Après la très bonne série "Le poids des secrets", je me suis lancée dans cette nouvelle pentalogie d'Aki Shimazaki.
Cette fois, nous ne sommes plus en temps de guerre, mais dans une époque moderne, toujours au Japon. Mitsuo est trentenaire, marié et père de famille. Les choses vont bien pour lui, qui a un bon travail, une femme charmante et une vie confortable. Lorsqu'il se fait reconnaître par un ancien camarade de classe, celui-ci lui propose d'aller dans un bar où il retrouve une autre ancienne camarade, la belle Mitsuko. Pour Mitsuo, qui n'a plus de vie sexuelle avec sa femme, c'est le retour d'anciens sentiments et désirs. Mistuo constate que Mitsuko n'apparaissait pas dans l'album de finissants dans le temps où ils étaient camarades d'école et n'a pas de souvenir d'elle lors des sorties. De fait, Mitsuko est une femme mystérieuse.
Dans cette série, nous sommes loin des drames de guerre de la série "poids des secrets", mais certains thèmes reviennent comme celui de la famille, des secrets et des apparences, que ce soit celle lié au physique, aux convenances ou celle qu'on affiche de façade. Shimazaki est doué pour passer ses personnages, en apparences irréprochables, en personnes plus complexes, voir moralement condamnables. Ce n'est pas un récit qui tremble sous l'action, mais qui apporte en finesse le jeu des attirances et des faux-semblants dans un japon modernisé.
Vous remarqurez que Mitsuo et Mitsuko ont des noms pratiquement identiques, comme c'était le cas avec Yukio et Yukiko dans "Poids des secrets". Visiblement, cette autrice aime que les amoureux aient en commun jusqu'à la sonorité et signification de leur prénom. Aussi, les villes, les lieux et certains personnages plus tertiaires sont mentionnés par une seule lettre, comme le Pub X ou École Z ou Professeur N. Shimazaki a le sens de la mesure: si ce n'est pas impératif au déroulement ou à la compréhension de l'histoire, gardons ça simple.
"Azami", le chardon, ne m'a pas autant intrigué que la série du poids des secrets, mais c'est essentiellement parce qu'il y a moins sur l'histoire du Japon et qu'il y a moins de drame. J'ai du mal à entrevoir la suite, car la fin aurait pu être LA fin. On ne sens pas le besoin d'une suite.
Mais j'aime bien cette autrice et ses petits livres qui se lisent très bien, ses mots en japonais et sa plume agréable, alors je vais passer au second tome.