Ce roman porte très bien son nom, pour plusieurs raisons.
Le balles perdues vont se loger dans des recoins inaccessibles, ne sont pas tout le temps retrouvées, ou atteignent des cibles pour lesquelles elles n’étaient pas destinées. A l’image des personnages et des évènements de ce roman.
Sous la chaleur écrasante et humide de Floride, Pearl, 14 ans, vit avec sa mère Margot dans une voiture garée sur le parking d’un camp pour caravane et ce depuis une quinzaine d’année. Mère adolescente, Margot s’était enfuie de chez elle avec son bébé sous le bras. Elles se sont construit une petite vie faite de bric et de broc. Sans être franchement malheureuse, Pearl mène une vie monotone, a très peu d’amis, ses principales occupations se résument à aller au bord de la rivière (en prenant garde aux alligators) ou chercher des « trésors » dans la décharge qui entoure le camp. Heureusement, elle reçoit énormément d’affection de Margot, une femme douce, toute en finesse et qui lui apprend la vie à travers les paroles des chansons d’amour.
Les voisins composent une petite communauté extravagante de marginaux qui se livrent à différents trafics et notamment d’armes à feu. Il n’est d’ailleurs par rare que Pearl, à l’avant de la voiture que constitue sa chambre, entende des coups feu provenant de la rivière. En Floride, on a la gâchette facile…
Un jour, un homme nommé Eli arrive au camp et ne laisse pas Margot indifférente. Au désespoir de Pearl qui se voit souvent invitée à aller jouer plus loin, il envahit la voiture-maison jusque tard le soir.
Ce fragile univers va indubitablement s’effondrer tel un château de cartes…
A travers cette histoire pleine de poésie, l’auteur veut dénoncer à la fois le fléau des armes à feu aux Etats-Unis mais aussi dresser un portrait des laissés pour compte bien souvent les premières victimes des désastres sociétaux.
Un sujet dur et prenant, une écriture fine et poétique qui contrebalance.