Crève américaine
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le 12 juil. 2011
Blue Gene est un loser XXL. Il est ce que les Américains appellent un Redneck, les Français, un Beauf et les Belges, un Baraki. Mais partout ses caractéristiques sont les mêmes : chômeur ( ou métier à très peu de valeur ajoutée) jogging (si possible fluo ) singlet et casquette sales, tatouages, cheveux gras, fumeur et buveur de bière. (Pour les Américains, ajoutez fier du drapeau et fan de catch) Son biotope naturel est le camping. Il est une excroissance dégénérative sur l’arbre darwinien.
Et pourtant, Blue Gene est profondément sympathique.
Il est le canard noir d’une famille de républicains, bigots et patriotes, qui va l'appeler à son secours pour venir soutenir la campagne électorale du fils aîné (en vue de rafler les voix de son écosystème) depuis que leur mère a eu une sorte de vision divine, voyant déjà ce dernier dans le fauteuil présidentiel.
Bien sûr, rien ne se passera comme prévu.
Oscillant entre bêtise et lucidité, Blue Gene va nous faire passer d’une extrémité de la middle class américaine, avec terrain de golf, hôtels sélects et cravate obligatoire, à une autre extrémité plus diffuse, avec copains déjantés et leurs bagnoles tunées.
Ce livre est un petit traité de la contre-culture américaine, mais aussi un ouvrage d’entomologie se penchant avec délectation sur les mœurs, toujours étonnantes, de ces cousins lointains, et s’interrogeant sur la morale politique et les valeurs américaines elles-mêmes. Et si les meetings politiques (avec trompettes, drapeaux et pop-corn) ont l’air beaucoup plus amusants que chez nous, les discours sont aussi creux et populistes qu’ici. Et quel que soit le côté de l’Atlantique où il se trouve, le loser est égal à lui-même. Mais il y en a de bien chaleureux.
Ce livre est pétillant comme une chope et il est rafraichissant de constater que la littérature US a encore en magasin quelques sales gosses à nous offrir, comme Joey Goebel.
Créée
le 9 août 2016
Critique lue 85 fois
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