La Galice jusqu'à l'hallali
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le 28 mai 2022
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Sur l'édition originale indonésienne du troisième roman d'Eka Kurniawan figure un splendide oiseau bariolé. Très symbolique image, puisque dans ce livre traduit en français sous le titre de Cash, le personnage principal ne cesse de s'adresser à son (petit) oiseau pour se lamenter de sa paresse. En d'autres termes, notre héros est impuissant, suite à un épisode traumatique de sa jeunesse, et quand, comme lui, on passe son temps à montrer sa virilité et à se battre, il y a de quoi se désespérer. Kurniawan, connu depuis peu d'années en France, est déjà considéré, malgré son jeune âge, comme le meilleur écrivain indonésien actuel, qui s'est d'ailleurs avant tout illustré par ses nouvelles (encore inédites en nos contrées). Si certains lecteurs jugeront sans doute Cash bien trop crû et porté sur la chose, ainsi que parfois chronologiquement confus dans ses différentes intrigues, il n'en reste pas moins extrêmement drôle et pittoresque, explorant avec vivacité les bas-fonds de l'île de Java. Violence, érotisme, humour : autant d'ingrédients qui alimentent des aventures picaresques où le sordide côtoie parfois le sublime, avec un savant mélange d'obscénités et de romantisme (sans oublier une sorte de réalisme magique) dans un cocktail parfois irrésistible (un peu moins dans la deuxième partie du livre, un tantinet brouillonne). En tous cas, il y a de la vie et de l'énergie dans ce roman détonant, un brin provocateur et outrancier et qui, au-delà de ses excès, manifeste une grande humanité et, le croirait-on, une véritable sensibilité féministe. Quant à savoir si le petit oiseau finira, oui ou non, par se redresser, il faudra attendre les toutes dernières pages du roman pour l'apprendre.
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Créée
le 28 juin 2019
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