"Berry Story" est la suite de "La nuit des grands chiens malades", polar d'ADG où une bande de hippies vient s'installer dans un coin complètement paumé du Berry profond qui n'avait jamais tant vu d'hippies et de gangsters à la fois.
Pas complètement nazes, les bouseux puisque le roman se terminait avec le garde-champêtre Girgassou qui avait récupéré en douce les planches à faux talbins au cas où.
Plutôt fûté aussi le Girgassou qui s'était réservé la jolie Wanda qui était une hippize …
Donc "Berry Story" démarre sous de bons et fructueux auspices avec tous nos héros campagnards surtout depuis que les hippies et les gangsters se sont cassés ailleurs (ou sont morts). Mais voilà-t-y pas qu'une nouvelle bande de loquedus débarque pour se mettre au vert.
Enfin, une bande de loquedus, faut-voir ! Il s'agit de Mââme Bibiche qui installe une œuvre de bienfaisance, un orphelinat de jeunes filles. Toutes ces jeunes orphelines doivent être protégées des aigrefins et des salopiauds bien trop nombreux dans notre société ou dans les villes.
Comme cette brave dame patronnesse le dit :
-Vous connaissez sûrement les nouvelles manières pédagogiques ?
-Péda, quoi ?
-Pédagogiques, eh nave ! C'est comme qui dirait une manière d'élever les niards et comme qu'il faut plus leur balancer des taloches
-Eh bien, reprend Mââme Bibiche, chez nous, on les applique ces méthodes. Notre idée, c'est qu'il ne faut pas couper ces jeunes filles du monde extérieur, qu'il faut leur donner des échappées vers la société.
Et justement nos braves ploucs de rapidement découvrir et d'apprécier les angles (nombreux) d'ouverture des jeunes orphelines dont l'âge varie entre 18 et 21 ans dans une maison promptement et richement décorée avec des gravures (pédagogiques) ad hoc. Même la nuit. La qualité de l'accueil, c'est la condition sine qua non de la bonne éducation.
Mais "Berry Story" c'est quand même, aussi, un polar noir et pas seulement un conte édifiant pour "grands" enfants. Les faux dollars vont attirer les malfrats de tout poil, générer quelques "cadabs" suivis de près par les flics. Bref, le gros bazar.
Comme dans le premier opus, la langue verte et pleine de verve d'ADG s'exprime à longueur de page en bas berrichon. Mais curieusement, tous ces ingrédients pourtant croquignolesques font que cette suite m'a paru un peu moins palpitante ou un peu moins innovante que "la nuit des grands chiens malades".