Les jeunes éditions Belleville ont pris le parti de nous faire voyager avec des auteurs jusqu'alors inconnus chez nous : Turquie, Égypte, Arménie, Moldavie, Croatie ... Ce que l'on ne peut confier à sa coiffeuse, premier ouvrage traduit en français de l'écrivaine slovène Agata Tomazic, est un recueil de nouvelles au ton singulier dont le sous-titre, Histoires slovènes délicieusement ordinaires est tout un programme, respecté à la lettre. Ordinaires, oui, car elles racontent des moments de la vie quotidienne de différents personnages, masculins ou féminins, d'âges et de milieux sociaux très différents. Mais ces existences deviennent le fait d'événements surprenants, avec parfois un basculement vers les rives du fantastique comme avec la première nouvelle où un cadre dynamique se transforme peu à peu en ... batracien. Un début kafkaïen mais Agata Tomazic sait varier les tonalités, avec un style délicat et précis, et particulièrement efficace dans le registre de la comédie noire, quand ce n'est pas l'absurde qui s'invite. Ainsi, dans un récit très réjouissant, cette jeune fille qui comprend le langage des oiseaux et le restitue dans toute sa verdeur, au grand dam de son entourage. Certaines nouvelles pourraient sembler bien sombres, car pointant souvent des comportements inhumains dans une société qui l'est également, mais l'auteure y met une belle suavité et une ironie cinglante qui font que oui, effectivement, on peut parler d'histoires délicieuses. Elles donnent en tous cas une irrépressible envie de voir se confronter Agata Tomazic à l'épreuve du roman.


Mes remerciements aux éditions Belleville pour l'envoi de ce livre.

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le 13 avr. 2020

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