La Galice jusqu'à l'hallali
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Dada, la narratrice d'Adios Cow-boy fait partie de la "génération perdue" de l'ex-Yougoslavie, celle qui a vécu son enfance et son adolescence pendant la guerre et a connu les désillusions après l'indépendance. Le premier roman de la croate Olja Savicevic est assez déprimant, collé aux basques d'une jeune femme en transit, sentimental, familial, nostalgique et géographique, qui enquête sur la mort de son frère bien-aimé, quelques années plus tôt. Malgré un style enlevé et brillant, le livre est très décevant, confus dans ses temporalités et ses points de vue, réaliste, glauque, ironique mais aussi métaphorique avec sans cesse des références (lourdes) à la mythologie du western. Adios cowboy manque de continuité, la quête de Dada se perdant dans tout un tas de considérations qui s'amassent dans le désordre au détriment d'une réelle progression dramatique. Hormis son personnage principal, les protagonistes sont peu développés et le frère disparu reste un mystère et, surtout, ne suscite aucune émotion quant à sa destinée fatale, faute d'en bien comprendre tous les tenants et aboutissants. De temps à autre, la prose d'Olja Savicevic nous touche mais ce n'est que par à-coups, tant le roman semble sans cesse chercher à s'échapper, évanescent, et visant clairement à une certaine ambition poétique et symbolique, qui ne réussit qu'à l'éloigner du lecteur, qui ne peut que saisir partiellement, et avec regret, la vibration intime de ce livre plus nébuleux que poignant, hélas.
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le 12 sept. 2020
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