Du steampunk, du post-apo, des zombies, mais que demander de plus?
Petite précision avant de commencer: je ne suis pas familier de l'univers steampunk, dans lequel j'effectue mes premières brasses. Ma culture dans ce domaine se résume à quelques films, plus ou moins bons (La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, Steamboy,...). C'est le premier roman steampunk que je lis, pour être honnête. Je ne sais donc pas s'il se conforme ou pas aux canons du genre, et pour être honnête, j'en ai pas grand-chose à faire parce que ce roman est vraiment très bon!
En ce qui concerne le contexte, et c'est quelque chose que j'ai énormément apprécié, il est très bien présenté dès le début. On a donc droit à un résumé clair et concis des événements expliquant l'état actuel de la ville de Seattle, divisée en deux cercles concentriques. La raison à cela, c'est l'emballement d'une foreuse expérimentale, dans des circonstances toujours floues, qui a provoqué l'affaissement d'une partie du centre ville, et a percé une poche de gaz naturel empoisonné, lequel a la fâcheuse manie de ranimer ses victimes sous forme de zombies. Ce gaz étant plus lourd que l'air, la ville a été ceinturée d'une muraille haute de soixante mètres pour le contenir.
Les deux protagonistes (dont on suivra alternativement les points de vue, sont Briar, une femme de trente-cinq ans et ancienne épouse de l'inventeur de la foreuse, et son fils, Zeke, un adolescent de quinze ans déterminé à prouver au monde que son père a lui aussi été victime de l'accident, qu'il ne s'agissait pas, comme certains l'affirment, d'un criminel.
Il va donc tenter d'entrer dans la vieille ville, et sa mère va le suivre, avec plusieurs heures de retard, pour le retrouver...
Voilà, c'est tout ce que j'ose dire sur le scénario, de peur d'en dire trop et de gâcher le plaisir des lecteurs. Qu'y a-t-il donc à retenir de ce livre?
Tout d'abord, l'univers est campé de manière assez minimale, mais amplement suffisante. On a pas de longues descriptions de la ville en ruine, mais, au contraire, on la voit à travers les lentilles des masques à gaz, ce qui la rend plus floue, et donc plus menaçante car encore moins hospitalière. On en découvre plus, petit à petit, sur le fonctionnement de la vie dans la ville morte, mais jamais trop à la fois, ce qui est appréciable (je n'aime pas, personnellement, avoir à me référer sans cesse à un index des personnages pour savoir de qui on parle et à propos de quoi).
Les personnages sont bien campés. Ils ont leurs défauts, sont parfois énervants, mais au final sont humains. La plupart parviennent même à être attachants. Je ne peux malheureusement pas en dire autant des antagonistes, pour lesquels le trait a parfois été forcé (et même si on peut trouver des raisons à cela dans l'histoire, je trouve cela un peu dommage).
Enfin, l'histoire est riche en rebondissements. Très riche, même, mais sans jamais devenir brouillonne ou s'empêtrer dans des intrigues secondaires. De ce point de vue, on peut reprocher au scénario d'être assez minimal: il n'y a que deux objectifs, (a) la quête de Briar pour retrouver Zeke, et (b) la quête de vérité de Zeke.
C'est vrai que j'aurais aimé en apprendre plus sur certains personnages (Lucy O'Gunning ou Jeremiah Swakhammer), mais trop de révélations auraient très certainement tué le rythme du récit, en forçant à faire des digressions sur leurs passés. Je comprends et soutien donc le choix de laisser à ces personnages une bonne part de leurs mystères.
Au final, j'ai dévoré ce livre en quelques heures, et je ne peux que le recommander chaudement. J'ai passé un excellent moment en le lisant, durant lequel j'ai eu toutes les peines du monde à le reposer. Si vous cherchez une bonne lecture pour vous évader, foncez sur Boneshaker!
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