Amour et désolation par Sauvage
Sympathique mais pas extraordinaire. Les éléments sont là, mais ne sont peut-être pas suffisamment exploités. Fin du XXe siècle, Angleterre rurale : le livre s'attache à nous décrire la vie de George, fraîchement diplômé d'Oxford. Son père décède, le laissant face à un choix cornélien : reprendre le cabinet d'avocats, ou s'atteler à la ferme familiale. George choisit la seconde option. Bonne patte, gentil garçon, ses amis de toujours, Prodge et Nell (frère et sœur), fermiers eux aussi, sont toujours présents pour lui, d'autant qu'ils sont voisins – ça tombe bien ! Nell est amoureuse de George mais il la considère comme sa petite sœur. Un beau jour, Lily, une vague et lointaine connaissance d'université, se pointe dans sa ferme. Heureux hasard ! Ils tombent amoureux, se marient... Mais au bout de trois ou quatre années de mariage, Lily s'en va ! C'est une artiste, elle n'arrive plus à « regarder » les choses. Mais elle reviendra – qu'elle dit dans sa lettre. Les six années suivantes, le pauvre George se retrouve tout seul, mais ne flanche pas. C'est ça, le grand amour, apparemment. Tout va mal à la ferme, fièvre aphteuse, ESB (mieux connue sous le nom de « crise de la vache folle »), on décime les troupeaux, les fermiers n'ont plus de sous, l'Etat s'en fout... Et un beau jour, Lily revient ! Et on l'accueille sans sourciller, tout va bien.
Bref, un peu tiré par les cheveux. Malgré tout, on aimera la petite allusion qu'Angela Huth adresse à ses fidèles lecteurs, évoquant la grand-mère de Lily, Ag, qui n'est autre qu'une des trois héroïnes de son autre roman, Les filles de Hallows Farm.