures se le seraient procuré en pensant qu'il s'agissait d'un roman sentimental (ou d'une biographie de Christine de Suède ?). De quoi être déçu.
En ce qui concerne l’assassinat de Kennedy, on pourra être frustré que King soit allé au plus simple (« Le Rasoir d'Ockham », pourtant en tant que matheux j'ai toujours appris que : « Ce qui est simple est faux, ce qui est compliqué est inutilisable »). Il s'explique toutefois à ce sujet dans une postface, ce que je trouve honorable de sa part.
Nous pourrons toutefois saluer le travail de documentation que Stephen King a dû entreprendre pour cet ouvrage. À travers les yeux d'un personnage né en 1976, King nous offre un aperçu détaillé de la vie quotidienne américaine des années 50-60 (en particulier la ségrégation raciale).
Les fanatiques de Stephen King apprécieront la référence à la ville de Derry, à celle au clown criminel de son roman "Ça", à la Shawshank Prison et à la Plymouth Fury de « Christine. »
PS : Si nous prenons le nombre de caractères de "vingt-deux" (10) et de "onze" (4), que nous les plaçons dans le titre du livre, nous obtenons 10/04/63, soit le jour de la tentative de meurtre d'Oswald sur le général Walker ! C'est fou, tout se tient !