Publié sur L'Homme qui lit :
Alex exerce un drôle de métier, aussi novateur qu’énigmatique : il est bibliothérapeute. Après avoir suivi une formation à l’étranger, car il y a peu de thérapeutes qui soignent par la lecture, le voilà officiellement installé. S’il soigne ses clients, qu’il considère comme des patients, en leur faisant lire des titres aux vertus thérapeutiques, choisis spécifiquement en fonction de leurs problèmes, sa vie n’est pas dénuée de complications.
Pas tout à fait remis de sa rupture avec Mélanie, dont il est encore amoureux, la voilà qui finit à l’hôpital dans un sale état après s’être fait agresser en marge d’une manifestation qui la confrontait à une foule de bigots opposés au mariage pour tous.
Tous les matins, l’absence de Mélanie éclatait. Un feu d’artifice
envahissait l’appartement. Une pluie de fusées noires dans la pièce
éclairée. Il fallait pourtant s’en extraire et tenter d’aider les
autres.
Il lui faut malgré tout continuer à soigner ceux qui comptent sur lui. Il y a Yann, l’adolescent revêche qui ne peut plus parler depuis un terrible accident, et qui vit reclus dans sa chambre en faisant subir un enfer à sa mère surprotectrice ; mais également Anthony, le footballeur professionnel qui n’assume pas sa différence et demande une discrétion quasi maladive sur sa thérapie, quand il s’affiche en boxer sur tous les Abribus.
C’est sans compter sur Robert, un homme vieillissant qui s’ennuie dans son couple, s’extasie pour une machine à laver et retrouve ses amis le week-end pour des manifestations contre le mariage pour tous, qu’il faut bien aider même si Alex ne partage absolument pas ses idées. Pour couronner le tout, il est surveillé de près par Marceline Farber, sa voisine et propriétaire, qui ne l’a jamais vu d’un bon oeil et le poursuit afin d’obtenir le paiement intégral de ses loyers…
Troisième roman de Michael Uras, professeur de lettres modernes dans le Haut-Doubs, Aux petits mots les grands remèdes est un roman pétillant d’intelligence, débordant d’amour de la littérature tout en conservant une légèreté de ton et un humour très fin. J’ai noté tout un tas de petites phrases et de formules percutantes pendant la lecture de ce roman très agréable, qui donnerait envie de devenir bibliothérapeute.