Sans la moindre hésitation le bouquin le plus intéressant que j’ai lu cette année. Passionnant de bout en bout.
Véritable témoignage d’une époque, ce livre est hautement recommandable et même totalement indispensable à celles et ceux qui ont connu les galères des fans d’anime et de mangas dans les années 90′. Tous ceux pour qui le moindre manga qui sortait chez nous en français devenait instantanément un objet désiré, ceux pour qui une VHS d’un film animé japonais même en VO sans sous titre, faisait naître un intérêt immédiat.
Et si tel est votre cas, alors les noms d’Yvan West Laurence et d’Animeland ne vous sont surement pas inconnus. Alors oui, je vois déjà les grincheux nous dirent qu’Animeland « c’était mieux avant« . Et bien justement, c’est de l’avant qu’on parle ici, et même des débuts du fanzine/magazine.
Et l’aventure Animeland est indissociable de la vie d’Yvan West Laurence. Sans être une biographie, le bouquin vous apprendra un paquet de choses sur ce pionner. Et quiconque est ravi de trouver quantité d’animés et de manga sur les étalages de son supermarché du coin lui doit une reconnaissance éternelle car il a contribué directement à cela. Alors bien sur, dans les années 90′, tous les fans ont plus ou moins contribué à faire découvrir à leurs amis la production japonaise en terme de bd et cinéma d’animation car à l’époque, nous étions tous passionnées, amateurs mais passionnés avant tout et solidaires de la pénurie complète, avides de proposer ses trouvailles et de voir celles de ses amis. Mais certains d’entre nous ont poussé leur passion jusqu’au bout et on fait avancer les choses en y consacrant leur temps, leur argent et leur vie. Yvan est de ceux là.
En plus d’être très intéressant et même instructif (et au passage d’une écriture très vivante), ce livre ravira ceux comme moi qui ont connu cette époque. Et combien de fois j’ai pu dire « ah!! mais moi aussi j’ai fait ça! ».
Personnellement c’est de province que j’ai vécu cette époque, la difficulté par rapport aux parisiens était donc accrue et parfois tout simplement insurmontable. Mais que de souvenirs cette lecture a pu m’évoquer. La fibre nostalgique est chatouillée durant toute la lecture et les bons souvenirs de galères reviennent vous surprendre, c’est un bonheur.
Voilà parmi tant autres une anecdote dont je me souviens après la lecture de ce livre.
Moi j’ai eu de la chance. Mes parents ont eu un magnétoscope VHS très tôt et la télé par câble aussi! (et recevoir la cinq dès ces débuts) Chance chance… hum.. à l’époque la télé par câble ne diffuse qu’en SECAM, pas besoin donc d’avoir un magnétoscope PAL pour nous. Sauf que le format vidéo japonais à l’époque était du NTSC. Illisible chez moi, il fallait donc trouver des amis équipés en NTSC (et je ne parle même pas de laserdisc!). Et puis, petit à petit, commencent à arriver les cassettes transcodées en PAL, un vrai bonheur pour tous les fans… sauf pour moi!
Increvable, mon magnétoscope SECAM de l’époque (un SABA), moi j’aurai bien voulu que mes parents le remplacent car ce loustic lisait bien le PAL oui… mais en noir et blanc! Et donc mis à part les moments où j’allais (souvent) chez les potes mater les vidéo, chez moi c’était en noir et blanc. Et donc les vidéo parfois en VO sans sous titres, parfois en VO avec sous titres anglais, moi j’avais en plus la joie de les voir en N&B… quand j’y repense, c’est absolument dingue.

Big Bang Anim’ fourmille d’anecdotes comme celles là. Ajouter à cela les galères informatiques, les salons et conventions et j’en passe et des meilleures, ce livre est une mine d’informations très divertissantes.
Et puis c’est un vrai plaisir de se replonger dans l’aventure Animeland, de voir par exemple comment Yvan a du lutter pour que le magazine ne soit pas un 100% japon (et là Yvan, je te remercie énormément!! car je suis avant tout fan d’animation et j’ai toujours chez moi la peluche de Gurgi (Gurki) que j’avais gagnée lors d’un concours!). Vraiment je pense que je ne pourrais jamais dire assez de bien sur ce livre.
Témoin d’une époque où on pouvait lire tout ce qui était publié en France, voir tout ce qui sortait. Ce temps où les fans n’étaient pas sectaires et pouvaient aussi bien lire du Shojo que du Seinen bien bourrin, de la science fiction que du fleur bleue. Alors oui, nous n’aimions pas tout mais nous nous intéressions à tout. Une époque où internet n’existait pas, une époque où trouver une VHS relevait parfois du miracle et de plusieurs mois d’argent de poche dépensés.
Une époque que je ne regrette pas mais que je suis bien heureux d’avoir connue. Car avouons le, même si beaucoup des anciens se plaignent des générations actuelles, quel bonheur de trouver ses manga et anime un peu partout, exactement comme on en rêvait il y a 20 ans finalement.
vskarl
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le 8 juin 2014

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