Non ce n’est pas le prix du livre, ce n’est pas non plus un mystère dont la réponse vous sera dévoilée durant le court roman de Frédéric Beigbeder.
« 99 francs » est une autobiographie, une critique de société, un portrait d’un homme de son siècle, un texte bâti pour la provocation pure et gratuite.
Un livre qui se lit en tout cas très vite. J’ai été happée par ce style direct, simple, qui donne l’impression qu’Octave s’adresse directement à nous. Certains passages sont absolument géniaux, on se surprend à les relire plusieurs fois pour qu’ils restent gravés en nous. Le roman est plein de bons mots, plein d’accroches de pub sorties de leur contexte, à l’image de cet étonnant dernier chapitre. J’ai également apprécié le fait que les différentes parties correspondant aux états d’esprit du héros entraînent un changement de perspective. Au départ autocentré, les points de vue se trouvent finalement élargis à des personnages secondaires.
Dans la première partie, la description qu’Octave fait de lui-même, la façon dont il le reconnait et se qualifie aisément de héros détestable de sa propre histoire est inédit, et donc un bon point. Il a raison en plus Beigbeder ! Octave est vraiment détestable ! Si au début on s’amuse de son égoïsme et de sa cupidité, le personnage finit par insupporter.
Grinçant semble finalement être le qualificatif qui correspond le plus au roman de Beigbeder. Le ton est appréciable, mais le désamour croissant envers le héros plombe un peu le ressentiment global.