Ce que j'aime de Vera Candida

S'il y a bien un domaine dans lequel excelle Véronique Ovaldé, c'est la restitution d'une réalité parfois cruelle, aux éclats fantastiques. L'auteur est née en 1972. Après ses études elle trouve du travail dans l'édition avant de se décider à mettre par écrit les histoires qui lui traversaient la tête. Elle publie son premier roman en 2000 avec Le sommeil des poissons. Mais c'est avec Ce que je sais de Vera Candida en 2009 qu'elle obtient la reconnaissance attendue, récompensée du Prix Renaudot des lycéens, du Prix Roman France Télévisions et du Grand Prix des lectrices de Elle.

Dans Ce que je sais de Vera Candida, Véronique Ovalde délaisse la dimension onirique de ses précédents romans, mais garde le pouvoir d'évocation de ce qui n'est pas dit. Elle suggère, elle chuchote. A travers plusieurs générations de femmes, dans une Amérique du Sud imaginée, celles-si sont réunies autour d'une figure masculine qui les tourmentera d'une certaine façon, chacune dans leur chair. Vera Candida, la figure centrale, est une femme méfiante mais aimante, forte mais fragile.

Le roman est très beau, car il est dur, mais humain. Il contient toute la pudeur, mais aussi l'envie d'avancer de Vera Candida. Il se nourrit des contradictions humaines et des drames sans en dire trop. Véronique Ovaldé a d'ailleurs été qualifiée de la « reine du mot juste ». C’est un très beau roman, humain et tragique à la fois, au pouvoir d’évocation très fort.

Ses nouvelles illustrées Quatre coeurs imparfaits, La Science des cauchemars et À cause de la vie sont de très beaux mais aussi troublants textes qui sont à découvrir pour apprécier toute la beauté et la richesse de son écriture.