A califourchon sur le mur de Berlin
Archimondain Jolipunk n'est pas vraiment un coup de gueule, ne propose pas vraiment de solutions, n'est pas tout noir mais pas rose non plus, sans même parler du blanc.
Camille de Toledo signe ici un livre très personnel finalement et raconte cet étouffement chronique que subissent les nouvelles générations face à une société vieillissante et nostalgique de ses valeurs. Pour lui, "ce JE suffocant est un NOUS; le NOUS d'une génération qui a façonné sa conscience entre deux dates curieusement symétriques : 9/11 pour 9 novembre 1989. 11/9 pour 11 septembre 2001. La chute d'un mur et la chute des tours. Boum derrière. Badaboum devant".
Avec beaucoup d'humour, beaucoup de cynisme et une culture générale à faire pâlir à peu près n'importe qui, il peint et dépeint la société et son interprétation par les foules, en tentant de "mettre en scène le monde pour mieux y échapper". Le style est léger et grave en même temps et le livre en lui-même est aéré, avec de petits paragraphes titrés récurrents qui emportent le lecteur dans un rythme soutenu mais "suivable".
En bref, ce livre est un petit bijou pour qui veut creuser un peu les fondements de notre société, en découvrant une approche différente des évènements qui ont une répercussion "directe" sur l'actuel étouffement des jeunes générations. A lire les yeux fermés.