Après avoir écrit 3 recueils de nouvelles, Judith Hermann se lance enfin dans l'aventure du roman. Tout est relatif, néanmoins, Au début de l'amour dépasse à peine les 200 pages et se lit assez vite. Son héroïne est une femme "normale" : un mari (souvent absent), une petite fille (mignonne), une amie (lointaine), des voisins (peu fréquentés), un métier (infirmière à domicile). Et voici qu'un inconnu sonne à sa porte : bref échange, elle n'a aucune envie de faire sa connaissance. Mais celui-ci va insister, sonner tous les jours (quand son époux est absent), laisser des mots dans la boîte aux lettres. Un harcèlement qui la fait vaciller, l'intrigue et lui fait peur. Au début de l'amour n'est pas pour autant un véritable livre à suspense, pas dans le sens où le conduit la romancière allemande, en tous cas. Judith Hermann semble plus encline à créer une atmosphère inquiétante et à sonder l'âme de son fragile personnage que de s'adonner aux joies du thriller. Ce n'est pas qu'on trouve le temps long, le récit est trop bref pour cela, mais on aimerait bien un "climax", un moment où les deux protagonistes vont s'expliquer pour de bon. Il ne viendra pas vraiment. La tension qui règne dans Au début de l'amour est étrange comme dans un film codirigé par Polanski et Lynch. Mais sans arriver tout à fait à nous faire vibrer. Depuis, Judith Hermann a écrit un nouveau recueil de nouvelles. Sans doute s'épanouit-elle davantage dans les formats courts.

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le 17 déc. 2016

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