La Galice jusqu'à l'hallali
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Vincent Duluc est bien connu des lecteurs de l’Équipe, pour sa plume jamais mièvre et sa connaissance encyclopédique de l'histoire du football, notamment anglais. Il est assez logique de le voir élargir sa palette, ces dernières années, à la musique (Le cinquième Beatles) ou désormais au cinéma, à l'instar du journaliste sportif retraité, Philippe Brunel, dans le récent Laura Antonelli n'existe plus. Carole & Clark est davantage qu'une biographie croisée du couple star d'Hollywood des années 30, Clark Gable, qu'on ne présente plus, et pas seulement pour son rôle dans Autant en emporte le vent, et Carole Lombard, moins connue en France, dont le tempérament n'avait rien à envier à ceux d'une Joan Crawford ou d'une Katharine Hepburn. Avec délectation, Duluc nous plonge dans "l'usine à rêves", multiplie les anecdotes croustillantes et savoureuses, parfois triviales, revisitant une époque aussi bien grandiose que scandaleuse, marquée par la toute puissance des grands studios, qui tentaient de gérer tant bien que mal les frasques de leurs stars, réarrangeant la réalité pour qu'elle s'inscrive parfaitement dans la légende. Malicieux, l'auteur s'amuse à traquer les vérités cachées et son livre est assez souvent cinglant même si la tendresse n'en est jamais absente pour un monde qui avait tout de même de la gueule dans ses excès, alors qu'aujourd'hui le cinéma se décline (dans tous les sens du terme) à l'aune des productions de Netflix, quelle tristesse. De la nostalgie, certes, innerve Carole & Clark, mais le rythme est rapide et l'humour omniprésent, dans un récit qui va immanquablement vers un crépuscule annoncé. Non seulement vers la fin du roi Gable, jamais remis de la mort prématurée de l'amour de sa vie, mais aussi d'une certaine idée d'un cinéma américain qui ne se nourrit plus de nos jours que de l'exposition indigeste de super-héros et de remakes laborieux.
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le 25 févr. 2021
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