49 jours
7.7
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livre de Fabrice Colin (2012)

Un mélange des genres réussi

J’aime assez, de temps en temps, pêcher au hasard un livre dont je ne connais rien, pas même l’auteur. Lorsque j’ai commencé celui-ci j’ai été d’emblée séduit par le sujet, tout autant que par la finesse et la poésie de l’écriture ainsi que la beauté des images qu’il nous renvoyait.
Mais lorsqu’à la page 30, j’ai croisé un dragon, J’ai cru que j’étais tombé sur un roman pour ado et j’ai failli refermer le livre. Quelque chose en moi me conseillait toutefois de continuer.
J’ai bien fait de l’écouter.
Se retrouver à 17 ans, après sa mort, dans un lieu totalement inconnu et n’avoir pour choix que le Royaume, dont Floryan ne sait rien et le Nihil, un puits sans fond, dont il ne sait rien de plus, est une situation qui devient vite inconfortable. Et si peut-être, il ne fallait rien choisir ? Et si peut-être il n’était pas seul ? Et si peut-être il n’était pas aussi mort qu’il le pensait ?
La vie après la mort est un thème récurrent de la littérature. Ces romans sont souvent abordés sous un angle différent, alors même que le thème ne prête guère à beaucoup de variations : on songe à l’odyssée farfelue des « Thanatonautes » de Werber ; « La vie interdite » de D.Van Cauwelaert et son humour en filigrane ; la satire binaire de « L’ordinateur du paradis » de B.Duteurtre ou encore la version polar de Jacques Attali et « Le premier jour après moi » Sans parler de Levy ou Musso dont c’est pratiquement le fond de commerce.
Ce livre-ci est tout différent. C’est un habile mélange d’Héroïc- fantasy, de science-fiction, de voyage spatio-temporel, voire de récit post-apocalyptique, comme si Tolkien, H.G.Welles et Ray Bradbury s’étaient mis ensemble pour nous raconter une histoire.
L’écriture est dense et touffue, et la nature joliment magnifiée. Le récit se déroule à un rythme soutenu, sans longueurs inutiles et les rebondissements sont nombreux. L’histoire est, de plus, si habilement ficelée qu’on se laisse entraîner sans réticence sur les pas du jeune héros, dans ce monde étonnant.
Un bémol, toutefois : tout entier rivé à son récit, l’auteur en oublie de mieux cerner ses personnages. On suit Floryan pendant 400 pages mais on ne sait finalement rien de lui. Son personnage est si lisse, si neutre qu’il en deviendrait inconsistant. Quant aux personnages secondaires, on finit par ne même plus les voir. Alors que dans bien des romans, c’est souvent le personnage central qui porte l’histoire à bout de bras, ici c’est un curieux phénomène que d’observer le contraire.
Il n’empêche, je lirai la suite avec plaisir.

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8
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le 16 mars 2016

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