After Man, c'est ce genre de concept où quand tu l'expliques à une personne, soit elle te réponds par un "Wow!" ou par un "Ah." J'en ai personnellement fait l'expérience en présentant le bousin à une pote qui a trouvé le concept "stylé". "Stylé", c'est aussi ce que je me suis dit en tournant la dernière page du bouquin. En fait, After Man c'est même carrément génial.
A l'image du gamin tordu que j'étais, Dougal Dixon s'en donne à coeur joie pour imaginer les bestioles les plus étranges qui soient. Parmi son bestiaire, il y a bien-sûr à boire et à manger. Certaines font parfaitement sens comme les lapins qui évoluent pour prendre la place des ongulés sur le continent ou les chauve-souris dont l'ouï s'est tellement développée qu'elles n'ont plus d'yeux. D'autres sonnent logiques mais prêtent à sourire, notamment le striger, un félin devenu agile comme les singes qu'il chasse, ou les rats qui ont évolué de manière à devenir les nouveaux super-prédateurs terrestres, remplaçant même au passage les hippopotames et les morses (oui oui). Finalement, quelques espèces font tout simplement lever les yeux tant elles sont ridicules et improbables (tellement étranges que même l'auteur ne nous explique pas comment l'évolution en est arrivée là). En résulte un des livres les plus créatifs que j'ai eu l'honneur de lire. A chaque tournure de page une nouvelle surprise. Jamais ne sait-on à quoi s'attendre et on ne peut que se languir de passer au chapitre suivant.
Le livre est d'ailleurs très bien découpé en plusieurs segments représentant chacun un biome et sa faune. L'ensemble est sublimé par des illustrations de toute beauté sentant bon les années 80. Certaines sont certes plus qualitatives que d'autres (des dessins mettent carrément mal à l'aise) mais le tout forme un véritable guide qu'il serait presque tentant de prendre avec soit lors d'un voyage vers le futur.
Imparfait, After Man demeure néanmoins une oeuvre spectaculaire dont je ne peux que saluer l'audace. Dougal Dixon est un vrai passionné et le montre clairement au travers des pages riches en informations imaginatives mais au paraître rigoureusement scientifiques. Un bouquin certes tordu et un brin poussiéreux (malgré la très belle réédition) mais franchement passionnant à lire. Après tout, c'est pas tous les jours qu'on nous dit que dans 50 millions d'années, le plus gros animal sur Terre sera le vortex, un pingouin de 15 mètres 100% aquatique remplaçant les baleines. Du génie je vous dis ! Du génie !