Avec une pudeur infinie et une sensibilité dosée à la perfection, il raconte le parcours chaotique (décidément, que de chaos autour d'Antoine Dole !) d'un adolescent de treize ans qui, comme tant d'autres, vit mal son homosexualité et manque d'amour.
On n'est pas là pour connaître sa vie amoureuse et encore moins sexuelle, il n'y a aucun voyeurisme, rien de malsain. Simplement un jeune perdu entre un groupe de gros bras dont le passe-temps favori est de le frapper en le traitant de tafiole et un père qui assure à tout-va que son fils ne sera pas pédé.
Voilà, c'est ça. Juste ça. Mais c'est touchant, c'est émouvant, et finalement c'est beau. Et on se dit, en refermant le livre, qu'il faudrait qu'il soit lu à l'école, qu'il faudrait que ce ne soit pas seulement les parents qui comprennent, mais aussi les autres. Les camarades, les amis, les gens dans la rue, le reste de la famille... Les autres. Tous les autres. C'est d'ailleurs le seul reproche que j'ai à faire à À copier 100 fois : que ça ne va pas plus loin, un petit peu plus loin. Vous me direz : mais non, grand fou ! Pas plus loin, c'est juste ce qu'il faut, c'est subtil. Et c'est vrai que l'amour d'un père qui n'acceptait pas, c'est important. Que sa force réside dans la taille du texte infiniment opposée à la taille du message.
Et c'est pour ça que c'est important, les livres ça. C'est très court et ça touche encore plus, ça va droit au but. Parce que ça a un but. Ça va chercher du côté de Matin brun de Pavloff, c'est voué à devenir le même genre de livre. Ça devrait, en tout cas. Le genre de livre qui devient une référence parce qu'il a un message et que, en très peu de pages, il le fait passer. Et ça, c'est fort.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Littérature Gay